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EAN : 9782070317066
848 pages
Gallimard (30/09/2004)
2.79/5   139 notes
Résumé :
11 septembre 2001, un nouveau monde commence "car la destruction n’est pas un point final mais un préliminaire."
Kernal, le flic narrateur de Villa Vortex, meurt quelques jours après ce commencement, tué par l’explosion d’une bombe posée sous son bureau et nous raconte en 800 pages la fin des temps, à travers les dix dernières années de sa vie.
Attention ! Ouvrir un roman de Dantec c’est comme entrer en religion. Oubliez tous vos repères, toutes vos v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que ce bouquin m'inspire ?

"Ça fout la frousse, mon truc t'étouffe comme le couscous, c'est la grosse secousse dans la brousse, pourvu qu'elle soit douce, et sincère, jamais faux-cul comme le MEDEF, et ceux "born to lose" comme les responsables d'AZF.
C'est Mururoa, toxique comme la mort aux rats, tu murmuras, ça te rend doux comme un koala, t'es ze-na, mon truc t'attaque comme un zona, repense à tous ces "zou", dans ta chambres du zonas.
Reste zen. Arrête de t'en foutre dans l'zen, Stup, c'est d'la drogue, va l'écrire dans ton magazine, c'est comme Materazzi et Zinedine : et j'te shoote dans la tête, envoit ton crâne jusqu'aux Philippines.

The krou, the krou is just another way of thinking, I don't know if you realize.

Quel charivari, ça balance grave à Paris, 894 membres parfois ça varie, me pompe pas ma façon d'crier, ou c'est tribunal, le gang des motards saura rester original.
Quelle gabegie, ça se castagne au CIDJ, noire est ma magie mais jamais ça s'est assagi, profil bas, j'suis pas très "peace" ni "Ambalaba", il restera entier, ce mystère au chocolat.
Soumets-toi, rencard à 4h sur le toit, amène tes arguments, j'amènerai mon nunchaka, ma colère gronde, j'te ferai cuire au micro-onde, j'irai pisser sur ta tombe ce s'ra immonde, comme la fin du monde

Nik, nak, padiwak, c'est Rascar Capac, ma technique te snack, mon meilleur pote c'est mon mac, mec, j'aime mon hamac mais ma technique te nique, j'suis trop esthétique quand j'ai bu 2 Gin-Tonic. Pop en toc, que le grand cric me croque. Blah blah blah, fuck le rock et l'baroque. Dans peu d'temps, je serai la coqueluche Y'a trop d'cons qui lèchent rien qu'pour me serrer la paluche.
Ma stup-zik fout des hématomes. Et y'a pas d'mal, vu l'état d'la zik dans l'hexagone, ça fait "poum poum tchack" mon truc te déstresse la nuque mec. Accroche toi aux rideaux, quand je déboule ça fout la frousse".

Stupeflip (Apocalypse 894)

PS : où quand Dantec a basculé dans le n'importe quoi...
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Et voila, j'aurai passé les trois quarts de l'été (mais j'étais pas mal occupé par le travail universitaire) sur le roman qualifié partout sur la toile d'"illisible" de Maurice G. Dantec... Et ben, s'il y a bien un adjectif faux à propos de Villa Vortex, c'est celui-là! Inintéressant et lassant par endroits, certes, mais pas illisible, surtout que Dantec, à partir de celui-là, a un énorme défaut, il se répète beaucoup. Donc si vous avez pas compris un concept, une métaphore, une idée, aussi psychédélique et délirante soit-elle, pas d'inquiétude, il la rebalancera en scansion 15 fois.

Ce qui pèche dans Villa Vortex, c'est qu'à partir de là dans son oeuvre, la fiction est peau de chagrin. Elle est pur prétexte à l'essai géopolitique, métaphysique, théologique et historique. L'enquête policière et l'intrigue sont totalement accessoires et secondaires, et parce que l'auteur s'en désintéresse, cela se ressent et on ne s'en passionne pas. Restent alors les digressions métaphysiques du personnage, double transparent de Dantec encore plus que ne l'étaient Toorop et Darquandier, qui sont plus ou moins intéressantes.

Ce qui vaut un 4/5 à ce roman est l'écriture, ainsi que l'expérience de lecture pour le moins unique. Dantec adore Céline et Joyce, et dès le début du roman, il s'amuse à tenter de les singer, et c'est dans des chapitres comme "La Préfecture" ou "Le Mur de Berlin" qu'on se rend compte de l'étendue de son talent, et à quel point il est dommage qu'il le gaspille en s'éloignant de la construction d'une fiction pour de l'essai romancé. Le comble est que le roman traite justement de l'élaboration de la fiction dans sa dernière partie. En effet, tour de passe-passe, Dantec y apparaît en démiurge narratif, réincarne son personnage décédé en un autre et le parachute dans un nouvel univers, version futuriste/nécrotique du précédent, et là on passe du roman noir de droite pas très passionnant mais très bien écrit par moments, à une SF délirante. La voix de Dantec nous montre alors à quel point il est facile, avec sa pâte à modeler littéraire, de créer des personnages et de recycler encore et encore, puisque l'on croisera à nouveau plein de figures et symboles de la vie des 600 premières pages, mais c'est bien ça le problème : sa fiction n'en est pas vraiment, elle n'est que bouts de ficelles au service de son propos qui reste le même, son protagoniste est toujours un double idéologique de lui, il n'y a jamais de voix de l'opposition (ou alors chez les criminels et pas très bavards).

L'intrigue policière qui a cours dans les 600 premières pages est pourtant originale et avait du potentiel : un tueur en série qui se prend pour Edison dans L'Ève future, et qui laisse ses victimes en état de mi-humain mi-robot... Les passages de fusillades vers la fin du "Troisième Monde" sont excellents, avec les exercices de style de "Thermodynamique des chambres à coucher", et il y a d'autres moments inoubliables grâce à l'écriture de Dantec, comme le trip à la Méthédrine de "Bunker Methedrine", la description de Roissy dans "Anthropologie de la nécropole", ou la lecture du Livre des Morts envoyé par Nitzos, qui crée une parenthèse salutaire dans l'écriture, à un moment où elle lassait.

Voila, si l'on doit résumer, ce roman est tout sauf illisible. Souvent inintéressant et pénible tant il se répète et parce que les obsessions de Dantec (Mur de Berlin, D-Day, 11 septembre, Islamisation de l'Europe, théologie, Kabbale...) ne sont pas forcément les nôtres, mais elles sont longuement expliquées et rabachées... S'il y a certes des phrases mystiques qui n'ont aucun sens de temps en temps, juste après un raisonnement construit, elles sont juste là pour susciter cet effet, pas besoin de s'y arrêter.

Bon, après ces 843 pages tout de même très éprouvantes, je vais bien attendre sans doute un an avant de réouvrir un de ses romans!
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Un fatras indigeste de pseudo-gourou : la pire déception jamais infligée par Dantec à ses lecteurs..

Ce roman marquait le moment cristallin où l'auteur (qui m'avait déjà inquiété sur la fin de "Babylon Babies") basculait de "romancier doué et intéressant" à "pseudo-gourou" pas à la hauteur de ses ambitions... avant de se reprendre (éventuellement ?) (sensiblement) plus tard.

Évitez de vous infliger ce long (très long) fatras de lectures plus ou moins ésotériques, très moyennement digérées, assenées sous un ton et une forme d'un pédant achevé, cela ne vous manquera pas.
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J'avais entendu parler en bien de Dantec sans jamais en lire.
A la sortie de celui-ci, je l'ai donc rapidement pris en bibliothèque.
La première partie commençait comme un roman noir, un tueur en série, on suivait des personnages. Très tôt, le roman me bousculait, me donnait une impression de malaise et de colère.
C'était le propos politique de l'auteur qui ne me convenait pas, que ce soit dans la complaisance avec la vision raciste et violente du policier de la BAC ou les conclusions à propos de la guerre en Yougoslavie, tout celà sentait la guerre de civilisation, l'envie d'en découdre, le désir de violence.
Soit, lire c'est aussi pour écouter l'autre penser, c'est aussi se décentrer.
J'ai adoré American Psycho ou le Voyage au bout de la nuit. Je n'ai aucune empathie pour le tueur-trader de l'un ou pour la vision de Céline.
Puis le roman a commencé à se déliter, se déstructurer, le propos est devenu incohérent et mystique. le plaisir de l'auteur à perdre le lecteur que j'étais, transpirait à chaque page. le mépris suintait à chaque ligne. J'ai apprécié le pendule de Foucault, je sais faire la différence entre un livre érudit qui te tire vers le haut et un livre pédant qui t'écrase. Villa Vortex c'est un livre de pédant.
Dantec n'est ni Eco, ni Brat Easton Ellis, ni Céline.
De ce livre je retiens le point de vue réactionnaire et fascisant de l'auteur, les délires mystiques et pédant de celui qui se voit en gourou. L'écriture qui pourrit sur pied et l'histoire qui n'a plus envie d'exister.
Par la suite j'ai suivi de temps à autres ses dérives, ses outrances, ses appels à la violence de plus en plus pathétiques, son mysticisme chrétien et son idéologie de croisades.
Pour reprendre une formule cruelle à propos de René Girard, "Dantec c'est un illuminé qui se prend pour un phare"
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Ca commence comme un polar sordide, ça continue comme une évocation de l'état de délabrement de nos sociétés et ça finit par une vision apocalyptique de l'avenir de l'Europe en pleine guerre civile par robots
interposés. Difficile à lire par toutes les digressions d'ordre politique et religieuses qui ne sont pas toujours claires ou le sont d'autres fois trop ou répétés... Finalement je suis incapable de dire si c'est un livre à garder ou à oublier... même si je n'ai pas pu le lire jusqu'au bout sans sauter des pages entières... Ca pourrait être passionnant et intelligent de mêler au sein d'un ouvrage policier ou de SF une vision sans censure de l'état de nos sociétés mais est-ce bien lisible, y compris par des lecteurs chevronnés ou partageant ces idées, alors les autres... Je reste quand même sur ma faim !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Photométrie : Un mètre quatre-vingts pour cent dix kilos sans la moindre chaussette, le quinquagénat à son mi-terme, une sorte de bonbonne à gaz sur pattes, le teint gris-jaune couleur document de police vieux de plusieurs ministres, une tête en forme de poire avec un nez énorme planté comme un tubercule rougeaud en plein milieu, des sourcils broussailleux couleur foin fané, des yeux gris-vert tirant sur le glauque d'une mare datant du Mésozoïque, une tignasse incertaine cerne une calvitie tenace, en dépit des tonnes de produits capillaires dépensés chaque mois sur son salaire de flicard, et sur son pauvre crâne.
Mazarin était vulgaire, son humour n'aurait pas déridé un camionneur tricard au bord d'une autoroute à putes, il était raciste, misogyne, et violent, et il ne s'en cachait pas, il se dégageait de lui une violente chimie à haute teneur en Pétrole Hahn et en parfums bon marché de toutes sortes, il s'habillait comme il pouvait, pire comme il ne le pouvait pas, avec des costumes trois-pièces trop ajustés et aux couleurs voyantes, des cravates impossibles, et des chemises censées rester blanches au bout d'une semaine d'utilisation prolongée, il ne possédait aucune culture, n'avait aucun goût pour rien de beau ni d'essentiel, il lisait à peine "L'Équipe", et "Le Parisien" édition Val-de-Marne, mais les tiroirs de son bureau débordaient de bandes dessinées pornographiques italiennes qu'il pliait vaguement dans un quotidien dérobé sur une table du hall d'accueil pour son aller-retour périodique aux toilettes. L'été, lorsque la chaleur s'abattait sur la banlieue parisienne comme un nuage de gaz toxique expulsé d'un volcan, aussi meurtrier qu'invisible, le rythme de ses allers-retours vers les cabinets du couloir prenait parfois des proportions démesurées.
Il était l'incarnation même de tous les maléfices du monde.
C'était le meilleur inspecteur de police avec lequel j'avais jamais travaillé.
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Dieu serait Président-Directeur-Général du Cosmos, ou Premier ministre de la République Universelle, ou bien Secrétaire Général du Néant Total, voire peut-être tout simplement sous-fifre de service au département des fournitures cosmétiques générales, plus personne en fait ne s'en souviendrait, et tout le monde s'en contrefoutrait éperdument, son dossier aurait été depuis longtemps égaré et lui-même, sans aucun doute, ne saurait plus ni qui il est ni ce qu'il est censé faire, assurer la création de ce monde, et passerait ainsi d'un bureau de la Préfecture à un autre en demandant ses récépissés et ses formulaires à remplir, ferait la queue au guichet numéro trois, puis aux numéros quatre, cinq et six, et suivants, après avoir pris sa petite étiquette au distributeur et se présenterait, anonyme et innocent, devant le visage d'un cerbère de la Machine qui le renverrait à l'étage inférieur parce qu'il lui manque le document GEN/ESIS-5651-bis.
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Des photographies, des coupures de presse, des chemises de carton jaunasse pleines de dossiers reliés par des agrafes métalliques ou des trombones de plastique, des formulaires et des rapports en tout genre, avec leurs cases et leurs colonnes, vides, remplies, ou juste entamées. Des enveloppes de papier kraft, de différents formats, éparpillées dans une corbeille à courrier de couleur indéfinissable-administrative. Un gobelet de plastique beige rempli de café instantané froid datant de plusieurs heures. Il y aurait même un livre, dissimulé sous une couche de paperasse. Le Livre de la Création, ou Séfer Yetsirah, le traité de cosmogonie hébraïque ancienne. Ce livre dissimulerait à son tour un exemplaire du Code pénal. Il y aurait un paquet de Player's sans filtre, un briquet Bic de couleur noire et tout un tas d'objets aussi utiles aux humains qu'il est inutile de les énumérer, sauf à vouloir s'offrir quelque vocabulaire à peu de frais. Des objets "utiles" en pagaille donc. Gommes, stylos, crayons, règles, cartes, plans, ramettes de papier à écrire, et même un ordinateur, avec son lot de périphériques encombrants, lecteurs de disquettes, souris, câbles, modem, imprimante, scanner, et l'énorme écran trônant au milieu de sa cour comme le Roi des Objets. La Fin du Monde serait alors là pour toujours, en dominatrice absolue.
Il y aurait moi, assis derrière ce bureau et cet ordinateur.
Moi, un simple rouage de la Machine. Un rouage de la Préfecture.
La Préfecture de Police, Créteil, Val-de-Marne, banlieue parisienne, Conurbation d'Île-de-France.
Moi, un flic de la France républicaine de la Fin des Temps.
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Le décor importerait peu. Il ressemblerait sans aucun doute à celui-ci. Un bureau. Anonyme, fonctionnel, grisâtre. Faisant face à un autre bureau, identique, vide de tout occupant à cette minute. On aurait rajouté au décor quelques fenêtres donnant sur un univers où même le ciel bleu ressemble à une couche de peinture acrylique jetée sur du béton.
Oui, il y aurait un bureau, et des armoires, et des rayonnages remplis de dossiers, et au-delà il y aurait des corridors, des escalators, des ascensceurs, et d'autres bureaux, par myriades, des bureaux dans toutes les directions de l'espace : à l'horizontale et à la verticale, dans un emboîtement géométrique sans cesse recommencé avec, donc, ces fenêtres donnant sur un monde extérieur aux apparences de planète abandonnée, et des portes, toutes semblables, et toutes numérotées, chiffrées, codées, qui donneraient, telle-ci, sur un des longs couloirs situés à un étage ou à un autre de la Préfecture de Police.
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- Le nihilisme semble bien une figure absolument corrélative de toute intensification de la pensée religieuse, fit remarquer Narkos après quelques secondes de réflexion, et aujourd'hui, dans notre monde absolument a-gnostique, rendu à sa seule faculté d'expansion géographique désormais placée face à ses limites, il a déferlé dans les têtes comme un sur-produit d'autant plus diabolique qu'il est paré de tous les attributs de ses antagonismes. Le christianisme primitif avait su éteindre les visions chimériques des "mages" prétendument agnostiques, mais l'antichristianisme du XIXème et du XXème siècle a littéralement conduit à leur efflorescence. Les hérésies dominent le monde de toutes leurs fragmentations totalitaires et de leurs inversions sophistiques. Les tortionnaires deviennent victimes, avant de lancer leurs opérations de nettoyages ethniques ou de viols collectifs. Le terrorisme ne fait jamais le mal, au contraire, il est généralement la figure de l'Incorruptibilité même. Il est le bien universel. Il est l'ego dans toute sa misérable splendeur. Car dans le monde d'aujourd'hui, être incorruptible cela signifie être tellement corrompu qu'on ne peut plus vous acheter, et que vous êtes donc devenu à votre tour un corrupteur.

Villa Vortex, Liber Mundi 1. Page 723
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