Un cri si fort

Imaginez un cri. Un cri tellement fort, tellement puissant qu'il va bouleverser la vie d'un quartier et susciter une enquête afin qu'on en trouve l'origine. Un cri tellement unique qu'il a traversé les murs, réveillé les Martiens et fait peur aux voleurs de banque. Mais d'où peut-il bien provenir? Et qui donc a pu pousser un tel cri?

C'est cette aventure que nous propose Fanny Robin dans Un cri si fort, un album destiné aux plus jeunes qu'a illustré avec finesse et imagination Charlotte Cottereau à qui on doit entre autres les magnifiques illustrations de la petite terre de papier.

Un album qui attise l'imagination des enfants qui auront sûrement nombre de propositions à faire pour expliquer ce cri si le livre est lu à haute lors d'une heure du conte en bibliothèque ou en classe. Seul bémol : le choix de l'écriture cursive. En effet, elle n'est pas identique d'un côté et de l'autre de l'océan.
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Un cri terrible vient de retentir, et chaque corps de métier en subit les conséquences, avant d'y aller de sa propre théorie sur l'origine du hurlement.
Alors outre le mécanisme disons "simplissime" (pour ne pas être trop désagréable), on se perd en conjectures sur les conjectures (justement) de certains de ces braves gens, comme la coiffeuse qui croit que ce cri vient de sa boîte de bigoudis...
De même pour la chute, je n'ai pas l'habitude de spoiler, mais là franchement ce n'est pas très grave – c'est même éloquent : en fait, c'était maman qui venait de découvrir son premier cheveu blanc. Bon sang mais c'est bien sûr !
Je pense donc que cette dame devrait aller se faire soigner, et que le message envoyé à nos têtes blondes, "vieillir c'est vraiment horrible", n'est pas des plus adroits.
J'ai bien compris que cet album s'adressait aux tout petits, mais quand même, comme j'ai coutume de dire, faudrait pas trop les prendre pour des canards sauvages, surtout quand on regarde les illustrations qui sont à l'avenant du reste.

Un cri retentit... on interroge alors monstres, animaux féroces, extra-terrestres... personne n'est responsable.

Non, c'est maman la responsable... devant son miroir, elle a découvert un premier cheveux blanc.

L'histoire est basée sur la répétition du mécanisme "cri-interrogation-réponse"... et cela devrait fonctionner. Je dis "devrait" car cela n'a pas fonctionné auprès de mes loulous. le livre était (pour l'anecdote) classé deux points rouges dans ma bibliothèque fétiche. Et je pense aussi que du point de vue du dessin et du vocabulaire, de la dynamique, le livre s'adresse aux tout-petits.

Hélas. le cheveux blanc, c'est un truc d'adulte qui ne fait rire aucun enfant. Il en va de même pour les réponses apportées par les monstres, qui viennent souvent davantage du domaine du monde adulte que de l'enfance.

L'histoire est rigolote et le dessin interessant. Un jour on entend un cri, un cri si fort que la coiffure d'une cliente est completement ratée, que les chiens du veterinaire se mettent à hurler... Mais quelle est l'origine de ce cri chacun y met du sien pour qu'à la fin on est une belle surprise...
Délicieux....