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Dédicaces tome 3 sur 3

Luba Jurgenson (Traducteur)
EAN : 9782258075245
392 pages
Presses de la Cité (18/03/2010)
3.56/5   17 notes
Résumé :

Parure précieuse qui s'évanouit dans la nature, serpent monstrueux s'attaquant aux héritiers d'une famille fortunée, crime presque parfait, " épidémie " de suicides au fin fond d'une Sibérie rongée par la superstition... Aucune énigme, si machiavélique soit-elle, ne résiste à la sagacité d'Eraste Fandorine. Ces quatre enquêtes dédiées aux maîtres du roman policier que son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre est composé de 3 nouvelles et d'un court roman sur les aventures de Eraste Fandorine, un policier russe dans les années 1890.

Chaque histoire représente une dédicace à un auteur illustre : Arthur Conan Doyle, Agatha Christie, Patricia Highsmith et Umberto Eco. le style de l'auteur s'adapte, les histoires aussi.

La première nouvelle, La guivre des Baskakov, une référence évidente au Chien des Baskerville, se déroule dans la campagne russe, qui est terrorisée par un serpent monstrueux : légende ou réalité ?

Dans la deuxième, hommage à Patricia Highsmith, un notable trouve la mort lors d'une partie de chasse. L'auteur du coup de feu n'a aucun lien avec lui mais un témoin affirme qu'il s'agit d'un assassinat et non pas d'un accident.

Dans la troisième, le five o'clock à Bristol, notre héros Eraste Fandorine se retrouve dans une sorte d'exil à Londres. Il va se retrouver mêler à une histoire de témoignage et de collier disparu.

Enfin, la dernière nouvelle, ou roman court, Eraste Fandorine est de retour en Russie et part dans une communauté reculée du grand nord, où schismatiques, les vieux-croyants se suicident les uns après les autres, dans la peur de l'antéchrist.

C'était ma première rencontre avec Eraste mais certainement pas la dernière : dès le confinement terminé, je me procurerais les 2 autres livres de la série. J'aime beaucoup les polars, mais ce qui fait tout le sel de cette série, c'est l'utilisation de la logique et de la déduction. En effet, se déroulant au XIXème siècle, il n'y a pas de techniques scientifiques pour les enquêtes, le protagoniste se base donc sur la logique pour résoudre ses enquêtes.

J'ai aussi aimé l'aspect ethnographique avec la rencontre des habitants russes, ceux des villes ou ceux des « champs », j'ai apprécié découvrir leurs coutumes, etc. Dans la 4ème nouvelle, on est emmené dans un voyage en traineau à travers les glaces, on découvre une communauté qui existe encore : les vieux-croyants, j'ai trouvé ça passionnant.

Petit bémol : ces nouvelles sont inégales, la 2ème est un hommage d'accord mais c'est du déjà-vu et revu.

Cela reste tout de même une agréable découverte.
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Nous retrouvons notre ami Eraste Fandorine pour un troisième opus de nouvelles par lesquelles Boris Akounine rend hommage à de grands noms du polar ou de la littérature. le livre est composé comme les autres de deux ou trois (ici trois) nouvelles et un roman court qui donne son titre à l'ensemble, plutôt homogène sur le plan qualitatif. L'auteur varie son style, de façon à donner l'illusion que c'est la personnalité à laquelle il rend hommage qui a écrit le texte, ce style caméléon est très impressionnant.

La guivre des Baskakov est bien évidemment un hommage au chien des Baskerville. Fandorine envoie son adjoint enquêter à soixante kilomètres de Moscou où un serpent monstrueux hante un marais et terrifie les habitants du village. L'adjoint réussit presque à démasquer le coupable, mais Fandorine arrivera juste à temps pour sauver son subordonné et démasquer le coupable.

0,1 pour cent: Une excellente nouvelle dédiée à Patricia Highsmith. Un prince est tué lors d'une partie de chasse près de Moscou par un jeune homme ivre. La police considère qu'il s'agit d'un banal et tragique accident, toutefois un paysan est venu voir le commissaire pour témoigner du contraire. L'officier demande à Fandorine de tirer l'histoire au clair. Son instinct donne raison au témoin, mais tous les indices, mobiles etc penchent en faveur de l'accident. Comment faire éclater la vérité ?

Le five o'clock à Bristol: Une nouvelle tout aussi excellente que la précédente, ce sont mes deux préférées du livre. On y retrouve toute l'atmosphère délicate des livres d'Agatha Christie, à qui le texte est dédicacé. Fandorine est arrivé en catastrophe en Angleterre et il cherche un logement. Il trouve une chambre chez une charmante vieille dame qui lui semble tout d'abord tout à fait démente, mais qui se révèlera vite être une jumelle de Miss Marple. Elle réside dans les dépendances d'une grande maison de maître. Les propriétaires actuels ont oublié ce qu'ils lui doivent et la persécutent. Leur père, un lord gâteux disparaît avec le trésor familial, mais heureusement Fandorine et sa nouvelle amie veillent au grain. Cette nouvelle délicatement british nous permet d'en savoir plus sur la biographie de Fandorine et de comprendre pourquoi il a quitté sa chère Russie natale.

Avant la fin du monde : C'est un roman court dédié à Umberto Ecco. Fandorine est revenu en Russie après sept ou huit ans d'absence, il se sent tout à fait décalé de la société russe après son séjour à l'étranger. Il est mélancolique tandis qu'il se rend dans le grand nord pour aider un de ses amis scientifique à observer la population des vieux croyants (une dissidence de l'orthodoxie) qui panique à l'annonce d'un recensement. Lui même est recherché et utilise un faux nom. Arrivé à destination, il apprend que des gens ont préféré se suicider car ils considèrent que l'Etat central est l'agent de l'Antéchrist. Un groupe assez hétérogène comprenant un policier, un industriel, un pope et quelques autres personnes se met en route pour faire la tournée des villages afin de prévenir l'épidémie de suicides. Ils rencontrent les populations locales, mais leur ambassade produit l'effet contraire, des suicides sont commis après leur départ. Tout incrimine Laurent un prédicateur fou et il faudra toute la sagacité de Fandorine pour découvrir la clé de l'énigme et mettre fin à l'hémorragie.

Comme dans La prisonnière de la tour, le roman court est le moins bon texte du livre. Il souffre de nombreuses longueurs. Son principal intérêt est ethnologique, il nous permet de faire connaissance avec des dissidents de l'orthodoxie peu connus en Occident. Par ailleurs il a une note « Russie éternelle » (façon Disney) avec une ballade en traineau dans des villages enneigés, à la rencontre d'un monde qui semble sorti tout droit d'un conte de fées. Il soulève aussi des questions intéressantes sur la foi, le martyre et l'intolérance religieuse.

De ce recueil, Fandorine sort comme un caméléon capable de se fondre dans toutes sortes de décor. Il pratique la méditation orientale et ressemble beaucoup à Pendergast comme super héros (pas physiquement, l'Américain est plus jeune d'un siècle et la mode a changé). Pas un chef d'oeuvre du polar, mais une manière originale et plaisante de rendre hommage à d'autres auteurs. On ne peut qu'admirer la virtuosité du style de Boris Akounine.


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Recueil de quatre nouvelles relatant des aventures d'Eraste Fandorine et permettant de combler certains trous de sa biographie.
A noter particulièrement la nouvelle éponyme nous immergeant dans le Nord russe dans les villages des vieux croyants (ceux ayant refusé les évolutions de l'orthodoxie impulsées au XVIIème siècle par Pierre le Grand).
Toujours stimulant et addictif.
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Ce petit recueil propose quatre nouvelles, quatre enquêtes de Fandorine, détective russe à la fin du 19° siècle.

La guivre des Baskarov : un serpent fantastique, la guivre (ou vouivre) terrorise une famille de la noblesse rurale. Les morts violentes se succèdent.

0.1 pour cent : un prince tué à la chasse. Accident ou meurtre prémédité ? Pourtant l'auteur du coup de feu mortel n'a aucun mobile.

Le five o'clock à Bristol : réfugié à Bristol Fandorine élucide avec l'aide de sa logeuse, une vieille dame perspicace, le mystère de la disparition d'un vieux lord... et de sa rivière de diamants. C'est l'occasion d'une petite pique particulièrement d'actualité :

"Le football, ce jeu dont les amis britanniques de Fandorine lui avaient rebattu les oreilles, n'avait en réalité aucun intérêt. (...) Persuadé que ce jeu n'avait aucun avenir, Eraste Pétrovitch quitta le stade (...)"

Avant la fin du monde : épidémie de suicides chez les vieux croyants (des schismatiques de Sibérie). Cette nouvelle est la plus longue, à peu près autant que les trois précédentes réunies. Cela permet donc à l'auteur d'installer un cadre plus détaillé, ce que j'ai apprécié. Il y a aussi une réflexion sur la russité :

"Les voyageurs s'adonnaient à deux éternels plaisirs russes : le chant et la conversation. Eraste Pétrovitch se demanda si ce n'était pas là l'origine de toute la littérature russe avec sa lenteur, ses investigations des tréfonds de l'âme et sa totale liberté de pensée. A quel moment et où les habitants de ce pays qui n'avait jamais connu la liberté pouvaient-ils enfin se sentir libre? Lorsqu'ils se trouvaient sur la route ! Là, il n'y avait ni le propriétaire, ni le supérieur, ni la famille."

Une lecture facile et plaisante.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Dans cette série de nouvelles, Boris Akounine nous entraîne une fois encore dans les pas de son héros fétiche : Eraste Fandorine. Cette fois, 4 aventures attendent notre fin limier. 4 aventures en forme d'hommages et de pastiches d'autres écrivains du genre policier : Dédicaces à Conan Doyle, Patricia Highsmith, Agatha Christie et Umberto Eco. C'est très amusant et bien raconté.
Pour les amateurs du genre !!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il faut vous dire qu’autrefois, Barbara Ilinitchna faisait preuve d’une grande indépendance d’esprit. Elle voulait servir le peuple et la société, faire des études pour devenir institutrice ou sage-femme. Combien de fois n’avions-nous pas rêvé ensemble à un miracle qui transformerait notre modeste contrée : par exemple, on construirait une usine, ou bien un industriel prévoyant déciderait d’assécher le marais de Gnilovo, ou encore un riche propriétaire originaire de la région léguerait cent ou deux cent mille roubles pour la mise en valeur de son pays natal.
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Dans ses déductions, Anissi ne s’était trompé que sur un point : le serpent géant existait bel et bien et pas seulement dans l’imagination malade du régisseur. Mais c’était là une chose qu’aucune personne saine d’esprit n’aurait pu envisager.
Et il n’y avait rien d’étonnant à ce que Kracheninnikov soit devenu fou en voyant le monstre. Il y avait en effet de quoi perdre la raison, surtout quand on connaissait la légende des Baskakov. Anissi, lui, s’était bien évanoui, et pourtant, il n’était pas un lâche…
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L’accident de chasse n’offrait aucune prise à l’instruction. Il était facile de prévoir le verdict : après avoir entendu l’accusé et l’unique témoin, on déciderait de classer l’affaire sans suite faute de preuves, appliquant au prévenu la formule juridique inoffensive : « Demeure suspect ». Ou encore, très probablement, Koulebiakine exigerait d’être jugé par la cour d’assises et ces beaux parleurs d’avocats lui obtiendraient l’acquittement.
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Lorsqu’on pourra se rendre à Moscou dans un compartiment confortable avec des banquettes moelleuses, les estivants viendront par milliers. Bénie soit cette sous-espèce oisive de l’Homo sapiens ! Ils apporteront de l’argent, des routes praticables, des emplois pour les habitants du cru ! Alors, l’ivrognerie et la mendicité disparaîtront, on fera bâtir des hôpitaux et des fermes.
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Le jeune homme ne fuyait nullement les plaisirs de la chair, mais préférait l’amour-marchandise à l’amour-passion et, d’après les rumeurs, avait une idée tout ce qu’il y a de plus cynique du beau sexe. Des gens comme ça ne tuaient pas par jalousie ni pour venger l’honneur d’une femme.
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Video de Boris Akounine (1) Voir plusAjouter une vidéo

Boris Akounine : Le Gambit turc
Depuis le canal Krioukov à Saint Pétersbourg en Russie, Olivier BARROT présente "Le Gambit turc" de Boris AKOUNINE. le présentateur lit un très court extrait du livre.
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