C'est avec un immense plaisir que j'ai retrouvé pour la troisième fois ce trio haut en couleurs et la plume de
Jussi Adler-Olsen.
le thème de l'enquête est très intéressant car l'auteur nous emmène sur les traces d'un tueur en série particulier : il éprouve une haine viscérale envers les communautés religieuses, parmi lesquelles il choisit méticuleusement ses victimes. En général, ce sont des familles nombreuses, et il repère les deux enfants qu'il va enlever en fonction de la valeur que la famille leur accorde.
Il y en un qui est plus faible, qu'il pourra mieux ferrer, et le deuxième est celui qui va être le plus digne d'être sauvé selon la perception des parents, le tout étant que ceux-ci payent la rançon exigée et ne disent rien à personne sous le coup de la honte.
le tueur a une personnalité bien étudiée, il fascine par son côté retors, psychorigide, sa ruse, la façon dont il s'introduit dans la communauté religieuse qu'il a ciblée, dont il se fait intégrer, pratiquement adouber par tous les membres ; la double face (double personnalité n'est pas le terme adéquat, cela va bien au-delà) aussi est intéressante : cet homme réussit à passer pour un individu normal, il est marié, avec un bébé mais il exerce une telle emprise sur sa femme qu'elle ne pose jamais de questions, sur sa vie, son travail…
le roman commence tranquillement, le prologue nous plante déjà le décor, puis la trame s'étoffe, les pistes se multiplient. Pris dans le quotidien du département V, les problèmes de l'inspecteur Morck qui gère son équipe mais aussi son copain Harry tétraplégique qu'il a recueilli chez lui, son ex-femme envahissante, son sous-sol qui est pris sous le feu d'un inspecteur pour cause d'amiante.
J'ai retrouvé Assad avec plaisir, avec son thé hyper-sucré et ses gâteaux qui le sont tout autant et le personnage s'étoffe, il est beaucoup moins lisse et sans histoire qu'on ne pouvait le penser dans les deux premiers romans.
Rose prend également de l'étoffe dans ce troisième opus et notre secrétaire punk va nous réserver de belles surprises. Les histoires personnelles s'entremêlent avec l'intrigue et l'histoire du tueur apportant de la couleur et un peu de douceur dans cette histoire sombre.
J'ai fini le roman en apnée, dévorant les pages, dans l'impossibilité presque de faire une pause et j'ai adoré. J'ai beaucoup aimé «
Miséricorde », un peu moins palpité avec «
Profanation » mais avec «
Délivrance » me voici groupie de
Jussi Adler-Olsen.
Longtemps, j'ai considéré le polar comme de la littérature mineure et j'ai eu des phases :
Mary Higgins-Clarke, puis
Patricia Cornwell avant qu'elle ne devienne tellement psychorigide et trash que je ne parte en courant, puis la période
Elizabeth George qui me plaît toujours. Et puis j'ai découvert les polars nordiques et j'aime bien leur univers.
J'ai toujours du mal à attribuer une note à un polar car l'intrigue me plaît mais le style de l'écriture me laisse toujours sur ma faim…
Note : 8/10
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