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sur 857 notes
Marie est une jeune femme, mariée à Stéphane, chauffeur de bus, mère de deux adorables enfants, Lucas et Lise. Elle ne travaille plus depuis qu'elle a fait une dépression dont Stéphane l'en a sortie et s'ennuie chez elle. Elle croule sous les tâches quotidiennes et banales qui lui pèsent de plus en plus chaque jour. Ils vivent dans un lotissement de pavillons aux maisons toutes identiques et aux rues mortes. Marie ne s'intéresse plus à rien, délaisse sa maison et se remet péniblement de la mort de sa soeur Clara, tuée dans un accident de voiture.
Les fins de mois étant difficiles, rien ne va plus dans cette maison. Stéphane lui reproche sa désinvolture et son insouciance.
Un soir, alors qu'elle tombe en panne de voiture, elle est secourue par un homme presque tombé du ciel qui lui la répare. Il repart sans décliner son identité et sans réclamer quoi que ce soit.
Au hasard de ses promenades au bord de mer, elle retombe sur lui. Elle se rend compte que c'est un Kosovar, qu'il vit dans la rue et fait tout son possible pour pouvoir rejoindre l'Angleterre. Prise au dépourvu par Isabelle qui l'entraine dans les tentes et lui demande de l'aide pour la distribution des repas, elle le fait sans réfléchir et cela lui apporte finalement un sens à donner à sa vie. Elle se sent enfin utile et continuera ainsi à venir en aide à tous ces gens en détresse humaine et sociale...

Confrontée à la misère humaine, bien plus forte que la sienne, Marie fait partie de ces gens qui se donnent à fond dans ce qu'ils entreprennent et cela leur permet de donner un sens à leur propre vie. Olivier Adam signe ici le portrait d'une femme dont la vie calme et parfois triste lui rendait finalement une bien pauvre image d'elle-même.
A l'écriture hachée et tendue, des phrases sans virgules marquant un certain rythme et l'urgence de la situation, ce roman fait la part belle aux beaux sentiments. A la fois poignant, parfois cruel, ce récit d'une grande intensité nous plonge dans la vie, ou plutôt la survie, parfois l'horreur des Kosovars. Entre lucidité et désespoir, Olivier Adam nous livre un roman réellement touchant.

Nous ne sommes … A l'abri de rien...
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On retrouve ici l'écriture d'Olivier Adam : saccadée, en apnée, sans règles de ponctuation. Ici, c'est l'histoire de Marie, de sa descente aux enfers, d'une descente sans vraiment de raisons, d'un rebond et de nouveau cette chute dans le vide. Rien de logique, sans raison évidente, Marie n'a plus d'envie, plus de désir, plus d'objectif... La rencontre avec les réfugiés lui donne un sursaut de vie, une parenthèse dans cette chute, pour finalement la replonger dans le gouffre. L'ambiance de l'histoire est plombée, grise, humide comme l'est cette région de France, près de Calais ; comme est la vie de cette mère de famille.
L'auteur installe une ambiance et s'y tient...
A l'abri de rien, où chacun peut se trouver, un jour, sans raison, sans explication...
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Un livre douloureux dont on ne sort pas indemne. Marie, mariée et mère de deux enfants - Lucas et Lise - traverse une période difficile, dont on comprend qu'elle n'a pas débuté la veille. Au chômage, elle est en pleine dépression, erre toute la journée dans son petit pavillon gris, au jardin à l'abandon, les jours succédant à l'ennui. Elle n'a d'énergie pour rien, le quotidien ne constitue qu'une longue série de tâches dont elle ne parvient à s'acquitter. Epoux et enfants observent cette détresse sans pouvoir la soulager.
Par hasard, elle se trouve confrontée à des migrants (on imagine sans peine que l'action se déroule à Calais ou dans ses environs) qui subsistent grâce au bénévolat de quelques locaux très investis. Marie va venir aider Isabelle, une femme qui donne de son temps et de sa personne pour venir en aide à des hommes dans la misère.
Le contexte - l'humanitaire, la clandestinité, la fermeture du camp - ne constitue que la toile de fond du désespoir de Marie ; ce n'est qu'un prétexte qui vient renforcer, comme un écho, la souffrance psychique de la narratrice qui se noie, au fil des pages, que rien ne retient de sombrer définitivement, même pas des enfants dont la propre souffrance est très bien amenée.
C'est triste, c'est dur, le style est impeccable. On compatit aux efforts désespérés de Marie pour sortir la tête de l'eau (deuxième métaphore autour de la noyade, mais le roman sent le sel de l'océan, la froideur du climat et le vent glacé) et on se prend à espérer un sursaut, un deus ex machina qui la guérira, comme si "guérir" d'une dépression était, pour le temps d'un roman au moins, facile.
J'ai aimé, donc.
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Marie l'héroine du roman va rencontrer par hasard ' un sans papiers ' , elle va prendre le problème de plein fouet sans prendre de recul , en fait , elle est incapable d'en prendre .
Elle va tout donner pour cette cause , en mettant même de côté sa vie de famille , heureusement pour elle , son entourage veille sur elle .
Un roman déroutant sur ce problème de société des sans papiers mais aussi sur ce qui sépare la normalité de la folie , car Marie est une femme qui ne connaît pas de demi-mesure , qui va essayer de sauver des inconnus jusq'à se perdre elle-même .
J'ai un avis assez mitigé sur ce roman , j'ai moyennement apprécié .
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Que voilà un roman qui s'annonce passionnant, prompt à sonder les reins et les coeurs, car franchement pourquoi lire si ce n'est pour réfléchir à nos valeurs et les confronter aux autres? J'aime ces histoires où chacun a ses raisons, raisonnables et légitimes, mais difficilement conciliables. J'aime ces histoires parce qu'elles me font réfléchir et m'enseignent l'humilité (et j'en ai besoin). Soit deux femmes généreuses prêtes à tout pour soulager des réfugiés abandonnés de tous, soit une famille qui se demande jusqu'où souffrir pour qu'une mère voie à nouveau ses enfants comme des personnes dignes d'intérêt. Pourquoi aidons-nous les autres? Par humanisme ? Par ennui? Pour pouvoir se regarder dans une glace? Jusqu'où les aider? Saint-Martin ne donna au mendiant que la moitié de son manteau parce qu'il n'était pas propriétaire de l'autre moitié : donner, oui. Se dépouiller, pourquoi pas? Mais ne pas proposer ce qui ne nous appartient pas, même au nom d'intérêts supérieurs. Et à qui donner? Pourquoi aider le réfugié plutôt que le SDF? Par romantisme ?
J'imagine ce que Philipp Roth pourrait tirer de toutes ces ambiguïtés... mais c'est Olivier Adam qui s'y est collé et très vite on comprend qu'il ne faudra pas compter sur trop de subtilité. La vie n'est pas compliquée, ben non, tout est simple et explicable. Si Marie aide les réfugiés au-delà du raisonnable, c'est tout bêtement parce qu'elle est gravement dépressive. Ah, d'accord. Et pourquoi l'est-elle? Parce que sa soeur est morte. Vous m'en direz tant. Moi qui m'apprêtais à croire qu'on voulait me faire réfléchir sur la complexité de l'existence. Et Isabelle? Pourquoi accueille-t-elle des malheureux chez elle au risque de l'illégalité ? Ben voyons: parce que son mari et son fils sont morts (vous aviez deviné, je suppose).
Ce livre, c'est vraiment la conscience politique pour les nuls. le monde se divise entre méchants et malheureux , ou plus exactement entre très méchants et très malheureux. J'espérais réfléchir avec Camus. Je me retrouve à chouiner chez Eugène Sue.
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Marie va mal.
Son petit pavillon, ses deux enfants, cette vie semblable à des milliers d'autres, vaines, dont elle ne voit pas l'utilité.
Les piles de linge à repasser, de choses à ranger....., elle n'en peut plus.
Elle est au bord du burn-out familial.
Jusqu'au jour où elle s'implique dans l'accueil des migrants
Mais elle est excessive Marie.
Elle s'investit trop, aux dépends de ses enfants, de sa famille.
Elle va basculer jusque dans la folie.
C'est un livre sombre , une histoire sans espoir.
On manque d'air même dans l'écriture (de longues phrases), même dans la mise en pages (peu de séparations.
C'est trop noir, entre l'état dépressif de Marie et le drame de la situation des migrants.
On ne peut pas dire que ce soit un livre qui donne la niaque et remonte le moral.
De plus, est-ce dû à l'écriture, au style, l'émotion ne passe pas vraiment et j'ai eu du mal à avoir de l'empathie pour Marie.
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Je reviens sur cette histoire car une question a la page 12 m'a intrigue : C'est quoi les choses qui bousillent la vie ?
Marie, le personnage principal a essaye d'y repondre comme moi d'ailleurs au fil de la lecture.
Cette femme nous raconte sa vie si ennuyeuse, son quotidien qui ressemble a un caroussel qui n'arrete pas de tourner au meme rythme, elle nous raconte la monotonie de chaque jour avec moult details. Est ce pour la plaindre ou pour ne pas lui tenir rigueur ?
Je suis partagee entre l'une et l'autre !!!!
Ennui, espoir et desillusion.
Deprime, depression et on decouvre peu a peu la raison comme on effeuille un artichaut.
La premiere partie du roman a reussi a retenir mon attention mais depassee la 80eme page, je commence a m'ennuyer. Je n'ai pas aime que l'auteur soit reste superficiel dans son recit sur un sujet aussi profond que la misere et la decheance humaine.
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Et toujours cette atmosphère glauque limite étouffante, ces personnages à la dérive que l'on retrouve dans Falaises (roman autobiographique où Olivier Adam évoque le suicide de sa mère après un séjour en psychiatrie et les conséquences de cet acte sur ses fils) et dans Passer l'hiver(Goncourt de la nouvelle 2004) où les écorchés vifs par la vie arrivent à un point de non retour.
C'est ce point là, ce vide existentiel de Marie happée par "la vie banale des lotissements modernes" entre ANPE,gamins,lessives, dettes et ennui qui va signer sa lente désagrégation.
Un mari aimant Stéphane,"chauffeur de bus scolaires", une petite Lise "belle comme un coeur", Lucas "son petit bonhomme" la tiennent debout malgré médicaments et "antécédants".
Mais l'équilibre fragilisé par la perte de sa soeur dans sa jeunesse se laisse vite perturber par les conditions de vie sordides, sur les plages du Nord toute proches, des "Kosovars", ces types "épuisés", "démunis", ces réfugiés maltraîtés par la police alors qu'ils tentent de rejoindre l'Angleterre.
L'amitié d' Isabelle (au douloureux passé), qui a ouvert un "centre d'aide" en toute illégalité, sa rencontre avec Jallal, Béchir, Drago...son implication dans leur cause ne suffira pas à la reconstruire et à combler la faille sous-jacente. Comme "un ciel de mer du Nord. Versatile.Imprévisible", elle "peut changer", car l'on est "A l'abri de rien", ni elle, ni son mari qu'elle déstabilise,ni ceux qu'elle secourt.
Une écriture changeante aussi,percutante, parfois poétique,ou émaillée de mots crus, qui sort des tripes comme un appel au secours.
Olivier Adam, aux multiples romans (souvent primés) est un grand!
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Olivier Adam traite comme à son habitude les gens modestes mais ici, il s'attache plus particulièrement à une jeune femme, en pleine dépression qui tentera de se trouver une raison de vivre auprès de réfugiés, à Calais.

Le livre s'attache vraiment à nous faire partager le quotidien de ces hommes qui ont quitter leur patrie pour sauver leur vie. On les voit tenter de survivre dans les rues froides de Calais, subir les coups des autres réfugiés et ceux des policiers.

L'héroïne, qui tout embrumée par ses propres démons, est embarquée dans l'assistance de ses personnes et se perdra corps et âme pour tenter l'impossible. Tout ceci au dépends de sa propre famille.

Pourras-tu se sauver elle-même en espérant sauver ces personnes? Se perdra-t-elle encore plus face à ces situations de sauvetage illégales?

Olivier est toujours au plus pres des sentiments, des situations. Son écriture nous bouleverse, nous prend à vif.
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Que voilà un surprenant roman!
Marie est fragile, nerveusement fragile. Elle vit avec Stéphane son époux et leurs enfants Lucas et Lise. Elle a perdu son boulot de caissière suite à une algarade avec un client et ,depuis, une fois Stéphane et les enfants partis elle erre comme une âme en peine dans la maison "seule dans la cuisine, le nez collé à la fenêtre où il n'y a rien". Ils vivent dans une zone de lotissements dans une ville côtière pas très loin de l'Angleterre.
Et puis un jour le déclic, elle bouge enfin ô non pas pour s'occuper des siens, de la maison ou d'elle-même! Non elle bouge comme un automate et se retrouve à aider Isabelle et la centaine de réfugiés sans-abris qui arpentent la ville, la nuit surtout. Alors pour Marie tout bascule, elle plonge dans cet activisme forcené jusqu'au point de non-retour....
Surprenant roman donc! quel en est le personnage principal Marie qui s'occupe des réfugiés risquant sa vie et l'amour des siens ou l'histoire de tous ces hommes, femmes et enfants au parcours chaotique en quête.... ? Dans le premier cas Marie "se sert" d'eux certainement à son insu , dans le second cas le sujet ne me semble pas pleinement abordé . Un ressenti mitigé donc, deux thèmes lourds et graves celui de la dépression majeure et celui de toutes ces personnes qui veulent trouver un Eldorado , deux thèmes qu'Olivier Adam a essayé d'apparier mais inéluctablement au détriment l'un de l'autre , bien sûr cela ne reste qu'un très modeste avis .
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