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EAN : 9782070142354
528 pages
Gallimard (31/12/2014)
4.22/5   2960 notes
Résumé :
« En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire. »
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (488) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 2960 notes
♫ «Vois-tu mon chéri, pour te plaire j'ai fait quelque chose de bien gentil,
j'ai fait ce que font toutes les femmes en c'moment pour être tout à fait dans l'mouv'ment».

Elle enleva gentiment son chapeau et stupéfait, je m'aperçus tout aussitôt
qu'elle s'était fait couper les ch'veux ♪

Comme l'évoque cette vieille chanson de 1924, la coupe de cheveux, façon américaine tout de même, s'avère être le fil rouge de ce roman nigérian titré « Americanah ».

Précisant tout de suite que je suis un homme et que moins je passe de temps chez le coiffeur mieux je me porte, comment se fait-il que je veuille découvrir à ce point une histoire qui se déroule pendant des heures dans un salon de coiffure ?

Bien sûr, c'est ma soif de curiosité sur le Nigéria qui m'a guidé sur ce livre…

Par exemple, je sais comme bon nombre d'entre vous que les joueurs de football du Nigéria portent des tuniques vertes et qu'ils sont surnommés « les Super Eagles » ou bien encore que la secte Boko Haram sème la terreur dans le nord du pays.

Mais saviez-vous que la capitale de ce géant d'Afrique de plus de 177 millions d'habitants et première puissance économique du continent s'appelle "Abuja" ?

Connaissiez-vous le président nigérian qui doit surement avoir beaucoup plus de chance avec la météo que le notre ainsi nommé Goodluck Jonathan ?

Vous n'étiez pas au courant. Moi non plus je l'avoue. Et je n'avais jamais entendu parler de ce livre et de cette auteure nigériane il y a encore un mois.

Pour tout dire, je n'aurais jamais croisé la route d'Ifemelu, l'héroine d'Americanah si je n'avais pas été invité à participer à une rencontre avec « Chimamanda Ngozi Adichie », cette magnifique écrivaine nigériane (dans tous les sens du terme) qui partage actuellement sa vie entre Lagos et New York.

Qui plus est, ce roman n'est à proprement parlé un livre sur le Nigéria mais sur les « Americanah ». C'est ainsi que l'on surnomme les nigérians qui ont tenté l'aventure dans le pays de l'oncle Sam avant de revenir au Nigéria pour faire fortune ou réaliser leurs rêves les plus fous.

Comme quoi, moi qui adore les romans américains, je n'ai rien perdu au change…

C'est ainsi que, Ifemelu une jeune femme nigériane, décide de quitter le Nigéria pour effectuer ses études aux Etats-Unis, pensant retrouver dans quelques mois son petit copain, Obinze, impatient de la rejoindre avant de régler quelques problèmes administratifs habituels.

Mais rien ne va se passer comme prévu et Ifemelu va traverser les pires difficultés pour d'abord survivre dans ce nouvel environnement et par la suite, réussir à s'adapter au style de vie américain.

Plus dur encore, Ifemelu va découvrir pour la première de sa vie qu'elle est noire. Noire au milieu d'une société faite pour les blancs…

Dénonçant à la fois le racisme et la difficulté de s'intégrer aux Etats-Unis pour un noir, Chimamanda Ngozi Adichie pioche à travers ses expériences personnelles, celles de sa famille ou de ses amis le substrat indispensable pour brosser le portrait de l'Amérique vis-à-vis des immigrés africains et plus généralement de la population noire.

A la fois engagé et plein d'humour, ce roman fait la part belle à une histoire d'amour impossible dont on ne connaîtra l'issue qu'à la toute fin du livre.

A ce sujet, la principale critique que j'objecterais, concernant ce livre par ailleurs remarquablement bien écrit et particulièrement intéressant, est justement cette trop longue attente.

Comme l'héroïne du livre, j'ai eu l'impression d'attendre des plombes dans ce salon de coiffure et de me priver ainsi d'une fin plus aboutie et beaucoup moins concise que celle proposée. Je voyais les pages défiler et décomptais les pages restantes un peu affolé. Plus que 200 pages… Plus que 100 pages… Plus que 50 pages… Ouf enfin !

Quoi qu'il en soit, que vous ayez les cheveux en bataille, en brosse, au bol, au carré, en triangle, en losange, tressés, ondulés, frisés ou lissés que sais je, n'hésitez pas une seule seconde à découvrir cet excellent ouvrage de Chimamanda Ngozi Adichie dont la signature manuscrite restera gravée à tout jamais dans mon exemplaire offert par Gallimard.

Merci encore à Babélio et bon vol pour votre prochain voyage inoubliable au Nigéria et aux Etats-Unis !


Ps : Petite remarque au passage, j'ai l'impression d'appartenir à une espèce en voie de disparition, voire d'extinction lorsque que l'on comptabilise le nombre d'hommes qui étaient présents dans la salle par rapport au nombre de femmes ! Il ne manquerait plus que je finisse dans un zoo pour lecteurs...
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Ce livre est le second roman publié par Chimamanda Ngozi Adichie, auteur qui vit au Nigéria après un séjour aux Etats-Unis pour ses études.
Autant dire tout de suite qu’avant cette opération entre Babelio et les éditions Gallimard, je n’avais jamais entendu parler d’elle.
Découverte donc !
D’autant que cette lecture était accompagnée d’une rencontre avec l’auteur qui a permis d’éclairer bien des points de ce récit.
Découverte d’un auteur bien sur, mais également découverte d’une œuvre, d’un travail, d’un style particulier, d’audaces que nous ne nous permettons plus.

Ce livre décrit le parcours de deux jeunes Nigérians d’un niveau social plutôt privilégié (Enseignants, universitaires…) conduits à l’immigration par la situation de leur pays, et particulièrement d’Ifemelu, une jeune femme . qui part faire des études aux Etats-Unis. Son ami d’enfance (Voire un peu plus….), Oblinze part lui de son côté en Angleterre. Il reviendra comme nombre de ses congènères faire fortune au Nigéria. On peut rappeler à cette occasion que ce pays est politiquement peu stable (C’est un doux euphémisme) et que la moyenne démographique actuelle est de six enfants par femme.
Acceder à une position sociale plus importante est donc à la portée de ceux qui ont eu d’autres modèles et reviennent avec des Savoir-Faire.

Après une intégration à la société Américaine notamment par les livres et la tenue d’un blog destiné aux Africains en Amérique, Ifemelu va traverser une sorte de crise existentielle (comme cela arrive à bien d’autres) et remettre en cause sa situation.
En effet, après une phase d’Américanisation à marche forcée (mode de vie, accent américain….) elle va décider de reprendre son identité Africaine et de rentrer au pays, retrouver ce et ceux qu’elle y avait laissé.
Elle retrouve alors son identité réelle.

C’est en fait l’histoire simple de deux jeunes gens amoureux, séparés et qui auront vécu des aventures banales… et pourtant pas aussi simples.
Mais c’est surtout l’occasion de parler franchement du ressentit des déracinés, en fait du racisme.
Ce n’est pas l’acte raciste odieux dont il est sujet ici, mais bien du racisme au quotidien, celui qui s’installe insidieusement dans nos cultures, dans nos pensées et qui, sans éclat influence notre façon de voir la société. (Il n’y a par exemple plus de noirs en France : Il y a des blacks !)
J’ai beaucoup aimé ce passage dans lequel Ifemelu explique s’être rendu compte qu’elle était noire à l’aéroport aux Etats-Unis. En effet à son départ, tout le monde était noir et il n’y avait pas de différence en termes de couleur de peau.
Les choses n’existent que parce qu’elles ont un contraire.

Un thème est récurent dans ce livre : les cheveux comme élément de différenciation entre les personnes, entre les blancs et les noirs. Cheveux crépus, lisses, droits, tombants, bruns blonds ou roux….
Ce n’est pas un hasard si le livre commence dans un salon de coiffure où Ifemelu va passe six heures à se faire tresser les cheveux, et aura ainsi le temps de passer ses expériences de vie en revue.

Ce qui m’a le plus surpris dans ce livre, c’est la franchise avec laquelle sont abordées les notions de race, de différence culturelle, sociétales, etc.
On a tout à coup l’impression qu’en France aborder ainsi ces sujets aurait conduit à des polémiques tenaces.
C’est à travers une peinture de l’Afrique et de sa culture, de l’Amérique et de ses travers que sont abordés la plupart de nos problèmes de société.
L’histoire d’Ifemelu et d’Oblinze, bien qu’en grande partie basée sur l’expérience personnelle de l’auteur, n’est en fait qu’un prétexte à un regard sociologique de notre monde.

Chimamanda Ngozi Adichie aborde librement la notion de race et refuse de se cacher derrière une pseudo uniformisation de tous les êtres. Elle accepte les différences et les respecte.

Elle nous livre en tout cas un livre drôle, rythmé, dense et qui conduit le lecteur à la réflexion
Très jolie découverte, donc !
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Ce n'est pas seulement la fuite devant la guerre ou la pauvreté qui contraint à l'exil.

Le Nigeria des années 90 perd les forces vives intellectuelles de sa population, étudiants diplômés mais sans avenir dans leur patrie, désirant "échapper à la léthargie pesante du manque de choix". Instabilité politique, corruption et chômage représentent un mur infranchissable. Ces jeunes adultes aisés, convaincus que leur réussite est ailleurs, tentent études supérieures ou travail aux Etats Unis ou en Grande-Bretagne, pour construire un avenir professionnel avec une énergie et un courage remarquables. Ils y sont confrontés à la clandestinité, à la pauvreté, aux trafics de papiers, à l'illégalité de mariages blancs, à la prison: un autre monde pour ces classes moyennes africaines.

L'exil, c'est l'adaptation, difficile, en dépit de l'entraide et de la diaspora nigériane. C'est aussi la séparation: Ifemelu, envolée vers Philadelphie perd Obinze, son amour de jeunesse parti vers Londres. Alors qu'il subit l'humiliation de l'expulsion, elle devient une star de la blogosphère, observatrice sans relâche des différences culturelles entre les africains et les afro américains.
L'immersion américaine, c'est la conscience de la négritude, du racisme et de ses subtilités, dont elle peut parler avec un point de vue extérieur, avec humour et ironie.

Quinze ans plus tard, le retour à Lagos, entre le désir de faire fortune ou l'espoir idéaliste de changer le pays, s'annonce plus difficile que prévu, pour elle comme pour ces adultes construits entre deux cultures et passant souvent pour arrogants et supérieurs. A travers ses personnages, attachants et généreux, l'auteure décortique une société nigériane faites de contradictions, en y faisant la part belle aux femmes.

Et la coiffure dans tout cela? La symbolique des problèmes capillaires, pouvant être agaçante mais aussi instructive et amusante, pose la question de l'identité noire dans une société où la beauté est perçue comme blanche et lisse. Une identité liée au pouvoir économique et politique, une pression sociale pour trouver emploi et reconnaissance, un racisme de plus, insidieux et auto imposé.
Alors naturel ou lissé le brushing?

Magistrale histoire d'amour, aventures mouvementées des parcours d'émigration, satire sociale, Americanah est un gros livre dense, fouillé, drôle, grave, captivant, addictif, ...épatant comme disait Bernard Pivot!
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Chimamanda Ngozi Adiche dispose d'un talent de narration extraordinaire.C'est son deuxième roman que je viens de lire après "L'autre moitié du soleil",et j'en sors toujours aussi épatée.
L'histoire débute avec Ifemelu,une jeune Nigériane ,dans la trentaine,vivant depuis treize ans aux États-Unis,qui décide de rentrer dans son pays laissant tomber son blog à succès et son petit ami.De là ,flashback sur sa vie antérieure ,sa jeunesse au Nigéria ,son grand amour avec Obinze et ses treize années américaines.Parallélement ,on va faire la connaissance d'Obinze et de son propre parcours.Les difficultés de l'émigration,de l'immigration,le racisme actuel aux Etats-Unis,les relations interraciales sont au coeur de ce récit passionnant.Adichie,magicienne de la langue en quelques lignes nous croque des portraits de personnages appartenant à divers communautés:les WASP,les Noirs américains,les noirs non-américains aux E.U.,et au Nigéria,les americanahs ou autres Nigérians ayant vécus à l'étranger,les nouveaux riches...avec leurs faiblesses,leurs complexes,leurs aspirations,leur recherche d'identité...truculent!C'est aussi une magnifique histoire d'amour,la construction est excellente,le style fluide la prose(v.o.)trés belle,et j'ai adoré la Fin!
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Ce qu'il y a d'enthousiasmant à lire Americanah c'est qu'en entrant dans la vie de la narratrice, on a autant la sensation de la laisser entrer dans la nôtre. Bien que traitant de la conscience de l'identité raciale aux États-Unis dans toutes ses nuances, il y a quelque chose de familier ou de chaleureux dans ce roman. La personnalité d'Ifemelu double de l'auteure y participe grandement avec son intelligence intuitive, sa détermination et ses certitudes effilées, son refus de lisser ses cheveux témoignant de son refus de lisser son caractère, son humour, ses moments de désarroi et de stupéfaction.
Surtout avec une lucidité et une connivence rafraîchissantes, elle nous tend une loupe sous les yeux pour nous montrer le reflet de la somme des croyances et des comportements maladroits, la myriade de mots condescendants et les masques que l'on s'efforce de porter en société. L'exercice est sur ce point réussi.

Un esprit libre, l'oeil qui guette, une langue râpeuse à souhait,...j'ai tout aimé dans ce livre miroir qui reflète à travers le parcours d'une jeune Nigériane aux États-Unis, une critique sociale qui n'épargne personne. Il n'y a pas de discours sociologiques ou savants, simplement une fiction qui met habilement en lumière le déracinement culturel avec son cortège de sentiments inconfortables, l'identité pensée comme tension interne.
En réalité, j'ai presque tout aimé dans ce roman. Une vie amoureuse un peu moins théâtrale n'aurait nullement nui à l'ampleur romanesque du récit.
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critiques presse (10)
LaPresse
17 avril 2015
Le ton ironique du récit, bien qu'empreint d'une grande sensibilité, permet d'éviter le romantisme mièvre.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Actualitte
15 avril 2015
Il y a des superbes éclats, de vraies pépites qui émaillent l'histoire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
07 avril 2015
Le ton ironique du récit, bien qu'empreint d'une grande sensibilité, permet d'éviter le romantisme mièvre dans un roman dont le coeur de l'intrigue est la séparation de deux amoureux de jeunesse qui rêvent de se retrouver.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeSoir
05 mars 2015
La Nigériane est une voix montante de la littérature anglophone.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Lexpress
06 février 2015
On l'ouvre et on ne le lâche plus. C'est un roman d'une puissance fascinante. A quoi cela tient-il ? A l'histoire, bien sûr. Et au ton, évidemment. Une plume enlevée, féroce, drôle, tendre, qui dessine les caractères de personnages plus complexes que les apparences le laissent croire.
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Telerama
21 janvier 2015
Ce prénom flamboyant contient à lui seul tous les sujets du roman. Le respect de l'autre, ou comment l'amour tourne parfois à un envoi de bonnes ondes in absentia. La force qu'une femme peut déployer pour affronter son destin. Et la condition noire, du Nigeria aux Etats-Unis, entre lesquels Ifemelu fait le grand écart.
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LeSoir
20 janvier 2015
Ifemelu n’a pas sa langue en poche, ce qui lui vaut quelques déboires. Et qui nous vaut de magnifiques emportements par lesquels elle bouscule le confort où se sont installés celles et ceux qui refusent de regarder en face les questions qui fâchent, évitant surtout du même coup d’avoir à y répondre.
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Liberation
19 janvier 2015
Americanah n’a peut-être pas la brutalité plus discrète et resserrée des nouvelles d’Autour du cou mais ça n’en est pas moins une sorte de grand roman américain international réussi, émouvant et stimulant, dont on tourne les pages à toute vitesse.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaLibreBelgique
13 janvier 2015
Chimamanda Ngozi Adichie retrace le parcours d’une jeune femme qui a quitté le Nigeria pour mieux y revenir. Où les questions de race et d’identité sont explorées avec ardeur et férocité. Magistral.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
14 octobre 2013
À travers les interrogations d'Ifemelu, Adichie dissèque la société noire de l'Amérique d'aujourd'hui et les quiproquos qui découlent d'un passé que les jeunes immigrés africains ne partagent pas avec les Noirs américains.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (432) Voir plus Ajouter une citation
Le plus gros problème dans ce pays, ce n'est pas la corruption. C'est qu'il y a une quantité de gens qualifiés qui ne sont pas où ils devraient être, parce qu'ils refusent de lécher le cul de qui que ce soit, ou qu'ils ne savent pas quel cul lécher, ou encore qu'ils ne savent pas lécher un cul. J'ai eu la chance de lécher le cul qu'il faut
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Quand j'ai débuté dans l'immobilier, je voulais réhabiliter de vieilles maisons au lieu de les démolir, mais cela n'avait pas de sens. Les Nigérians n'achètent pas une maison parce qu'elle est vieille. Une grange rénovée de deux cents ans, par exemple, le genre de choses qui plaît aux Européens, cela ne marche pas du tout ici. Mais il y a une raison: nous appartenons au tiers-monde et sommes par conséquent tournés vers l'avenir, nous aimons ce qui est nouveau, parce que le meilleur est encore devant nous, tandis que pour les Occidentaux le meilleur appartient au passé et c'est pourquoi ils ont le culte du passé.
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Ifemelu esquissa un sourire de sympathie car Cristina Tomas devait souffrir d'un genre de maladie qui l'obligeait à ralentir son élocution, à contracter et avancer les lèvres, pendant qu'elle lui indiquait la direction du bureau des étudiants internationaux. Mais quand Ifemelu revint avec la lettre, Cristina Tomas dit : "J'ai. Besoin. Que. Vous. Remplissiez. Deux. Formulaires. Vous. Savez. Comment. Les. Remplir ?" et elle comprit que Cristina Tomas parlait ainsi à cause d'elle, de son accent étranger et elle se sentit un instant pareille à une enfant, ralentie et balbutiante;
"Je parle anglais, dit-elle.
- J'en suis sûre, dit Cristina Tomas. Mais j'ignore simplement si vous le parlez bien."
Ifemelu se contracta. Dans cet instant tendu où ses yeux croisèrent ceux de Cristina Tomas avant de prendre les formulaires, elle se contracta. Elle se replia sur elle-même comme une feuille morte. Elle avait parlé anglais toute sa vie, animé le club de débat au lycée, et toujours pensé que l'accent nasal américain était fruste ; elle n'aurait pas dû se raidir ainsi, mais c'est ce qu'elle fit. Et dans les semaines qui suivirent, tandis que tombait peu à peu la fraîcheur de l'automne, elle s'entraîna à prendre un accent américain.
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Si tu ne comprends pas, pose des questions. Si poser des questions te met mal à l'aise, dis-le et pose-les quand même. On voit facilement si une question part d'une bonne intention. Puis écoute encore davantage. Parfois les gens ont seulement envie d'être entendus.
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Alexa, et les autres invités comprenaient tous la fuite devant la guerre, devant la pauvreté qui broyait l'âme humaine, mais ils étaient incapables de comprendre le besoin d'échapper à la léthargie pesante du manque de choix. ils ne comprenaient pas que des gens comme lui, qui avaient été bien nourris, qui n'avaient pas manqué d'eau,mais étaient englués dans l'insatisfaction, conditionnés depuis leur naissance à regarder ailleurs, éternellement convaincus que la vie véritable se déroulait dans cet ailleurs, étaient aujourd'hui prêts à commettre des actes dangereux, des actes illégaux, pour pouvoir partir.
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Videos de Chimamanda Ngozi Adichie (83) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chimamanda Ngozi Adichie
Présenter les succès des femmes comme des évidences plutôt que des exceptions : voilà le précieux conseil de l'écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie pour éduquer un enfant de manière féministe.
#feminisme #education #cultureprime _____________
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