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EAN : 9782207132661
432 pages
Denoël (17/03/2016)
3.61/5   96 notes
Résumé :
Vostok, Antarctique. L’endroit le plus inhospitalier sur Terre. Des températures qui plongent jusqu’à – 90 °C. En 1957, les Russes y ont installé une base permanente, posée sur un glacier de 3 500 mètres d’épaisseur, ignorant alors qu’à cet endroit, sous la glace, se cache un lac immense, scellé depuis l’ère tertiaire. Pendant des décennies, équipe après équipe, puits après puits, ils ont foré la glace. Pour trouver, peut-être, des formes de vie jusque-là inconnues.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Un huis-clos en milieu glacé dans un roman de SF, le sujet de "Vostok" avait de quoi faire saliver la fan de "The thing" de Carpenter que je suis. Dans "Vostok", point d'extra-terrestre polymorphe hargneux ni d'explosion de gore mais un bon thriller d'anticipation.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman qui m'a également permis de découvrir Laurent Kloetzer. j'avais beau avoir beaucoup entendu parler de lui, en bien, je n'avais jamais lu un de ses romans. Et cette rencontre a été très plaisante et ne sera sans doute pas la dernière.

Indéniablement, Kloetzer sait mener un récit. La mise en place est surprenante. Alors qu'on s'attend à des grands espaces blancs et froids, le récit débute en Amérique du sud, sous le soleil de Valparaiso. L'auteur prend son temps pour installer son récit, poser les enjeux, présenter ses personnages. Cette mise en place offre en plus un contraste saisissant avec la suite de l'histoire. Après le chaud, le froid, le très grand froid. Une fois arrivé à Vostok, le récit prend toute son ampleur et devient très immersif. Les conditions extrêmes sont parfaitement dépeintes. L'auteur sait mettre le lecteur sous tension. du suspense, "Vostok" n'en manque pas. Et de rythme non plus. Tout en n'étant jamais hystérique, le récit est addictif, les pages tournent toutes seules. L'alternance entre le récit des aventures de Léo et les passages du livre de la scientifique russe est bien menée, éclairant le récit sans trop en dévoiler.

Par contre, je dois avouer que la fin m'a semblé un peu obscure, je n'ai pas tout bien saisi. Mais le voyage m'a tellement plu que la fin importait peu. Kloetzer transcrit parfaitement la magie, la beauté dangereuse de ce bout du monde à la fois mortel et sublime, tellement pur qu'on peut se demander si l'Humain y a sa place.

L'aspect anticipation du récit est léger mais très bien rendu, crédible et réaliste. On y croit complètement. J'ai aussi beaucoup aimé la touche de poésie quasi surnaturelle qu'introduit le personnage du ghost.
Et j'ai surtout aimé ce bel hommage à ces scientifiques aux allures de pionniers, ces aventuriers du savoir qui, comme autrefois les navigateurs partant vers de nouveaux mondes, vont vers le grand inconnu au nom de la connaissance.

Ajoutez à cela que les personnages sont très réussis. Je me suis beaucoup attachée à Léo, jeune fille déterminée, courageuse, intelligente, forte tout en étant sentimentale, un personnage loin de tout simplisme. Les personnages secondaires sont bien campés, ont de l'épaisseur et permettent au huis-clos de bien fonctionner.

Bref, j'ai passé un très bon moment avec "Vostok". Décidément, le club imaginaire me permet de faire de bien belles découvertes (merci à Tatooa et à tous les amis du club imaginaire).

Challenge Multi-défis 2017 - 7 (item 48 : un roman dont l'action se déroule principalement sous la neige)
Challenge ABC 2016-2017 - 13/26
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Un techno-thriller d'anticipation (dans un avenir dystopique qui paraît tout proche) qui commence sur les chapeaux de roue en Amérique du Sud. de quoi choper un coup de chaud vu qu'on était déjà prêt à partir en région polaire, muarf !

La grande force de Laurent Kloetzer ici, ce sont ses personnages. Tous autant qu'ils sont, ils sont tellement réalistes qu'on pourrait presque les toucher. Sauf Araucan, lol, qui est bien intrigant, lui. On nage en plein fantastique et anticipation, habilement mélangés à la réalité de la guerre froide, de la course à la recherche "pour la beauté de la chose" en Antarctique, c'est formidablement tissé, il n'y a pas de doutes.

Leo, le personnage principal, Leonora de son vrai prénom est au début du roman une toute jeune fille rebelle, très bien brossée dans ses contradictions et ses valeurs. En fait c'est un roman d'initiation, d'apprentissage. Leo va évoluer à la vitesse grand V, à la fois à cause de sa situation familiale, et à cause de ce grand voyage en terre hostile, qu'elle n'a pas vraiment voulu mais auquel elle ne pouvait pas non plus se soustraire...

Du côté fantastique, les personnages comme Veronika, ou Araucan, apportent une touche étrangement surnaturelle, étrangement parce qu'à la fois c'est clairement surnaturel, mais également naturel, tant c'est bien écrit. Un style formidablement efficace, qui alterne parfois un genre littéraire, parfois beaucoup plus punchy avec des phrases courtes, sans verbe, pour l'action et les décisions à prendre, quand les événements s'accélèrent.

Quand tout ce petit monde arrive en Antarctique, tout s'apaise. Au début, ils s'organisent, tout semble "normal". Mais au fur et à mesure qu'on avance dans ce livre, on ressent une tension qui s'installe, peu à peu, qui monte en puissance. C'est vraiment très très bien écrit, très bien fait, et c'est une immersion dans l'hiver arctique à laquelle on ne peut pas trop échapper. On souffre avec eux, on se demande où ça va. Il est difficile d'écrire un avis sans rien spoiler, en fait...

Le tout est entrecoupé d'extraits du "livre du bout du monde" de Veronika, on a ici plusieurs histoires qui s'entrecroisent, et, si on ne partage pas la passion de cette dernière pour ce continent désolé, du moins arrive-t-on à la comprendre. Dans ce livre, si on sait très bien où l'on est, on ne sait jamais trop QUAND ! Passé, présent et futur donnent l'impression de tous se passer en même temps. Un vrai tour de force, assez génial, de la part de cet auteur que je ne connaissais pas, un de plus. Il utilise absolument tous les styles à sa disposition pour parvenir à ce but.

Roman d'ambiance avant tout autre chose, une fois qu'on est arrivé en Antarctique, c'est tout à la fois. Pesant, lourd, moche, ou au contraire beau et léger, avec des moments calmes, et d'autres où tout s'accélère, avec des personnages humains, plein de défauts mais aussi de qualités, capables de belles choses comme d'affreuses, ayant tous des buts différents. On passe par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel émotionnel avec eux.

Ensuite vient la fin. Je dois dire qu'elle m'a un peu déçue. Je l'ai trouvée rapide, plutôt expédiée que travaillée. Au fur et à mesure que j'avançais je me disais bien que ce livre avait trop peu de pages pour avoir une fin telle que je l'espérais. Mais c'est l'histoire de Leo, pas celle de son monde, c'est ainsi et c'est l'auteur qui décide, pas moi, lol !
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Dans un futur proche, Leo n'a plus que son frère Juan pour seule famille. Son frère est chef du Cartel ce qui laisse peu de liberté de mouvement à Leo. Afin de pouvoir mettre la main sur un secret, Juan et son équipe vont se rendre à Vostok, l'un des endroits le plus froid de la Terre…
Un roman qui fait voyager de l'Amérique du Sud à l'Antarctique, mélangeant des technologies avancées à des apparitions de fantôme particulier (Araucan, le ghost). J'ai beaucoup aimé les descriptions des grandes étendues glacées, le froid mordant… je m'y croyais presque (faut dire qu'au moment où je lisais le livre, il faisait entre -5 et -10°C, pour moi, c'est trèèèès froid). Beaucoup aimé aussi la relation entre Leo et Araucan même si Leo m'a semblé trop mature, par moments. Ce qui m'a gêné, c'est ce début très lent, cette intrigue qui prend le temps de se mettre en place. Pourtant, j'ai beaucoup apprécié le forage de la glace, cette tension entre les différents individus présentes à Vostok. Mais inconsciemment, j'attendais plus…
Quelques reproches mais j'ai globalement aimé cette histoire glacée, à voir si un autre roman de Laurent Kloetzer me séduira plus…
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Vostok est le nom d'une véritable station de recherche établie en Antarctique. Installée par les Russes dans les années 1950, la base est réputée pour être la plus difficile d'accès du Pôle sud : située à plus de mille kilomètres de la côte la plus proche et à plus de 3800 mètres d'altitude, elle est balayée en permanence par des vents violents et enregistre des températures records pouvant aller jusqu'à -90°C en hiver. C'est cet endroit du monde, où la nature se fait la plus hostile pour l'homme, que Laurent Kloetzer a choisi comme décor de ce roman époustouflant paru en 2016 chez Denoël et réédité cette année en version poche chez Folio SF. La première partie n'a pourtant, au premier abord, pas grand chose à voir avec les vastes étendues glacées de l'Antarctique. Nous sommes au Chili, dans un futur semble-t-il relativement proche, et nous faisons la connaissance de Léo, une jeune fille menant sa petite bande dépenaillée dans les quartiers pauvres et les navires abandonnés du port de Valparaiso. Son enfance vole toutefois en éclat lorsque son frère, Juan, parvient à se hisser parmi les membres les plus éminents du Cartel, un important gang local tentant depuis des années de percer les défenses de leurs principaux adversaires, bien plus puissants et bien mieux équipés, les Andins. Cette hégémonie, elle leur est assurée grâce à une sorte d'interface, le Vault, qui leur permet de contrôler des technologies novatrices, et qui, évidemment, est réputée impossible à cracker. Mais Juan est ambitieux et tout bascule lorsqu'il entreprend de kidnapper l'une des rares personnes ayant les droits d'accès à l'interface, une vieille femme enseignant à l'université de Valparaiso et ancienne glaciologue. Seulement les choses ne se passent pas comme prévues... Par un malheureux concours de circonstances, le dernier espoir qui demeure pour le Cartel de pénétrer dans le Vault consiste à monter une expédition jusqu'à Vostok où se situerait la mystérieuse clé cachée par la scientifique et permettant d'entrer dans l'interface. le roman démarre sur les chapeaux de roue et parvient, de manière remarquable, à maintenir cette intensité tout au long de ses cinq cent pages.

Si la première partie se déroulant à Valparaiso et servant à poser le contexte présente énormément d'intérêt, ce n'est qu'une fois notre petite troupe arrivée à Vostok que les choses sérieuses se mettent véritablement en place. le roman se fait alors huis-clos, et ce malgré l'immensité blanche qui s'étend à perte de vue autour de la base et qui constitue un péril mortel pour les rares humains ayant osé s'aventurer dans les parages. Coincés dans les locaux exigus de la station, les huit membres de l'expédition (dont évidemment Léo et son frère) vont donc devoir non seulement s'acclimater physiquement à des conditions de vie extrêmes (froid, problèmes d'oxygénation...) mais surtout mettre de côté leurs inimitiés pour survivre ensemble à l'expérience et découvrir le secret de Vostok. La fascination exercée par le roman tient évidemment énormément à son décor, ces paysages glacés dont Laurent Kloetzer nous dépeint avec force de détails les dangers mais aussi la beauté. L'immersion est totale pour le lecteur qui ne tarde pas à se laisser envelopper à son tour par toutes les expériences sensorielles auxquelles se retrouvent confrontés les personnages. Il y a d'abord le froid, bien sûr, qui les oblige à superposer des couches et des couches de protection à chaque sortie et qui menace constamment de les emporter. Et puis il y a l'angoisse, une peur presque incontrôlable née du fait de se retrouver à la merci d'un espace si immense et si hostile, qui croît au fil des jours dans le coeur de l'ensemble des membres du groupe jusqu'à faire perdre l'esprit aux plus fragiles d'entre eux. Juan, Léo, Vassili, Jaz, Irvin... : chaque personnage réagit différemment à l'épreuve et tous bénéficient d'un traitement extrêmement soigné de la part de Laurent Kloetzer, attentif à mettre en scène des protagonistes qui sonnent vrais et justes. En dépit de ce décor restreint, l'auteur parvient donc à maintenir le lecteur constamment en haleine, multipliant les rebondissements inattendus qui, chaque fois, viennent rebattre les cartes de manière fort habile.

Le contexte singulier lié à l'Antarctique est évidemment souvent exploité afin de servir de ressort à l'intrigue (contretemps liés au froid, problèmes causés par l'isolement de la base, tensions entre les membres de l'expédition due à l'absence d'intimité...), mais l'auteur n'oublie pas pour autant d'exploiter les particularités de son univers. En dépit de leur isolement, Léo et ses compagnons ne sont en effet pas tout à fait coupés du monde extérieur dont on apprend la situation par bribe et dont les événements vont avoir un impact non négligeable pour la station et ses occupants. On comprend rapidement que le futur dans lequel se déroule l'action ici est le même que celui dépeint dans « Anamnèse de Lady Star » (que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire mais qui passe désormais en tête de mes priorités) ainsi que dans le plus récent « Issa Elohim » (publié cette fois chez le Bélial dans leur collection Une Heure Lumière). le contexte mondial tel que dépeint ici est en effet globalement similaire puisqu'on retrouve des populations confrontées à une pollution généralisée, un terrorisme qui gangrène l'Europe, et des tensions qui couvent sur l'ensemble des continents. C'est le cas notamment en Amérique du sud où la guerre opposant de gros gangs comme ceux du Cartel et les Andins fait rage. le principal fil rouge entre ces différents ouvrages me semble également être cette catastrophe inédite (dont je ne dirai rien pour ne pas gâcher la surprise) qui est évoquée dans les trois textes et dont les répercussions sont immenses et dramatiques. Outre sa description de l'évolution de notre contexte mondial, l'aspect futuriste du roman tient à l'hyper connectivité de la société dépeinte par l'auteur, grâce à l'essor de nouvelles technologiques bien plus performants que les nôtres (mais pas détaillées outre mesure, chose que j'ai beaucoup apprécié). le récit comprend également une importante dimension écologique évoquée lorsqu'il est question des Andins (qui ont, semble-t-il, réussi à s'arroger le contrôle du climat), mais aussi et surtout lorsque l'auteur mentionne les données réunies par les scientifiques travaillant en Antarctique concernant le réchauffement climatique.

Quant bien même le contexte futuriste dépeint ici inscrit sans aucun doute le roman dans la science-fiction, celui-ci comprend pourtant aussi une petite touche de fantastique que l'auteur exploite, là encore, avec finesse. J'ai ainsi pour ma part été particulièrement sensible à ce « petit fantôme » et à sa relation avec Léo que j'ai trouvé très touchante. le roman entretient également un lien étroit avec notre propre histoire, puisque les chapitres mettant en scène Léo sont parfois entrecoupés de brefs passages consacrés à une autre figure emblématique : Veronika Lipenkova, personnage fictif mais dont le parcours tel que dépeint ici permet de rendre un très bel hommage à toute la communauté scientifique qui a travaillé (et travaille encore) en milieu polaire. En parallèle à l'histoire de Léo et de son frère, le lecteur découvre donc l'histoire de Vostok : la création de la station, les premières missions, les menaces qui ont pesé sur son existence (la base a été fermée temporairement dans les années 1990)... L'auteur nous dépeint également en détail les opérations de forage successives et les difficultés rencontrées, mais aussi le matériel utilisé, ou encore les méthodes d'étude des calottes glaciaires et les informations précieuses qu'elles nous ont livré. La précision dont fait preuve ici Laurent Kloetzer témoigne d'une importante documentation qui repose essentiellement sur les travaux de recherche du glaciologue Jean-Robert Petit, qui a lui-même résidé à Vostok (il a d'ailleurs écris un livre sur le sujet : « Vostok, le dernier secret de l'Antarctique » ainsi que quantité d'articles dont certains sont disponibles sur internet). A travers le récit fictif de cette femme passionnée par l'Antarctique, on réalise le caractère colossal du travail effectué par les chercheurs, résultat de décennies d'efforts, d'affinage de techniques et surtout de coopérations internationales (la compétition entre les Russes et les Américains dans le contexte de la Guerre froide est notamment très bien exposée, de même que la mutualisation des connaissances entre les scientifiques issus de différentes nations). C'est tout simplement passionnant !

Laurent Kloetzer signe avec « Vostok » un roman splendide et remarquable aussi bien par la qualité de ses personnages que de son intrigue ou encore de son univers. L'Antarctique occupe évidemment une place centrale dans le récit qui, grâce à une documentation minutieuse, nous fait découvrir le travail incroyable réalisé sur place par des scientifiques du monde entier, leur rendant pour l'occasion un très bel hommage. Un gros coup de coeur, à lire absolument !

NB : Si vous voulez vous frotter à d'autres récits se déroulant en milieu polaire, je vous conseille « Terreur » de Dan Simmons (un chef d'oeuvre consacré à l'échec de l'expédition Franklin en Arctique) ainsi que le roman graphique d'Emmanuel Lepage « La lune est blanche » dans lequel le dessinateur raconte son propre voyage au sein d'une expédition scientifique en Antarctique (ouvrage également illustré de photographies splendides réalisées sur place par le frère de l'artiste).
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Vostok est un roman assez étonnant, à la croisée des genres entre aventure, science, mystère et survie.

Le récit est très détaillé en descriptions scientifiques en rapport au forage de la glace, ou encore les détails de la survie par moins 40°.
L'histoire en elle même est assez simple, nous suivons notre jeune héroïne de 15 ans, son fantôme (un être un peu flou dans le récit), son frère (caïd d'un cartel de Valparaiso ayant des origines d'indien Mapuche et des dons de chamanisme) et ses gardes du corps, sans oublier un scientifique Russe et ses deux collègues.
Ils se retrouvent tous en Antarctique à devoir survivre sur la base Russe de Vostok (abandonnée depuis bien longtemps) suite à leur recherche d'un artefact (dont je ne dirais rien), servant de clé pour atteindre les serveurs réseaux du cartel concurrent, le séjour va durer plus longtemps que prévu.

Léo (Léonora) notre héroïne est agréable, bien que tout de même presque trop parfaite, gentille, serviable, pardonnante, arrangeante,en avançant dans l'histoire elle va tout de même changer et s'affirmer (ce qui n'est pas plus mal car sinon ce serait bien ennuyeux).
Après lecture vous me direz ce que vous en pensez mais personnellement j'ai vraiment eu du mal à comprendre les subtilités du fantôme qui suis Léo, heureusement qu'il n'est pas un personnage trop présent, personnellement c'est le plus gros reproche que je pourrais faire à ce récit.
Les décors eux sont magnifique, Valparaiso dans un futur assez proche (oui ici comme Dragon de Thomas Day, l'anticipation de courte durée est aussi un des seuls points de science-fiction à proprement parlé, peut-être aussi les réseaux internet qui on évolués et sont très développés mais c'est tout) où il fait bon vivre si on a la protection des cartels locaux, et ensuite bien-sûr l'Antarctique avec ses dangers et les fantasmes de conquêtes que peu donner un lieu si peu exploré, mais aussi les danger qui vont avec.

Pour conclure je dirais que Vostok est une belle aventure scientifico-survivaliste avec un brin de fantastique et de SF, j'en attendais tout autre chose, et malgré cela j'ai bien apprécié car le rythme, l'intrigue et l'écriture m'ont fait oublier que le côté SF était minime.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui, se moquant de l’apocalypse annoncée, les gamins de Cárcel vont jouer à courir dans les pentes jusqu’à avoir l’impression de s’envoler, et s’envoleront parfois, saisis par les rafales, les mamans vont leur hurler de rentrer à la maison, ou bien sortir dans la bourrasque pour saisir les plus petits par le poignet et les tirer à l’intérieur. Le vent va siffler furieusement dans les poteaux, arracher des bâches, des morceaux de plastique, des toits en tôle, des portières de voitures. Quelques navires vont fuir le port et trouver refuge en haute mer, entre les vagues hautes comme des montagnes ; un ou deux peut- être ne reviendront pas. Cela durera deux jours, peut- être une semaine, puis la ville se réveillera de son cauchemar, les écrans montreront les autoroutes encombrées, un camion éjecté du viaduc et suspendu au- dessus du vide, un gosse en larmes dont la maison aura été écrasée par la chute d’un arbre ou d’un poteau électrique, et on affichera les records. La tempête la plus forte, les vents les plus violents, la mère de toutes les tempêtes, non, pas l’Última, mais presque, et chacun comprendra qu’avant les choses étaient différentes, avant que des fous ne jouent avec les vents, les nuages, l’eau et la terre. Tout cela est vrai, Leo a demandé la vérité, les chiffres à Teddy. Il y a dix ans, les températures étaient plus basses, les vents moins violents, les tempêtes moins fréquentes. Il y a dix ans, aucun dirigeable automatisé ne dérivait au-dessus des montagnes pour les asperger de peinture blanche et en changer l’albédo, aucun drone n’ensemençait les nuages ni les océans, personne encore ne prétendait prendre la place de Dieu pour commander aux mers et aux vents. De cette façon, les Andins garantissent leur pouvoir et leur fortune, l’eau douce ruisselle depuis le Tupungato, première source de leur puissance avant même le cuivre qu’ils produisent et qui leur assure la protection des puissants de l’hémisphère Nord.
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Vers minuit. Les autres sont allés se coucher, Leo aussi est épuisée. Dans le salon, au milieu des odeurs de cuisine, de la vaisselle accumulée et des cadavres de bouteilles, ne restent que Juan et Jazmín. Lui, enfoncé dans le canapé, la tête droite et les yeux clos. Jazmín à ses pieds, la tête sur ses genoux. Leo se dirige vers le vestiaire, commence à enfiler son armure. Il fait – 49 °C dehors.
« Où vas- tu ? »
Est- ce qu’il a ouvert les yeux ? Il ressemble à un gros chat, ou au dragon sous la montagne, dont on ne peut jamais dire s’il dort.
« Chercher de l’eau pour le fondoir. Il en faudra demain. »
Il hoche la tête, pousse l’épaule de Jazmín, la force à se réveiller, à se lever. « Va l’aider », et Jazmín à peine réveillée marche jusqu’au vestiaire. Leo murmure : « C’est bon, je vais m’en sortir, ne t’en fais pas », et elle installe Jazmín sur un banc. La tête calée entre les vestes en laine polaire, Jazmín se
rendort très vite. Son arme est là, sur sa hanche, à portée de main, elle pourrait être utile. Leo se souvient alors des moqueries de Vassili à Juan. Que crains- tu ? Les voleurs ? La nuit ? Il n’y a ici ni l’un ni l’autre. Elle sort, la nuit est pourtant là, le ciel est mangé par les ombres, l’air lui mord cruellement le visage. Elle marche vite, la neige s’enroule en tourbillons entre ses jambes. Ne pas oublier : si elle tombe ou se coince quelque part, elle est morte. Voilà ce qu’elle racontera à Miguel et Anika quand elle reviendra. Je n’avais pas le droit de tomber, pour ne pas mourir.
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Juan dit : "Irvin et moi cherchons un trésor. Une pierre précieuse. Une clef enchantée. Là dedans."
Il désigne les machines. Leo les examine. Des consoles modernes. Un autre, plus ancienne, épaisse, les bords renforcés, la coque avec une sorte de métal rayé. Irvin travaille dessus, il laisse avec réticence Leo en regarder l'écran. Des textes incompréhensibles défilent, comme si les entrailles du système étaient mises à nu, elle n'y comprend rien.
"Une clef pour quoi faire ?"
- Pour ouvrir le Vault des Andins.
Ouvrir le Vault des Andins. Elle croit à une blague, attend le rire moqueur, qui ne vient pas. Juan se tient debout, les mains dans le dos, elle l'a déjà vu ainsi, quand il reçoit une nouvelle recrue. Le regard tranchant, jugeant chaque attitude, chaque réaction. Mais elle est sa soeur, pas un tueur à son service, elle ne fait pas partie de sa bande, merci.
Irvin crache : "Tu as compris ce qu'il disait ou il faut te le redire lentement ?"
- ça va, oui.
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Vania était le chef de l’expédition, il parlait et la douleur lui vrillait le ventre, il essayait d’imprimer des mots, des menaces, des ordres dans l’esprit des autres. Veronika, le menton posé sur les mains, hochait la tête, rassurante, mais il n’avait pas confiance en elle ni en aucun d’eux. Juan, en écho, se débat aussi contre une assemblée qui ne lui est pas acquise. Il joue l’assurance détendue, assène des certitudes, cherche l’acquiescement dans le regard de chacun, répond aux questions, oui, l’avion pourra encore se poser, il peut se poser jusqu’en mars sans risque, le pilote le lui a assuré et il touchera une prime de 10 000 dollars pour revenir les chercher, il aura de puissantes motivations pour ne pas les abandonner sur la glace pour l’hiver, parce que personne ne veut passer l’hiver ici.
« Demain, nous ferons un point sur les réserves, le carburant, la nourriture, je pense que nous avons largement assez avec tout ce qu’on a découvert dans le bâtiment B, mais chacun saura où nous en sommes. Bonne nuit à tous. »
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La vie de la base dépend de la centrale électrique. Un bâtiment à l'écart contenant deux moteurs diesel qui tournent en permanence pour générer le courant dont nous avons besoin. Il s'agissait à l'origine de moteurs de bateau, robustes et et fiables, installés séparément des lieux de vie. Ils sont le coeur battant de la base, source de lumière et de chaleur, objet des soins constants d'Anatoli Kouprine, chef électromécanicien lors de mon deuxième hivernage. La cause du départ de feu n'a jamais pu être déterminée : un court-circuit, un fût d'essence mal refermé diffusant ses vapeurs dans un espace confiné, une étincelle... La négligence, la malchance.
(Extrait du livre "La base du bout du monde" par Veronika Lipenkova).
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Vidéo de Laurent Kloetzer
Cela se passe dans la plus grande ville du monde connu. La Cité de la toge noire, la Ville aux mille fumées, donnez-lui le nom que vous voulez, vous y êtes déjà allé… et nous vous proposons d'y retourner, en compagnie de L.L. Kloetzer. Qu'y a-t-il de plus amusant que discuter d'un roman, si ce n'est jouer dans l'univers dudit roman ? Fervents amateurs de jeux de rôle, Laure et Laurent Kloetzer feront jouer Nicolas Fructus (illustrateur au talent indicible) et Erwann Perchoc (n°1½ du Bélial') dans l'univers de “Noon du soleil noir”, partie à laquelle nous vous convions. Ce sera en direct, ce sera probablement un rien expérimental, et, nous l'espérons, amusant ;-) https://www.belial.fr/l-l-kloetzer/noon-du-soleil-noir Illustration : Nicolas Fructus
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