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EAN : 9782266267779
600 pages
Pocket (12/05/2016)
3.91/5   3028 notes
Résumé :
BERNARD MINIER

UNE PUTAIN D'HISTOIRE

" Au commencement est la peur.

La peur de se noyer.
La peur des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau.
Autant vous le dire tout de suite :
Ce n'est pas une histoire banale.
Ça non. c'est une putain d'histoire.
Ouais, une putain d'histoire... "

Un thriller implacable

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Critiques, Analyses et Avis (437) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 3028 notes
Il suffira d'une île, un matin.

Je le dis tout de go : ceux qui rechigneraient à se plonger dans ce roman sous prétexte de ne pas y retrouver les personnages récurrents de l'auteur, risquent fort de passer à coté d'un des meilleurs thrillers de ces dernières années.

Exit le Commandant Servaz, donc. Place à une histoire originale se déroulant aux États-Unis. Si Bernard Minier revendique une vraie volonté de rendre hommage au thriller américain dans sa postface, j'irai plus loin en affirmant qu'il ne fait pas que timidement se mesurer aux auteurs d'outre-Atlantique. Ce roman est une telle réussite qu'il rend terne toute concurrence, d'où qu'elle vienne.

Ce roman est une mine emplie de pépites, de la première ligne jusqu'à qu'on le termine. Car, mine de rien, Minier réussit ici un tour de force. 520 pages sans temps mort, avec une histoire en béton armé qui va vous mener en bateau. Ambiance, rythme, écriture, tout est là, bien en place.

Une promenade nautique et humide autour et à l'intérieur d'une île qui, très vite, fait office de huis clos, générant une tension qui a de quoi vous rendre asthmatique. Une histoire si géniale et si travaillée, qu'à chaque moment où vous croirez accoster vous serez rejeté au large.

J'ai une admiration sans faille pour les auteurs qui arrivent à faire tenir une intrigue aussi sinueuse sans qu'elle ne prenne l'eau. L'auteur a réalisé un boulot immense pour que le scénario tienne la route, qu'il réserve surprise sur surprise, tout en arrivant à maintenir une fluidité parfaite de l'intrigue. du grand art, à tel point que j'en attrape mal au crâne à imaginer le plan que Bernard Minier a dû construire. Une complexité à s'arracher les derniers cheveux présents sur la tête.

Mais quel bonheur pour le lecteur, quel pied (marin) de perdre ainsi pied tout au long de ce récit qui pourtant retombera sur ses pattes de manière magistrale. Avec 50 dernières pages absolument : étourdissantes, ahurissantes, démentes, époustouflantes, renversantes, bluffantes (je m'arrête ou je continue encore et encore ?).

Et pour couronner le tout, Une putain d'histoire n'est pas qu'une intrigue jubilatoire. L'histoire développe des thématiques fortes, ancrées dans l'actualité ou l'émotion ; entre nouvelles technologies ou passage à l'âge adulte. Un récit à la fois très actuel et complètement universel.

Allez, pour chercher la petite bête et essayer de trouver j'ai trouvé un seul défaut à ce livre : la couverture, du genre « histoire pour ados », qui me semble hors de propos. A noter, par contre, la 4ème de couverture qui a le très bon goût de ne strictement rien dévoiler de l'intrigue.

Dites, vous là-bas au loin, dans les Amériques ! Arrêtez de chercher par chez vous la nouvelle perle du thriller, et traduisez mot à mot cet éblouissant roman (même si je vous connais et que vous n'oserez pas traduire le titre stricto sensu ;-)). En ce qui nous concerne, on a de quoi être sacrément fiers de notre Frenchy.

Une putain d'histoire ? Il n'y a pas à barguigner (ceux qui liront le livre comprendront l'utilisation de ce mot) : oui, un putain de bon bouquin !
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Quelle histoire !!! Géniale.
Au début, dans l'état de Washington, un groupe d'adolescents... On peut penser à une petite vie banale, dans une petite ville banale. Et là, ça va crescendo !!
Superbement écrit, on se laisse emballer et jusqu'au bout l'auteur nous tient en haleine. Un grand maître du suspens, digne des meilleurs auteurs américains !
Premier roman de Bernard Minier que je lis, et ce ne sera assurément pas le dernier !
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Mon Minier m'a miné.
J'emploie le possessif car l'auteur, dans ses trois derniers polars a mis en avant ma ville d'adoption, Toulouse et sa region ( pyrennées et le gers): j'aimais ses romans mi-noirs mi psychologiques, plutôt lents qui montraient toute la complexité de l'être humain et cette eternelle lutte entre le bien et le mal.
Là, il part aux USA, à proximité de Seattle et change complètement de style: thriller pur et dur, il a troqué l'argile malléable contre un granit sculpté à coups de b(o)urin. L'auteur nous explique dans la post face qu'il a voulu rendre hommage aux polars US, quelle grandeur d'âme! je suis même sûr qu'il donnera tous ses droits d'auteur liés à la traduction de son livre aux indiens d'Amèrique!

L'histoire se situe dans une petite ile du nord ouest du pacifique à une heure de ferry du continent. Notre héros, un ado de seize ans se dispute sur ce bateau avec sa petite amie que l'on retrouvera, le lendemain, noyée sur une plage de l'ile, empétrée dans un filet de pêche. Il nous raconte sa "putain d'histoire" alternativement avec un narrateur omniscient qui relate l'enquête de police et la quête d'un magnat d'une entreprise de nouvelles technologies à la recherche de son fils.

Le microcosme de cette petite ile balayée par les vents et la pluie, opposé à la toute puissance planétaire fournie par les nouvelles technologies ainsi que la recherche de la vérite par 5 ados confrontés à la dureté du monde adulte sont intéressantes . de même les retournements de situation sont nombreux et la fin est surprenante.

Mais, que de caricatures et d'invraisemblances: un super patron/futur sénateur, big brother aux pouvoirs quasi illimités, des flics à la dérive, des super ados qui font la nique aux grands méchants, notre jeune super héros capable, fin novembre de nager dans un océan déchainé pendant plus d'un kilomètre... et j'en passe!
L'auteur en fait trop, beaucoup trop pour que son histoire soit crédible.

Mais ce n'est que mon humble avis
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« Est-ce que vous n'avez rien à cacher ? Est-ce que vos vies sont nickel-chrome, pas le moindre petit secret nulle part ? Ou est-ce qu'il y a des trucs que vous n'aimeriez pas que les autres sachent ? Des trucs dont vous avez honte... » (p. 248-249)
Allez, vous avez au moins un petit secret inavouable ! Tremblez, alors : avec Grant Augustine et sa boîte de surveillance WatchCorp, la vie privée n'existe plus - merci les téléphones portables, les ordinateurs qui tracent tout et n'oublient rien, jamais rien.
C'est d'autant plus inquiétant que cet Augustine se présente pour être gouverneur en Virginie et qu'il a de grandes chances d'être élu. C'est pas de bol non plus pour les gens sur lesquels il souhaite mettre le grappin, ils risquent fort d'être localisés rapido, de voir leur vie et celle de leurs proches ruinées, même si Augustine les cherche pour de bonnes raisons - parce qu'il a envie d'être un bon papa, par exemple.

Ce roman pourrait s'appeler 'A fucking story' : il se passe aux Etats-Unis et a le goût d'un polar américain, de certains polars US, ceux que je n'aime pas, qui ressemblent aux films d'action avec de l'espionnage, des gros méchants puissants et des rikikis qui osent les affronter et ne s'en sortent pas si mal - petits, mais costauds du ciboulot. L'auteur s'en explique en postface : ceci n'est pas une copie mais un hommage au polar US. Il n'empêche que si on n'aime pas, on n'aime pas. le thème principal et les réflexions que ce roman suscite ne manquent pas d'intérêt (surveillance accrue de nos vies intimes via le numérique) mais trop d'action, d'invraisemblances, de noeuds dans l'intrigue, et d'enquête à la Club des 5 pour moi. Pourtant, dans ce registre, je peux me régaler avec un Patrick Bauwen ou un Harlan Coben de temps en temps... Je salue quand même les surprises finales de cette "putain d'histoire", les quarante dernières pages m'ont réveillée et consolée d'être restée malgré l'agacement croissant à la lecture.
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À l'instar de Franck Thilliez et d'Olivier Norek, Bernard MinierSoeurs », « La Vallée ») fait partie de ces auteurs de polars français dont je n'hésite jamais à lire les ouvrages. L'avantage de ce dernier est que j'ai encore quelques trous à combler dans sa biographie, dont ce roman qui délaisse le commandant Martin Servaz et le Sud-ouest de la France, pour nous emmener dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, avec la volonté de rendre hommage aux thrillers américains. Un thriller qui s'avère donc de surcroît être une belle porte d'entrée pour ceux qui désirent découvrir cet auteur car il s'agit d'un récit totalement indépendant de ses autres romans.

Cette putain d'histoire est celle d'Henry, jeune lycéen de dix-sept ans, élevé par ses deux mères sur la petite île de Glass Island, au large de Seattle. Lorsque sa petite amie est retrouvée morte le lendemain d'une violente dispute qu'il a eu avec elle sur le ferry qu'ils prennent pour revenir du lycée, Henry devient non seulement très vite le principal suspect des flics, mais il se retrouve surtout au centre de l'attention des médias alors qu'il était censé faire profil bas à cause d'origines particulièrement troubles…

Flirtant régulièrement avec la crédibilité, l'auteur livre un « page turner » d'une efficacité redoutable, qui devient très vite impossible à lâcher. Soutenu par des personnages finement campés et abordant des thématiques intéressantes, tels que les dérives d'Internet et la surveillance à distance via les nouvelles technologies, il propose un huis clos sans temps mort et parfaitement ficelé, multipliant les rebondissements et se terminant par un final pour le moins renversant.

Le titre n'est donc pas mensonger : une putain d'histoire !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
10 août 2015
Le romancier français Bernard Minier [...] propose une nouvelle histoire cauchemardesque et rythmée, au cœur des paysages du nord-ouest des États-Unis.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeSoir
11 juin 2015
Un thriller sous haute tension.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (168) Voir plus Ajouter une citation
Il y a à ce jour 7 212 913 603 habitants sur cette planète.
Il y a environ 422 000 naissances chaque jour sur terre.
Il y a en moyenne 170 000 personnes qui meurent, soit un peu plus de 12 millions par mois et 154 millions de décès par an. (Si vous pensez que votre vie, votre petite vie personnelle, votre ego et tout ce qui va avec sont importants, rapportez-les à ces chiffres et, si vous croyez en Dieu, eh bien, dites-vous qu'Il est probablement un fonctionnaire avec trop de dossiers à traiter en même temps et un budget insuffisant, là-haut).
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J'ai continué à fixer les photographies - ces témoignages d'une enfance heureuse. Heureuse : vraiment ? Existe-t-il témoignage plus mensonger que celui d'une photographie ? Plus je les scrutais, plus j'avais l'impression de voir autre chose dans ces souvenirs : un petit garçon qui jouait, qui s'amusait, mais qui avait toujours un air triste. Parce qu'au fond de lui, il savait que la situation n'était pas ce qu'elle aurait dû être. Il l'avait toujours su, ce petit garçon - je m'en rendais compte à présent -, il avait toujours su que sa mère n'était pas une de ces femmes, qu'elles avaient pris sa place, qu'elles jouaient son rôle mais qu'elles ne la remplaceraient jamais.
Les larmes se sont mises à couler sur mes joues.
Il savait pertinemment, au tréfonds de son être, qu'il était un orphelin, un enfant adopté, un petit être déplacé... Il le savait d'instinct, comme un animal sauvage, qui feint d'être domestiqué mais qui n'en oublie pas pour autant la liberté d'antan.
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« Tu veux me faire croire que c’est une coïncidence : toi et tes potes qui déboulez chez nous et, quelques jours après, une descente des keufs ? Tu me prends pour un crétin, c’est ça ? »
Avant que j’aie pu dire quoi que ce soit, sa main puissante s’est refermée sur mon épaule gauche et ses doigts ont cherché un point névralgique entre la clavicule et l’omoplate, à la tête de l’humérus. Quand il l’a eu trouvé, il a enfoncé les doigts comme un sculpteur dans l’argile et la douleur a littéralement explosé ; j’ai crié en me ratatinant sur moi-même pour essayer d’échapper à cet étau, à ce feu inhumain.
« C’est pas nous ! Je le jure ! Ahhhhhhhh ! Arrêtez ça, je vous en suppliiiie ! »
Mais ses doigts continuaient de fouailler ma chair, s’enfonçant toujours plus, exerçant une pression de plus en plus insupportable sur les nerfs et sur les muscles. Putain, je n’avais jamais connu une douleur pareille ! Ses petits yeux en amande brûlaient d’un éclat dément, une lueur psychotique et fiévreuse, tandis qu’il guettait ma réaction. « Tu mens !
— Nonnnnn ! » Je ne pouvais même pas secouer la tête, tant la souffrance était atroce, sa pression me paralysant tout le haut du thorax. Mes yeux sont sortis de leurs orbites, ils se sont emplis de larmes. Je n’avais même plus peur du vide. Plus rien n’existait que ce feu. Je ne voulais qu’une seule chose : qu’il cesse.
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On l'a appris plus tard, Jared était dépressif. Quand j'ai demandé, en ce temps-là, à maman Liv ce que cela signifiait, elle m'a répondu : "C'est une maladie de l'esprit, Henry, une maladie de l'âme - elle t'enlève le goût des choses, le goût de vivre...". Je me rappelle avoir demandé si c'était contagieux. Il avait déjà fait une tentative : son père l'avait aperçu à temps, paraît-il, immobile au bout de leur ponton, dans le clair de lune, comme hypnotisé par l'immensité de l'océan qui scintillait devant lui, puis il avait plongé, les bras serrés le long du corps. Son père avait couru et plongé à son tour. Il l'avait sauvé in extremis, cette foi-là. Une terreur absolue devait l'envelopper - la certitude que le combat était perdu d'avance. Imaginez : avoir un fils, un petit garçon, le chérir et ne pas savoir comment le protéger des ombres qui rôdent autour de lui...
La deuxième tentative a été la bonne.
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Il existe un âge, à la fin de l'enfance, où ces antennes avec lesquelles nous percevons les mystères du monde bien mieux que les adultes sont plus puissantes que jamais: avant que la puberté, les hormones, le rationalisme adulte et le système éducatif n'atrophient définitivement notre sens du merveilleux.
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Vidéo de Bernard Minier
L’écrivain Bernard Minier devient le parrain de l'association toulousaine du Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB) ! Il devient ainsi l'ambassadeur de l'édition adaptée aux déficients visuels francophones du monde entier, de l'adaptation en braille des livres en France et donc de la lecture accessible au plus grand nombre. Découvrez l'enquête du CTEB au domicile d'un des auteurs de romans policiers préférés des Français depuis 2011 pour mieux connaitre ses motivations, ses valeurs, ses livres en braille, l'association en question et quelques petits secrets de cet homme qui aime les mystères, lire, les mots, voyager et ... le sens visuel !
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