Olympos : Olimpos

J'ai commencé ce manga parce que j'aimais les graphismes et les réécritures mythologies. le début était un peu confus. Un humain du 19e siècle, Johann, est envoyé par Apollon aider un jeune homme à s'enfuir d'un jardin de fleurs, mais le jeune homme en question est hautain, déplaisant, et y met de la mauvaise volonté ; laquelle s'avère justifiée quand il se révèle que la sortie n'en est pas une pour lui.

On en vient ensuite au passé du jeune homme, qui se révèle être Ganymède, le prince de Troie enlevé par les dieux. Ce n'est qu'à la toute fin du manga qu'on commence un scénario sur la colère de Poséidon et Hadès qui s'estiment lésés par Zeus dans le partage du monde.

Ce manga est très statique. Rien ne se passe, le décor est presque toujours le même - un champ de fleurs infini, dont la monotonie et à peine brisée par un temple. Cela pourrait sembler un prétexte pour le décor shôjo classique. Mais en fait, cette absence de changement est un des thèmes majeurs du manga. Ganymède, dont la beauté a plu aux dieux, n'a pas été violé (contrairement à dans la version mythologique) mais a été condamné à l'immortalité, avec la perception du temps d'un humain, et la solitude, sauf quand un de ses ravisseurs - Apollon en général - daigne venir le narguer.

Ce qui ressort de ce manga est l'incroyable sadisme des dieux, et je pense que les gens qui ont un faible pour la torture psychologique seront comblés. Entre le meurtre original de son frère, pour avoir osé le protéger des dieux, les dieux qui "ne mentent jamais" mais sont capables de tromper avec des sous-entendus cruels, les moments où Ganymède en vient à se tuer lui-même juste pour passer le temps...
Même le premier chapitre, avec le recul, est d'une cruauté sans nom : convaincre Ganymède qu'il y a peut-être une issue juste pour la lui couper sous les pieds, sans compte que le messager est Johann Ludwig Heinrich Julius Schliemann, qui lui révèlera comme par accident que Troie est détruite depuis longtemps.

Et Ganymède lui-même, des millénaires après son enlèvement, est devenu lui-même si hautain et déplaisant qu'on ne peut s'empêcher de se demander : est-ce l'immortalité, est-ce l'ennui, qui rend les dieux si cruels ?

Je dois avouer que je suis un peu déçue par la personnalité des dieux, beaucoup plus... ennuyeuse que dans les mythes, et par le peu d'évolution du scénario. Mais en même temps, on ne peut nier qu'il y a des idées originales, que le graphisme est beau, et que l'ambiance oppressante est très réussie.

Le graphisme de ce manga m'a littéralement tapé dans l'oeil. Et j'ai bien fait de suivre mon instinct car la mangaka nous propose un récit mythologique, un peu revisité.
Naturellement, il est préférable de s'y connaître en mythologie sinon vous serez déjà noyé par les personnages qui interviennent dans ce manga. Par ailleurs, le mangaka aborde des thèmes assez philosophiques comme la question du temps (métaphysique).
Malheureusement, je trouve que l'éditeur français n'aurait pas dû le placer dans les shônen car il convient à une lecture adulte (seinen). En effet, ce titre risquerait d'être un flop pour les ados car il ne s'agit pas du bon public cible.

Une intrigue trop compliquée. Un jeune homme enlevé par les dieux et coincé pour l'éternité dans un jardin clos.... Que faire pendant l'éternité ? Que ressentent les dieux confrontés au fait de ne jamais mourir ? Ce premier tome ne me donne pas envie de lire la suite, mais peut-être le niveau s'élève-t-il ensuite.

Ce premier volume me laisse perplexe, à cause du scénario un peu fouilli par moment.
Ce sont les dessins qui ont attiré mon regard dans un premier temps, car il faut bien l'avouer, ils sont très réussis et agréables à regarder.
Dans un deuxième temps, j'ai été intéressé par le sujet, la mythologie étant un de mes thèmes de prédilection, je ne pouvais pas passer à côté.
Alors j'avoue que j'ai été légèrement déçue par la tornure de l'histoire, c'est dommage avec des dessins pareils, ça aurait pu donner quelque chose d'intéressant.
A voir au volume 2 l'évolution, s'il y en a.

D'abord attiré par le graphisme, je ne regrette pas d'avoir eu la curiosité de me l'approprier. Il en est devenu l'un de mes préférés.