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EAN : 9782849905722
317 pages
Editions des Equateurs (31/05/2018)
3.36/5   57 notes
Résumé :
Pierre et Philibert sont deux amis d'enfance. L'envie de décamper les a incités à mettre leurs pas dans ceux des héros du Tour de la France par deux enfants : ce livre culte de la IIIe République, au parfum d'encre violette, de craie et de grandes vacances.
Voici nos deux enfants partis pour un road trip drolatique à travers l'Histoire et la géographie, la littérature et la mécanique, les métiers d'hier et d'aujourd'hui. La France change, mais rien ne compte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Pierre et Philibert, deux amis d'enfance originaires de Phalsbourg et devenus journalistes, décident de partir faire un Tour de la France sur les traces d'André et Julien Volden, les deux jeunes héros du livre d'Augustine Fouillée, emblématique de la IIIème République.
Ils partent donc dans une vieille voiture depuis la fameuse Porte de France, avant de terminer leur périple en train et même en bateau.
C'est un plaisir de les suivre dans leurs différentes étapes, même si toutes ne présentent pas le même intérêt (j'ai notamment particulièrement apprécié les premières étapes en Lorraine évidemment!).
Ce livre est particulièrement bien écrit, le style est léger et plein d'humour, la lecture agréable. On partage des tranches de vie avec les deux auteurs et on se sent bien en leur compagnie. Leur sens de l'observation est remarquable, tout comme leur façon de dresser des parallèles avec le livre d'origine.
Car c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre: les deux auteurs connaissent parfaitement l'oeuvre d'Augustine Fouillée et s'appuie dessus avec intelligence, en en gardant les bons côtés sans tomber dans la facilité de se moquer de son côté moralisateur et désuet. A ce titre, j'ai été vraiment agréablement surprise par la qualité de cette adaptation.
Quand j'avais découvert ce titre dans les livres proposés lors de la dernière opération Masse critique, j'avais trouvé l'idée excellente, mais j'avais vraiment peur d'être déçue car le livre d'origine m'était particulièrement cher. Cela n'a pas été le cas, bien au contraire. J'ai été ravie de cette lecture et je remercie Babélio et les éditions Pocket pour leur envoi et pour cette belle découverte.
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Un livre jubilatoire! Il nous dit que le regard extatique de deux enfants curieux de tout, est la chose qui a le moins changé, depuis le récit d'Augustine Fouillée.
« Le tour de France par deux enfants » paru en 1877 a bercé des générations entières d'enfants, « livre de lecture courante », vantant la variété et la richesse de notre pays, il a été un vrai best-seller. En faisant parcourir les routes de France à deux frères orphelins, encadrant le récit de valeurs républicaines et morales, l'auteure proposait d'en détailler les ressorts, géographiques et historiques, et la diversité de ses régions.

Un des mérites du livre de nos deux auteurs contemporains, est donc de nous ramener en mémoire ce premier tour de France, qui a compté énormément dans l'inconscient collectif Français, bien avant celui de la grande boucle cycliste du mois de Juillet, inspiré par Henri Desgranges.

Natifs de Phalsbourg, comme André et Julien, Pierre et Philibert, se lancent en franchissant la même porte de la ville, dans un parcours bucolique, avec le projet de broder leur parcours plus ou moins sur le motif originel, en gardant l'esprit de ce voyage initiatique.
La ferveur, l'enthousiasme, la curiosité des deux intéressés sont autant présents dans la vieille édition scolaire, que dans ce nouveau opus.
Nos deux sympathiques zozos ne sont pas des disciples inconditionnels de la modernité furieuse. Bien que jeunes, ils portent des couches de sédimentation culturelles, ont un goût prononcé pour le baroque, l'empreinte du temps; leur voiture d'une autre époque, une 204 Peugeot, en étant le premier symbole.
Ce regard amoureux, mais critique et distancié sur les saccages inhérents à la mondialisation est précieux. Ils s'attache à faire parler les anciens acteurs du pays qui se voient supplantés.
Ils passent dans des villes naguère prospères, dont ils saisissent qu'elles sont passées dans une autre dimension, avec leurs commerces fermées, leur boutiquiers faisant de la résistance.

Les récits de voyageurs, nous en disent au moins autant sur les pays qu'ils traversent, la personnalité de leurs auteurs, et l'air du temps, que sur la géographie, et l'histoire.C'est un exercice qui a le mérite de susciter beaucoup d'images et de sensations en nous.
C'est vif, drôle, et très bien écrit. Il y a de l'Alexandre Vialatte, du Prévert et du Charles Trenet dans ces deux garçons sympathiques qui écoutent les morceaux d'IAM sur le cassette archaïque, sur les décombres de la nationale 7 .
J'ai trouvé les cent premières pages extrêmement toniques, retraçant bien l'entrain de nos deux voyageurs. de même quelques expériences tenant autant de la poésie que de la chanson de geste. Ainsi cet épisode chez une fleuriste de Dijon, et l'achat impulsif d'un vieux jeu de croquet installé dans la devanture de la boutique, qui allait malheureusement bientôt fermer. Les reminescences sur Henri Vincenot, chântre du pays profond, m'ont aussi particulèrement touché. Mais chacun trouvera ici ses éblouissements. C'est l'auberge Espagnole de la France pittoresque et de ses travers, sur les chemins de traverses.
Qui n'a pas tenu un journal, fait des photos, pour se remémorer ces moments fragiles et fugaces, les rencontres, les découvertes qui sont l'esprit du voyage, surtout quand il se fait aventureux et nomade ? Un paysage n'est pas tout. Il faut encore le regard pour le sublimer, et voir la beauté là où elle n'apparaît pas dans les guides de tourisme.

A deux, c'est mieux, comme dit la chanson. On varie les points de vue, et sans aucun doute, comme dit à un moment l'un des deux protagonistes, on ne voit jamais tout à fait la même chose que l'autre.
Dans ses années de jeunesse, sensiblement au même âge que nos deux héros, Gustave Flaubert et son copain Maxime du Camp écrivirent un témoignage à quatre mains sur la Bretagne, en 1847, qui n'a rien perdu de son sel. « Par les monts et les grèves » abondent lui aussi de ces rencontres de voyage, et de tous ces petits événements à la fois drôles et attachants, qui comme des croquis faits sur le vif, et sont autant de vérités temporelles sur le pays que de savantes compositions d'érudits.
Ce qui n'a pas changé, finalement, c'est donc cet esprit de jeunesse, toujours alerte, ouvert d'autres aventures, à pied, en bateau ou à vélo. Nicolas Bouvier, dans les années 50, écrira un livre référence « L'usage du monde » qu'ont sans doute lu aussi nos deux héros. Bouvier laissera à Thierry Vernet, son compagnon, le soin des dessins. Il aurait été épatant que ce livre soit accompagné lui aussi d'illustrations, afin de rester dans la veine du premier tour de France par deux enfants. Mais le résultat est tout de même excellent.
On peut se demander si Selma Lagerlöf, qui a écrit « les merveilleuses aventures de Niels Holgerson à travers la Suède », publié en 1906, ne s'est pas inspiré elle aussi de ce petit classique de l'éducation Française. L'auteure Suédoise, avait en effet reçu en 1902 une commande de l'association nationale des enseignants, afin d'écrire un livre de géographie, à destination lui aussi des enfants de l'école publique.
On a envie de tirer des rallonges après un tel livre ! Partir...Ou alors pourquoi ne pas imaginer un nouveau tour de France ?...Celui de deux jeunes migrants par exemple. Mais il sera difficile de se mettre dans la peau des personnages et d'endosser leurs difficultés. Un livre à venir écrit par deux jeunes gens ayant vécu eux mêmes ce périple ?
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Deux jeunes gens de Phalsbourg, aujourd'hui devenus journalistes même s'ils n'en font pas état dans le livre, décident de partir sur les traces de G.Bruno (en réalité Augustine Fouillée) et de son Tour de France par deux enfants.
L'original montre une France de la IIIe République moraliste, dépitée d'avoir perdu l'Alsace-Moselle.
La version 2017 emprunte les mêmes itinéraires ou presque et donne un portrait surprenant de la France au hasard des rencontres du chemin.
Ce livre est une très bonne surprise. Il m'a fait penser à la France de Depardon mais sans images (dommage). Alors que Macron et Lepen s'affrontent dans les urnes, une hôte de chambre d'hôtes préfère regarder Les Mystères de l'amour. Certains sont artistes contemporains, d'autres pilotes de rallye ou scieurs de bois. Des français rencontrés au gré des routes sont ruraux, d'autres sont dans de grandes villes, parfois désindustrialisées.
Loin des guides touristiques, ce livre est éclairant sur notre pays aujourd'hui.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Je crois que les deux auteurs ont réalisé un des mes fantasmes inconscients : partir au hasard des routes et faire de belles rencontres !
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En 1877, Augustine Fouillée, sous le pseudonyme de G.Bruno, écrivait le Tour de France par deux enfants qui est devenu, pendant plusieurs générations, un manuel de géographie et de patriotisme républicain français. 140 ans plus tard, Pierre Adrian et Philibert Humm, deux jeunes amis, entreprennent de refaire le tour, plus ou moins à l'identique. Ils nous livrent le portrait d'une France mélancolique et fatiguée mais encore debout et besogneuse. Ce n'est pas un guide ni un documentaire; c'est plutôt un récit de voyage qui passe par chez moi (Sète - Toulouse à vélo le long du canal du midi) mais aussi par des villes où, a priori, je n'irai jamais: Autun, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Lens. Clermont, c'est moche mais la vue du haut de la cathédrale, est sans doute une des plus belles de France. Lens et Saint-Etienne, n'en parlons pas mais, avec Marseille, ce sont les seules vraies villes françaises à vivre au rythme du foot. Marginalisation des périphéries, mort des centre-ville, gentryfication, survivance ouvrière, tourisme de masse, empreinte de l'histoire minière, alcoolisme, précarité, ruralité, catholicisme, la France est multiple, divisée, fatiguée mais ce livre donne envie de la soigner ou du moins de la voir.
Ceci dit, j'ai largement préféré Roman fleuve du seul Philibert Humm.
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Inspirés par le tour de France des frères Volden, Pierre et Philibert entreprennent à leur tour un tour de France.
Pas de leçon de morale ici. L'accent est mis sur les rencontres, sur notre pays, ses campagnes, ses habitants, qui "subissent" cette désertification (être confiné en pleine campagne, avec une boulangerie à 3km, et pas de cinéma, c'est sympa 3 mois, mais l'hiver.... combien de citadins resteront après le deuxième hiver?).
J'ai pu apprécier cette été, en retournant dans la campagne qui m'a vue grandir (en pleine diagonale du vide, je ne connais que trop bien ces campagnes désertes), la créativité des commerçants : pour que la librairie ne meurt pas, pour que les collégiens n'aient pas à attendre que les parents veuillent bien faire les 30km qui les séparent de la ville la plus proche pour les fournitures, c'est le fleuriste qui a repris la librairie. Dans ce bourg, nous avons donc un fleuriste, libraire, papetier, buraliste, dépôt de pain, relais colis.
C'est cette dynamique qui ressort de ce récit : des gens qui vivent.
Ce que je retient également de ce livre : l'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage.
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critiques presse (2)
LeMonde
23 juillet 2018
Le paysage déteint sur les états d’âme. Mais on ne reste guère triste ou mélancolique. A leur suite, ces deux jeunes gens, plus tout à fait enfants, lancent une véritable invitation au voyage. En route ?
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
28 juin 2018
Pierre Adrian et Philibert Humm, deux jeunes écrivains fantasques, ont refait le voyage du célèbre Tour de la France par deux enfants en sillonnant le pays à bord d'une vieille Peugeot 204. C'est le retour des Pieds-Nickelés à l'heure d'Internet. Réjouissant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Ma dernière sortie de classe remontait aux années de collège. C'était une journée d'évasion qui commençait toujours à l'aube, devant l'école, au pied d'un autocar en warnings. On jetait nos sacs à pique-nique dans les soutes, et on filait chercher la place la plus éloignée du conducteur. Le car sentait le sapin désodorisant et les godasses. Certains copains étaient équipés pour grimper l'Annapurna. Les parents craignaient pour leur bout d'chou. D'autres étaient dans la situation inverse. Livrés à eux-mêmes, en T-shirt toujours. Ils mangeraient le sandwich préparé par les cuisiniers de la cantine.
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Sans carton rose, à 80 ans passés, il était cuit. Le juge s'était montré magnanime et commuait le retrait en suspension. Passé la période probatoire, il suffirait audit Fiodor de se présenter sobre à la visite médicale. Hélas, notre ami en avait d'autres, qui s'invitaient plus souvent qu'à leur tour pour lui remonter le moral. Dans la région, on savait se serrer les coudes. On savait aussi les lever. Lors de précédentes venues, j'avais pu constater que les pruniers donnaient ici plus de liqueur que de confiture...
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Des générations d'écoliers avaient appris l’histoire et la géographie de France avec Le Tour de la France par deux enfants. En classe, ils avaient ouvert le manuel des cours moyens et s'étaient évadés avec les frères Volden. Le livre de quelques trois cent pages, maquillées de gravures et de cartes, avait tenu pendant des décennies, là où les manuels nouvelle génération ne résistent pas cinq ans.
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En vérité, le catéchisme laïc n'avait pas disparu, seulement changé de nom. Je me souvenais de nos cours d'instruction civique au collège : à raison d'une heure par semaine, l'équipe éducative tentait de nous convaincre du bien-fondé des institutions de la République, "afin que nous trouvions nos repères et notre place au sein de la collectivité régie par des droits et des devoirs". Autant dire que nous attendions surtout l'heure de la cantine.
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Sur le quai, Philibert était occupé à gratter un Keno. Encore perdu. Les tickets s'entassaient dans ses poches. Cependant, il ne renonçait jamais. Dès qu'on passait par un PMU, il s'offrait l'adrénaline du rmiste.
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