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Vincent-Mansour Monteil (Éditeur scientifique)Hassan Massoudy (Illustrateur)
EAN : 9782742788262
187 pages
Actes Sud (31/10/2009)
4.32/5   14 notes
Résumé :

" L'homme aux longs cheveux bouclés ", né vers 757, mort à Bagdad vers 815, contemporain de Charlemagne, est-il le plus grand poète arabe ? Courtisan, il est obligé, pour vivre, de louer les grands, les mécènes. C'est aussi le roi de la satire, nul n'est à l'abri de ses traits vengeurs. Il gémit sur la vieillesse qui approche. Mais la grande affaire d'Abû-Nuwâs, ce qui a établi sa renommée, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Abû Nûwas a vécu au 8e siècle et était déjà considéré en son temps comme le plus grand poète de son époque. On retient principalement aujourd'hui ses poèmes affirmant clairement son goût pour le vin et les jeunes garçons, les éphèbes qui remplissent sa coupe recevant doublement ses faveurs. Son oeuvre couvre cependant un champ plus large : éloge de la chasse, peur de la vieillesse et de la mort, portraits flatteurs des puissants du moment (il faut bien vivre) ou au contraire épigrammes piquantes. Son impertinence le mènera deux fois en prison, pour ivrognerie et non respect de la morale musulmane. Il mourra d'ailleurs au cachot.

Malgré les siècles, les propos d'Abû Nûwas n'ont rien perdu de leur insolence : le poète tient à jouir de tous les plaisirs de la vie, et envoie au diable les censeurs qui veulent s'y opposer. Comment s'empêcher de l'admirer ?
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La lecture de ces poèmes célébrant l'Amour, le Vin et la Vie, a été un vrai moment de plaisir et j'ai poussé cette gourmandise jusqu'à en relire certains plusieurs fois, comme si je voulais les apprendre par coeur. Que dire de la musique de ces textes, de la sonorité de ces mots, sinon que le traducteur nous propose des vers qui chantent avec bonheur à nos oreilles, même si je présume que cette musique et ces sonorités doivent être bien différentes dans la langue du poète.
Pour mieux en parler je préfère citer quelques uns des poèmes que j'ai préférés
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Poète précurseur, puni, celui à qui l'on demandait: - Qu'aimes-tu ?
il répondait:
- Par-derrière ! Châtié, oser écrire, que délaisses-tu ?
réponse : La prière ! Hypocrite jamais ce poète, né à Bagdad qui ose aimer boire, et provoquer - peut-être
Dis-moi : voilà du vin ! en me versant à boire.
Mais surtout, que ce soit en public et notoire.
Ce n'est qu'à jeun que je sens que j'ai tort.
Je n'ai gagné qu'en étant ivre-mort.

Et rappeler le 67° verset de la sourate seize,

'Des fruits des palmiers et des vignes, vous retirez une boisson enivrante et un aliment excellent. Il y a vraiment là un signe pour des gens qui raisonnent.'

Il aimait les garçons, jeunes,

peut-être a-t-il aimé une courtisane, Jânan,

et puis il aimait les cabarets,

il aimait le vin,

mais plus que tout cela, il aimait le papier,

Que meure le papier , avec lui les amants mourraient

soit de chagrin,

soit de mélancolie,

sur lequel on peut écrire le néant qui rampe en nous,

avec les mots de la liberté

et aller jusqu'au bout de la liberté,

et mourir, exécuté,

parce que suivre les mots

c'était trop de blasphème, trop de liberté, trop de sarcasmes -
il parait qu'il en est toujours ainsi.


Les extraits de poèmes sont traduits par Vincent-Mansour Monteil dans Abû Nuwâs, le vin, le vent, la vie (Babel 1979)

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Essai puis poésie arabe du IXe siècle (selon le calendrier européen).

Parfois drôle (« La muse au cabaret »), souvent subversif, ce poète iraquien de l'antiquité mérite attention.

Le recueil de poésies est divisé en plusieurs parties. Il commence par des odes à l'ivrognerie, puis à « Éros », à la chasse, etc…. Et enfin à la vieillesse (il est mort à l'âge de 53 ans! L'espérance de vie était, de toutes façons, beaucoup plus courte qu'aujourd'hui).

Le contexte et l'époque de l'auteur est important; il était probablement bisexuel, malgré que l'identité ou l'orientation sexuelle n'existait pas en tant que tel, seul le comportement valait. Aussi, à 15 ans, il paraît qu'on était déjà parent et responsable de plusieurs marmots…

«
. La vie m'est présenté par un jeune échanson
. de sexe féminin, mais vêtu en garçon;
. Une garçonne, enfin, qui mélange les genres
. Et qui se laisse aimer d'une double façon.
. Debout, l'aiguière en main, comme la nuit avance,
. Son beau visage éclaire toute la maison. »

Ce qui m'a fait drôlement pensé aux textes lus dans « Histoire de ma vie » de Casanova… il y aurait-il eu forte ressemblance entre ces 2 personnages?
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Ces poèmes célèbrent l'amour, le vin et la joie de vivre car le poète tient à jouir de tous les plaisirs de la vie. Abu Nawas est à vécu à Bagdad pendant la période des abbassides et il a établi sa renommée grâce à la poésie érotique et ses poèmes passionnés pour le vin et les petits plaisirs de la vie.
Un excellent recueil avec une superbe plume avec une saveur de textes vraiment magnifique.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La religion d’Abu-Nuwas

Cinq fois par jour je fais pieusement mes prières.
Docile, je confesse l’Unité de Dieu.
Je fais mes ablutions lorsqu’il me faut les faire.
Je ne repousse pas l’humble nécessiteux.
Une fois l’an, j’observe tout un mois de jeûne.
Je me tiens à distance de tous les faux dieux.
Il est vrai, cependant, que point ne suis bégueule
et que j’accepte un verre quand il est en jeu.
J’arrose de vin pur la bonne viande
de chevreaux et cabris gras et pleins de saveur,
avec œufs et vinaigre et des légumes tendres,
souverains contre la migraine du buveur.
Et quand un gibier passe à ma portée,
Je me jette dessus comme un loup affamé.
Mais je laisse à l’Enfer l’hérétique portée
des Shiites, pour qu’ils y brûlent à jamais.

أصلي الصلاة الخمس في حين وقتها وأشهد بالتوحيد لله خاضعا
وأحسن غسلي إن ركبت جنابة وإن جاءني المسكين لم أك مانعا
وإني وإن حانت من الكاسِ دعوة إلى بيعة الساقي أجبت مسارعا
وأشربها صرفاً على جنب ماعز وجدي كثير الشحم أصبح راضعا
وجواذب حوّاري ولوز وسكر وما زال للخمار ذلك نافعا
وأجعل تخليط الروافض كلهم لنفخة بختيشوع في النار طائعا
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Dis-moi : « voilà du vin ! », en me versant à boire.
Mais surtout, que ce soit en public et notoire.
Ce n’est qu’à jeun que je sens que j’ai tort.
Je n’ai gagné qu’en étant ivre-mort.
Proclame haut le nom de celui que tu aimes,
car il n’est rien de bon dans les plaisirs cachés.
ألا فاسقني خمراً وقل هي الخمر ولا تسقني سراً إذا أمكن الجهر
فما العيش إلا سكرة بعد سكرة فإن طال هذا عندها قصر الدهر
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J'ai quitté les filles pour les garçons
et, pour le vin vieux, j'ai laissé l'eau claire.
Loin du droit chemin, j'ai pris sans façon
celui du péché, car je le préfère.
J'ai coupé les rênes et sans remords
j'ai enlevé la bride avec le mors.
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J’ai quitté les filles pour les garçons

et pour le vin vieux, j’ai laissé l’eau claire.

Loin du droit chemin, j’ai pris sans façon

celui du péché, car je le préfère.

J’ai coupé les rênes et sans remords

j’ai enlevé la bride avec le mors.

Je meurs d’amour pour lui, en tout point accompli

et qui se perd en entendant de la musique.

Mes yeux ne quittent pas son aimable physique,

sans que je m’émerveille à le voir si joli.

Sa taille est un roseau, sa face est une lune

et de sa joue en feu ruisselle la beauté.

Je meurs d’amour pour toi, mais garde mon secret :

Le lien qui nous unit est une corde sûre.

Que de temps il fallut, pour te créer, aux anges !

Tant pis pour les envieux : je chante ta louange.

Ce que les pantalons ont caché se révèle.

Tout est visible.

Rince toi l’oeil à loisir.

Tu vois une croupe, un dos mince et svelte

Et rien ne pourrait gâcher ton plaisir.

On se chuchote des formules pieuses…

Dieu que le bain est chose délicieuse !

Même quand, venant avec leurs serviettes,

Les garçons de bain ont troublé la fête.


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De bon matin, un faon gracieux me sert à boire.
Sa voix est douce, propre à combler tous les vœux.
Ses deux accroche-cœurs sur ses tempes se cabrent.
Toutes les séductions me guettent dans ses yeux.
C'est un Persan chrétien, moulé dans sa tunique,
qui laisse à découvert son cou plein de fraîcheur.
Il est si élégant, d'une beauté unique
qu'on changerait de foi — sinon de Créateur —
pour ses beaux yeux. Si je ne craignais pas, Seigneur,
d'être persécuté par un clerc tyrannique,
je me convertirais, en tout bien tout honneur.
Mais je sais bien qu'il n'est qu'un Islâm véridique...
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