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Sophie Bastide-Foltz (Traducteur)
EAN : 9782842611941
308 pages
Le Serpent à plumes (13/04/2000)
3.73/5   35 notes
Résumé :
Une femme, dans une maison isolée, à la sortie d'un village, au bord de la mer, en Irlande. Il y a comme une magie du roman irlandais, qui place les êtres au cœur de tensions extrêmes.
Dans ce pays, chaque élément réclame sa part aux vivants: les exigences de la politique, du paysage, de l'amour, de tout ce qui, au terme du récit, prendra le nom de destin. Chacun des personnages de ce livre paraît précieux, fragile. Son héroïne, Helen, femme mélancolique, son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Jennifer Johnson n'a pas son pareil pour décrire les blessures de la vie, des personnages dont le destin n'a pas fait de cadeau. Dans ce roman,
l'auteure irlandaise donne chair à deux solitudes, tout d'abord Hélen qui vit dans une maison du bord de mer, seule les visites de son fls trouble cette vie autarcique. Un jour, un anglais s'installe près de la maison d'Hélen. L'homme handicapé est plutôt taciturne, solitaire et guère enclin au dialogue. Et pourtant c'est deux là vont petit à petit tisser un lien rompant leur silence.
L'Irlande, sa mer, ces vents, la pluie, Jennifer Johnston fait de tous ces éléments un personnage à part entière, le lent et fragile dialogue qui s'installe entre deux êtres amochés par la vie (dans les deux sens du terme) fait mouche car l'écriture de Johnston est vraiment touchante, Est ce que ces deux-là vont enfin trouver un havre de paix et de sérénité ?Car la violence est toujours là, bien présente, sournoise, prête à répendre sa désolation.
L'homme de la plage est dans la pure tradition Irlandaise, mais Johnston y distille une petite musique qui va droit au coeur. Un excellent roman sur la tolérance et la découverte de l'autre.
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Un homme sur la plage est un roman lent où il faut se laisser porter par l'atmosphère d'un bord de mer en Irlande.
On va faire connaissance d'Hélène qui s'est réfugiée dans un petit village à la suite de la mort violente de son mari. Elle prend plaisir à peindre et découvre et apprécie sa liberté. Jack son fils qui, dit-on ferait partie d'un mouvement politique extrémiste vient parfois la voir, mais leur relation est difficile, peu de communication et un réel déficit de compréhension.
Hélène va rencontrer Roger, homme blessé et mutilé par la guerre qui passe son temps à rénover une vieille gare désafectée. Ses deux âmes vont se plaire, elle , va être attirée par sa sensibilité et lui par ses talents de peintre. Leur approche est lente, prudente mais pleine d'émotions.
Le livre se caractérise par un rythme lent et pudique ce qui contraste avec la fin brutale, violente.
Je n'ai pas un avis tranché sur cette lecture qui m'a intriguée mais ne pas bouleversée.

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Helen Cuffe est une femme blessée par la vie : son mari, Dan, a été assassiné des années plus tôt, en 1975, à Derry. Enseignant en mathématiques, il était parti rendre visite à l'un de ses élèves, dont le père était inspecteur à la Royal Ulster Constabulary (RUC), les forces de police d'Irlande du Nord. On lui a tiré dessus par erreur sur la personne, c'était l'inspecteur qui était visé. Depuis, Helen s'est retirée dans un village perdu du Donegal où elle peint. Son fils, Jack, qui était enfant quand son père a été assassiné, lui rend visite de temps à autre. C'est un garçon ombrageux et secret (et pour cause, il appartient aux "Provo", branche de l'IRA extrêmiste) et ses fréquentations ne sont donc pas des meilleures.
Dans ce même village s'est installé un Anglais, Roger, que la vie n'a pas épargné non plus : blessé pendant la Seconde Guerre mondiale, estropié (borgne et manchot, rien que ça...). Sa seule passion est maintenant de redonner vie à la gare du village et à remettre en marche son aiguillage. Tous les habitants le prennent pour un original, voire un cinglé... Damien, un jeune Irlandais l'aide à retaper la gare et ils s'entendent à merveille.

On le devine, Helen et Roger sont faits pour se rencontrer. C'est évidemment ce qui va se passer. Les deux estropiés vont reprendre goût à la vie, dans les magnifiques paysages du Donegal, qui devient leur Paradis. Seulement d'autres à l'esprit étriqué, en ont décidé autrement...

Je viens juste de refermer ce roman et ouch, quelle fin !
Pourtant, depuis le début on se doute qu'il va y avoir un drame... Ca monte en pression doucement, mais sûrement. Mais Jennifer Johnston, qui semble écrire un roman convenu renverse la tendance à la toute fin du livre. Elle y dénonce avec force la violence gratuite et le gâchis humain. Une folie irlandaise qui n'a plus lieu d'être. le roman a été écrit en 1991.
J'apprécie le charme désuet qu'elle distille dans ce roman, qui contraste avec la violence du drame et rend l'histoire encore plus poignante. Une belle lecture.
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L'Irlande, une maison isolée au bord d'une mer au moins agitée quand, accompagnée par la violence des vents hurlants et le fouet d'une pluie glaçiale, elle n'est pas apocalyptique !
Décor dans lequel Helen vit depuis son veuvage.
Ambiance qui lui convient pourtant dans laquelle elle alterne peinture, balades sous la pluie, conversation avec son chat… Et parfois aussi, quand il lui rend visite, avec son fils étudiant à Dublin.
En somme, une vie bien rangée, dominée par un sentiment de liberté, elle fait ce qu'elle aime, quand elle en a envie.
Jusqu'à l'arrivée d'un Anglais venu s'installer dans la vieille gare désaffectée afin de la retaper et d'y faire circuler les trains…
Mais voilà, l'Anglais n'a rien pour plaire.
Victime de guerre avec un bras et un oeil en moins une attitude plutôt mélancolique il apparaitra comme un peu fou pour certains…
Mais pas du tout pour Helen. Ils apprendront en effet à se connaitre pour finalement s'aimer.
Mais voilà, trop souvent la vie n'aime pas les choses simples…

Une histoire touchante dans laquelle la plume sobre de Jennifer Johnston sait nous promener dans une nature pourtant sauvage et hurlante, avec ses personnages qui marqueront ma mémoire
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Années 80, un petit village sur la côte du Donegal, au nord-ouest de l'Irlande. Helen peint. Elle vit ici depuis quelques années, depuis que son mari a été tué par balles à Derry par erreur, parce qu'il se tenait près d'un policier. Son fils Jack est aujourd'hui étudiant à Dublin, il vient peu la voir, ils ne se comprennent pas. Roger est anglais, il a perdu un bras et un oeil pendant la seconde guerre mondiale. Il vient de racheter l'ancienne gare du village, désaffectée depuis des lustres, et la retape avec Damian, un jeune gars du coin.

Helen et Roger… Deux existences cabossées, deux solitudes aux aspérités saillantes, peuvent-elles un jour en venir à s'apprivoiser ?

J'aime comment Jennifer Johnston met en place une ambiance, esquisse lentement ses personnages et les incarne chacun dans leurs contradictions et leurs non-dits. Son écriture est fine et suggestive, et la construction du roman habile. Quelques bribes de passé laissent deviner nexus, pertes et secrets, les relations se révèlent touchantes entre les êtres, et une tension monte. En Irlande dans les années quatre-vingt, la violence n'est jamais tapie bien loin.

« Je voulais la mer pour moi toute seule, là, emprisonnée. Printemps, été, automne, hiver, pouvoir la regarder changer. Matin et soir, isolée de sa réalité. Craquements, fracas, éclats de tessons et d'éclisses en colère. Vent violent labourant ses sillons dans des eaux profondes et d'un gris transparent. Je peux contempler. Je sais que ma solitude est là dans cette contemplation. »

A une époque, bien avant le blog, j'ai lu plusieurs romans de Jennifer Johnston : La Femme qui court, Les Ombres sur la Peau, Un Noël blanc, Petite musique des adieux, Ceci n'est pas un roman et plus récemment Un Noël en Famille, que j'avais moins apprécié [ma chronique est là]. C'est une autrice que j'aime vraiment beaucoup. Je trouve sa voix à mi-chemin entre celles de Maggie O'Farrell et d'Anne Enright. Un homme sur la plage est un bon cru (mais alors pardon, le titre en français est naze), ça m'a vraiment fait très plaisir de retrouver sa plume particulière. Il me reste encore quelques titres d'elle à découvrir, je le ferai je pense sans trop tarder.

Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Pas la prison, dit-elle en ne quittant pas ses cigarettes des yeux. Vous m'avez dit que c'était une clinique privée.
- Avec de jolies barres aux fenêtres, pour que je ne saute pas. Avec une ombre qui me suivait, me suivait partout, me surveillait pendant que je lisais, pendant que je mangeais, pendant que je dormais. Je n'avais même pas le droit de m'enfermer dans la salle de bains. Peu importe le degré de confort, peu importe les règles. Une prison, c'est toujours une prison.
- Que leur avez aviez-vous fait ?
- Rien du tout. Ils voulaient juste que je sois normal. Prêt. Prêt à être exhibé dans le beau monde. Notre héros de fils. Un héros bien conforme. Les héros doivent être reconnaissants de l'admiration qui passe dans le regard des autres. Reconnaissants de ce qu'on leur accorde une pension. Reconnaissants des petites attentions dont ils font l'objet. Reconnaissants d'être en vie. Je ne voulais ni être prêt ni cadrer avec cette image-là. Alors ils se sont dit qu'il valait mieux m'enfermer quelque part. Ils n'arrêtaient pas de parler de tout l'argent qu'ils dépensaient pour moi.
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Tout le monde les regardait.
Il l'attira vers le centre de la salle en la faisant tournoyer. Elle se dit que le plancher était poisseux, que ses pieds n'allaient pas glisser, avec toutes ses taches d'humidité, les capsules de bouteilles de Coca et les paquets de pommes chips qui jonchaient le sol. Pas tout à fait la salle de bal du Metropole ou de l'Hôte Gresham. "Dansez", lui murmura-t-il à l'oreille. "Dansons. Montrez-leur de quoi nous sommes capables." Et ils tournoyèrent malgré le plancher poisseux. Quel plaisir, se dit-elle. Et ça fait longtemps. Je suis surprise qu'il danse aussi bien malgré son... son infirmité. Le rythme, c'est ça qui compte. Le rythme. Ca devait être un bon danseur quand il était... quand il était ... Il a bien dû être entier à une certaine époque. Des visages un peu rouges souriaient autour d'eux.
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Solitude.
Un si merveilleux mot.
Isolement.
Elle était là, la connexion, dans le dictionnaire, qui me sautait aux yeux.
Ne pas vivre en un lieu isolé ou à l'écart ; mais faire un îlot de ce lieu ; être séparé, détaché ou rompre ses liens avec le reste du monde, s'isoler....
Je voulais la mer pour moi toute seule, là, emprisonnée. Printemps, été, automne, hiver, pouvoir la regarder changer. Matin et soir, isolée de sa réalité. Craquements, fracas, éclats de tessons et d'éclisses en colère. Vent violent labourant ses sillons dans des eaux profondes et d'un gris transparent. Je peux contempler. Je sais que ma solitude est là dans cette contemplation. Je n'ai pas d'autre fonction.
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Il avait repris son tambourinement. Le vin trembla dans les verres.
- La vérité ? Ma chère enfant, s'ils se mettaient à nous dire la vérité, nous retournerions vite fait dans le ventre de notre mère et refuserions d'en sortir... De toute façon les gens ont besoin de ces mensonges pour continuer. Plus vous répétez une chose, plus elle a de chances de devenir vraie...
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J'eus de grandes espérances quand finalement je réussis à persuader mes parents de me laisser étudier à l'Académie des Beaux-Arts, espérances que des révélations me viendraient peut-être, à la fois artistiques et spirituelles. J'avais besoin d'une révélation quelconque à ce moment là. Bien entendu, il ne se produisit rien de tel. Je n'avais pas assez de jugeote ou d'énergie pour comprendre que c'est à nous de créer nos propres miracles.
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