Il s'agit aussi d'une démarche intéressante : Makuramis est photographe et a demandé à onze auteurs-bloggeurs d'écrire une nouvelle à partir d'une photo de sa composition (différente pour chacun d'eux).
Comme dans tout ouvrage collectif, la qualité ou l'intérêt des textes est variable (selon les auteurs ou les lecteurs, d'ailleurs). Certaines de ces nouvelles ne m'ont pas plu, il y en a même une à laquelle je n'ai pas compris grand-chose… Je préfère vous parler des nouvelles qui m'ont intéressée, comme Rouages (
Agapi) ou Temps Rouge (Chypor) qui mettent l'accent sur le temps qui laisse sa marque d'une génération à l'autre par le biais d'un père absent ou d'un père qui n'a pas réalisé son rêve d'enfant. J'ai aimé aussi la Composition Grise de Raph qui souligne un point très vrai : il arrive souvent que l'on ne fasse pas attention aux choses qui nous entourent, jusqu'à ce qu'elles disparaissent. Et là, on remarque l'absence…
Fred Immixtion, lui, joue avec les mots dans Ad lib errer : "Tu as la poitrine enserrée dans un carcan jusque là chaud et doux qui se change à ton issue en serres acérées. Tes envies t'enseignent à ton insu que tu ne vis pas, et ton coeur en saigne. Ton sang coule sur ton vit bandé sans comprendre, tu es sans couille. Tu accuses d'être acculé mais tes propres doigts acculés te blessent et sentent mauvais." (extrait p. 17). C'est un peu spécial, ma foi, on aime ou on n'aime pas !
En tout cas, chapeau aux auteurs pour avoir su créer des textes à partir de photos de murs décrépis et de peinture écaillée !
Amusantes : les "autobiographies approximatives" des auteurs à la fin du livre… et aussi, les commentaires de quatre d'entre eux sur leur propre ouvrage sur Amazon… on n'est jamais mieux servi que par soi-même !!!