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Fanchita Gonzalez-Batlle (Traducteur)
EAN : 9782867464560
238 pages
Liana Lévi (30/08/2007)
3.67/5   131 notes
Résumé :


Dans une petite ville du New Hampshire, deux hommes se font face. Dixon, l'ex-taulard braqueur de banques et Elias, le professeur fasciné par les filles en socquettes et le IIIe Reich. Un pistolet automatique les sépare.

Leur vision de la vie et des hommes aussi. Le premier rêve d'une ferme tranquille dans l'Alberta. Le second d'une ascension valorisante dans l'establishment universitaire.

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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Dixon est un loser.
Arrêté initialement pour des faits qu'il n'avait pas commis, il décida logiquement, à sa sortie de zonzon, de faire dans le hold-up histoire de légitimer ses vacances forcées aux frais de l'état. Un braquage foiré dans les grandes largeurs et une bastos dans le corps en guise de cadeau de départ, c'est à Tiburn qu'il posera ses valoches pleines de biftons le temps de se faire oublier par la maréchaussée.

Elias White est un loser.
Le rêve ultime de ce prof aimanté par les gamines en socquettes, la notoriété, fut-elle acquise par l'analyse toute personnelle sur le comportement des Juifs sous le IIIe Reich censé lui ouvrir les portes taille XXL de la gloire...

Denise Lupo est un loser.
Mais c'est pas d'sa faute.
Agent du FBI abonné aux affaires les moins croustillantes par ses phallocrates de supérieur, elle n'hésite pas à tirer sur un spliff ni écluser sévèrement histoire d'alléger un temps un quotidien par trop frustrant.

Trois personnalités à la réussite personnelle toute relative qui n'allaient pas tarder à confronter, par l'entremise d'un destin facétieux, leurs calamiteux faits d'armes...

J'ai pas tout lu Levison mais le peu qu'il m'ait été donné de découvrir sur l'auteur m'a toujours procuré moult ravissement.
Ici, un panard moindre que je qualifierai de taille 36, talonnettes non comprises, histoire de bien situé le curseur satisfaction client.

Levison y va de sa courte diatribe cynique sur une Amérique avide de fric et de reconnaissance.
De courts chapitres nerveux habités par des personnages bien campés font de ce pamphlet contestataire un exercice de style plutôt bien maîtrisé.
Et pourtant j'en ressors avec une légère amertume en bouche, la faute en incombant à tous ces poncifs sur le pognon et l'orgueil personnel maintes fois traités ici et là. Surtout là, d'ailleurs.
Il n'en reste pas moins une superbe brochette de foireux interagissant pathétiquement sous l'oeil goguenard du lecteur bien moins à l'aise dans ses pompes qu'habituellement, la faute à un p'tit 36 dont je vous causerais ultérieurement.

Pour qui Levison le glas ?
Pas le meilleur cru, p'tain de sécheresse tiens...

PS : farci hier soir l'adaptation française d'Arrêtez-moi là, j'en ris encore entre deux comas éveillés.
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Mauvais endroit pour une rencontre.

Dixon, braqueur de banques multirécidiviste en cavale échoue chez Elias, professeur du New Hampshire qui rêve de gloire universitaire et de reconnaissance. Blessé et avec le FBI aux trousses, Dixon doit faire une pause pour se soigner et se faire oublier quelques jours.

Entre ces deux hommes que tout sépare, une forme de confiance va peu à peu s'installer, chacun voyant dans l'autre une possibilité de salut et de solution opportune à ses aspirations profondes.

Lire Levison est ma récré récurrente depuis que j'ai découvert cet auteur US aux racines écossaises. Une canaille et demie – toujours traduit par Fanchita Gonzalez Batlle – a parfaitement joué ce rôle, une fois encore.

Dans ce pseudo-polar, on retrouve tout ce que j'apprécie chez Levison : style minimaliste mais précis, ambiance intimiste, belles études de personnages servant de prétexte à décortiquer un peu plus l'âme humaine, et regard cynique mais lucide sur la société.

Une canaille et demie est presque un huis clos froid entre Dixon et Elias, tout juste perturbé par l'intrusion de quelques personnages annexes qui ne servent qu'à révéler de nouveaux pans cachés de leurs âmes tourmentées. Mais que l'argent semble pouvoir apaiser…

Bref, un régal, qui ravira les amateurs d'ambiances à la Ravey et de personnages travaillés.

« Dixon avait une mauvaise image de lui-même, mais celle qu'il avait de l'humanité en général était encore pire. Il se prenait pour une merde, et pourtant il était l'un des êtres les plus nobles qu'il ait connus ».
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Une Canaille et demi, je dirais même plus : Deux canailles et demi en comptant l'auteur.

Se laisser emporter par bouquin de Iain Levison c'est comme rentrer chez soi foutre ses charentaises et se caler dans l'endroit le plus cosy chez soi et oublier toutes les affaires courantes. There's no place like home disent nos compères anglais, bin Levison c'est pareil.

Il a cette plume limpide, économique et lucide, terriblement actuelle et criante, non, hurlante de vérité. C'est probablement ce qui fait toujours mouche chez l'habile écossais c'est qu'il parle de nous de toi de nos voisins du prof de tes gamins ou du mec de la superette du coin ou de celui qui te conduit en Uber à ton cours de Pilates.

Fin observateur de la société du fait de son parcours riche comme l'oncle Picsou. Il l'explicitera d'ailleurs en partie dans Tribulations d'un précaire, il se forge un flair d'enfer pour jauger ses compères et nous les ressortir avec une adresse certaine sur le papier.

Bon certes, on n'est pas dans la grande littérature, on n'est pas tenté de se relire des passages avec une diction à la Fabrice Lucchini, on est vraiment sur du pur divertissement mais toujours assorti de petites fulgurances seyantes, mais hé ! Ça fait le foutu taff entre deux oeuvres plus pointues je vous le certifie.

Gros plaisir que d'ouvrir un de ses bouquins, si vous ne connaissez pas encore le loustic, peut-être puis-je vous recommander Un petit boulot, si vous avez loupé l'adaptation sur petit écran de et avec Michel Blanc et Romain Duris et bien ce n'est pas plus mal car ce sabotage à la française dégueulant le placement de produit est vraiment insipide comparée à l'oeuvre originale du bonhomme.

Un opus bien réjouissant avec des hommes aux prises avec leurs envies, l'assouvissement de leurs besoins et les contingences associées aux impondérables qui font le sel de la vie. Très belle lecture psychologique de la vie d'un brigand en cavale, vous allez vous régaler. C'est à se demander comment il devine tout ça, quelle facilité déconcertante pour se mettre dans la peau de ses personnages.

Si vous bloquez devant l'embarras du choix entre deux lectures, ce court opus ou un autre du même gus pourrait vous faire découvrir un auteur amusant à la plume évidente et pragmatique.
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Une canaille et demie, brillant roman d'une des plumes les plus sarcastiques du monde littéraire, et oui, un de mes préférés aussi. Iain Levison nous entraîne cette fois-ci dans l'univers professoral américain, incarné par Elias White, prof d'histoire dans un lycée d'une petite ville du New Hampshire. Elias est avide de se faire reconnaître par ses pairs avec ses écrits subversifs sur la Seconde Guerre Mondiale, sans parvenir toutefois à atteindre son but. Entre-temps, il flirte sans vergogne ses élèves féminines et séduit, quand l'occasion se présente, sa jeune voisine adolescente. Lorsque pénètre chez lui un ex-détenu en fuite d'un braquage de banque, Elias se mesure alors à aussi canaille que lui.
C'est d'une main de maître que l'auteur mène son récit, entraînant son lecteur à la suite de ses personnages au coeur d'une affaire policière dont on ne peut deviner l'issue et dont l'intérêt ne baisse jamais. C'est cynique à souhait, pimenté de cet humour caractéristique à Levison, comme en fait foi ce dialogue hallucinant d'absurdité entre le propriétaire d'une armurerie et Elias, désireux de se procurer des balles pour une arme à feu acquise de façon douteuse. Adopter Iain Levison, c'est s'assurer une lecture jubilatoire à tous les coups!
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"Hitler avait raison. Elias White griffonna les trois mots sur un bloc en attendant l'arrivée des des étudiants pour son cours de neuf heures et demie. Non, trop provocateur.Hitler avait-il raison? Non. Cette forme d'interrogation dénotait un manque d'assurance, chose qu'il essayait de toujours éviter, autant dans son attitude que dans ses récits." Voici les premières phrases du livre. On pourrait s'interroger "Que vient faire Hitler dans cette affaire?". Il n'est même pas évoquer en 4ème de couverture. Elias White est professeur à l'université. Il a deux passions dans sa vie : le IIIème reich et les femmes.

Sa copine l'a quitté pour une jeune charmant allemand et il a écrit un article, avoir l'espoir que ce dernier lui permette de rejoindre Harvard, sur le fait que sous le IIIème reich, beaucoup d'allemands soutenaient les violences faîtes aux juifs si cela pouvaient permettre au pays d'être plus stable économiquement. Il étaie ces dires avec des journaux intimes allemands d'époque. Mais aucun journal ne veut publier son article, jugé trop engagé pour soutenir le régime nazi. Sa vie est assez morose, ces parents ont fait le choix de la mort. A 12 ans, il devait devenir un homme.

D'un autre côté, Dixon décide de cambrioler une banque avec d'autres repris de justice. Il a fait 9 ans de prison, alors qu'il était innocent. La malchance de s'appeler comme son cousin et d'avoir un air de ressemblance. Par malchance, l'évènement ne se passe pas comme il l'avait prévu. Quelqu'un a déclenché l'alarme silencieuse, il a pu s'enfuir en vitesse avec la voiture du directeur de l'agence. Une course poursuite s'ensuit. Heureusement pour lui, il avait l'argent volé même si il a prie une balle. Sa fuite l'emmène dans une petite ville des Etats-Unis, Tiburn, New Hampshire.

La rencontre des deux hommes va se faire. Dixon va prendre en otage "libre" Elias. Si ce dernier l'héberge pendant 15 jours, il lui donnera de l'argent et il disparaîtra. Et en contre-partie, il gardera son secret, qui peut lui couter de la prison. Denise Lupo, agent du FBI en bute à la misogynie et à l'incompétence de sa hiérarchie, a tout de même réussi à convaincre son chef de la laisser enquêter." Ils avaient tous les deux moins d'ancienneté que Denise qui était là depuis douze ans. de fait, la seule qualification qui leur avait valu le poste était celle de toujours : un pénis." Une expérience qui va changer Elias, qui va transformer l'homme qui l'était. Il va dépasser ces craintes et va commettre le pire qui va lui offrir des portes et un avenir plus radieux qu'il n'en aurait jamais rêver.

Un second roman que j'ai dévoré en deux jours. L'écriture fine et dynamique m'a rendu impossible de poser le livre et d'attendre pour le finir. Je n'ai pas pu. Que va t'il arriver à Dixon? Et Elias que va t'il faire? dénoncer son colocataire? lui voler son argent et partir? le tuer? Et la séduisante agent du FBI, va t'elle utiliser ces dons pour découvrir vraiment la situation? va t'elle en tirer partie? Pleins de questions, qui au fur et à mesure trouver une réponse. L'inquiétude venait lorsqu'il restait 20 pages. Je me suis demandée comment en si peu de mots il pouvait faire tout le dénouement. Il réalise des portraits de ces gens désemparés de l'Amérique moderne. Un prof qui couche avec une mineur et essaie de se faire une place universitaire avec Hitler et le nazisme, un prisonnier innocent qui braque une banque et un agent du FBI qui a tout pour réussir mais travail dans un milieu misogyne, voilà ces américains dont il peint une réalité. Un livre qui n'a pas trouvé d'éditeur aux Etats-Unis, mais qui par bonheur en a trouvé un en France. Un vrai régal de lecture. Bref, succulent moment de noirceur et d'humour cynique.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Vous savez ce que c'est que la morale? Une excuse pour monter sur ses grands chevaux et emmerder les autres.
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Les campagnards méfiants s'étaient mis a vendre aux hippies citadins des meubles et des objets artisanaux merdiques à un prix phénoménal et les hippies gonflés d'orgueil racontaient partout qu'ils s'étaient meublés en "authentique", un mot qui les faisait presque atteindre des orgasmes de pieux consumérisme.
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Cet homme était capable de suivre deux raisonnements à la fois, un signe d'intelligence qu'Elias trouvait effrayant en l'occurrence. Selon les individus, se dit-il, une aptitude que l'on associe d'ordinaire aux bonnes notes peut aussi servir à parler aimablement du temps avec quelqu'un tout en examinant sa gorge à trancher.
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Dixon avait une mauvaise image de lui-même, mais celle qu'il avait de l'humanité en général était encore pire. Il se prenait pour une merde, et pourtant il était l'un des êtres les plus nobles qu'il ait connus.
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Je fais carrière dans la réattribution financière basée sur l' armement.
- Je ... Je n' en ai jamais entendu parler.
- Je braque des banques.
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Vidéo de Iain Levison
A l'occasion du Quai du Polar 2021, Iain Levison vous présente son ouvrage "Un voisin trop discret" aux éditions Liana Levi.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2502913/iain-levison-un-voisin-trop-discret
Note de musique : © mollat
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Qui interroge Brooks Denny au début du roman ?

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