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EAN : 9782253020509
168 pages
Le Livre de Poche (11/03/2015)
4.02/5   54 notes
Résumé :
Dans le sud-ouest de l’Angleterre , au début du XIXe siècle, quatre destins de femmes meurtries par l’amour : amour impossible pour un soldat étranger, amour ensorcelé pour un violoniste de village, amour refusé par un fils trop rigide, amour rêvé pour un homme jamais rencontré…

Comme dans Tess d’Urberville et Jude l’obscur, Thomas Hardy conte à merveille dans ces courts textes les tourments de l’âme féminine et la brutalité d’une société où le senti... >Voir plus
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Il avait suffi d'un roman, "Tess d'Urberville", pour faire de Thomas Hardy un de mes héros littéraires. Admiration qui avait été confortée par la lecture de "Remèdes désespérés". C'est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture d'"une femme d'imagination", ravie de retrouver la plume de Hardy et curieuse de le découvrir en tant que nouvelliste.

J'ai retrouvé dans ces nouvelles tout ce qui m'avait séduite lors de mes précédentes lectures de l'auteur. L'écriture de Hardy est magnifique sans jamais être prétentieuse, simple et élégante.
La psychologie des personnages est fouillée et riche. Ils sont très vivants. Quelle finesse dans la caractérisation !
Hardy a un vrai talent de conteur. A chaque lecture, je suis épatée par sa capacité à créer du suspense à partir d'un petit rien.
De plus, il sait allier des intrigues prenantes à un propos fort. Hardy n'est pas un auteur lisse. Hardy est un grand pessimiste. S'il écrit bien des histoires d'amour, ce ne sont jamais des romances mièvres. D'ailleurs, chez lui, il n'y a pas d'amours heureuses. Ses personnages voient souvent leur destin s'assombrir suite à des concours de circonstances malheureux. Mais Hardy est aussi, l'air de rien, un rebelle, un révolté. Lorsque ce n'est pas le hasard qui s'acharne sur ses personnages, c'est le moralisme ambiant qui vient broyer leurs espoirs. Derrière les sublimes tragédies sentimentales, on lit une critique de la bienpensance toute en rigidité de la société de l'époque. Bien souvent, l'amour des protagonistes ne connait pas de fin heureuse parce qu'il se heurte aux convenances sociales et morales. Dans cette société étriquée, où l'épanouissement des individus et leurs sentiments importent peu, les femmes sont bien sûr les premières victimes, toujours soumises à l'autorité masculine, que ce soit le père, le mari ou même le fils.
Hardy, écrivain féministe ? Je le pense en effet. Non seulement, il dépeint très bien le carcan social et moral qui les emprisonne mais en plus il les met toujours au centre de ses récits. Ainsi, les 4 nouvelles qui composent ce recueil proposent de superbes portraits de femmes.
J'ai été particulièrement impressionnée par la nouvelle "le veto du fils", qui sonne très vraie et qui est d'une grande cruauté. Et j'ai été très émue par le récit qui donne son titre au recueil "une femme d'imagination" qui met en lumière la tristesse de la vie de femme dans le quotidien du 19ème siècle.

Décidément, chaque lecture de Thomas Hardy m'enchante. Qu'il soit romancier ou nouvelliste, son talent m'épate à chaque fois. Il n'est pas près de descendre du piédestal où je l'ai mis.

Challenge Multi-défis 2017 - 4 (un livre qui compte moins de 250 pages)
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Quatre histoires racontant les déboires amoureux de femmes « enfant » entourées d'hommes pitoyables : maris, enfant ou père ! J'ai adoré l'écriture, fine, rusée et me suis beaucoup amusée avec le ton moqueur du narrateur qui complète le panorama décrit de manière plutôt flatteuse dans un premier temps pour le rendre finalement caustique par l'ajout d'une petite question, l'air de rien, qui vient modifier tout le sens de la première idée. C'est sans doute pour cela que ces nouvelles sont reprises sous le terme de contes. Des contes à dormir debout ? Plutôt des contes à aimer debout, à rêver debout et à mourir seule. Ces histoires de femmes qui croient aux contes de fées, qui sont ballottées au gré du narrateur et de son imaginaire cruel, sont implacables et réjouissantes.
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Quatre nouvelles anglaises signées Thomas Hardy sont réunies dans ce recueil pour le plus grand bonheur du lecteur.

On découvre Phyllis dans la première nouvelle : le hussard mélancolique de la légion germanique. Elle est promise a homme assez distant quand elle tombe amoureux d'un soldat allemand. Choix difficile pour elle : écouter son coeur ou sa raison.

Ensuite dans le veto du fils, on fait la connaissance de Sophy, veuve qui souhaite se remarier mais son fils si oppose fermement.

Vient après le violoneux des contredanses, ou une jeune femme, Caroline tombe folle amoureux d'un violoniste.

Enfin Une femme d'imagination, c'est l'histoire d'Ella qui est folle d'un poète qu'elle ne connaît même pas et le destin fait tout pour les séparer.

Mis a part la troisième nouvelle que je n'ai que moyennement apprécié, les trois autres sont superbes. Attention tout de même, ne vous attendez pas a des happy ends, Thomas Hardy aime le tragique, la mélancolie, la morosité de certains destins. Malgré tout, son écriture est superbe et ce recueil est un vrai régal.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Dans ce recueil, nous découvrons quatre nouvelles de Thomas Hardy. Quatre destins de femmes du 19e siècle, quatre destins finalement tragiques.
Dans la première, le hussard mélancolique de la légion germanique, Hardy nous conte la rencontre amoureuse entre une jeune fille menant une vie recluse et un soldat en garnison. le devoir l'emportera, et la fin sera tragique.
Dans le veto du fils, Hardy nous raconte le refus absolu du fils quand sa mère souhaite se remarier, considérant le prétendant au dessous de sa classe sociale.
Le violoneux des contredanses relate la passion d'une femme pour un musicien sans trop de scrupules, et ses malheureuses conséquences.
Enfin, dans la dernière nouvelle, Une femme d'imagination, l'auteur met en scène une femme mariée qui se passionne jusqu'à se rendre malade pour un poète qu'elle ne connait que par les mots.

A travers ces courtes histoires écrites simplement, mais d'une façon magnifique, l'auteur pointe du doigt la condition féminine de cette fin de 19e siècle, ce carcan social qui brise toute aspiration au bonheur, qui rejette tout essai de s'envoler ailleurs.

Une fois de plus, Thomas Hardy a su m'emporter avec ses mots, une très belle lecture.
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Il s'agit d'un petit recueil de quatre nouvelles, 150 pages en tout. Quatre destinées de femmes, et comme toujours chez Hardy, un destin, une fatalité, s'abattent sur les protagonistes et précipitent un drame, une marche vers le tragique. Mais Hardy analyse, met à nu les ressorts du tragique, et il ne s'agit plus de dieux vengeurs, d'une fatalité inscrite fatalement dans la nature des hommes contre laquelle on ne peut rien, mais plutôt de mécanismes sociaux, de représentations, de hiérarchies, qui broient les individus alors que le bonheur pourrait être possible, car les personnages y aspirent.

Ainsi, Sophy, l'héroïne du deuxième récit, « Le veto du fils » a fait un mariage au-dessus de sa condition. Après la mort de son mari, elle pourrait se remarier avec son premier soupirant, et retrouver un sens à sa vie, terriblement vide. Mais son fils ne le lui permet pas, car il considère le prétendant d'un milieu trop en dessous de ses propres ambitions sociales.

Ce sont les hommes eux-mêmes qui se créent leurs enfers personnels, et le regard des autres, les normes en vigueur asphyxient. Les femmes en sont encore plus victimes que les hommes, bien plus jugées, bien plus dépendantes. Et lorsqu'elles sont d'un milieu plus aisé, elle s'ennuient tout simplement, n'ayant pas d'activités gratifiantes qui leur soient ouvertes. D'où tout un travail d'imagination, qui devient morbide, et pousse au drame.

Hardy est aussi efficace dans ces textes courts que dans ses grands romans, et c'est toujours un plaisir que de lire sa belle plume et suivre ses intrigues parfaitement agencées.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Le mari exerçait le métier d'armurier dans une ville florissante du Nord, l'esprit constamment occupé par ses affaires ... Ella manifestait, à connaître par le commerce de son mari, une réticence indignée quand elle se prenait à penser que tout ce qu'il fabriquait avait pour finalité la destruction de la vie. Elle ne parvenait à retrouver sa sérénité qu'en se disant que parmi ses armes, certaines du moins servaient parfois à l'extermination d'affreux nuisibles presque aussi cruels envers leurs inférieurs dans l'échelle des espèces que les humains envers les leurs.
Jamais par le passé elle n'avait considéré cette profession comme un obstacle à son mariage. A la vérité, la nécessité de s'assurer à tout prix un bail à vie, vertu cardinale inculquée par les mères dignes de ce nom, l'avait gardée de toute pensée sur le sujet avant que fût conclu le marché avec William. Cependant, passé la lune de miel, et après une période de réflexion, comme quelqu'un qui trébuché sur un objet dans le noir, elle se demanda ce qui lui était échu ; en fit le tour mentalement, l'évalua ; se posa la question de savoir s'il était précieux ou ordinaire ; s'il recelait de l'or, de l'argent ou du plomb ; s'il était entrave ou piédestal , tout pour elle ou rien.
Parvenue à des conclusions vagues, elle maintint dès lors son coeur en alerte, se désolant du caractère borné et du manque de subtilité de son seigneur et maître, s'apitoyant sur elle-même et donnant libre cours à ses émotions éthérées par un vagabondage de son imagination, des rêveries éveillées et des soupirs nocturnes qui n'eussent probablement guère troublé William s'il en avait eu connaissance.
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Si Caroline avait constitué pour Ned une bonne affaire, comme on dit, il constatait qu'elle devenait une très bonne épouse et compagne, un peu comme ces théières bon marché qui font souvent infuser du meilleur thé qu'une théière de prix.
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Equilibré en âge, d'allure assortie et en accord sur les questions domestiques, ce couple, bien que là encore rarement en conflit, accusait des différences de tempérament : lui était d'humeur égale, pour ne pas dire apathique, et elle, franchement nerveuse et passionnée. C'est à leurs goûts et penchants, ces détails infimes de la plus grande importance, qu'il n'existait pas de dénominateur commun. Aux yeux de Marchmill, les inclinaisons de sa femme confinaient à la sottise ; elle estimait les siens terre à terre et sans élévation.
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"En ces temps-là, à la campagne, les jolis miroirs étaient plus rares que de nos jours, et celui que Phyllis avait devant les yeux emporta son admiration. Elle s'y mira et, voyant comme elle avait les yeux battus, s'efforça de leur donner plus d'éclat. Elle se trouvait dans ce pitoyable état d'esprit qui conduit une femme à s'avancer en automate sur le sentier qui, à ses yeux, lui est assigné."
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Cher —,

Avant que ces lignes parviennent entre tes mains, je serai délivré des tourments que me coûtent la contemplation, l’écoute et la connaissance du monde qui m’entoure. Je ne t’accablerai pas des raisons qui m’ont poussé à prendre ma décision ; toutefois, je puis t’assurer qu’elles étaient saines et logiques. Peut-être, si j’avais eu le bonheur d’avoir une mère, une sœur, une amie, quelle qu’elle soit, tendrement dévouée, mon existence présente aurait pu me paraître valoir d’être continuée.

Longtemps j’ai rêvé d’un tel être inaccessible, comme tu sais ; elle a d’ailleurs, cette introuvable, cette insaisissable, été l’inspiratrice de mon dernier recueil : la femme imaginaire, elle seule, car, en dépit des propos répandus dans tel ou tel cercle, il n’existe pas de femme réelle derrière le titre. Jusqu’au bout, elle est demeurée indévoilée, inconnue, inconquise. J’estime cette précision désirable afin que nulle femme réelle ne puisse être incriminée pour avoir été la cause de mon décès par un comportement cruel ou désinvolte envers moi. Dis à ma logeuse combien je regrette le désagrément que je lui impose ; mais ma présence dans ce logis sera vite oubliée. Il y a à la banque un fonds à mon nom, amplement suffisant pour régler toutes les dépenses.

R. Trewe.

Une femme d'imagination
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