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Claude David (Autre)
EAN : 9782070374984
416 pages
Gallimard (12/10/1983)
4.25/5   4 notes
Résumé :
" Il faut sans doute remonter jusqu'à cette œuvre pour voir s'effondrer dans des conditions idéales certains des grands modes de penser et d'agir qui se disputent plus violemment que jamais le comportement des hommes.
Cette œuvre unique en ce sens qu'en elle à la fois se consomme et s'avive la bataille spirituelle la plus exaltante qui se livre encore et qui doit se livrer ". André Breton.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un autre romantique allemand qui fait dans le fantastique, tout comme E.T.A. Hoffmann. J'ai bien aimé ce bouquin ! L'auteur a un style un peu délirant, on va du comique au tragique, en passant par le grotesque. Les rebondissements sont nombreux et totalement inattendus. Suivre les méandres tortueux de ces histoires, porté par la plume très spéciale et par moments très poétique de l'auteur me fut bien agréable.

Comme le résumé du livre est un simple commentaire plutôt nébuleux, voici de quoi il retourne plus exactement. C'est un recueil de 5 récits :

''Isabelle d'Égypte'' : L'histoire titre fait environ la moitié du bouquin. le titre fait un peu sérieux mais, bien que quelques personnages soient historiques, c'est une fiction des plus farfelues impliquant des tsiganes, un futur empereur et une vaste gamme de créatures surnaturelles.

''Meluck Marie Blainville'' : Une mystérieuse femme venue d'Orient se lie d'amitié avec un comte malheureux.

''Martin Martir'' : Un prêtre très à cheval sur les principes et détesté subit les conséquences désastreuses de ses actions.

''L'invalide fou'' : Un forcené se barricade dans son fort et tient Marseille en haleine.

''Les héritiers du Majorat'' : Je renonce à résumer cette nouvelle !

Je les ai toutes aimées. Si j'avais à choisir un moment fort, je dirais la première partie de ''Martin Martir'' (avant son exil), qui m'a fortement égayé.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
PREMIER AMOUR DE L’EMPEREUR CHARLES V

Braka, la vieille bohémienne, enveloppée dans la guenille rouge qui lui servait de manteau, marmottait son troisième pater devant la fenêtre, et depuis longtemps déjà Bella, répondant au signal, montrait sa tête charmante et nuageuse ; ses yeux noirs brillaient à la clarté de la pleine lune qui, rouge comme un fer à demi éteint, sortait des vapeurs de l’Escaut, pour s’élever de plus en plus claire dans l’espace.

— Tiens, dit Bella, vois donc l’ange, comme il me sourit.

— Enfant, dit la vieille, que vois-tu donc ?

— C’est la lune, dit Bella, elle est de retour, elle ; mais mon père n’est pas revenu ; cette fois il reste trop longtemps dehors ; j’ai pourtant fait de beaux rêves de lui la nuit dernière. Je le voyais assis sur un trône élevé, en Égypte, et les oiseaux volaient autour de lui ; cela m’a consolée.

— Pauvre enfant, dit la vieille, si cela était vrai ! Mais as-tu apporté quelque chose pour dîner ?

— Oh ! oui, répondit Bella ; le voisin a secoué son pommier, et beaucoup de pommes sont tombées dans le petit ruisseau ; je les ai recueillies là-bas, au détour, les racines d’un vieil arbre les avaient arrêtées ; et puis mon père, avant de partir, m’avait laissé un gros pain.

— Il a bien fait, dit sourdement la vieille, il n’a plus besoin de pain, ils lui en ont fait passer le goût.

— Ma bonne vieille, dit Bella, parle, je t’en prie ; dis-moi, mon père ne se serait-il pas blessé en faisant ses tours de force ? Conduis-moi auprès de lui ; où est mon père, où est mon duc ?

Bella tremblait en disant cela, et ses larmes tombaient sur le sol humide, à travers les rayons de la lune.

Si j’eusse été un oiseau, et que j’eusse passé alors, je serais descendu, j’y aurais trempé mon bec, et je les aurais rapportées au ciel ces larmes de Bella, tant elles étaient tristes et pénétrantes.

— Regarde là-bas, murmura la vieille ; sur cette montagne, il y a une potence ; Dieu n’y vient jamais voir, et cela s’appelle le tribunal de Dieu ; celui qu’on amène devant ce tribunal n’a pas longtemps à vivre ; la viande que le soleil y fait cuire, on ne la sert sur aucun plat ; elle reste là jusqu’à ce que nous venions la chercher. Ne crie pas, pauvre enfant, c’est ton père qui est pendu là-bas. Mais, calme-toi, reste tranquille : nous allons le chercher cette nuit, et nous le jetterons dans la rivière avec tous les honneurs dus à son rang, pour qu’il aille rejoindre ses frères en Égypte, car il est mort en pieux pèlerinage. Prends ce vin et ce plat de viande, et va, pauvre orpheline, célébrer en son honneur le repas funèbre.

Bella était si effrayée qu’elle pouvait à peine tenir ce que lui donnait la vieille.

— Tiens donc, continua la vieille, cela va tomber, et ne pleure pas ; ainsi pense que maintenant tu es notre seul espoir, que c’est toi qui dois nous reconduire, lorsque notre vœu sera accompli ; pense aussi que tu es maintenant maîtresse de tout ce que possédait ton père ; va voir dans sa chambre, dont voici la clé, tu y trouveras bien des choses. Ah ! j’oubliais : lorsqu’il m’a donné la clé, il m’a chargé de te dire de ne plus avoir peur de son chien noir Simson, que l’animal savait déjà qu’il devait t’obéir et ne plus te mordre ; il a dit aussi qu’il ne fallait pas que tu fusses triste ; qu’il avait eu longtemps le mal du pays, et que maintenant il en était guéri, car il est retourné dans sa patrie. Voilà tout ce qu’il a dit. Tu as là un pot de lait que j’ai trait en cachette dans le pâturage. Cela fait partie du repas funèbre. Bonne nuit, mon enfant, bonne nuit !
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