Issa ,un immigré tchéchène débarque à Hambourg et contacte une avocate en lui demandant de servir d'intermédiaire auprès d'un banquier anglais qui détiendrait un compte bancaire au nom de son père ,un ancien colonel de l'armée rouge .Il aimerait que cet argent sale lui permette de financer ses études de médecine et de venir en aide aux tchéchènes .Seulement il est loin de se douter que les services secrets de plusieurs pays s'intéressent de près à lui. Un bon roman d'espionnage teinté d'humour.
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Prenez ces composants :
La ville de Hambourg avec ses arrivées de migrants douteux et sa brume persistante.
Le contexte, risque d'attentats quasi permanent.
Une histoire passée, trouble et troublante doté d'un colonel nommé Karpov de l'ancienne Armée Rouge, disparu au moment de votre lecture, pillant les divers peuples limitrophes de la Russie, pour placer ses gains à l'aide d'une complicité britannique, sur des comptes spéciaux nommés "lipizzans".
Des personnages pittoresques avec l'avocate, Annabel, passionnée et passionnante mais au bout de ses forces.
Son client, Issa le tchétchène martyr, fils du colonel Russe, potentiellement fortuné puisque héritier.
Mais Issa est en fuite et ne veut pas de son héritage qu'il considère comme impropre, il cherche l'asile politique en Allemagne et souhaite devenir médecin, il est pourtant soupçonné d'actes terroristes par les polices US.
Va t-il s'en sortir ? Ou cette terrible machine à soupçons va t-elle le broyer définitivement ?
Le banquier anglais Tommy quasi attachant s'occupant de cette tortueuse affaire et voulant la sauver quoi qu'il en coûte.
Les services espionnages des différentes nations européennes prêts à bondir à tout moment.
Ajouter y :
Le talent de John le Carré installant l'atmosphère du roman d'espionnage au ton de savoureux suspens.
Vous obtiendrez :
Un moment de lecture en bonne compagnie aux nombreux rebondissements.
La tension est palpable à la fin du récit.
Je m'y crois dans cette scène finale ou chacun n'est soudain plus à sa place, ce moment où tout va basculer d'un côté ou de l'autre pour Issa.
Au départ ce roman est cette alternance d'ambiances entre les quartiers des clandestins et ceux des avocats et banquiers, puis toutes les ambiances se mélangent.
Malgré quelques longueurs, tout se tient jusqu'à la fin, je pense continuer à lire d'autres romans d'espionnages.
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Bon, qu'on se le dise d'emblée, ce n'est pas le meilleur roman de John le Carré, je dirais que c'est même un des moins bons mais reste tout de même lisible. Commençons par ce qui va, l'intrigue est originale, un jeune musulman russe arrive à Hambourg, Issa fera la rencontre d'une avocate qui lui sera toute dédiée, au point de faire passer sa carrière avant, bon sur ce point j'ai trouvé que c'était un peu abusé mais passons, il y a aussi le vieux banquier qui détient l'héritage d'Issa, c'est si j'ai bien tout compris car c'est parfois assez confus à lire mais on y reviendra. Ce triangle, lié par des liens suspects car des espions de trois pays vont tenter pour diverses raisons, d'éviter une possible attaque terroriste. Je l'ai lu hier soir et déjà l'intrigue fui mes neurones, il y a trop de complexités à la fois pour pas grand-chose et je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.
Pour l'ambiance, je n'ai rien à redire, la tension est palpable mais non dite, elle est tout en suggestion et va crescendo. Après comme je n'ai pas été pris dans le roman, ça n'a pas trop fonctionné sur moi. Il y a de nombreux retournements de situations, peut-être trop pour que j'apprécie. Mais John le Carré c'est avant tout des personnages et pour ça aussi je ne trouve rien à redire, ils sont crédibles, profonds, et j'adore vraiment les liens qui lient les personnages, beaucoup de subtilité est présente.
Je n'ai pas aimé, en plus de la confusion que ce roman a engendré en moi, il manque de clarté et pour moi c'est rédhibitoire, le rythme est très lent et j'ai dû m'accrocher pour le terminer. Toutefois je connais l'auteur et je sais qu'il a fait mieux, je lui redonnerais sa chance prochainement.
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humour caustique,tension
croissante,scène finale
poignante, une oeuvre
qui révèle une vision sombre des services secrets, en guerre contre le terrorisme.
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En témoigne notamment Un homme très recherché, magnifique et complexe jeu d’échecs entre espions dans la mélancolique ville de Hambourg.
Lire la critique sur le site : Telerama
Le quotidien du banquier privé, comme Brue aimait à pontifier après un ou deux scotchs en agréable compagnie, n'était pas, contrairement à ce que l'on pourrait se figurer, l'argent. Ce n'était pas les marchés haussiers ou baissiers, les fonds spéculatifs ni les produits dérivés. C'était les emmerdes. C'était la montée régulière,pour ne pas dire permanente, de la matière fécale jusqu'au cou, passer moi l'expression.
C’est un des problèmes majeurs de notre monde moderne, vous savez. L’oubli. La victime n’oublie jamais.
Demandez à un Irlandais ce que lui ont fait les Anglais en 1920 et il vous dira le nom de chaque homme qu’ils
ont tué, quel jour et à quelle heure. Demandez à un Iranien ce que les Anglais lui ont fait en 1953 et il vous le
dira. Son fils vous le dira. Son petit-fils vous le dira. Et quand il en aura un, son arrière-petit-fils vous le dira
aussi. Mais demandez à un Anglais..., dit-il
- Le numéro que je viens de vous donner est bien la référence utilisée par la banque Brue Frères ou non ? expliqua-t-elle comme à un enfant récalcitrant.
Brue réfléchit à la question - ou plus exactement à la façon de l'éluder.
- Eh bien, Frau Richter, vous faites grand cas de la confidentialité du client, et moi de même commença-t-il très à l'aise. Ma banque ne divulgue pas l'identité de ses clients, ni la nature de leurs transactions. Je suis certain que vous respectez ce principe.
Nous ne révélons rien sauf quand la loi nous y oblige.
Pas besoin de noms, camarades ! Confiez-nous simplement votre butin pendant cinq ans en échange d'un numéro ! Et la prochaine fois que vous reviendrez nous voir, vos investissements lipizzans seront fringants, galopants, blancs comme neige ! Nous faisons ça exactement comme les Suisses, mais nous sommes britaniques alors nous le faisons encore mieux !
Issa venait donc de Tchétchénie, qu'il en parlât ou non la langue. Ses parents étaient morts, mais, questionné à leur sujet, il se montrait aussi perplexe que ses hôtes, se bornant à fixer un coin de la pièce d'un doux regard, sourcils levés.
Il était apatride, SDF, ex-taulard et clandestin, mais Allah lui fournirait les moyens d'étudier la médecine une fois qu'il ne serait plus un mendiant.
JOHN LE CARRÉ / LE TUNNEL AUX PIGEONS / LA P'TITE LIBRAIRIE