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sur 953 notes
Après la mort de son frère (suicide ? accident ?... de toute façon on s'en fout un peu), une bourge totalement insupportable que l'on peut assez rapidement et dès les premières pages qualifier de « tête à claque » est au bord de la crise de nerf. Elle décide pour se refaire une santé de se payer un petit voyage au Japon, pays de la zénitude absolue.
Se lamentant crescendo, fumant clopes sur clopes, accusant les autres de façon assez pathétique d'être responsables de son mal-être, elle parvient à pourrir la vie de sa famille proche, de ses amis, de ses rencontres, et même du lecteur, bref, elle fait ch** tout le monde, et nous sommes donc soulagés lorsque ce livre, heureusement assez court, peut être refermé.
Son mari, un banquier, nage tellement dans le pognon qu'il ne se rend compte de rien lorsqu'elle ne touche plus son salaire, car elle se fait virer comme une malpropre de son job, ce qu'elle lui cache. Elle est virée car, bien sûr, elle emm*** également ses collègues, des extraterrestres évoluant dans un monde du travail caricatural. de toute façon, elle a épousé un con (il n'aime ni la musique, ni les livres, et elle déteste la déco de leur pavillon), ses enfants sont des abrutis (ils ont grandi et n'ont pas voulu rester des bébés), et son frère chéri (aussi barjo qu'elle, on l'apprendra plus tard), a tiré sa révérence sans daigner donner la moindre explication ; il est grand temps pour elle de partir.
Arrivée au Japon, elle est assez désoeuvrée, mais elle parvient quand même à trouver de quoi s'occuper en assouvissant ses besoins sexuels (arrivé là dans l'histoire, je me suis demandé si je n'étais pas victime d'hallucinations, et je me suis pincé) : elle se tape sans état d'âme une gamine dans la piscine de son hôtel, puis un vieux monsieur vendeur de boissons gazeuses sur la plage. Va-t-elle aussi se taper le jeune bonze du monastère ?
Pour intéresser le lecteur à son histoire, Olivier Adam n'hésite pas un seul instant à utiliser un style emphatique et prétentieux, tout aussi insupportable que son héroïne.
Bref, un scénario invraisemblable, des situations peu crédibles, des personnages improbables, une histoire qui ne décolle jamais, une émotion qui reste superficielle, un livre à mettre au pilon, et, en ce qui me concerne, un auteur désormais à éviter. Vous l'aurez compris je pense, je n'ai que moyennement apprécié le coeur régulier.
Mon challenge ABC, lettre A comme Adam, démarre mal, d'une part avec beaucoup de retard, et d'autre part avec ce rendez-vous manqué.
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Se promener le soir à la fraîcheur de la lune.
Regarder le rivage à la lueur des étoiles.
Reconnaître ce chemin sous les cieux,
Sente aux mille senteurs nocturnes.
Se souvenir de ces âmes errantes, et…
Plonger du haut de cette falaise.

Entendre le coeur battre, un peu,
Puis s'effacer discrètement, ou fracassement, face à cette putain de vie,
Vie sans envie, voix sans sourire
Harmoniques du désespoir,
J'erre seul sur cette voie dans le noir,
Sombres comme mes pensées.

Se retrouver au Japon, forêts de cryptomérias,
Des moines bouddhistes récitant leurs sutras.
Voyeur, je regarde cette toison brune gémir de plaisir,
L'esprit geisha qui m'habite. Elle me prend la main.
Envieux, j'imagine ces promeneurs se tenir la main…
Avant de plonger dans le vide.

Prendre une bouteille de whisky
Se servir un verre, les pieds flottant dans le vide
La solitude des derniers instants.
Les reflets de la lune flottant sur cet océan apaisé et apaisant
D'une lueur aussi bleue profonde que celle de la profondeur de l'âme de la lune
Ouvrir les yeux et sentir le vent s'engouffrer dedans.

Cela fait quelques temps que j'ai pris ce roman,
Fidèle dans les histoires d'Olivier Adam,
Je plonge immédiatement dans la mélancolie sombre de ces vies
Je plonge dans les bouteilles de whisky aux sombres héros de la mer
Une mer qui m'emporte ou me déchiquette.
Vie amère. Amen sans rédemption.

« Falaises » bis, le coeur aimanté par cette fascination du vide
Se dire que la vie ne vaut qu'un pas,
Un pas de danse sous la lune lumineuse qu'un nuage pervers cache
Pour te masquer l'étendue vide de ta vie.
Sarah, Nathan et Natsume des souvenirs qui ne s'oublient,
Des êtres qui ont une histoire, qui sont marqués par une histoire.
J'y repense souvent à ce roman, j'y pense souvent à ces falaises.
Est-ce que j'ai été voir s'il y avait au bout du chemin des falaises ?
Trop tentant, comme de plonger dans ce roman sombre.
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Qu'est ce qu'un coeur régulier médicalement parlant ?
Le mien a particulièrement souffert pendant la lecture de " le coeur régulier" d'Olivier Adam.
J'ai eu les mêmes désagréments avec " les heures souterraines" de Delphine de Vigan, comme quoi les livres ne vous font pas que du bien.
" le coeur régulier" est l'histoire de Sarah la narratrice, c'est une écorcée vive, sa vie est plutôt calme, mariée à Alain " son mari si parfait" , elle habite une maison sans âmes" sans livres ni musiques", elle a deux enfants Romain et Anaïs tous deux adolescents.
Sarah est partie au japon sur les traces de Nathan son frère ainé.
Dans cette station balnéaire nippone où le taux de suicide est élevé.
Sarah cherche à comprendre ce que fût la vie de son frère avant sa mort.
Un roman noir, lugubre, un récit sur la dépression, le deuil, la complexité des rapports familiaux. Je crois que mon malaise vient des sujets abordés et la peur qu'elle engendre.
J'ai détesté Sarah, j'ai adoré Nathan et Natsume. Si vous me demandez comment j'ai trouvé ce roman je vous répondrais difficile.
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Je retrouve la prose prenante d'Olivier Adam pour un troisième voyage.
Des falaises... encore.
Sarah aimait son frère, avec qui elle partageait ce profond malaise, ce sentiment, ce mal de ne pas se sentir à sa place... Sorte de dépression au long cours qui étouffe votre vie.
Sarah a pu se ranger, se marier, avoir des enfants, une "belle situation", essayer, faire semblant... Jusqu'au décès brutal de Nathan. Et vlan! Tout s'écroule qui était déjà bien bien fissuré, lézardé. C'est cet attrait du vide et du néant ce bout du rouleau au Japon, qui sauvera Nathan provisoirement, puisque Natsume l'empêchera de se jeter. Natsume qui aidera aussi Sarah
comme il aide, lorsqu'il arrive à temps, ceux et celles tentés par le grand saut.
Cela, ces retrouvaille avec son frère, Sarah le fera en partant au Japon sur les lieux-même du sauvetage de son frère, de sa remise dans le circuit des vivants.
Nathan est bien rentré en France, retapé et presque guéri de ses démons qui le ravageaient. Presque... Nathan est mort, il reste de lui un enfant à naître et un gros manuscrit brut d'écriture singulière.
Sarah va survivre, voire enfin vivre en faisant autrement que faire semblant et retrouver ce Coeur régulier qui l'avait quittée... Retrouver aussi ses petits qu'elle croyait avoir perdus.
Voilà. le cooeur régulier est à lire, puisque c'est un livre de vie et de survie sans les grandes démonstrations qui en altéreraient le propos.

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Est-ce que le quotidien peut encore avoir la même signification après la perte d'un être cher ? Est-ce que l'on peut à nouveau vivre, en continuant de la même façon, après la perte d'un frère ?
Surtout si celui-ci était le parfait reflet de soi-même dans le miroir de l'existence, celui dont on sait beaucoup, dont on parvient sans mal à deviner le reste, celui dont on est tellement proche que pour l'un et l'autre, la vision du monde est la même, les mêmes pensées se tissent devant la profondeur d'une forêt, les mêmes envies de lectures s'échangent, le même regard sur la société se partage…

Sarah et Nathan étaient ainsi, deux êtres farouches, fragiles, sensibles, esseulés dans une société qui ne jure que par le profit, la performance, l'apparence, la réussite.
Eux y sont mal à l'aise, fuyant les étudiants qui les côtoient, fuyant les plaisirs et les loisirs des autres, trop onéreux pour eux, ou trop superficiels. Comme deux êtres intimement liés, ils s'enfuient, du monde, de leur propre milieu familial, de leur propre vie parfois et ce sont des escapades en forêt pour n'écouter que le bruissement des arbres, les bruits des animaux, percevoir le frôlement des oiseaux, lire des livres qu'on a volés ensemble à la librairie du boulevard, boire et fumer…

Si Sarah décide un jour de "faire semblant", si elle arrive à s'en persuader en épousant un garçon chic, stylé et bourgeois, en ayant un confort de vie qui permet d'éloigner les questions et une situation qui, même si elle fait renier les idées de sa jeunesse, la met à l'abri du besoin, Nathan, lui, refuse le compromis, refuse de transiger : au lieu d'un pavillon dans un quartier privilégié, il préfère une chambre au dernier étage d'un immeuble dans un quartier délabré, la promiscuité des petits boulots, l'incertitude des jours sans travail, le manque. Qu'importe, il écrit, il s'invente un ailleurs dans les fumées des drogues ou les vapeurs d'alcool.

Quand Sarah apprend la mort de ce frère qui était tant, elle sombre… parce qu'elle se retourne sur le passé et prend conscience quelle n'a pas toujours été la main tendue qu'il attendait, elle était parfois là, oui, mais souvent elle esquivait, elle prêtait de l'argent mais oubliait de donner de son écoute…

Elle part donc au Japon sur les traces de celui qui n'est plus, dernier périple accompli par ce frère absent.
Dernier voyage dont il est rentré comme auréolé d'une certaine sérénité, ce qui n'était guère son quotidien.
Dernière destination qui aurait pu être pour lui un lieu d'une vie plus reposée, plus douce...
Sarah veut comprendre, découvrir et aussi pansait ses propres plaies, celles du chagrin et celles de la culpabilité.
Elle va faire de belles rencontres...

Sarah n'est pas, à mes yeux, réellement cette femme engagée dans une vie qu'elle a pourtant refusée dès son adolescence, elle s'y est glissée par tranquillité, par besoin de certitude, par nécessité d'être protégée comme on endosse un imperméable les jours d'orage. Elle reste la rebelle, celle qui veut autre chose, qui porte finalement un masque qui se fissure. La disparition de Nathan crève cette bulle qu'elle s'était créée pour se protéger… Nathan qu'elle n'a pas su entendre, qui était toujours en révolte, toujours provocant. Mais jamais éloigné, toujours prêt à lui dire "Je t'aime petite soeur". Et c'est ce Nathan qu'elle a négligé qu'elle part retrouver au Japon…
Il est toujours trop tard pour ceux qui restent.


Roman de la perte, roman du deuil, du chagrin, de l'ébranlement qui suit, de l'onde sismique qui ravage celle qui reste, roman sur le fracas des êtres par la société dans laquelle les vraies valeurs ne cessent d'être piétinées au profit d'une existence trichée et superficielle. Des pages pendant la lecture desquelles on pense souvent à ce titre "Les lisières" pour le regard sur la société et la vie que les personnages choisissent d'y tisser.
"Le coeur régulier" est un roman coup de poing sur le réveil d'une jeune femme qui réalise un jour qu'elle a abandonné ses illusions et ses idéaux dans les seules mains d'un frère qui n'était pas assez solide pour les protéger et les conserver. Il l'appelait et elle ne l'entendait pas, il était sa boussole mais elle en avait bloquée l'aiguille pour suivre une autre direction. Roman de ce qui ne sera plus, récit d'une connivence à jamais disparue...



‘J'ai (…) perdu mon frère et l'enfant que j'étais auprès de lui. Je me suis perdue, sans lui désormais, il me semble que je ne me retrouverai jamais, que je suis condamnée à errer loin de moi jusqu'à la fin des jours."
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Sarah, jeune femme dynamique avait tout pour être heureuse, du moins le pensait-elle: un mari si parfait, deux adolescents adorables, une belle situation professionnelle, une agréable maison, des tas d'amis... Mais voilà, sa vie va totalement basculer le jour où elle apprend la mort de son frère, Nathan. Accident de voiture ou suicide, le doute plane sur les conditions de sa mort. Certaine qu'il s'agit d'un acte prémédité, cette dernière décide de retourner sur les pas de son frère, c'est à dire au Japon, là où il a séjourné plusieurs mois auparavant. Ayant déjà tenté de se suicider en sautant de la falaise, il a été secouru par Natsume. de ce séjour, il en gardera des traces indélébiles et ne sera plus le même. Sarah va chercher à comprendre ce qu'il a pu trouver dans ce pays, veut rencontrer son bienfaiteur mais surtout le comprendre, tout simplement. Ce frère, écorché vif, mal dans sa peau, alcoolique, écrivain à ses heures perdues, sensible, fuyait devant sa vie et ses responsabilités. Leurs chemins se sont séparés au fil des ans, elle ne l'a pas vu souffrir, s'éloigner et regrette aujourd'hui toutes ces années perdues. Trouvera-t-elle des réponses à cette quête sur Nathan et sur elle-même ?

Olivier Adam est un poète, jouant subtilement avec les mots, les phrases et les ponctuations. Il a une manière bien à lui pour décrire la perte de l'être cher, le vide qu'il laisse derrière lui, les sensations éprouvées et l'égarement dans lequel se trouvent ceux qui restent. C'est un véritable voyage initiatique dans lequel il nous plonge et une quête vers une meilleure compréhension de l'autre et de soi-même. Utilisant à merveille des mots vifs et des phrases envolées, on suit le parcours de Sarah dans ce Japon décrit dans toute sa finesse. Avec une écriture enrobée et étoffée, ce roman met en contraste tous les sentiments tels que la peur, l'espoir, l'amour, l'incompréhension, le respect, la quiétude... Olivier Adam a réussi, ici, à nous emporter avec lui intelligemment et avec une puissance étonnante au bord de ses falaises japonaises. D'une grande sensibilité, ce roman est porteur d'espoir et de renaissance.

Le coeur régulier... le mien a palpité...
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Une nouvelle fois, il est question de falaises, de suicide, de mal être, d'impossibilité à trouver sa place. Et je dois avouer que cela commence à me lasser. Cette fois-ci c 'est au tour de Sarah de sombrer après le suicide de son frère Nathan. Elle part sur ces pas au Japon, laissant mari et enfants dans l'incompréhension. Beaucoup de mal à rentrer dans son dernier roman, le sentiment de tourner en rond, aucune empathie pour Sarah, du malheur sur du malheur lors du séjour nippon qui à mon avis me parait vain et alourdit le récit, des descriptions et des digressions à n'en plus finir et alors que la raison reprend ces droits et que Sarah rentre en France, Adam balance cela en quelques pages alors qu'enfin l'histoire prenait de l'intérêt (notamment avec sa fille adolescente). Je sais que la vie est un combat quotidien mais là trop c'est trop. Peut être pas lu au bon moment.
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Olivier Adam n'est décidément pas un auteur qui déborde de joie.
Chacun de ses romans est au mieux nostalgique, quand ce n'est pas démoralisant, voire carrément plombant.
Certes la vie n'est pas toujours gaie mais lui, les thèmes qu'il aborde ne le sont jamais.
Ici, l'auteur nous parle de mal être, de dépression, de suicide, et même s'il englobe l'histoire dans un sublime paysage japonais, les personnages sont loin d'être sereins, et l'ambiance n'a rien d'une ode à la vie et au zen.
J'avais entendu parler de cet endroit au Japon où des centaines de personnes viennent mettre fin à leur jour chaque année. Ca m'intriguait.

J'ai aimé ce livre pour la beauté de cette écriture simple qui nous touche, mais le thème est quand même vraiment lourd et on a un peu l'impression que le personnage principal est carrément au fond du trou, luttant pour accepter la mort de son frère, tout en se débattant avec sa propre vie qui ressemble un peu à un puits sans fonds.
A ne lire que quand tout va bien.
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Le coeur régulier est un magnifique et bouleversant roman qui m'a permis de revenir vers un écrivain qui m'est cher, Olivier Adam.
J'aime les romans d'Olivier Adam. J'aime cet écrivain, sa sensibilité, j'aime ses mots à fleur de peau, souvent graves, parfois abrupts, comme au bord d'une falaise. Il y a toujours une mélancolie sombre, mais à quelques encablures du bonheur.
Ici justement il est question de falaises. Elles existent physiquement sur un territoire du Japon, on pourrait les imaginer aussi dans nos vies intérieures.
La narratrice, Sarah, s'exprime ici à la suite du décès de son frère Nathan. Accident ou suicide ? Pour Sarah, cela ne fait aucun doute, l'accident a été prémédité.
La mort de Nathan a provoqué chez Sarah un séisme effroyable bien au-delà du deuil. Sa vie personnelle, mais aussi sa vie professionnelle, en sont éprouvées. Bref, peut-être l'ensemble des pans de son existence, ceux-ci s'effondrent comme autant de châteaux de carte. Il y a tout d'abord sa vie de couple réglée comme du papier à musique, une vie bourgeoise, le confort, l'aisance, un mari qui l'aime, des enfants présents. Mais il manque peut-être l'essentiel... L'aime-t-elle encore ? L'a-t-elle seulement aimé un jour ? le cercle familial élargi n'est guère mieux, des parents qui ont toujours cru bien agir pour le bonheur de leurs enfants et une soeur qui ne cesse d'être culpabilisante. Quant à sa vie professionnelle, ce ne sont qu'enjeux, objectifs de performance, rivalités entre collègues, séminaires de développement personnel pour donner l'illusion qu'on pense encore un peu à l'humain...
Durant les temps derniers, Sarah avait mis une distance avec son frère, de plus en plus impulsif, excessif, alcoolique... Elle s'en veut de ne pas avoir été là, plus près de lui, à son écoute. Elle l'enfant pour lui et lui l'enfant pour elle, car ils s'adoraient depuis toujours, complices, protecteurs, décalés par rapport à l'ordre établi...
Sarah décide de partir au Japon dans une station balnéaire au bord de la mer, là où Nathan se rendit plusieurs mois auparavant, là où il devait revenir bientôt. Elle débarque dans une petite pension de la station balnéaire, là où séjourna Nathan.
Une falaise domine la station balnéaire, outre le panorama splendide, l'autre particularité du lieu est d'être prisé par celles et ceux qui sont tentés par le suicide. Plonger dans le vide sidéral depuis la haute falaise, n'avoir aucune chance de se rater...
C'est en ce lieu que Sarah fait la connaissance d'un homme, Natsume, ancien policier en retraite. Désormais sa vocation est de sauver les désespérés. Il n'a pas son pareil pour s'approcher d'eux dans leur dos, poser une main bienveillante sur une épaule, murmurer les mots qu'il faut. Il en a sauvé ainsi beaucoup. J'ai adoré ce personnage mutique, magnétique, d'une force intérieure magnifique, il y a une beauté incandescente dans chaque geste de cet homme.
Je suis venu dans ce coeur battant, irrégulier, avec mes propres représentations de la vie qui s'emballe, qui s'en va, dont on ne comprend pas toujours le cheminement et les balbutiements. Ce livre, je dois vous l'avouer, m'a un peu retourné. Je l'ai trouvé d'une écriture belle. J'ai pensé à certains proches de mon histoire passée, avec toutes les incompréhensions que cela convoque. Tous les pourquoi... Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Sarah ose ne pas se poser cette question ou la pose d'une autre manière peut-être...
Contrairement à certains lecteurs, je n'ai pas trouvé ce livre pessimiste. Certes il est question de mort, de désir de mort, mais l'envers du décor ici est tout simplement la vie, celle qui n'est jamais éloignée de la mort, celle qui bat dans un coeur qu'on croit régulier, celle qui se pose sur une épaule fragile, celle qui s'engouffre dans l'étreinte amoureuse, celle qui revient sur les pas de l'enfance. J'ai trouvé le texte d'une écriture à la fois sobre et poétique.
La mort de Nathan offre à Sarah une manière de faire un pas de côté, d'aller un peu plus loin, franchir les barrières, entrer dans sa propre existence, Sarah qui restait jusqu'à présent à la lisière de sa vie.
La mort de Nathan offre à Sarah l'occasion d'un magnifique voyage, non pas au Japon, mais vous voyez bien j'imagine la contrée secrète que j'évoque, celle si proche de nous, mais que nous connaissons peut-être si peu encore...
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Beaucoup de profondeur et de sensibilité dans ce roman fort et poignant d'Olivier Adam. A travers ce récit, le personnage central féminin Sarah recherche la trace de son frère Nathan, au Japon, avant qu'il ne se suicide. Elle cherche à retracer les raisons de son acte en parcourant ses traces et par delà se cherche elle même, décide de prendre du temps pour elle, pour faire le point en elle. le personnage féminin ressort de cette retraite spirituelle plus forte, changée à jamais. Ce livre est aussi une invitation au voyage, à découvrir ce pays puissamment décrit qu'est le Japon avec ses paysages, ses traditions fortes en couleur. Par ailleurs l'écriture est très poétique, les descriptions sont belles. A lire...
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