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EAN : 9782234062641
336 pages
Stock (01/06/2011)
3.14/5   153 notes
Résumé :

Tout commence par un massacre d’Indiens en décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Jayson Flannery, un photographe anglais veuf de son état, recueille une petite fille de trois ans dont la mère a été victime du massacre. Il songe bien sûr à confier Emily à un orphelinat, s’apprête à reprendre son paquebot pour l’Angleterre, mais il ne repartira pas seul et décide d’enlever la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,14

sur 153 notes
"Une Anglaise à bicyclette" avait été vanté par la presse comme un roman original et un beau portrait de femme dans l'Angleterre victorienne. Or ce premier contact avec Didier Decoin me donne l'impression de scènes juxtaposées sans véritable trame de fond, comme une couverture en patchwork aux couleurs dépareillées, dont les carrés n'auraient ni la même taille ni la même épaisseur...

Le récit s'ouvre sur la cruauté inouïe du massacre d'une tribu indienne dans le Dakota du Sud, en 1890. Un photographe anglais présent sur place décide de sauver une très jeune rescapée en l'embarquant clandestinement avec lui en Angleterre. Il fera d'elle sa fille adoptive, tout en cachant ses véritables origines. C'est cette petite fille, devenue femme, qui donne son titre au roman en parcourant inlassablement la campagne anglaise à bicyclette. Ses promenades l'amèneront à rencontrer des fillettes persuadées de l'existence des fées, et même à croiser un spécialiste en la matière : Sir Arthur Conan Doyle...

Tout ceci pourrait être passionnant, si Didier Decoin avait donné une unité à son récit. Or l'intensité narrative du début disparaît quand la petite Ehawee et son taciturne sauveur, Jayson Flannery, débarquent en Angleterre, tandis que de curieuses anecdotes viennent parasiter l'intrigue.
J'aurais aimé suivre en détails l'acclimatation de Ehawee-Emily dans son nouvel environnement, ainsi que l'évolution de son attachement à son tuteur. Mais après quelques pages, l'auteur élude cette période clé pour faire un saut en avant de 14 ans. La décision de Jayson de prendre Emily pour épouse tombe alors de façon incongrue car il manque toute la préparation psychologique qui aurait pu décrire la montée de sentiments réciproques.
De plus, les promenades solitaires d'Emily à bicyclette, jugées inconvenantes par la bonne société de l'époque, servent de prétexte à tout un délire sur l'hystérie féminine et le bien-être masturbatoire que procurerait une telle activité... de toute évidence, ce thème met l'auteur en joie, mais il est bien le seul et ses digressions graveleuses m'ont laissée perplexe !
L'incursion des fées apporte, via deux petites filles espiègles, un peu de légèreté et d'onirisme. Toutefois, cette envolée tardive a un côté artificiel, sans commune mesure avec le début tragique du livre.

Sur un sujet aussi riche que celui du déracinement et de l'adoption, j'aurais attendu davantage de finesse psychologique et, pourquoi pas, une émouvante histoire d'amour. Dommage que l'auteur soit passé à côté de tout cela... J'ai trouvé le récit trop distant et décousu pour m'y attacher.

Et si j'allais faire un tour de vélo pour me changer les idées ?
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Un roman plein d'émotion et d'originalité.
Le roman débute en 1890, nous sommes au lendemain de la terrible bataille de Wounded Knee, Dakota Nord, bataille qui s'est terminée dans un massacre. Peu de Sioux Lakotas ont survécu..
Parmi les rares survivants, une petite fille de 3 ans environ, prénommée Ehawee, est recueillie par un photographe anglais en vogue Jayson Flannery.
Il s'occupe d'elle, la remet dans un orphelinat religieux à New York, s'apprête à reprendre le bateau pour l'Angleterre, quand, brutalement, saisi d'un remords, il décide de retourner à l'orphelinat et de « recueillir » définitivement la petite Sioux Lakota, tout en lui donnant un nouveau prénom : Emily.
Revirement dû à la lecture d'un article du célèbre écrivain Conan Doyle qui écrivait dans « une étude en rouge » : « Cette enfant, c'est la vôtre ? Pour sûr que c'est la mienne ! vous savez pourquoi ? Parce que je l'ai sauvée. Alors maintenant, personne ne peut plus me la reprendre. »

Emily s'installe en Angleterre, et va être présentée comme une Irlandaise orpheline, afin d'éviter les préjugés raciaux de l'époque.
Plus tard, le célèbre créateur de Sherlock Holmes reviendra en scène, à l'occasion de recherches menées par la jeune Emily, devenue grande et désormais épouse de son sauveur Flannery ;
En effet Emily, tout en parcourant la campagne anglaise en bicyclette, ce qui était très mal vu de la part d'une jeune lady à l'époque, va également « enquêter » sur des phénomènes paranormaux, ce qui va l'amener à entrer en contact avec Sir Conan Doyle.
On apprend à cette occasion que Sir Conan Doyle était un passionné de spiritisme et de phénomènes liés à l'occultisme.
Il avait en effet rejoint la « British Society for Psychical Research. » et affirmait pouvoir communiquer avec son fils mort pendant la guerre de 1914…
C'est donc un beau roman à multiples facettes, comme je les aime, qui nous évoque la guerre, le sort des Amérindiens, l'adaptation d'une fillette à sa nouvelle vie dans l'Angleterre victorienne, et cela nous plonge également dans les croyances et les mentalités de cette époque.
C'est le premier livre de Didier Decoin que je lis mais ce ne sera sûrement pas le dernier …

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C'est un bien joli roman que celui que je referme. J'en ai aimé l'ambiance faite d'amour, d'humour mâtinée de tendresse.
L'histoire est celle de la petite Ehawee, une fillette âgée de 3 ans au moment du massacre de ses parents, le jour de noël 1890. Des soldats américains ont pris d'assaut le campement où ils vivaient, les centaines d'Indiens qui s'y trouvaient ont été exécutés.
Le plus heureux des hasards place Jason Flannery sur la route de la fillette. Pensant dans un premier temps l'abandonner dans un orphelinat, il l'emmène finalement dans la demeure familiale en Angleterre, la baptise Emily et les années passent…
Tout le charme de ce roman réside dans le savant dosage que nous propose l'auteur entre l'histoire, l'analyse des sentiments et l'ambiance.
Didier Decoin m'a embarquée dans une jolie balade, je me suis laissée, une fois de plus, envoûter par sa plume.
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Didier Decoin a imaginé l'histoire d'un amour paisible qui prend naissance de manière inattendue. Son point de départ est un épisode parmi les plus tragiques de l'histoire américaine. Nous sommes bien obligés de convenir et garder à l'esprit que lorsque nos ancêtres européens ont investi les somptueuses immensités du continent américain, ils l'ont fait au détriment de la culture pré existante, et malheureusement dans le sang.

C'est à la suite du massacre de Wounded knee qu'un reporter photographe anglais recueille une petite indienne dont les parents ont été tués par les tuniques bleues dans leur entreprise de "pacification" . de fille adoptive, elle passera au statut d'épouse, amoureuse sincère de son protecteur. Elle sillonnera la campagne environnante sur la bicyclette qu'il lui a offerte et entrera dans l'univers d'un certain Conan Doyle dont le registre littéraire ne s'arrête pas au célèbre Sherlock Holmes.

Un roman sympathique qui s'offre quelques digressions effleurant le fantastique sous la plume veloutée de Didier Decoin.
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Quel livre étrange, porté par tant de douceur et de poésie ! Et pourtant, au début cela commençait mal. On assiste au massacre des Sioux à Wounded-Knee (Dakota du Sud, décembre 1890) et plus particulièrement à celui de la tribu des Lakotas.

Jayson Flannery, journaliste anglais mandaté par le gouvernement américain, a pour mission de photographier tout ce qui pourrait témoigner de la bienveillance de celui-ci envers ces méchants Indiens. Mais lui, ce qu'il voit c'est le génocide (même si le mot n'existe pas encore) d'un peuple. Il en est troublé et se retrouve presque malgré lui à sauver la vie d'une petite Lakota âgée de quatre ou cinq ans. Une petite sauvage qu'il doit confier à un orphelinat de New York avant de reprendre le bateau pour l'Angleterre.
Il n'en fera rien et la petite, qu'il choisit d'appeler Emily, l'accompagnera jusqu'à chez lui et deviendra sa fille et plus tard sa femme. Une dame anglaise, élevée dans la respectabilité et la bienséance. Toutefois, il faut bien dire que cette lady a quelque chose de particulier. Et cette particularité sera encore plus soulignée lorsque son mari, en cadeau de noces, lui offrira une bicyclette...

Voilà bien une histoire singulière, écrite dans un langage châtié saupoudrée d'une touche de Jane Austeen, d'une rigueur toute britannique et d'une pointe d'humour anglais. Une histoire qui semble bien simple, mais dans laquelle des sujets divers et variés sont abordés avec plus ou moins de fantaisie comme le métier de photographe, l'amour, la bicyclette et ses conséquences presque inavouables sur le vagin, les rapports sociaux, Sir Arthur Conan Doyle...
Une petite merveille à déguster sans modération et avec délectation, une petite merveille qui vous emmène au pays des fées.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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critiques presse (3)
LePoint
04 juillet 2011
[Didier Decoin ]affirme ici encore son amour irraisonné pour les êtres doux et forts, fragiles et sensibles, ludiques et passionnés. Avec une écriture riche et soyeuse.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
30 juin 2011
Suite de variations sur les caprices du destin, le récit semble faire écho à une croyance des Lakotas. Pour cette tribu sioux en effet, la vie d'un homme est un cercle où tout finit par se rejoindre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
29 juin 2011
Romanesque à l'extrême, le nouveau livre de Didier Decoin doit beaucoup à Dickens et ­Conan Doyle, tel un délicieux hommage à la littérature anglaise de la fin du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
En plus de ses serpents des neiges, la petite fille abrite dans une boîte à biscuits quelques objets inspirés de ceux qu'elle a vus aux mains des hommes-médecine et auxquels elle prête les mêmes pouvoirs magiques : des plumes, des crottes de chat-huant exposées à la lumière de la lune pour les charger de fluides bénéfiques, des cailloux (elle les respecte parce qu'elle sait qu'ils lui survivront même si elle devient une très vieille femme), des herbes nouées, des brins de laine et des tiges d'orties qu'elle fait sécher pour se confectionner un attrapeur de rêves.
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- Si vous appelez fantôme la survie de l’esprit et sa capacité à se manifester spontanément ou par l’intermédiaire d’un medium, alors oui j’y crois, affirma Doyle.
Parce que c’est une réalité qui a été prouvée.
Et je ne comprendrais pas que la science dédaigne plus longtemps de s’y intéresser.
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Adopté par un fermier blanc qui l'avait rebaptisé Jack et initié au christianisme, Wovoka avait lu la Bible. Il en avait déduit que si les Blancs avaient osé tuer le Fils de Dieu, rien ne pouvait les empêcher de massacrer des Indiens qu'ils considéraient comme à peine supérieurs à des animaux.
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… rien ne doit ralentir Chumani, il faut qu’elle maintienne son avance sur l’essaim des éclats d’obus incandescents et des billes de plomb chauffées à blanc, elle se souvient du jour où elle a été prise en chasse par des abeilles dont elle avait bousculé la ruche, les insectes s’étaient aussitôt lancé à sa poursuite, ondulant derrière elle comme un torrent en crue, et Chumani, bien qu’elle ne fût plus alors qu’une fillette à peine plus âgée que celle qu’elle tente maintenant d’arracher à la fureur des soldats américains, avait compris qu’il n’était pas question de ruser, qu’elle n’échapperait au dard des abeilles qu’à condition de courir plus vite qu’elles, plus vite qu’elle n’avait jamais couru. Les fragments de métal qui la poursuivent aujourd’hui ne sont pas plus intelligents que des abeilles, mais ils sont beaucoup plus rapides, elle ne les voit pas voler au-dessus d’elle mais elle les entend ronfler ou siffler, le bruit dépend de la forme qu’ils ont prise lors de la fragmentation de l’obus, puis ils s’abattent dans la neige avec des grésillements rageurs, et là où ils tombent s’épanoussent de larges ombelles de vapeur grise. (p.15)
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Jayson plisse les yeux. Les Sioux Lakotas ont raison de penser que la vie d’un homme est un cercle, que tout finit par se rejoindre.
Ainsi le nom du Dr Doyle qui le renvoie aux relents de métal mouillé du City of Paris et puis à ceux de la cabine où il s’était confiné avec une petite fille.
Conan Doyle est devenu le romancier le plus populaire d’Angleterre.
L’auteur emblématique du Royaume-Uni.
Doyle a été anobli par le roi pour avoir défendu le comportement des troupes britanniques durant la guerre des Boers.
Cela n’est pas ce qu’ils ont fait de mieux, le roi et Doyle, songe Jayson qui a vu des photos d’enfants morts de malnutrition dans le camp de concentration anglais de Bloemfontein, Etat libre d’Orange, enfants dont les corps squelettiques lui ont rappelé ceux des Sioux pétrifiés de Wounded Knee.
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Vidéo de Didier Decoin
Auteur de près d'une cinquantaine de livres et d'une quarantaine de scénarios pour le cinéma et la télévision, membre de l'Académie de Marine, président des Écrivains de Marine, Didier Decoin nourrit aussi une véritable passion pour la navigation. En invitant Isabelle Autissier, Isabelle Carré et un invité surprise à sa carte blanche, le président de l'édition 2022 Du Livre sur la Place réunit toutes ses passions.
Isabelle Autissier, "Le Naufrage de Venise" (Stock) Isabelle Carré, "Le jeu des si" (Grasset) Didier Decoin, "Le Sang des Valois, tome 1 - L'Homme du fleuve" (Glénat)
Une rencontre animée par Françoise Rossinot, le 9 septembre 2022 à l'Opéra national de Lorraine.
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