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EAN : 9782760932746
Leméac (Editeur) (01/11/2005)
3/5   9 notes
Résumé :
Noir destin que le mien est le titre d'un roman de Jean Leclerc (mieux connu sous le nom de Jean Leloup) qui a été publié en octobre 2005 sous le pseudonyme de Massoud Al-Rachid.

Ce premier roman est le récit autobiographique d'un certain Massoud al-Rachid. Se trouvant plus beau qu'un ambassadeur dans son nouveau complet (titre original du roman), ce dernier délaisse le confort d'une vie douillette et part à la quête de soi-même.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pourquoi ce livre?
Pourquoi ce livre? Mais parce que c'est Jean Leloup! Comment aurais-je pu ne pas lire ce roman, moi qui connais toutes ses chansons et ai vu tous ses spectacles depuis près de vingt ans ? Comment aurai-je pu ne pas aller lire ce qu'il avait à nous dire! J'avais également vu son Quelques nouvelles de Jean Leloup dont il était scénariste et j'avais beaucoup apprécié. Éclaté comme ses chansons, ce court film de 46 minutes montrait toute la portée de l'inspiration et de l'imagination du chanteur.

Un premier aspect qui m'a plu :
Ce qui m'a plus en premier lieu dans ce roman, c'est la naïveté intrinsèque de l'histoire autant que des protagonistes, notamment du narrateur Massoud. Leloup n'a pas peur de l'extravagance voire de l'exagération pour bien exprimer ses propos. Cette outrance perpétuelle dans l'action autant que dans les sentiments des personnages, je l'assimile à une naïveté un peu enfantine, mais oh! combien rafraichissante !

Un second aspect qui m'a plu :
Tous ces chapitres, ces tableaux, ces bonnes idées qui auraient pu donner un nombre incalculable de textes de chanson! Leloup a cette facilité à créer ces univers qui en l'espace de quelques phrases nous submerges et nous font littéralement voir, grâce notamment à la précision de sa prose, une tout autre réalité. C'est une véritable force pour moi d'être en mesure de transporter le lecteur dans des réalités qu'il ne connaît pas et d'être en mesure de lui en transmettre l'essence.

Un aspect qui m'a moins plu :
Malheureusement, cette suite de « tableaux » que je viens d'évoquer, aussi puissants peuvent-ils être, sont totalement décousus dans ce roman. Ce que j'exprimais être une suite de bonnes idées, demeure regrettablement une simple juxtaposition. Il manque, à mon sens, une réelle trame narrative qui porterait plus efficacement et avec une meilleure cohésion ces bonnes idées. Là où j'ai irrémédiablement décroché, c'est vers la fin, à l'arrivée des extraterrestres. Là, il a poussé trop loin!
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J'ai lu ce roman uniquement par curiosité parce qu'il a été écrit par Jean Leloup, être complexe et étrange, mais auteur/compositeur/interprète prolifique génial. Je dirais que le roman est à l'image du personnage: extravagant, pas toujours logique mais pas inintéressant, rempli d'images attirantes qui forment un univers narratif un peu onirique, désordonné, incomplet, étrange et dont le sens, finalement, nous échappe un peu.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est au cours d'une soirée de poésie sulfureuse où j'avais fait sensation en lisant mon "Ode au Torchon" que je rencontrai enfin Serena qui avoua avoir lu tous mes poèmes et pleuré. Ah, lecteur! Pourquoi Dieu ne me tua-t-Il pas immédiatement? À force de chercher la pureté, je l'avais découverte et Serena était une sainte. Mais cette confession, la ferai-je? Elle n'était pas sexy. Et pendant que nos conversations à propos du monde s'éternisaient toujours jusqu'aux petites heures et que je m'attelais à me croire amoureux, le moment venu de nous mettre au lit me paraissait toujours trop tôt. Allais-je comprendre et m'esquiver élégamment après quelques essais infructueux, comme un gentleman? Non pas: je décidai de m'acharner et de vivre avec elle! Pendant les premiers mois, je tentai de travailler la relation. Ensuite, voyant que rien n'évoluait, je décidai de m'ouvrir franchement de mes fantasmes et de ses difficultés à les satisfaire avec force détails, qui la laissèrent clouée au lit de douleur. Pourquoi Dieu ne me raya-t-Il pas de la surface de la Terre à ce moment-là? Mais non, je restai en vie et pendant qu'elle pleurait, je me plaignais des affres que ma noble franchise me faisait subir. Ah! Éducation ridicule et politiquement correcte de mon pays d'origine, que fis-tu de moi? Convaincu que la discussion règle tout, je me déversais en de grandes analyses après chaque tentative de rapprochement. Rien ne changea, bien sûr, et ce qui devait arriver arriva, après maintes tortures inutiles, je me mis à baiser des cocottes en cachette et tandis que coupable, pas fier, je me traînais chaque fois que je le pouvais dans les bars high-tech, cachant ma honte dans une attitude désinvolte et des belles fringues à la mode payées à même la caisse commune de nos salaires de misère, à la maison j'en appelais à la liberté et à l'élévation: "C'est le quotidien qui tue tout. Il nous faut nous donner de l'air pour nous retrouver, nous revoir neufs!" Ou encore: "C'est la vie de couple qui m'empêche d'écrire mon roman : il n'y a plus d'inattendu. Il faut que je vive des choses." Ah, lecteur! qu'on me trucide! Trop généreuse pour voir ma mauvaise foi et ma lâcheté, Serena se mit soudain à essayer d'être plus sexy et à investir dans ma carrière, ruinant sa famille et ses amis pour publier mes manuscrits. Raconterai-je l'épisode de l'horrible mini-jupe, et celui des talons hauts où elle chancelait, voulant me faire plaisir, tandis qu'elle me traînait dans des cercles littéraires en faisant ma promotion? Raconterai-je comment elle se niait pour ne pas me perdre, son abnégation horrible de fille en proie à son premier amour, et moi qui laissais faire? Allais-je me ressaisir à temps? Non: je suis une pestilence, je restai lâche jusqu'au bout, et un matin où je rentrai fourbu après une nuit fabuleuse à l'extérieur, je la retrouvai pendue au lustre de l'entrée. Avait-elle trouvé par là le moyen de ne pas me détester? Noir destin que le mien: allais-je me mettre enfin à réfléchir? Non! Je décidai de ne pas culpabiliser et me lançai dans des sorties forcenées. Déclarant que la danse et le rythme étaient le secret de l'équilibre, tous les soirs j'essayais une nouvelle discothèque. Je devins excellent, les gens m'applaudissaient, on m'invitait à rejoindre des troupes contemporaines et je refusais invariablement. Était-ce pour me racheter à mes yeux que je me voulais intègre et vrai? Ah! tristesse, honte, orgueil! Mais Dieu fut bon, encore une fois, et me sauva en me faisant rencontrer Ibrahim et ses pétrodollars. Ah, Ibrahim, quel fêtard impénitent! Et comme il assumait sa superficialité avec panache! Quand je lui contai mes aventures un soir de confidences, il décida de m'apprendre à vivre. "Tu as tué ta copine à force de lâcheté. Tu es une raie sale! Un crapaud infect!" me criait-il, tendre et caressant malgré tout. "Si je n'étais pas passé par là, je te haïrais, mais là je puis te par donner, t'aider... Car j'ai été comme toi, moi, presque pire. Rien de tel que ceux qui ont vécu une expérience commune à la nôtre et s'en sont sortis pour nous comprendre. Tu es pire que moi, et pourtant, combien de démons se sont évanouis à mon contact pestilentiel!"
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Il m'avait adopté. Comme elles étaient douces à mes oreilles, ses insultes succulentes, quel facile repentir! Il avait raison: j'étais un hypocrite, un coupable-né. J'adorais les cocottes aimant s'habiller léger et cher et ne rien foutre, je n'avais qu'à m'accepter au lieu de faire souffrir tout le monde, voilà tout. La vie était ainsi faite, il fallait que j'arrête de faire l'intéressant : et c'est dans un seul élan que je laissai enfin tomber la littérature pour me faire une place dans l'immobilier et me mettre en quête d'une épouse de qualité, essayant de la choisir avec circonspection. "C'est comme choisir une auto: il y en a pour tous les goûts", disait Ibrahim, le maître. Ah! lecteur, qu'on me tue! J'écoutais avec intérêt, j'acquiesçais, je trouvais cela intelligent et simple! Enfin, à force de me tenir dans "les bons endroits branchés où les vraies femmes se trouvent", je rencontrai enfin Eva, une beauté nordique à couper le souffle. Ah! Eva la sculpturale, aux jambes mirobolantes, aux seins mirifiques, aux yeux verts et aux intérêts pratiques. "C'est une Rolls Royce", me disait Ibrahim. Il avait raison: son cul de fer, ses seins de granit, haut perchés, au lit ses mouvements secs, précis, aisés et cochons, ses petites moues indifférentes et son soin parfait ne me lasseraient jamais, je pouvais en être sûr. Je l'obtins un soir avec brio, rivant finalement le clou à son amant japonais en payant la tournée générale de champagne au club en entier, après que l'amant en question avait suggéré avec arrogance que je n'aurais pas eu les moyens de vivre à Tokyo! Comme il grimaçait, tentant de sourire en buvant sa flûte de Moët et Chandon! Et quelle nuit enfiévrée, après. Était-ce la bonne? Je n'en doutai plus, un mois plus tard je l'épousai lors d'une belle cérémonie dispendieuse et achetai une grosse villa dans les quartiers chic.
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Mon voyage venait de trouver un objectif: l'amour vrai! Il me fallait le débusquer. Fuyant les pays chauds où ma différence avait brouillé les cartes, je remontai au nord. Pour que ma quête soit efficace, je devrais rester modeste et ne présenter aucun lustre qui détournerait le regard des autres de ma nature profonde et vraie. Ah, Massoud! Me trouver un appartement minable et un travail de plongeur dans un restaurant ne fut pas difficile, et je fus bientôt fui des femmes. Il faut admettre que le proverbe est vrai qui dit que "l'odeur de vaisselle est tenace sur le plongeur de métier". Comme j'étais repoussant, et comme elles me repoussèrent! "Qu'à cela ne tienne! me disais-je, acharné, orgueilleux, je trouverais bien la perle rare", et je conservai mon emploi même quand on m'offrit de devenir serveur: je n'avais que faire de ces sourires factices aux clients, je resterais intègre et courageux, et je continuais de frotter les plats croûtés avec obstination et fierté! Incroyable combien le fromage gratiné colle à la terre cuite, dans les plats à lasagne: il faut l'avoir vécu pour le croire. Mais Dieu est grand et, malgré ma foi, l'amour tardait. Les filles préféraient vraiment les garçons mieux placés. Fâché du matérialisme ambiant, je découvris bientôt dans la poésie un exutoire à ma colère et, d'un jet, j'écrivis quatre recueils innommables dont on me refusa la publication. Fi! Je promenais ma silhouette exsangue sur les trottoirs, déclamant mes vers aux passants, rageur, cynique, couvert de saleté et m'aiguisant l'âme comme un diamant pur.
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Est-ce que l’homme est comme un crapaud australien qui attend son libérateur? Est-ce que, finalement, le mulot est le résultat du désir de l’aigle?
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Noir Destin Que Le Mien - Pt.1
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