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Henriette de Sarbois (Traducteur)
EAN : 9782757822098
240 pages
Points (27/01/2011)
3.42/5   6 notes
Résumé :
La propriété de Montefort en Irlande a perdu son faste depuis la mort de Guy. Y règne désormais une atmosphère délétère; malgré leurs efforts, Lilia et la tante Antonia peinent à cacher leur mésentente. Les lettres d'amour découvertes par la fille de Lilia au fond d'une malle réveillent soudain la demeure de sa torpeur asphyxiante et dévoilent au grand jour des secrets jusque-là bien gardés.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Début des années 50, une vague de chaleur accable la campagne irlandaise. Dans la propriété de Montfort, Antonia règne mollement sur la famille de Lilia qu'elle a pris sous son aile jalouse depuis la mort sur le front en 1918 du fiancé de cette dernière, Guy. Guy était le cousin d'Antonia et le propriétaire de Montfort…
Lasse de voir Lilia incapable de se fixer, Antonia lui a fait épouser Fred, un cousin éloigné, qui joue le rôle d'intendant du domaine. Deux enfants sont nées de cette union arrangée, Jane et Maud.

Alors que la canicule s'est installée attisant les tensions entre les membres de cette communauté hétéroclite, Jane a découvert au grenier la correspondance de Guy et se délecte de ses lettres d'amour. Mais avec la réapparition de ces lettres vont resurgir les fantômes du passé, les sentiments enfouis, et la présence de Guy hanter la maison tandis que Jane poursuit son éducation amoureuse…

Une impression d'irréalité domine ce roman, accentuée par la très belle écriture d'Élisabeth Bowen. On est projeté dans l'univers subtil des souvenirs, des regrets, des sentiments, de la séduction, de l'apprentissage de l'amour, de sa cruauté. Lecture parfaite pour la saison d'été quand la chaleur devenue trop intense met le temps entre parenthèses et nous oblige à ralentir le rythme.
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La propriété de Montefort en Irlande est plongée dans la torpeur. L'été, la chaleur écrasent pour une fois cette région : “C'était le mois de juin, d'un été tel qu'on n'en avait presque jamais vu dans cette Irlande du Sud, stupéfaite elle-même d'être sans nuages, tant cette région était accoutumée aux éveils tardifs, aux aurores humides et nébuleuses.” Les habitants de Montefort sont accablés par la chaleur, l'atmosphère est pesante, encore plus que d'habitude. Lilia, son mari Fred et leurs deux filles vivent là et doivent entretenir la propriété. Celle-ci ne leur appartient pas, c'est celle de tante Antonia. En réalité aucun lien familial ne les unit. Lilia devait épouser le cousin d'Antonia, Guy. Malheureusement il mourut pendant la première Guerre Mondiale et laissa Montefort à Antonia. Cette dernière, attristée par le destin de Lilia, décida de la prendre sous sa coupe et alla jusqu'à lui choisir un nouveau mari. Les vies des deux femmes sont depuis inextricablement liées et cela ne va pas sans regret ou rancune. Cette situation tendue est brusquement chamboulée par la découverte de lettres d'amour par la fille aînée de Lilia, Jane. Ces lettres dormaient dans le grenier et avaient été écrites par Guy. Mais le nom de la destinataire n'est pas mentionnée. A qui le jeune homme écrivait-il si passionnément avant son départ au front ?

Elizabeth Bowen était passée maître dans l'art d'installer des ambiances pesantes et délétères. Ici il n'y a pas que la chaleur qui étouffe les personnages, leurs souvenirs le font tout autant. La tension entre Lilia et Antonia est sans cesse palpable et pourtant le lien créé entre elles est profond. Leur relation est extrêmement complexe et repose essentiellement sur l'absent : Guy. C'est son fantôme que va réveiller la découverte de Jane. Guy semble revivre à travers ses lettres et hante tout le roman. Chacun se remémore Guy et ce qu'aurait été Montefort s'il n'était pas mort. Chez Lilia et Antonia, ce sont les échos de la jeunesse qui resurgissent. Toutes deux étaient fascinées et amoureuses de Guy, de son enthousiasme, de sa fougue. Même Fred, qui ne l'a pas connu, semble l'admirer. Lilia est celle qui est la plus amère. le mariage avec Guy lui promettait beaucoup de bonheur, de prospérité, de hauteur sociale. Sa mort semble avoir stoppé net le destin de Lilia, que de possibles envolés !

“L'affux des souvenirs provoque une émotion dont l'intensité vous épuise ; il consume les cellules du cerveau, sinon le corps lui-même. La vérité se met ensuite à ronger la structure affaiblie.” Car la douloureuse évocation du passé ne sera pas vaine. La découverte de Jane va permettre de briser l'immobilisme du présent. Guy n'avait pas dit tout ce qu'il avait à dire le matin de son départ sur le quai de la gare où étaient venues à tour de rôle Lilia et Antonia. Il semble revenu clarifier les choses et libérer l'esprit des deux femmes. La lumière est pour une fois au bout du roman d'Elizabeth Bowen, l'avenir s'ouvre à nouveau pour les femmes de la famille.

Le talent d'Elizabeth Bowen sait rendre parfaitement la lourdeur de l'atmopshère, en tant que lectrice j'ai ressenti cette pesanteur, ce délitement des corps et des âmes. le passé, comme une chape de plomb, immobilise les destinées. Comme souvent chez Elizabeth Bowen et les écrivaines de la même époque, ce sont les rêves enfuis qui gâchent la vie des femmes. Moins touchant que “Emmeline” , “Un monde d'amour” reste quand même une bonne démonstration du talent de cette grande dame de la littérature irlandaise.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Ok, ‘Un Monde d'Amour' est le deuxième roman d'Elizabeth Bowen que j'essaie.
J'avais déjà abandonné ‘Les Coeurs détruits', l'année dernière. J'avais pensé, attendez, je reprends mes notes :
"Impossible de m'attacher aux personnages : ils sont totalement inintéressants. Ils ne s'expriment pas parce qu'ils n'ont rien à exprimer. C'est un vide affectif et intellectuel.
Impossible d'apprécier l'écriture : trop de chichis, des regards en coin, des sourires esquissés, des gestes à peine formés, tout cela est censé en dire long mais ne dit rien du tout, et finit par être très pénible.
Bref, je n'ai pas pu le finir et je ne m'en porte pas plus mal!
J'essayerai de lire de nouveau Elizabeth Bowen, mais pas tout de suite."

Me voici donc de nouveau sur cette auteure qui n'est définitivement pas pour moi. Avec ‘Un Monde d'Amour', encore une fois, il m'a été impossible de m'attacher à aucun des personnages. Certes, c'est bien écrit, mais la question que je me pose à chaque page est pourquoi ? Pourquoi cette histoire, ces personnages, que veulent-ils, que font-ils ? Rien, à mon avis. Ils ne sont ni intelligents, ni bêtes à pleurer de rire, ni super méchants, ni drôles. Que se passe-t-il ? Rien.

Je ne vous conseillerai pas de ne pas lire ses livres ni de les lire parce que je n'ai aucune idée de ce que je viens de lire !
Dites-moi si vous avez lu Elizabeth Bowen, parce que manifestement, je suis passée à côté.

Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En général, on sent planer sur les enfants la menace hostile de l'avenir ; on ne peut espérer que l'amour les accompagne toute leur vie, on sait que la prudence ne saurait les défendre contre les maux qui peuvent les éprouver. Plus jeune est le visage, plus cher est l'enfant, plus nous sommes portés à redouter d'avance la guerre que déchaîneront contre lui les puissances impitoyables. Les enfants sont notre point sensible : quel sera , quel ne peut pas être le pouvoir saisissant des années ?
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Où siège la perfection, sinon dans la mémoire ?
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