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EAN : 9782714470997
300 pages
Belfond (18/08/2016)
  Existe en édition audio
3.85/5   396 notes
Résumé :
Aux États-Unis et au Cameroun, en 2007.
Nous sommes à l’automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d’origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (158) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 396 notes

Une maison jamais ne s'en va
A chaque retour, une maison est là
Que tu partes pour trouver fortune
Que tu partes pour fuir l'infortune
Que tu partes pour partir
A chaque retour
Ton retour que nous tous espérons
Ta maison toujours sera là
p168

Ce qui devait arriver arriva la deuxième semaine de septembre, quand l'air du soir commence à balayer les souvenirs de l'été et que le tintement autrefois joyeux du marchand de glaces résonne désormais comme une élégie.
Malgré les vertus oeuvrant tout au long de cet ouvrage, malgré tous les espoirs fondés pour une vie meilleure, les chateaux de cartes espagnols s'effondrent en même temps que Lehman Brothers, les subprimes , les espoirs des réfugiés, alors pourquoi persévérer !? Que Néni ne baissera pas les bras : Si une rivière a porté la barque jusqu'à la moitié de son cours, pourquoi ne pas la laisser la porter jusqu'au bout de l'océan ?
Premier roman réussi de Imbolo Mbue, qui vous emporte au delà de vos frontières quoique déboussolé par une traduction qui semble des fois désorientée !
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Les années 2000 et quelques.....
Le rêve américain d'un camerounais, devenir un jour un vrai américain.
Le rêve américain d'un noir, avoir un jour les mêmes chances de prospérité qu'un blanc.
Le rêve américain imaginé dans une société soi-disant ouverte, où tout est possible et chacun est supposé être libre de se réaliser, mais où racisme et rapports de classe sont latents.
Le rêve américain dans un monde de plus en plus interdépendant, aux technologies sophistiquées qui dépassent la raison et l'intelligence humaine, au point que l'homme perd le sens de ses limites et de ses responsabilités.....et au-delà , le gouffre. Un gouffre qui engloutit pêle-mêle sans distinction, responsables et innocents.
Le rêve américain dans toute sa force et sa fragilité.....jusqu'où aller pour le réaliser, quitte au désenchantement ?

C'est l'histoire de Jende chauffeur privé d'un magnat financier de Wall Street....de chez Lehman Brothers.... oui,cette fameuse banque privée qui a fait sauter en 2008 les plombs d'un système financier mondial, interdépendant.
Un riche blanc et un noir pauvre, de surcroît demandeur d'asile, les deux extrêmes de la société américaine. Quel sera leur point de rencontre ?
L'auteur, jeune femme camerounaise, n'oublie pas aussi ses congénères.Femmes mariées, quelque soit leur couleur de peau et l'ampleur de leur porte-monnaie, elles ne sont pas à leur avantage et peinent à trouver leur identité à l'ombre de leurs maris.

Bien que l'histoire en soi, ne soit rien de très originale, la chaleur humaine qui se dégage des personnages,sincères et attachants, dans un monde de crocodiles, et le regard décalé de l'étranger sur l'américain servis par une prose limpide (v.o.) et fluide font le charme de ce beau roman.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond...

Depuis Limbé, petite ville au Cameroun, Jende et son épouse, Neni, rêvaient des États-Unis et de devenir citoyens américains. Jende, rêveur et obstiné, a quitté son pays parce que celui-ci ne lui offrait rien de bon et le père de Neni ne voulait pas qu'il épouse sa fille. Trop pauvre pour lui offrir un quelconque avenir. Alors, il s'installe, illégalement, à New-York. Enchaîne les petits boulots et réussit à mettre suffisamment d'argent de côté pour faire venir Neni et leur fils, Liomi. Grâce à son cousin, le jeune homme réussit à trouver un emploi beaucoup plus valorisant et bien mieux payé: il devient le chauffeur de Clark Edwards, un riche banquier de chez Lehman Brothers. Neni va alors pouvoir commencer ses études de pharmacienne dont elle rêvait et la famille Jonga espère au fond d'elle-même obtenir la Green Card. Malheureusement, la crise financière va quelque peu ternir les rêves de Jende...

Imbolo Mbue, d'origine camerounaise vivant aux États-Unis, nous plonge au coeur de cette famille très attachante et porteuse d'espoir. Jende Jonga, homme intègre, loyal, travailleur, à la fois émerveillé et réaliste, désireux d'offrir à sa femme et son fils une vie meilleure aux États-Unis, devra s'armer de patience s'il veut enfin voir son rêve se concrétiser. Neni, quant à elle, plus fonceuse, obstinée et qui se rêve en Américaine moderne, est prête à tout pour rester au États-Unis. L'auteure parle avec sincérité, justesse et émotion de l'immigration, de l'espoir d'un avenir meilleur ailleurs (un ailleurs peut-être idéalisé?) mais aussi du problème d'intégration et du clivage entre personnes d'origines différentes. Elle met brillamment en parallèle les us et coutumes et les vies de chaque famille. L'on se rend finalement compte que chacune d'entre elles souffre, certes différemment, et a ses propres problèmes et l'on sourit face au décalage entre ces deux cultures. Deux visions bien distinctes de ce pays pas si ouvert, à en croire l'auteure. Un roman sensible et touchant, profondément humain et réaliste porté par une écriture vivante et des dialogues hauts en couleur.
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Gende Jonga, jeune camerounais émigré à New-York, rêve de la citoyenneté américaine, synonyme pour lui et sa famille d'une vie meilleure. Après plusieurs petits jobs mal payés, il devient en 2007, au moment de la crise des subprimes, le chauffeur de Clark Edwards, un banquier de Lehman Brothers.

Gende et Clark, deux hommes issus de mondes qui n'ont rien en commun mais qui vont partager des émotions dans des moments difficiles. Car Noir ou Blanc, pauvre ou riche, Africain ou Américain, même si les aspirations au bonheur ne sont pas les mêmes, les raisons d'être malheureux aussi, " les mêmes choses n'important pas aux mêmes gens ", il se peut en Amérique que les uns établissent avec les autres une complicité authentique. Ce qui n'évite pas le désenchantement, accentué par une crise financière, aux rêveurs comme Gende.

Un premier roman plein de tendresse et d'humanité, inspiré en partie de sa propre histoire, où la camerounaise, Imbolo Mbue, s'attache à montrer la foi des émigrés africains dans le rêve américain. Une croyance souvent balayée par une réalité bien moins reluisante, celle d'un pays qui peut tout reprendre après avoir tout offert.
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L'herbe est-elle plus verte dans la prairie d'à côté ? C'est un peu le thème de la fable qui nous est contée là par cette jeune auteure américaine d'origine camerounaise, qui se penche sur la question du rêve américain dans la crise économique de 2008.
La verte prairie de tous les rêves de Jende et Neni son épouse, c'est l'Amérique en général et New York en particulier.

Depuis Limbé, au Cameroun, un petit coin du monde où l'on dépense des fortunes pour se marier ou enterrer un proche, la statue de la liberté apparaît comme la solution de tous les problèmes financiers de Jende qui voit le père de sa belle lui refuser la main de sa fille car il n'est pas assez riche, dans une société où le paraître a une énorme importance.

Ce roman bien construit et haut en couleur dans les dialogues, raconte ce parcours de migrants sans papiers qui bravent les services de l'immigration, travaillent dur, se posent la question du bonheur et du sens de la vie au cours d'épreuves, de joies et désillusions. Les personnages sont vraiment savoureux, la traduction rend compte de la langue imagée et des africanismes qu'elle contient.

Jende et Neni découvrent que leur appartement miteux où courent les cafards est loin d'être le paradis. Il y a aussi le malheur et la pauvreté des américains dans la crise économique, et comme domestique et chauffeur d'une famille riche, ils côtoient Cindy dépressive et Clark qui passent son temps au travail , les deux négligeant leurs deux fils.

C'est un roman plein d'émotions sur un pays en crise qui ne se construit plus sur l'apport des migrants, sur la fin du rêve américain, et sur les relations ambivalentes avec le pays d'origine, qu'on dénigre à tout va, mais dont la nostalgie transpire à chaque moment culinaire en particulier. C'est aussi un regard lucide sur la société de consommation qui est en pleine faillite.

On s'agace de l'aveuglement de Neni, on souffre avec Jende. On s'attache à cette famille, et on a vraiment envie de savoir comment ils vont s'en sortir. C'était un bon moment de lecture, sur une thématique assez universelle. Que ceux qui n'ont jamais pensé que leur bonheur pouvait être ailleurs que là où ils vivent, lèvent la main !

Bonne rentrée littéraire en littérature étrangère et merci aux éditions Belfond et à Babelio pour l'opération masse critique.



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critiques presse (6)
LaLibreBelgique
18 septembre 2017
Pour son premier roman, Imbolo Mbue réussit l’ambitieux défi d’entrecroiser deux mondes sans qu’aucun perde sa vérité, elle qui mêle, sous le ciel de New York, la vie d’un riche banquier de Lehman Brothers et le quotidien d’une famille de Camerounais rêvant d’obtenir sa Green Card.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeJournaldeQuebec
09 janvier 2017
Avec une plume généreuse et très drôle, jamais fataliste, Imbolo Mbue parle du choc des cultures, des désenchantements de l’exil et des mirages de l’intégration par le biais de ses personnages.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
14 novembre 2016
Un roman sans prétention, mais tellement vrai. À lire, absolument.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
26 septembre 2016
Un premier roman lumineux.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
23 septembre 2016
Dans ce premier roman, Imbolo Mbue raconte les destins croisés de deux familles que tout semble opposer.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
12 septembre 2016
Un roman adroit sur la chute des illusions.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être que l'un de ses amis au pays avait donné de l'argent aux multiplicateurs de billets de banque. Cela ne l'aurait pas surpris. Les gens ne retenaient jamais la leçon, même après toutes les histoires qui circulaient à Limbé sur les multiplicateurs qui avaient encore berné maman-ci ou papa-ça. Pourquoi les gens n'apprenaient-ils pas de leurs erreurs ? pensa Jendé. Jamais personne qui avait confié de l'argent aux multiplicateurs de billets de banque n'avait vu son argent doublé. Jamais personne qui avait confié de l'argent aux multiplicateurs de billets n'en avait revu le moindre. Et pourtant les gens continuaient à leur donner leur argent...
[...]
...Regarde ! dit-elle en pointant la télé. Ils parlent de Lehman Brothers, ce n'est pas là où travaille Mr Edwards ?
- Si, c'était ça ! dit-il, n'ayant pas encore cédé à la panique.
Ne voulant pas penser que ces nouvelles avaient le moindre rapport avec ce que redoutait Léa. Il entendit un journaliste dire que l'effondrement était un véritable tremblement de terre, dont les conséquences allaient se répercuter dans le monde entier durant les mois à venir. Il entendit un autre journaliste parler d'une chute catastrophique de la bourse et d'une possible récession.
[...]
Tous ceux, ou presque, qui côtoyaient la route où circulait l'argent qui entrait à Wall Street et en sortait, furent pris de peur et de panique ce jour-là.
Pour certains, ces craintes s'avérèrent. Leur pain et leur vin allaient effectivement disparaître avec les milliards de dollars qui s'envolèrent le jour où Lehman Brothers mourut.
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Cinq cents dollars ! Que le seigneur bénisse Mme Edwards ! Mais son frère n'avait demandé que trois cents. Devait-il envoyer la totalité, ainsi que Mme Edwards l'avait demandé ? [...] Mme Edwards lui avait demandé d'envoyer l'argent le jour même, et il devait agir selon sa volonté - il avait tiré une leçon de ses années sur terre : les bonnes choses n'arrivent qu'à ceux qui honorent la bonté des autres.

p99
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Gende rit. C'était vrai, pourquoi vouloir aller ailleurs quand on était en Amérique. Tout ce qu'un homme désirait voir - des montagnes, des vallées, des villes merveilleuses -, tout y était, et si Dieu le voulait, une fois l'argent mis de côté, il emmènerait sa famille visiter d'autres endroits du pays. Peut-être vers l'Océan Pacifique, où Vince Edwards lui avait raconté avoir contemplé un coucher de soleil qui l'avait presque fait pleurer et s'incliner devant la beauté de l'univers, devant ce magnifique cadeau qu'est notre Présence sur Terre [...].
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Quand je suis entré à Standford, j'avais l'intention de faire de la physique pour devenir professeur, comme mon père. Et puis j'ai vu ce que pouvait gagner un prof pendant sa carrière et ce qu'on pouvait gagner dans une banque d'investissement, et j'ai choisi cette voie-là. Loin de moi l'idée de jouer les moralisateurs hypocrites ; je reconnais que je n'ai pas choisi ce métier pour de nobles raisons. Bien sûr que je rêvais de voitures de sport et de jets privés. m
Mais ce n'est plus pareil maintenant. Maintenant, ce qui compte le plus pour moi, c'est de m'occuper de ma famille. J'aurais beau passer une journée atroce au boulot, je sais que je pourrais rentrer chez moi et envoyer mes parents en vacances, payer toutes leurs factures d'hôpital, que ma sœur n'ait pas de difficultés financières, elle qui a perdu son mari, que ma femme et mes fils aient plus que ce dont ils ont besoin. C'est ça que Vince ne comprends pas : qu'on ne fait pas que ce qui nous rend heureux dans la vie. Il faut penser aux autres, aussi.
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Se réjouir avec les autres quand eux connaissent la joie et que tu connais la peine est la marque d'un amour véritable, prêcha Natasha. Cela démontre la capacité à dominer son ego et à se considérer soi-même non pas comme une entité séparée, mais comme part essentielle du Divin qui n'est qu'Un.

p281
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Videos de Imbolo Mbue (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Imbolo Mbue
Auteure du roman de la rentrée littéraire Belfond "Sous les branches de l'udala", Chinelo Okparanta nous raconte comment d'où lui vient son intérêt pour la littérature engagée. En savoir plus sur le roman "Sous les branches de l'udala" : https://bit.ly/2Lbglm8
Dans la lignée d?Imbolo Mbue et de Chimamanda Ngozi Adichie, la découverte coup de c?ur d?une voix puissante et singulière. Nommé pour de nombreux prix littéraires, porté par une atmosphère foisonnante où se bousculent les sensations, un roman bouleversant de courage sur la quête de soi, le poids dévastateur de la religion et des traditions, et la force éperdue de l?amour.
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