On l'appelle le foutre, la semence, ou plus communément le sperme. Dans ce livre, il est question de son jaillissement, j'ai nommé l'éjaculation. L'auteur nous dresse un historique de sa perception à travers les époques. Elle est considérée comme un tabou, et même comme un pêché, si elle n'est pas destinée à la procréation. Entendez-là que ce serait un crime d'éradiquer toute naissance potentielle en laissant s'écouler la semence hors du vagin de la femme. La religion et la médecine sont en accord sur ce point. La littérature érotique va se montrer en opposition à ce mode de pensée. A défaut de pouvoir montrer de façon concrète la jouissance de la femme, le cinéma va rendre visible l'éjaculation, en la mettant en scène, comme partie prenante d'un véritable spectacle. Puis elle aura une nouvelle visibilité sur le web et dans les pratiques artistiques, acquérant une certaine esthétique puisque mariage d'une « souillure » et de la beauté d'un visage éclaboussé par celle-ci.
Tout cela dans un petit livre jaune et rose fluo d'une quarantaine de pages ! Il faut souligner le gros travail de documentation fourni par l'auteur et les choix audacieux de l'éditeur au niveau de la maquette et du sujet traité. le livre est dense et intéressant, mais j'ai cependant regretté deux choses : que certains termes ne soient pas expliqués (notamment les mots qui étaient en italique) et qu'il y ait beaucoup de mots composés.
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Alors que la jouissance féminine peut, selon la tradition médicale, parfaitement être simulée et rejouée, l'éjaculation masculine ne peut mentir (bien qu'on ait vite trouvé des substituts aux débandaisons flasques de ces travailleurs du sexe parfois fatigués par des cadences infernales, notamment certaines marques de shampoing ou la piña colada).