AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Lisières (265)

Aussi loin que me portaient mes souvenirs me revenait ce sentiment de ne pas habiter ma propre vie et de regarder celles des autres comme si elles m'attendaient. J'avais l'impression qu'il serait alors aisé de m'y fondre, de m'y couler. N'importe quelle vie. Coulant dans n'importe quel sens. J'avais l'impression que tout était plus réel, plus solide, moins équivoque, moins friable, moins incertain.
Commenter  J’apprécie          600
Personne ne sait quand exactement les fissures deviennent des failles, puis se muent en gouffres infranchissables.
Commenter  J’apprécie          580
Sans que je sache bien pourquoi, la nostalgie m'était depuis toujours une torture. Je n'y voyais aucun réconfort. Au fond, j'aurais préféré qu'on m'efface au fur et à mesure, j'aurais préféré qu'on dissimule les traces, que les lieux s'effondrent, tombent en poussière. J'aurais voulu me retourner et ne rien voir, que tout soit pareil à mes dix premières années, contenu dans une boîte noire introuvable et dont je ne voulais plus rien savoir.
Commenter  J’apprécie          530
Papa. Entré aux imprimeries à quatorze ans, avec son seul certif en poche. Syndiqué toute sa vie. Devenu chef d'atelier à la force du poignet. Deuxième d'une famille de sept enfants. Grandi dans un F3 à Maisons-Alfort, fils d'un conducteur de camion-poubelle et d'une femme au foyer. Passer du vieux Marchais à la Grosse Blonde. Ça fait mal au cul quand même.
Commenter  J’apprécie          370
J'avais finalement retenu ceci: on est ce qu'on peut. On a certes le devoir de l'être de son mieux mais enfin, on est ce qu'on peut. (…) Mais de le savoir, rien ne nous console..
Commenter  J’apprécie          320
Je me suis levé et j'ai rejoint Manon dans sa chambre. Au passage, j'ai aperçu le lit où je dormais encore six mois plus tôt. Sur la table de chevet s'empilaient des bouquins que j'aurais pu lire, avec Sarah nous avions toujours aimé les mêmes romans, les mêmes films, les mêmes disques, les mêmes photos. Nous étions les meilleurs amis du monde. C'est ce qu'elle m'avait dit un jour. C'est ce que nous étions devenus selon elle. Des amis qui vivaient sous le même toit. Je n'étais pas d'accord bien sûr, ce genre de conneries me semblait tout juste digne d'un magazine à la noix et je ne comprenais pas qu'une femme aussi intelligente qu'elle puisse se complaire dans ce genre de catégorisation des êtres et des sentiments, alors que c'était précisément une chose qu'elle me reprochait régulièrement, mais ça ne servait à rien de discuter, elle ne m'aimait plus c'était tout, elle avait besoin d'air, elle avait besoin d'être libre, elle n'en pouvait plus de me porter à bout de bras depuis tant d'années, elle avait assez avec ses petits patients à l'hôpital. Eux étaient vraiment malades. Eux réclamaient de vrais soins. Eux auraient eu de vraies raisons de se plaindre, quand je n'étais qu'un enfant gâté inapte au bonheur et à la légèreté, un type à qui la vie avait tout donné, de l'amour des enfants merveilleux une vie sans contrainte et vouée à l'écriture, et qui n'avait jamais su être à la hauteur de ce qu'on lui offrait.
Commenter  J’apprécie          300
Qu'est-ce que tu leur reproches exactement, aux bobos ? De manger des sushis ? De voter à gauche ?D'être écolos ? D'avoir assez de fric pour se payer un voyage par an ? De lire Télérama ? De trier leur déchets? D'aller voir des films en VO ? De s'en battre les couilles de l'identité française ? De pas avoir peur des Noirs et des Arabes ? C'est quoi le problème ?
Commenter  J’apprécie          290
Je comprenais cela. Ce besoin de rompre. De faire place nette. De mener le saccage à son terme.
Commenter  J’apprécie          280
Mes yeux glissaient de Surprise et Tressaillement à La classe des escargots, en passant par Les hamsters dépriment à Kaboul, L'amour dure trois minutes et Elle s'appelait Raymond, tout Marc Musso et Guillaume Lévy, Anna Pancol et Katherine Gavalda, deux ou trois prix Gonaudot ou Renoncourt à peine ouverts, puis s'attardaient sur Les gros Kleenex, Amélie Cheval, Bienvenue au camping, La même si je mens, tout Cédric Thompson et Danielle Klapish, une flopée de comédies romantiques avec Julia Aniston ou Jennifer Roberts, quelques films à gros budget avec Brad Cruise ou Tom Pritt, jusqu'à s'échouer au rayon disques où Grégoire Obispo s'accoudait à Florent Boulay en passant par Calimero et Zazou via James Williams et Robbie Blunt...
Commenter  J’apprécie          230
Je n'étais plus d'ici. Et puisqu'il semblait acquis que je ne serais jamais non plus d'ailleurs, j'étais désormais condamné à errer au milieu de nulle part.
Commenter  J’apprécie          220






    Lecteurs (3003) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Olivier ADAM : cinéma

    Quel acteur tient le rôle principal (Paul) dans l'adaptation cinéma "Des vents contraires", qui sortira à la fin de l'année 2011 ?

    Romain Duris
    Benoît Magimel
    Olivier Sitruk
    Edouard Baer

    8 questions
    156 lecteurs ont répondu
    Thème : Olivier AdamCréer un quiz sur ce livre

    {* *}