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EAN : 9782072704154
256 pages
Gallimard (19/01/2017)
3.67/5   12 notes
Résumé :
Dans l'intimité d'une chambre d'hôtel genevoise, Kamal Pasha el-Alfi, dissident politique sous une dictature arabe et ancien ministre de la monarchie égyptienne, est enlevé sous les yeux de Béatrice Benameur, sa maîtresse. Son fils Nuri, adolescent à l'époque, n'aura de cesse d'élucider ce mystère. Mais le goût des non-dits fait loi dans l'ambiance calfeutrée de la haute société du Caire, et ses questions restent lettre morte. Devenu adulte, Nuri évoque, au fil d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le premier roman de Hisham Matar (Au pays des hommes), auteur libyen de langue anglaise, un enfant voyait son père enlevé par les sbires de Kadhafi. Une situation que l'écrivain a vécu dans la réalité, dans les années 70. La trame du deuxième livre de Matar, Une disparition, s'appuie sur un argument semblable, l'Egypte se substituant à la Libye. le narrateur est cette fois plus âgé, un adulte qui se remémore ses années d'adolescence au moment où son père est kidnappé et ne réapparaîtra plus. Une disparition n'est cependant pas qu'un roman sur l'absence et un impossible deuil, il est également la description d'un singulier triangle amoureux : le fils, le père et sa deuxième femme, bien plus jeune que ce dernier (sa première épouse est morte dans des circonstances mystérieuses). Comment grandir à l'ombre d'un géniteur dont on ignore s'il est encore vivant ? Comment se forger une identité alors que sa maison est tour à tour à Londres, en Suisse et au Caire ? le livre pose toutes ses questions dans un style d'une élégance et d'une fluidité rares. La sensibilité pudique de l'écriture de Matar, sans trémolos mélodramatiques, donne tout son cachet à ce très beau roman qui peut aussi se lire comme un thriller psychologique ou un récit d'apprentissage sentimental et sensuel. C'est superbe.
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Grâce aux membres assidus de Babelio, j'ai découvert cet auteur.
Ce roman aborde plusieurs sujets. Il est d'abord celui d'un adieu douloureux, teinté de culpabilité et de regrets. Nuri n'est qu'un adolescent lorsque son père disparaît sans laisser de traces. Lui, enfant unique choyé, pensionnaire dans une école privé anglaise, se retrouve seul au monde.
Devenu adulte, il essaie de raviver tous ses souvenirs familiaux, peut-être pour combler le vide dans son existence: sa mère décédée dans des circonstances mystérieuses, son père féru de politique mais éternellement absent, les rares moments qu'ils ont passé ensemble, le tempérament de ses parents. Avec un certain détachement, il essaie de décrire les relations nouées avec Mona, sa belle-mère, une femme très jeune. Nuri est attiré par cette dernière, qui laisse aussi planer une certaine ambiguïté dans leurs relations.
Le style d'écriture est doux, sobre et sans fioritures. L'auteur nous offre des personnages bien travaillés et sait nous partager leurs émotions et leurs sentiments.
C'est un livre très touchant qui mérite le détour ! A découvrir !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Une agréable découverte, un thriller politique inspiré de faits historiques J ai adoré le lire ,une écriture fluide , des personnages attachants ( j ai aimé la tendresse de Farida ) un récit qui englobe tt ce que j'aime : politique, histoire intrigue, témoignage,amour contrarié,et bien sûr,le monde arabe, là en l'occurrence le Moyen-Orient plus précisément l'Égypte post monarchie et les premières années après la révolution égyptienne. Un grand merci à @arabiancultures pour cette découverte.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
A l'époque, Papa ne croyait pas en Dieu. Il accueillait souvent les évocations maternelles su Très-Haut avec une irritation sarcastique. Aussi n'aurais-je pas dû m'étonner lorsqu'après la mort de Maman, il lui arrivait de dire une prière ; le sarcasme, bien souvent, cache une fascination secrète. (p. 15)
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Il est des jours où l’absence de mon père me pèse comme un enfant assis sur ma poitrine. Il en est d’autres où je me souviens à peine des traits exacts de son visage, jusqu’à devoir sortir de leur vieille enveloppe les photographies rangées dans le tiroir de ma table de nuit. Jamais, depuis sa soudaine et mystérieuse disparition, je n’ai cessé de le chercher, de scruter les endroits les plus improbables. Chaque chose, chaque être, l'existence elle-même est devenue évocations, possibilités d'une ressemblance. Peut-être est-ce là ce qu'on entend par ce mot bref et aujourd'hui presque archaïque : élégie. (p. 9)
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Il manquait à notre relation [père-fils] ce que j'ai toujours cru que le temps rendrait possible, peut-être une fois qu'il m'aurait vu devenir père: une sorte d'éloquence et d'aisance émotionnelle. (p. 11)
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Certaines personnes parviennent à se soustraire aux obligations qu’impose une lettre sincère. Mona en était. Elle ne me donna jamais non plus aucune raison de croire qu’elle chérissait mes lettres ; elle ne les mentionnait jamais. C’était peut-être sage de sa part, si toutefois « sage » est le mot qui convient — impitoyable serait peut-être plus juste. Elle devait savoir que je finirais par renoncer. Quand tout de même elle m’écrivait, c’étaient quelques mots griffonnés au dos d’une de ces innombrables cartes postales qu’elle achetait dans les boutiques des musées. Des formules lapidaires, toutes faites — « Meilleures pensées » ou « Porte-toi bien » — et moi je tentais de trouver une profondeur à ces platitudes. Elle mettait souvent dans l’enveloppe un pétale de camélia, de lotus ou de scabieuse de Macédoine — leur senteur toujours perceptible. Je lisais dans ce geste silencieux l’expression involontaire de son désir. Le caractère irréconciliable de ces fragments d’herbier et des cartes écrites à la va-vite me hantait.
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"Ne transfère pas le poids du passé sur ton fils, lui avait-elle dit un jour.
-On ne peut pas vivre hors de l'histoire, avait-il rétorqué. Nous n'avons à rougir de rien(...)
Après un long silence, elle avait répondu: "Qui a parlé de rougir ? Ce n'est pas la honte que je veux lui épargner, c'est la nostalgie. La nostalgie et le fardeau de tes espoirs. (p. 33)
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