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Eraste Pétrovitch Fandorine tome 6 sur 13

Paul Lequesne (Traducteur)
EAN : 9782264039415
464 pages
10-18 (01/02/2005)
4.13/5   53 notes
Résumé :
1891. Depuis quelques années en Russie, la chasse à l'homme d'Etat est ouverte. Les groupuscules révolutionnaires fleurissent, les attentats sanglants se multiplient. Le général Khrapov, récemment promu gouverneur général de la Sibérie, vient d'être assassiné dans le train qui le conduisait à Moscou. Le tueur a usurpé l'identité du conseiller d'Etat Eraste Pétrovitch Fandorine en personne ! Piqué au vif, Fandorine se lance dans l'enquête, bien décidé à prendre de vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le jeune Eraste Fandorine a bien grandi depuis Azazel. Il a été promu Conseiller d'État. Non ? Si ! Ne me demandez pas comment il en est arrivé là. Vous me connaissez si j'avais lu quelque chose à ce sujet dans la Gazette de Moscou, je vous l'aurais rapporté bien entendu mais là niet vous dis-je, je n'en sais absolument rien. Il portait alors un corset pour avoir la taille fine et rougissait devant les dames. A présent il a une superbe prestance, des tempes grisonnantes, pratique la gymnastique avec son valet japonais et il a une concubine. Entre nous soit dit, une petite effrontée sans corset. Et en plus il bégaie.
Et voilà que justement dans cette aventure, on usurpe la belle apparence d'Eraste et son petit bégaiement adorable pour monter dans un train et assassiner le sinistre et bien traduit général Khrapov promu gouverneur général de la Sibérie, au nez et à la barbe de la gendarmerie et de la police secrète réunies . Alors vous pensez bien qu'il est piqué au vif notre Fandorine. L'assassin se nomme Grine et fait partie de la branche moscovite d'une confrérie de dangereux terroristes nihilistes. Ils sont aidés par un traître qui les informe des moindres mouvements de la police et de la gendarmerie et les aide à commettre leurs sanglants attentats. Eraste se lance alors dans l'enquête, bien décidé à démasquer le félon. Mais on lui flanque dans ses jambes fuselées le colonel Pojarski, vice-directeur du département d'enquête politique spécialement dépêché par la capitale pour résoudre l'affaire...

A la fin de cette aventure trépidante Fandorine aura accompli sa mission et perdu sa naïveté politique.
A suivre.
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Cette enquête d Eraste Petrovitch démarre mal pour lui , totalement dépassé par un super flic Saintpetersbourgeois, prince qui plus est , aux méthodes psychologico - expéditives . Toujours un coup d avance le Pojarski , comme d ailleurs le révolutionnaire de service , intelligent , impitoyable doté du doux pseudo de Grine ( vert ) ....meuh non ce n est pas un écolo terroriste , ne me faites pas dire ce que je n ai pas écrit . Donc complètement à la ramasse le Fandorine d autant plus que son chef le vieux général prince Dolgoroukoï ( oui encore un mais en Russie tsariste ça poussait comme du cresson ) vu son âge canonique va être mis au placard ....mais à Nice . En guise de fruit confit sur la brioche une tornade brune lui tombe dans les bras et son lit sans préavis , une Esther anarchiste ,un peu ,fille de banquier assez , provocatrice déjantée , beaucoup , qui lui fait le coup de l amour haine, je te déteste mais je te veux là tout de suite maintenant . je te quitte , mais je veux passer ma vie avec toi, Tout cela au milieu d une atmosphère délétère de complots politiques , de manoeuvres d ambitieux avides de puissance et d argent. Et de tragédies sociales et humaines . Comme souvent t ( toujours) chez Akounine aucun personnage n est blanc ,tous dans des nuances plus ou moins sombres de gris .mais mon pote Eraste s en tirera encore la tête haute et se permettra un ultime pied de nez au frère du Tsar Alexandre III .Ouaip m'sieur
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Ce livre est long, plus de 460 pages. du coup, j'aurai aimé vous écrire une longue analyse, vous expliquant l'importance de ce récit, son intérêt historique et policier, et je m'aperçois que je n'ai pas grand chose à dire, et encore moins à écrire.
Je n'ai pas tremblé pour Fandorine, le héros, même si sa vie est plusieurs fois en danger. Il est « le » héros, et se sort indemne quasiment en toutes circonstances. Oui, il est un tout petit peu soupçonné de meurtres au début du roman, ce quiproquo tragi-comique ne dure pas longtemps.
Les personnages les plus intéressants sont sans conteste les révolutionnaires, avec Grine à leur tête, mais aussi le Bouvreuil, l'Aiguille. Leurs motivations leurs actes sont soigneusement analysés, et pour des personnes qui veulent vraiment faire changer les choses – ceux que j'ai nommés – combien sont devenus révolutionnaires par goût du danger ou par opportunisme ?
Je m'intéresse aussi aux personnages féminins. L'Aiguille, encore une fois, est de loin le plus intéressant. L'amour, au sens le plus large du terme, la guide, loin des préjugés qui devraient être ceux de sa caste. Elle est courageuse, fidèle, lucide aussi, entièrement dévouée aux autres. Et si elle est prise en défaut une fois – une seule fois – je mets au défi quiconque de ne pas l'avoir été à sa place. Esther est le nouvel amour de Fandorine, mais aussi le symbole de l'oppression à peine discrète subie par le peuple juif. Elle est le pendant féminin, protégée par la richesse de sa famille, de Grine – combien de temps durera cette protection ? Difficile à dire. Julie, quant à elle, pourrait symboliser le sort réservé aux femmes sans famille, sans appui. Julie n'est pas une maitresse-femme, elle se laisse entraînée par ses sentiments, sans réellement penser aux autres. Elle est l'antithèse de l'Aiguille.
Plus que l'intrigue policière, c'est la peinture de la Russie au XIXe siècle qui est intéressante. Nous assistons à une véritable guerre civile entre exaction tolérée, violence, torture. Tout est permis pour conserver la puissance du Tsar, et surtout de sa police. Désespérant ? Oui. Et l'impression que la Russie, en 2015, n'est toujours pas sortie de son chaos.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Plus long que Azazel - mon seul autre instrument de comparaison pour l'auteur- il est aussi plus abouti, avec des personnages plus profond et une intrigue bien plus solide.

Les personnages qui interviennent ont des portraits psychologiques et des motivations plus réaliste, et du coup on a moins ce côté abracadabrant et rocambolesque qui m'avais un peu déroutée dans le premier tome.

Sinon un bon petit bain historique avec conspirations et force de police qui a plus un côté service secret, d'où un côté qui reste encore bien plus roman d'espionnage que roman policier.

Sinon plume fluide, du détail sans lourdeur.

Un roman sympathique qui m'a fait passer un bon moment.
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Une aventure d'Eraste Fandorine particulièrement bien menée. On y retrouve toutes les qualités de l'auteur Boris Akounine : description fouillée de l'appareil d'Etat russe de la fin du XIXème siècle ; une enquête avec des rebondissements forts ; un e psychologie complexe des personnages. Il est important de noter qu'Akounine ne tombe pas dans le travers du prisme unique de narration et nous permets de rentrer dans le processus de réflexion de l'adversaire de Fandorine.
En complément, ce tome livre des éléments importants sur la constitution des mouvements socialistes terroristes, embryons de la révolution de 1917.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Prologue

Du côté gauche, les fenêtres étaient aveuglées par d’épaisses taies de givre et de neige fondante. Le vent projetait de lourds flocons mous et collants contre les vitres agitées d’une vibration plaintive, il secouait la lourde carcasse du wagon sans jamais perdre espoir de réussir à pousser le train tout entier hors des rails trop glissants et de l’entraîner, roulant tel un grand boudin noir, dans la vaste plaine blanche, par-delà la rivière gelée, par-delà les champs déserts, droit vers la forêt lointaine dont la masse sombre et confuse se dessinait à la jonction du ciel et de la terre.

On pouvait observer tout ce triste paysage par les fenêtres de droite, remarquablement nettes et transparentes quant à elles, mais qu’y avait-il là de bien intéressant à voir ? Rien que la neige, rien que le sifflement de brigand que lançait le vent, rien qu’un ciel bas et sale, en un mot les ténèbres, le froid et la mort.

A l’intérieur, en revanche, dans la voiture-salon ministérielle, c’était épatant : douce pénombre nuée de bleu par la soie azurée d’un abat-jour, crépitement des bûches derrière la porte dorée du poêle, tintement cadencé de la cuillère contre le verre. Un cabinet de travail de taille modeste mais excellemment équipé, avec table de réunion, fauteuils de cuir, carte de l’empire affichée à la cloison, et qui filait à la vitesse de cinquante verstes à l’heure à travers la tourmente de neige, la solitude et l’hostilité d’un petit matin d’hiver.

Dans un des fauteuils, un plaid écossais remonté jusqu’au menton, sommeillait un vieillard au visage mâle et autoritaire. Même en son sommeil, ses sourcils froncés, blanchis par l’âge, lui conféraient un air bourru, un pli sévère s’inscrivait à la commissure de ses lèvres, tandis que ses paupières ridées s’agitaient à chaque instant d’un tressaillement nerveux. Le disque oscillant de lumière que diffusait la lampe tira un instant de l’ombre une main vigoureuse reposant sur un accoudoir d’acajou et arracha un éclat à l’anneau de diamant qui ornait son petit doigt.

Sur la table, juste sous l’abat-jour, s’étageait une pile de journaux. Au sommet : une publication clandestine imprimée à Zurich, La Volonté du peuple, une édition toute fraîche, datée de l’avant-veille. Sur la page ouverte, un article marqué d’un trait furieux de crayon rouge :

UN BOURREAU SOUSTRAIT À SON CHÂTIMENT
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Il subsistait néanmoins trois raisons qui poussaient instantanément Eraste Petrovitch à agir de manière immédiate et résolue.
Il avait de la peine pour le vieux prince. Et d'une.
Il ne parvenait pas à diférer l'offense que lui avait infligé le sieur Grine en osant utiliser pour son audacieux coup le masque du conseiller d'Etat Fandorine. Et de deux.
Et enfin la troisième. Oui, oui la troisième: la blessure d'amour propre.Sa Petersbourgeoise Excellence avait encore le temps d’apprendre qui valait quoi et de quoi chacun était capable.
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— Pardon, monsieur Fandorine, déclara-t-il d’une profonde voix de basse. Il y a là sûrement un malentendu, mais j’ai reçu une dépêche du Département de la police. (Il agita une feuille de papier.) On m’y informe que le général Khrapov, aide de camp de l’empereur, a été assassiné, que... euh... euh... que c’est vous qui l’avez tué... et que l’on doit sur-le-champ s’assurer de votre personne. Ils sont devenus complètement fous, mais un ordre est un ordre...
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La lame pénétra droit dans le cœur du général Khrapov, ses sourcils se haussèrent, sa bouche s’arrondit mais ne put articuler un mot. Ses doigts agrippèrent le bras du conseiller d’Etat, et de nouveau la bague en diamant dont on a déjà parlé lança un éclair. Puis la tête du gouverneur bascula en arrière, inerte, et sur son menton se mit à ruisseler un mince filet de sang écarlate.
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— Massa, qui est là ? cria Eraste Pétrovitch en quittant le bureau pour le salon.

Il y découvrit des visiteurs inattendus : le lieutenant-colonel de gendarmerie Bourliaev, chef de la Section de sécurité de Moscou, et avec lui deux messieurs vêtus de manteaux à carreaux, à l’évidence agents de la police secrète.
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