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EAN : 9782070450121
515 pages
Gallimard (21/02/2013)
3.69/5   29 notes
Résumé :
" Rien que du boulot et encore du boulot, la voilà sa vie, à partir de ses onze ans quand sa mère est morte et qu'elle s'est retrouvée seule avec une ribambelle de frères à s'occuper. Le père, il était parti à la guerre et au bout d'un an, c'était l'été, la mère a attrapé la fièvre typhoïde, ou le typhus, bref elle a attrapé une belle saloperie et elle en est morte, la pauvre. Et Sile, le plus petit, il est mort aussi, vu que
personne y donnait plus le sein, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Publié en 1984, Une matinée perdue (Dimineață pierdută) est le deuxième roman de Gabriela Adameșteanu qui connut un grand succès à sa sortie. C'est un roman très riche sur le plan épique et très profond sur celui de la psychologie des personnages, qui sonne vrai de par l'attention accordée aux menus détails et moderne dans sa construction, mais qui a quelques longueurs (assumées) à mon humble avis. le roman commence et se termine dans le présent quand Vica Delcă fait sa tournée de visites. Elle commence par sa belle-soeur où elle fait en vitesse la vaisselle et gronde Gelu, son neveu. Elle se rend ensuite chez Ivona Scarlat, épouse d'avocat, descendante de la grande bourgeoisie de jadis. Elle y reste discuter jusqu'à ce que tombe soudain la nuit et la nouvelle de la mort de son mari. Chez Ivona elle regarde une photo de famille qui introduit le plan du passé du roman. On retourne en 1916. Vica a connu personnellement une bonne partie des nouveaux personnages : Muti, la mère d'Ivona, Margot, la soeur de la première. Elle a beaucoup entendu parler du Professeur Mironescu, le père biologique d'Ivona, du colonel Ioaniu, son beau-père, de Titi Ialomițeanu. Ce jour caniculaire d'août 1916, une mystérieuse scène mémorable a lieu. C'est elle qui constitue le liant entre les nouveaux personnages appartenant à un monde différent de celui de la protagoniste. La guerre y est également évoquée et les grandes lignes de la vie des nombreux personnages nous conduisent à nouveau jusqu'au présent. Une belle fresque sociale.
Une liste de personnages historiques cités dans le roman en fin d'ouvrage, ainsi que des notes du traducteur permettent de mieux comprendre le contexte historique, mais il est vrai que pour le lecteur français cela peut sembler encore insuffisant.
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Une oeuvre ambitieuse, à la structure complexe, qui tient en grande partie ses promesses. Nous commençons par suivre Vica, une vielle femme, qui décide ce jour-là de faire des visites. le trajet est une occasion de se remémorer, son enfance difficile, son mariage, sa carrière d'épicière. Les rencontres et les lieux où elle se rend éveillent aussi des souvenirs. Elle commence par aller chez sa belle-soeur, chez qui elle ne trouve que son neveu. Puis, elle décide d'aller chez Ivona, dont elle a fréquenté la famille de bourgeoisie aisée depuis des décennies, essentiellement en tant que couturière. Elle évoque les membres de la famille, les jugeant ainsi que leurs comportements sans complaisance. Ivona de son côté évoque les mêmes souvenirs sous un autre angle et dans un autre langage. Une photo de 1916 va être l'occasion de faire plus ample connaissance avec certains des personnages, de leur point de vue cette fois, puisque nous suivons chacun d'entre eux de l'intérieur. le roman continue avec le journal du professeur Mironescu, le père d'Ivona, qui raconte en arrière fond d'événements personnels, les débuts de la première guerre mondiale en Roumanie. Nous revenons ensuite à Vica et Ivona, pour connaître une conclusion de cette journée. le roman se clôt quelques années plus tard avec Vica.

Riche et dense, le livre décrit à la fois des individus, comme de l'intérieur, leur donnant la parole, avec chacun son langage, par exemple très populaire chez Vica et exagérément châtié chez Ivona. Les ambigu1ïtés et ambivalences des personnages sont creusées, des jugements contradictoires peuvent s'exprimer dans des laps de temps très courts par exemple. Les personnages réagissent en fonction de leurs préjugés, de leurs états émotionnels, de leurs expériences, de leurs égoïsmes aussi. C'est le panorama des différents points de vue qui permet au final au lecteur de se faire sa propre opinion. Les différences de classes sont impitoyablement explorées, dressant au-delà des individus, un tableau sociale, tout en esquissant aussi l'histoire roumaine de la période, vue par le prisme du vécu des individus lambda. Dès le titre, le livre joue sur deux registres : celui des destinées individuelles (la matinée perdue par Vica qui ne trouve dans un premier temps personnes à domicile, ou celle d'Ivona envahie par Vica) et celle de la Roumanie, dont l'indépendance n'a débouché que sur le clientélisme, la corruption, l'impuissance, entraînant des catastrophes successives.

Le parti pris de partir des discours des personnages entraîne forcément une lenteur dans le schéma narratif, les mêmes événements reviennent sous des angles différents, il y a les inévitables ressassements des faits, surtout des plus douloureux, les réactions affectives. Jusqu'au deux tiers du roman, je trouvais que cela fonctionnait merveilleusement bien et donnait une grande profondeur et richesse au livre. Une petite perte de rythme survient à mon sens ensuite pendant une centaine de pages, ces deux parties (le journal du professeur et le retour chez Ivona de plus en plus hystérique en attendant la révélation finale) auraient méritées d'être un peu resserrées à mon avis. L'épilogue en revanche clôt le livre d'une manière convaincante.

Globalement, c'est une très belle lecture, pas très loin d'être un immense coup de coeur.
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Ce magnifique roman, qui se déroule en Roumanie presque tout au long du vingtième siècle, m'a passionné. Il réussit à allier drame, comédie, réflexion sur le temps passé et la fugacité des choses dans un style excellent. J'ai toutefois dû me renseigner en cours de lecture sur l'histoire de ce pays, car ce qui va de soi pour un lecteur informé me paraissait parfois obscur.
Le récit débute en compagnie de Vica Delca, une bucarestoise d'environ 70 ans, qui n'a pas la langue dans sa poche et qui est contrainte à la débrouillardise permanente en raison de la maigre pension de retraite dont, avec son mari, elle dispose. On comprend vite qu'elle n'est pas du genre à se laisser abattre. Sa mère est morte alors qu'elle n'avait que onze ans, vers 1916. Elle a dû bien vite assumer seule la survie de la fratrie. Elle a été couturière, commerçante aussi avant la seconde guerre mondiale.
Ce jour là elle décide d'aller récupérer un petit don que lui fait régulièrement une de ses anciennes employeuses, Ivona. Mais rien ne se passera comme espéré pendant cette journée. Ivona est la fille du couple Mironescu. Stefan, son père adoré, était un professeur et intellectuel influent avant la guerre de 1916, mort de tuberculose. Sophie, sa mère peu aimante, se remarie très vite avec le général Ioaniu. La maison dans laquelle se rend Vica est devenu une sorte de mausolée de ces années perdues. Une photo prise à l'été 1916 sera le départ d'une narration croisée entre tous ceux qui y figurent, plus quelques autres !
C'est donc un roman comme je les aime : complexe, parfois lent, dans lequel se perdre est un enchantement. Pour l'apprécier il faut donc patience et attention.
Il a été publié en 1984, traduit en français en 2005 par Alain Paruit, qui me semble avoir réalisé un excellent travail.
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Vica parcourt les rues de Bucarest en laissant dans son sillage une odeur mêlée de moisissure et de charbon à gaz. En cette froide matinée -comme la capitale roumaine en connaît tant-, la septuagénaire, recouverte de multiples couches de vêtements et de chiffons, se rend d'abord chez sa belle-soeur où elle ne trouve que son neveu Gelu, en profite pour boulotter un peu de pain et de fromage, puis chez Ivona, fille de la défunte Mme Ioaniu pour laquelle Vica a travaillé des décennies durant. Elle espère bien y récupérer, avec une semaine d'avance, les vingt-cinq lei de rente que s'est engagée à lui verser Ivona à la mort de sa mère.

Le récit de ces deux visites entame et conclue l'intrigue, l'encadrant. Les souvenirs qui surgissent à l'esprit de Vica, ou qu'elle évoque avec ses interlocuteurs, nous font traverser une partie du XXème siècle, du premier conflit mondial au temps du communisme. L'enfance de Vica fut en effet marquée par la Grande Guerre et ses bombardements, les passages dans le ciel de cet immense ballon ovale qu'elle appelait "céplein", et surtout par la mort brutale de sa mère, qui la laissa à onze ans avec la responsabilité d'une nombreuse fratrie. Lorsque son père revint du front, il se remaria, délaissant les enfants issus de sa première union.

Ses travaux de couture et le commerce tenu avec son mari leur ont permis de mener un train de vie convenable, bien que dénué de tout superflu. Désormais retraitée, elle assure l'intendance d'un foyer où son époux, obèse, passe le plus clair de son temps alité. Boucler les fins de mois est parfois difficile, mais Vica est pleine de ressources. Pragmatique, débrouillarde, elle a toujours mené sa barque en évitant les écueils, sachant rendre service à bon escient, n'exprimant jamais ses opinions politiques. En a-t-elle, d'ailleurs ? Sa vision du monde se nourrit de l'immédiateté, de ses expériences quotidiennes et est bornée par une sorte d'égocentrisme auto-protecteur. Plus râleuse que réellement en colère, elle est prompt à fustiger l'époque, "ces péquenots arrivés de la compagne qui s'entassent dans des H.L.M.", ou "ces jeunes qui au jour d'aujourd'hui ne connaissent plus ni crainte ni vergogne"... Et si, côtoyant des représentants de la bourgeoisie bucarestoise, elle a été témoin de leur déclassement à l'arrivée du communisme, des persécutions ou des arrestations arbitraires dont certains ont été victimes, elle ne se fait pas trop de souci pour eux, ils parviennent toujours à s'arranger pour mener la belle vie...

Chez Ivona, Vica fait celle qui, passée par hasard, ne veut rien quémander. Mais la fille de son ancienne patronne n'est pas dupe, et est ennuyée par cette visite qui contrecarre son programme de la journée, même si elle n'en laisse rien paraître. L'auteure oppose aux dialogues alourdis de politesse hypocrite et de flagornerie les pensées des deux femmes, l'une taxant in petto l'autre de pingre, l'autre déplorant la fourberie et l'insolence des gens simples.

Alors que nous suivons avec plaisir ces savoureux échanges colorés par la truculence du langage populaire et parfois même grivois de Vica, Gabriela Adameșteanu amorce un surprenant virage narratif, en insérant dans son intrigue une parenthèse si longue qu'elle en devient un récit à part entière. Elle l'introduit par le truchement d'une vieille photographie, prise en 1916, que Vica remarque chez Ivona, représentant les parents de cette dernière (Sophie -qui ne s'appelle pas encore Mme Ioaniu- et son premier mari le professeur Mironescu), sa tante et Titi Ialomiteanu, étudiant du professeur.

Les scènes se déroulant alors (alternant narration à la première, deuxième ou troisième personne) puis les passages du journal tenu par Mironescu, affaibli par la maladie, mêlent à l'intime un contexte politique troublé : la Roumanie, dont le gouvernement a choisi au début de la guerre la neutralité, est sur le point d'entrer dans le conflit. Situation dont Titi Ialomiteanu tire profit pour mettre en avant sa soi-disant sagacité en interrogeant le professeur sur les stratégies mises en place par des dirigeants qui s'opposent sur la position à adopter. En parallèle, il entretient une liaison sans lendemain avec la femme de son mentor, dont ce dernier n'est pas vraiment dupe...

J'avoue que cette partie centrale m'a embarquée moins facilement que celles qui l'encadrent et mettent en scène Vica. Elle pâtit en effet de quelques longueurs, son ton est plus austère, et j'ai parfois eu le sentiment que l'auteure, hésitant entre plusieurs partis pris narratifs, n'avait pas su vraiment trancher, ce qui rend l'ensemble par moments confus. Je recommande malgré tout, ne serait-ce que pour la gouailleuse énergie de Vica, et pour l'occasion de s'immerger dans un univers que l'on ne visite pas si souvent, y compris en littérature !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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comment puis je noter un livre que j abandonne? (d ailleurs, le mot est difficile pour ceux qui, déjà, culpabilisent d arrêter un livre) il est bon ce bouquin, il est très bien écrit, il faut un certain talent pour donner aux gens de la campagne et/ou peu éduqués ce phrasé particulier, toutes ces fautes de syntaxe qui donnent vie aux personnages. mais voilà, je trouve que ça n avance pas. des redites, des longueurs. l histoire en elle même me paraît plutôt vide, mais superbement écrite, ce qui m a aidé à passer plus de la moitié du livre. enfin, je ne connais pas la Roumanie, mais ce récit, à de rares exceptions faites, aurait pu se dérouler ailleurs. je n y ai pas appris grand chose. Pour le style, il faut aller y faire un tour. pour le reste, mon avis vaut juste le poids d un avis.
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critiques presse (1)
Telerama
22 mars 2013
Gabriela Adamesteanu est une grande voix de la littérature roumaine d'aujourd'hui. Fille de pasteur, née dans une famille intellectuelle à une époque où il fallait baisser la tête, elle dépeint la vie quotidienne avec acuité : les petites gens des campagnes, les bourgeois au ventre mou, la soumission à la Securitate ...
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un matou efflanqué, pelé, miteux, sautait du poirier… Ah ! quel poirier c'était, quelles grosses poires juteuses il donnait ! Maintenant il est rabougri, sec, l'été dernier les chenilles l'ont dévoré. Tout se rabougrit, évidemment, vu qu'y a plus personne pour s'occuper des plantes. Plus une fleur ni un rosier depuis que Tudor est parti, depuis que Mme Ioaniu s'est éteinte… Et même depuis avant, depuis qu'elle tournait au gâtisme. Tant qu'elle a été valide, c'est elle qui s'occupait de la maison, elle qui s'occupait des fleurs et du kiosque. Elle qui faisait la loi, y en avait pas un qui aurait dit un mot plus haut que l'autre. Vu qu'ils savaient, cette tête de linotte d'Ivona et son ordure de mari, ils savaient que la maison, les tapis, l'argenterie et les bijoux qui restaient, tout était au nom de la vieille, tout lui appartenait et par-dessus le marché elle touchait une pension de veuve ! Son mari était mort au trou, à Sighet ou à Jilava ou à Piteşti, lui seul sait où il est mort, et pourtant elle avait fini par toucher une pension !
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Elle s'est assise devant la glace en espérant y rencontrer quelqu'un d'autre. Chaque fois qu'elle s'approchait de la glace elle espérait, d'une façon toujours aussi confuse et absurde, s'y voir un jour elle-même, elle-même mais à l'image pourtant différente de celle qu'elle connaissait. Elle haïssait son visage depuis si longtemps, peut-être depuis la première fois qu'elle l'avait vu dans un miroir, ou peut-être depuis qu'on avait dit devant elle, sans se rendre compte qu'elle comprenait le français :
- Dommage ! Elle n'a rien de Sophie... Dommage qu'elle ressemble tant à son père... Mais elle fait de son mieux... elle est bien gentille...
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Elle penchée sur la machine à coudre, la vieille perchée sur ses coussins comme le roi Pétaud, et elle en racontait, elle en racontait… Vu que plus elle vieillissait, plus elle causait. Et toujours de son second mari, le Ioaniu. Des années durant, tant qu’il était en taule, elle n’avait même pas prononcé son nom, mais depuis qu’elle touchait une pension de veuve, y’en avait que pour lui. Au téléphone, elle répondait :
- Allô ! Ici Sofia, générale Ioaniu.
- Générale de mes fesses, qu’elle marmottait, elle.
Alors la vieille, toujours sur le qui-vive :
- Comment ? Qu’est-ce que vous dites, Vica ?
- Rien, j’ai rien dit. Je pestais après la bobine
- Bon, puisque vous n’avez rien dit…
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–Nous sommes tous d'accord sur un point, à savoir qu'il y a en Roumanie plus de superficialité, de je-m'enfichisme et d'inconstance que dans les pays civilisés… Et moins de souci de ce qui est pourtant si important en politique : ménager les apparences. Car, on le sait, ce sont l'habileté pratique et les compromis qui font la politique. Tandis qu'exhiber en public les secrets des coulisses et prétendre en même temps être cru lorsqu'on brandit l'étendard des idéaux! Est-ce à cause de l'âge que je ne m'emballe plus pour n'importe quoi et que j'ai cette sensation de fatigue? Vous avez sans doute entendu parler du scandale survenu au club, où des membres honorables, certains d'un âge vénérable, en sont venus aux mains, ils se sont battus comme des chiffonniers…
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Il a toujours été ainsi, son homme, un mauvais coucheur. Elle, elle a une autre nature, elle tient de sa mère, gaie comme elle, ah ! si elle était tombée sur un homme pareil, un qui aime rire... Ça existe, ces hommes-là, mais alors ça cloche ailleurs, faudrait pas croire qu'y en ait un pour racheter les autres...
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Vidéo de Gabriela Adamesteanu
Gabriela Adameșteanu / LIFE ANEW. Writers Imagine the World after the Pandemic Romanian Cultural Institute New York Sous-titres en Anglais
Dans la catégorie : Littérature roumaineVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature italienne, roumaine et rhéto-romane>Littérature roumaine (24)
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