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Critique de Fleitour


« Nous étions deux gamins (Sarah et Nathan) planqués dans leur chambre et la nuit tombante la même peur au ventre en permanence, la trouille fichée sous la peau, sans cause, hors de propos. La trouille des autres, de l'école, de mourir comme ça sans raison, de vivre idem, la peur de parler, de répondre, d'être pris en défaut, de décevoir, de se faire remarquer, de passer inaperçus. La peur que Papa gueule, que Maman s'inquiète. La peur de ne jamais ressembler aux autres, la peur de leur ressembler un jour. »

les mots d'Olivier Adam forment une grisaille fine qui s'insinue dans chaque grain de sa peau dans chacun de ses gestes, un mal de vivre intense, une mélancolie proche de Fitzgerarld, dont on ne guérit pas car l'absolu n'existe pas ni le pur, la barre est trop haute toujours trop haute.

Nathan parlant « tout le temps du japon, disait qu'il avait trouvé là-bas son vrai chez-lui,sa terre promise. » mais un seul grain de travers a eu raison de lui, comme si une nouvelle fois et loin de cette terre promise, la falaise s'était insidieusement glissée sous ses pieds, une vie au bord du vide.

Dans le Livre la côte Sauvage de Jean-René Huguenin c'est Olivier qui parle. Comme une réponse à ce superbe livre c'est Marie qui parle ici, ou plutôt Sarah la soeur de Nathan dans une secrète confrontation à distance entre les deux Fous d'Absolus.

Olivier Adam suggère une suite à ce livre culte, la mort, puis le deuil puis la remise en cause de son mariage, Sarah répond à Jean-René Huguenin et à Olivier oui je me suis trompé, je me suis égaré, mon frère que j'aimais éperdument je ne l'ai plus compris.

Le lent et long monologue de Sarah sur les traces de son frère avec le sage Natsume sonne comme un hommage qu' Olivier Adam lui aussi breton voulait rendre, à cette puissante mélancolie, on y retrouve sa quête presque obsessionnelle d'absolu qui irrigue ses livres.
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