Raymond Chandler (1888–1959) est un écrivain américain, auteur de romans policiers. Après le divorce de ses parents (1895), Chandler déménage en Grande-Bretagne avec sa mère, d'origine irlandaise et il est naturalisé citoyen britannique en 1907. A son retour de la Première Guerre mondiale, Chandler s'installe à Los Angeles et écrit son premier roman en 1939,
le Grand sommeil, mettant en scène le fameux détective Philip Marlowe. Il travaillera également pour Hollywood comme scénariste. Outre des nouvelles, Chandler a écrit sept romans auquel on rajoutera
Marlowe emménage, la publication posthume d'un inachevé.
La présente réédition – récente et dans une nouvelle traduction - d'
Un tueur sous la pluie, est un recueil de trois nouvelles :
Un tueur sous la pluie (Killer In The Rain - 1935), Bay City Blues (Bay City Blues - 1938) et Déniche la fille (Try The Girl - 1937). Comme souvent chez l'écrivain, ses nouvelles étaient ensuite développées ou intégrées dans de futurs romans ; ici ces trois textes le seront respectivement dans
le Grand sommeil (The Big Sleep),
La Dame du lac (The Lady In The Lake) et
Adieu, ma jolie (Farewell, My Lovely).
Je vous rappelle brièvement les intrigues de ces nouvelles :
Un tueur sous la pluie : Un homme veut retrouver sa fille qui fricote avec un trafiquant de livres pornos et photos de nus et fait appel à un détective privé (dont le nom n'est jamais cité !). Bay City Blues : Un médecin marron dealer de morphine, du chantage, un flic pourri, des cadavres et une version noire de Cendrillon, avec un détective nommé Johnny Delmas. Déniche la fille : Ici le détective s'appelle Carmady et tente de retrouver Beulah, la copine de Steve Skalla, un mastard de 2,14m et 115kg.
Je ne vais pas trop m'étendre sur ce bouquin car j'imagine que vous l'avez tous lu et que je ne peux dire mieux que tout ce qui en a déjà été dit. Des histoires avec des mecs, des vrais, des pépées girondes et retorses et des détectives (tous des alias de Philip Marlowe, le seul et unique) faciles au coup de poing mais avec un grand coeur. Quant à l'écriture, elle coule fine et précise avec cette pointe d'ironie qui lui donne toute sa saveur (« - Il y a quelque chose qui sent mauvais dans votre histoire, non ? – C'est votre moustache qui brûle, répondis-je. » [Déniche la fille].
Qui n'a jamais lu
Raymond Chandler n'a jamais lu de polars ! La seule excuse que vous puissiez avancer pour vous défendre, c'est d'être encore très jeune… auquel cas, je vous conseillerai amicalement de vous dépêcher de rattraper ce retard. Pour ma part
Raymond Chandler, lu lorsque j'étais à peine plus qu'un gamin, est associé dans mon esprit au Noir & Blanc qui va si bien aux films avec Humphrey Bogart diffusés à la télévision, formant un tout cohérent de grande qualité et la genèse d'un genre littéraire qui fera des émules.