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Lakis Proguidis (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782070400386
441 pages
Gallimard (21/06/1996)
3.42/5   32 notes
Résumé :
Un déjeuner de soleil n'est pas seulement le roman d'une vie — celle de Stanislas Beren, d'origine obscure et de talent certain —, c'est aussi le roman de plusieurs romans, la réalité qui nourrit la fiction et la fiction qui, souvent, devance la réalité. Stanislas Beren dévore sa propre existence et celle de ses fragiles amies. La création romanesque est à ce prix, mais il y a clans le par-cours de cet homme — de la nuit dont il vient à la nuit dans laquelle il s'en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Un déjeuné de soleil » : un foisonnement !
D'abord dans la forme, au début, avec un incessant mouvement d'aller retour passé présent qui nécessite une certaine concentration, mais qui, malgré tout représente assez bien le côté désinvolte des années trente.
Ensuite dans le contenu : à dix-sept ans - on est en 1925 - Stanislas Beren débarque en France à Paris. Au lycée, il ne parle pas un mot de Français mais se lie d'amitié avec André Garrett dont la mort à la guerre laissera à son fils, Daniel, le loisir de le remplacer dans l'amitié de Beren ; puis de devenir son éditeur… Il faut dire que Stanislas Beren est devenu, entre temps, un écrivain à succès.
Les voyages de l'écrivain et de son éditeur nous emmèneront de Venise à Londres dans un tourbillon de conquêtes féminines pas toutes heureuses au milieu d'une jet set un peu surannée telle que Michel Déon aime à les décrire : charmante et désuète à la fois.
De bien belles pages… même si parfois, l'insertion de textes rend la lecture malaisée.
On rencontre là des amis communs à Stanislas Beren et Michel Déon, de même qu'on assiste à une critique à peine voilée du surréalisme.
« Un déjeuner de soleil » est souvent présenté par la critique comme l'ouvrage le plus abouti de l'auteur, du Déon à l'état pur, en quelque sorte… Pour ma part, j'ai souvent eu l'impression de Déon faisant du Déon ; comme si l'auteur se caricaturait lui même. Dommage.
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Récit multidimensionnel, Un déjeuner sur l'herbe livre une intéressante réflexion sur la création littéraire; comment l'oeuvre se nourrit de la vie de son auteur, souvenirs et rencontres, digérés, transformés et réinventés; comment aussi la création remodèle son auteur, en une compénétration intime, subtile et sublime. Rien de radicalement nouveaux, mais un style concis et simple dans un récit multipliant les perspectives, les bifurcations soudaines et quelquefois les cul-de-sac, en manière d'espiègles pirouettes. Un roman intéressant, intelligent, ouvrant de vastes perspectives et propice aux méditations vagabondes.
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C'est l'histoire d'un écrivain qui n'a jamais existé et qu'a pourtant côtoyé l'auteur qui n'est pas Michel Déon, vous me suivez?
Bref. Enfant d'origine serbe arrivé en France dans les années 1920, dans la classe du narrateur (ça m'a fait penser au début de Mme Bovary)...muet durant des mois il apprend le français en écoutant ses camarades et devient dix ans plus tard un écrivain reconnu.
Ses livres sont salués par Cocteau, Roger Nimier...et les dites critiques sont citées...on s'y perdrait.
Bref un bonheur où l'on furète dans le monde littéraire des années 1930 à 1970, date de la mort de Stanislas Beren dont on se dit qu'on aurait drôlement aimé pouvoir lire ses livres.
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Inutile. C'est LE mot qui me revient sans cesse après avoir fini ce livre. Beaucoup d'histoires mêlées, celles qu'un auteur écrit et celle de sa propre vie ainsi que celle de ses amis, etc. J'ai trouvé tout cela tellement foisonnant que j'en étais un peu perdue … La vie de Stanislas Beren était très intéressante et touchante, pourtant, découvrir cette vie à travers l'oeil de quelqu'un d'autre et à travers les romans de Beren m'a semblé étrange et déconcertant. Je n'arrivais pas à me concentrer sur tous les récits qui se mélangeaient et trop de personnages (surtout secondaires) qui apparaissaient durant quelques pages puis disparaissaient à jamais) m'ont lassée. Je n'ai pas du tout apprécié cette lecture malheureusement.
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Très belle œuvre de Michel Déon. L'auteur nous offre un survole de cinquante années de la vie littéraire parisienne.
Pas nécessairement sa meilleure, mais un très agréable moment de lecture.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Restez, lui dit-il, je veux raconter une histoire que mon miroir refuse d'entendre parce qu'il me trouve trop vieux et trop laid. Si j'essaie de lui faire comprendre que c'est bien arrivé à moi, il le nie et insiste avec cruauté pour réfléchir une seule image, celle du vieillard d'aujourd'hui. Pourtant, j'ai été ce jeune homme à qui vous ressemblez et, un soir où j'avais trop parlé, dans l'excitation du plaisir où m'avait jeté Debussy joué par un virtuose livide, je me suis tourné vers ma voisine, je lui ai pris la main, elle a répondu à la pression de mes doigts, nous avons attendu la fin du concert, je suis monté chez elle et nous ne nous sommes plus quittés. Combien de femmes sont capables de cet absolu ? Je vous l'apprends tout de suite : très peu. J'ai donc eu cet absolu et il faut crier haut que je suis un homme comblé. Vous voyez, monsieur, je vis avec elle dans cette pièce dont j'ai retiré les meubles pour qu'elle ne se cogne plus en marchant car son pas est hésitant. Elle aime s'approcher de la fenêtre et contempler le canal, les maisons gothiques d'en face. Quand elle reste longtemps ainsi, le front collé à la vitre, une buée se dessine à hauteur de ses lèvres et j'y colle les miennes pour goûter son souffle, le fruit de sa bouche. Ainsi je connais l'éternité dont rien ne me séparera.
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J'ai regardé autour de moi : il n'y avait que des vieillards jaunes et rabougris dans des fauteuils immenses, mains crispées sur les cannes ou des béquilles. J'étais parmi des moribonds dans une de ces maisons des morts comme il y en avait en Chine avant Mao. Les vieillards y arrivaient avec un balluchon, s'allongeaient sur une planche et s'éteignaient sans bruit. J'ai pris la fuite : je n'en suis tout de même pas là !
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Ce ne sont pas de graves et ostensibles défauts qui déboulonnent une statue - et même, bien au contraire, on pourrait dire que les défauts graves et ostensibles grandissent un homme qui vaudrait peu sans ses vices et sa cruauté - mais des petitesses, de maladroits mensonges.
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Leur conversation, l'après-midi de la rencontre, est presque dramatique d'incompréhension et frôle le ridicule. Comme S. avance que le meilleur roman de Stendhal aurait été, s'il l'avait achevé, Le rose et le Vert, Élise ricane.
- Vous voulez dire Le Rouge et le Noir… Vous n'avez lu que le premier volume… Il y en a deux…
Cette sûreté dans l'ignorance le plonge dans les délices. Quelle chance ! Il faudra tout apprendre à ce prétentieux bas-bleu qui croit savoir et ne sait rien.
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A Torcello la lumière est plus forte qu'ailleurs. Il y a des ocres et des verts impérissables. Le soir, quand le dernier touriste est parti, on n'entend plus que soi-même. Je travaille très bien dans ma chambre sans table, une planche sur les genoux. Par la fenêtre ouverte, entrent les geckos qui dorment le jour dans l'ampélopsis. Ils montent au plafond et restent des heures à m'observer...
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Videos de Michel Déon (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Déon
Des messages portés par les nuages : lettres à des amis Jean d'Ormesson Jean-Luc Barré, Martin Veber Éditions Bouquins
Recueil de lettres reflétant la grande diversité des correspondants de l'écrivain français : Marguerite Duras, Michel Déon, Raymond Aron, Jacques de Lacretelle, Jean-François Brisson, Roger Callois, Jeanne Hersch, Claude Lévi-Strauss, Simone Veil, Michel Debré, entre autres. Un dévoilement des jugements littéraires de l'auteur, de ses admirations, de son intimité et de son engagement d'écrivain. ©Electre 2021
https://www.laprocure.com/messages-portes-nuages-lettres-amis-jean-ormesson/9782221250051.html
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