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Roger Deladrière (Traducteur)
EAN : 9782020232111
128 pages
Seuil (03/02/2000)
4.17/5   15 notes
Résumé :
"Dieu est la Lumière des Cieux et de la Terre. Sa Lumière est semblable à un Tabernacle où se trouve une Lampe ; la Lampe est dans un Verre ; le Verre est comme un astre brillant ; elle est allumée grâce à un Arbre béni, un olivier, ni d'orient ni d'occident, dont l'Huile éclairerait, ou peu s'en faut, même si nul feu ne la touchait. Lumière sur lumière. Dieu guide vers Sa Lumière ceux qu'Il veut. Dieu propose des paraboles aux hommes. Et Dieu est de toute chose Sav... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sur la demande d'un ami, Ghazali apporte une clarification du verset suivant du Saint Coran:
"Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat; son combustible vient d'un arbre béni: un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. "
(Sourate 24, verset 35)

Par son approche méthodique, son raisonnement logique et la simplicité des mots utilisés, Ghazali se montre très pédagogue.
Il permet au lecteur de le suivre pas-à-pas dans ses réflexions, ce qui nous permet non seulement de mieux comprendre ce verset mais pour les plus motivés, il donne véritablement la clé pour comprendre le Saint Coran de manière générale.

Attention, spoilers!
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Ainsi par exemple, il passe un chapitre (plus de 20 pages) à nous clarifier le sens exact du mot "Lumière" dans ce verset.

Pour cela, il nous parle d'abord de la lumière physique perçue par notre oeil. Il explique ensuite pourquoi ce mot convient mieux à ce qui voit (=notre oeil) plutôt qu'à ce qui est vu (le soleil,...).
Dans une 3ème étape, il explique les défauts de l'oeil.
Ensuite, il démonter que ces défauts ne touchent pas l'intellect et que la "Lumière" est donc notre intellect.

Une fois cela accepté, Ghazali prend son envol et nous entraîne avec lui. Il nous montre la beauté de l'Islam à l'aide de métaphores et de versets du Saint Coran.

Bref, je pense que toute personne cherchant à comprendre le verset 35 de la Sourate 24 sera pleinement satisfaite.
Et de manière générale, je le conseille à tout lecteur cherchant à comprendre le Saint Coran sans se limiter au premier degré.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
En entendant la parole de le Messager d'Allâh -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam- : "Les Anges n'entrent pas dans une maison où il y a un chien", l'un gardera son chien chez lui en prétendant qu'il ne faut pas l'entendre à la lettre. Selon lui, cela signifie qu'il faut évacuer de la "demeure du cœur" le chien de la colère, qui interdit l'entrée de la connaissance, lumière angélique car "la colère dévore la raison".

L'autre, à la différence du premier, se conformera à la lettre du précepte, et ensuite seulement dira : "Le chien n'est point tel par sa forme concrète mais par la nature qu'il incarne, c'est-à-dire sa férocité et sa voracité. Et s'il faut protéger la maison, qui est la résidence de la personne corporelle, contre le chien sous sa forme concrète, à plus forte raison convient-il de protéger la demeure du cœur, ou réside la substance véritable propre à l'homme, contre les défauts qu'incarne le chien; je vais donc, moi me conformer à la fois à la lettre et à l'esprit du précepte."

Voila l'homme parfait, celui dont on dit : "L'homme parfait est celui chez qui la lumière de la Connaissance n'éteint pas la piété scrupuleuse". C'est pourquoi on ne le verra pas se permettre de négliger la moindre des limites tracées par la Loi, malgré la perfection de sa connaissance intérieure. C'est pourtant l'erreur de commise par certains de ceux qui ont suivis la voie spirituelle, et qui sont tombés dans l'antinomisme (ibâha), abandonnant une fois pour toutes la lettre des prescriptions légales. C'est ainsi qu'il y en a qui ne font plus la prière rituelle, sous prétexte qu'au fond d'eux-mêmes ils sont toujours en prière. C'est une erreur d'un autre genre encore, quand les plus stupides des antinomistes se complaisent dans des charlataneries telles que : "Allâh se passe de nos œuvres" ou "L'intérieur de l'homme est plein de choses immondes, dont il est impossible de se purifier", selon l'un d'eux, qui soutenait que, pour que l'ordre d'extirper la colère et la concupiscence, il ne fallait pas chercher à les éliminer. Tout ceci n'est que foutaises ! Mais en ce qui concerne la première erreur, on peut dire que, semblable à un pur-sang qui fait un faux pas, l'homme qui parcourt la voie spirituelle trébuche et tombe, tiré trompeusement vers le bas par Satan qui le jalouse.
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Les sages (ârifûn) s'élèvent depuis le bas de l'existence métaphorique jusqu'à la cime de l'existence vraie. Alors ils ont parfait leur ascension spirituelle et ils ont vu par la contemplation de visu (al-muchâhada al-iyâniyya) qu'il n'y a dans l'existence que Dieu, et que « toute chose est périssable sauf Sa Face ». Non pas que la chose devient périssable à un certain moment, mais au contraire qu'elle est périssable éternellement et perpétuellement, et qu'elle ne saurait être conçue qu'ainsi. En effet, toute chose autre que Lui, considérée dans son essence et en tant que telle, est pur néant. Tandis que, si l'on considère la face (wajh) par laquelle l'existence se communique à elle à partir de l'Un vrai, on la voit comme existante, non pas dans son essence mais par la face de son existentiateur, de sorte que l'existant est uniquement la face de Dieu.
(...)
Les sages, après s'être élevés jusqu'au ciel de la Vérité, sont d'accord sur le fait qu'ils n'ont vu dans l'Existence que l'Unique, le Réel (al-Haqq). Mais pour les uns cet état de conscience (hâl) n'est qu'une connaissance apprise, pour les autres c'est une expérience intérieure personnelle (dhawqî). La multiplicité est alors, pour ces derniers, entièrement supprimée et ils sont abîmés dans la pure unicité (fardâniyya), l'esprit comme frappé de stupeur, incapables de se souvenir d'un autre que Dieu et incapables de se souvenir d'eux-mêmes. Il n'y a en eux que Dieu, et ils sont dans un état d'ivresse (sukr) qui réduit leur raison à l'impuissance. C'est ainsi que l'un d'eux a pu dire : « je suis la Vérité » (anâ-l-Haqq), un autre : « los à moi ! que ma gloire est grande », et un troisième : « il n'y a sous ce manteau que Dieu ». Les paroles des passionnés de Dieu (uchchâq), dans cet état d'ivresse, sont à tenir secrètes et à ne pas répéter.
(...)
Quand cet état finit par l'emporter, on l'appelle, eu égard à celui qui en est le siège, « extinction » (fanâ), et même plus exactement « extinction de l'extinction » (fanâ al-fanâ), car il est « éteint » à lui-même et « éteint » à sa propre « extinction ». En effet, dans cet état il n'est pas conscient de lui-même, et il n'a pas non plus conscience de ne pas être conscient de lui-même, car s'il avait conscience qu'il n'est plus conscient de lui-même, c'est qu'il serait encore conscient de lui-même ! Un tel état, relativement à celui qui s'y trouve plongé, n'est appelé « identification » (ittihâd) que par abus de langage, alors que son véritable nom est « réduction à l'Unité » (tawhid). Mais se cachent derrière ces vérités d'autres mystères, qu'il serait trop long d'aborder. (pp. 52-55)
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Sache que le monde visible, relativement au monde du Royaume céleste, est comme l'écorce pour le noyau, comme la forme et le moule pour le souffle qui les anime (rûh), comme les ténèbres par rapport à la lumière, comme le bas vis-à-vis du haut. C'est pourquoi on désigne le monde du Royaume céleste sous les noms de monde supérieur, monde spirituel, monde lumineux, en opposition avec le monde inférieur, le monde corporel, le monde ténébreux.

Ne va pas croire que nous entendons par monde supérieur les sphères célestes, bien qu'elles soient « en haut » et « au-dessus » par rapport au monde visible et sensible, car les bêtes aussi les perçoivent ! La porte du Royaume ne sera pas ouverte à un homme (abd) et il ne deviendra pas « célestiel » (malakûtî), tant que, pour lui, la terre n'aura pas été « remplacée par une autre terre, et les cieux [par d'autres cieux] », et tant que tout ce qui est du domaine des sens et de l'imagination ne sera pas devenu sa « terre » et que tout ce qui dépasse le domaine sensible ne sera pas devenu son « ciel ». Telle est la première ascension (mi `râj) pour le pèlerin spirituel (sâlik) qui a commencé son voyage pour se rapprocher du Seigneur.

L'être humain (insân), rendu « le plus bas des plus bas », peut s'élever à partir de là jusqu'au monde supérieur.
(...)
Le monde visible est donc le point d'appui pour s'élever au monde du Royaume céleste, et le « parcours de la Voie Droite » consiste en cette ascension, que l'on peut également exprimer par les mots « Religion » (d'in) et « les étapes de la Bonne Voie » (hudâ). S'il n'y avait pas de correspondance et de liaison entre les deux, la montée de l'un à l'autre serait inconcevable. La Miséricorde divine a fait qu'il y ait une relation d'homologie entre le monde visible et celui du Royaume céleste. En conséquence, il n'y a aucune chose du premier qui ne soit un symbole (mithâl) de quelque chose du second. (pp. 46-47 & 65)
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Le groupe de ceux qui prétendent que le but à atteindre ici-bas est d'accomplir ses désirs, de satisfaire ses appétits, et de se délecter des plaisirs bestiaux du sexe et de la table, et de [s'adonner aux vaines joies de] la parure. Ils sont les serviteurs du plaisir, c'est lui qu'ils adorent, c'est lui l'objet de leur, recherche, et leur foi est que l'obtenir est la béatitude suprême. Il leur plaît de se ravaler au rang des bêtes, et même plus bas encore. Y a-t-il obscurité plus épaisse ? Ces hommes sont véritablement voilés par les seules ténèbres !

Un autre groupe estime que le summum du bonheur consiste à vaincre, conquérir et tuer, ou attaquer à l'improviste, emmener des captives et faire des prisonniers. Telle était la conviction des Arabes bédouins [du paganisme] ; elle est celle aussi des peuplades kurdes et d'un grand nombre de fous furieux. Ils sont voilés par les ténèbres des tendances naturelles à la férocité, qui les dominent et qui, lorsqu'elles atteignent leurs fins, leur procurent les plus grandes voluptés. Ces hommes-là sont contents d'être au niveau des animaux féroces, et même plus bas encore.

Un troisième groupe pense que la plus grande félicité réside dans la richesse et la prospérité, parce que la fortune est l'instrument qui permet de satisfaire tous les appétits et qu'elle donne à l'homme le pouvoir de réaliser ses désirs. Leur seule préoccupation est d'amasser des biens, d'accumuler les domaines, les propriétés, les chevaux de race, les troupeaux, les exploitations agricoles, et d'enfouir leurs pièces d'or sous la terre ! On en voit qui passent toute leur vie à affronter les périls des déserts, des expéditions lointaines et des voyages en mer, pour entasser des richesses qu'ils gardent jalousement sans en profiter ni en faire profiter les autres ! C'est eux que vise la parole du Prophète : « Malheureux esclave de l'argent ! Malheureux esclave des pièces d'or ! » Y a-t-il pire obscurité que cette duperie dont l'homme est victime ? alors que l'or et l'argent ne sont que deux « pierres 1 » sans intérêt en elles-mêmes, et qui, s'ils ne servent pas à s'acquitter des besoins matériels et s'ils ne sont pas dépensés, peuvent être échangés avec des cailloux ! (pp. 86-87)
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Tu as donc compris ensuite que l'Univers est tout entier rempli par les lumières extérieures et visibles d'une part et les lumières intérieures et intelligibles d'autre part. Tu as su également que les lumières du monde inférieur émanent les unes des autres comme celle communiquée par un flambeau, le flambeau étant en l'occurrence l'esprit saint prophétique, et que les esprits saints prophétiques sont éclairés par les esprits du monde supérieur comme le flambeau est allumé par le feu. Les lumières d'en haut s'alimentent à leur tour les unes aux autres, selon un ordre hiérarchique correspondant à leur rang.

Enfin toutes remontent à la Lumière des lumières, qui est leur origine et leur source première, c'est-à-dire Dieu — exalté soit-Il ! « seul, sans associé ». Toutes les autres lumières sont donc métaphoriques, la seule lumière véritable est la Sienne. Le Tout est Sa Lumière, ou plutôt Il est le Tout. Bien mieux, personne d'autre que Lui n'a d'ipséité (huwiyya), si ce n'est par abus de langage.

Nulle lumière donc, excepté Sa lumière !
(...)
Nulle divinité donc, excepté Lui ! En effet le mot « divinité » (ilâh) représente ce vers quoi la face se tourne en adoration et en dévotion, et j'entends par là les « faces des coeurs » (wujûh al-qulûb), qui sont les lumières dont il s'agit. Bien mieux, de même qu'il n'y a nulle divinité si ce n'est Lui, il n'y a nul « lui » si ce n'est Lui ! (lâ huwa illâ Huwa), car le mot « lui » représente tout ce que l'on désigne, d'une manière ou d'une autre, et nul autre que Lui n'est désigné. Plus exactement encore, tout ce que tu désignes est en réalité une désignation dont il est l'objet, même si tu n'en es pas conscient parce que la « vérité des vérités » que nous avons mentionnée t'échappe. Désigner la lumière du soleil, ce n'est pas autre chose que désigner le soleil. La relation entre tout ce qui existe et Lui est analogue, dans le monde sensible, à la relation entre la lumière et le soleil.

Dans ces conditions, la profession de foi en l'unicité divine (tawhîd) sous la forme « Nulle divinité, excepté Dieu! » est celle du commun des croyants (awâmm), et « Nul lui, excepté Lui ! » est la profession de foi de ceux qui ont la vocation spirituelle (khawâçç). Elle est en effet pour eux plus parfaite et plus appropriée, et en même temps plus universelle, plus vraie et plus exacte, et plus apte à les faire pénétrer dans la Singularité absolue et l'Unicité pure. (pp. 56-57)
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Vidéo de Abû-Hâmid Al-Ghazali
Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "Lettre au disciple" de Imam Al-Ghazali aux Editions Albouraq.
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