Une anthologie plutôt moyenne malgré la présence de textes forts sympathique.
Cette antho des Imaginales 2015 commençait pourtant bien avec une préface de
Jean-Claude Dunyach que j'ai trouvé très drôle. Les choses s'annonçaient donc bien.
Hélas, la première nouvelle, Jötnar de
Jeanne-A Debats ne m'a pas du tout plus. Pour être honnête, je ne l'ai pas fini. J'ai trouvé le début très classique dans un univers très proche du monde scandinave : les noms sont juste déformés. Comment de pas voit dans Jötnar un Jötun (un géant des glaces). Puis avec l'arrivée des Christiens, j'ai trouvé les événements de fond très manichéen. Bref, je n'ai pas poursuivi la lecture de cette nouvelle.
Du coup, je pense que je suis partie avec un a priori sur la nouvelle d'
Estelle Faye, La chasse à la licorne. le texte est sympa avec ces deux chasseurs de licornes, même si j'avoue que j'ai plus aimé le pendant « masculin » de l'aventure, que la partie « féminine » que j'ai trouvé peu passionnant.
Nouveau coup dur avec Ekasrinn de
Pierre Bordage. Je ne sais pas si c'est la manière de narrer ou si c'est le personnage principal, un mec un peu trop « viril » et « macho » à mon gout, mais je n'ai pas accroché. Je n'ai pas aimé ce qui se dégageait du personnage principal, quelque chose de malsain et de très négatif.
Heureusement, la nouvelle suivante est Bienvenue à Magicland de
Lionel Davoust. J'ai beaucoup aimé ce texte pour plusieurs raisons. Premièrement, j'ai eu beaucoup de sympathie pour le troll qui évolue dans un univers qui ne lui convient pas, qui ne parvient pas à faire partager sa passion. J'aime sa manière de lutter pour valoriser sa passion, ce qui entraine une souffrance.
J'ai apprécié le côté visite chez le psy. Je pense que ces passages donnent de la force au personnage principal.
Enfin, j'ai aimé la réflexion que l'auteur apporte sur le rôle des soigneurs des zoos. Ces gens, qui aiment leurs animaux (à n'en pas douter), sont-ils des monstres qui emprisonnent des bêtes pour les plaisirs des touristes ? On peut aussi s'interroger sur le rôle des zoos… Bref, j'ai trouvé cela passionnant et touchant.
Pour Touellerezh d'
Olivier Paquet, je n'ai pas non plus été convaincu. L'intrigue, sauver une princesse sur fond de duel entre deux rivaux, ne m'a pas paru originale et les personnages, sans être mauvais, ne sont pas particulièrement attachants. C'est dommage que la nouvelle manque d'intérêt, car j'ai l'impression que l'auteur a essayé de mettre une pointe de réflexion sur le rêve, l'illusion et la science. Mais hélas, ça n'a pas beaucoup marché.
La nouvelle de
Silène Edgar est particulière. Elle reprend un moment d'une pièce de
Molière,
L'amour Médecin et crée ainsi le troll médecin. J'avoue que j'ai trouvé la nouvelle bien sympa. Bien que mes lectures de Jean-Baptiste Poquelin (ouais, je me la pète un peu) remontent à loin, j'ai bien retrouvé l'ambiance de ces pièces.
Ceci dit, j'ai trouvé dommage de ne pas avoir une nouvelle avec une intrigue originale (nouvelle quoi). J'ai l'impression que ce texte est plus proche de la fan-fiction.
J'avoue que quand j'ai vu les vers de la nouvelle le double destin du Taquin de
Raphaël Albert, j'ai eu très peur… de la poésie… Ce n'est pas du tout mon kiff…
Mais très vite, j'ai accroché à cette versification très humoristique. L'histoire est d'une délicatesse de troll ! J'ai adoré ! Et ça rime !
J'avoue ne pas trop savoir quoi penser du texte de
Sophie Jomain, Les yeux du troll. Il y a des choses très tendres et très poétiques dans cette histoire de vieux trolls aveugles. L'ensemble est touchant. Ceci dit, pourquoi un troll ? le personnage principal aurait très bien être un elfe ou un humain qu'il n'y aurait pas eu de différence. Je n'ai donc pas trouvé que l'élément troll avait un réel intérêt… Dommage, car le texte aurait probablement été plus beau si le troll avait été humain…
Adrien Tomas, avec Trolls, Licornes et Bolognaise, sort un peu du lot avec une nouvelle d'urban fantasy. Ce genre n'est vraiment dans les habitudes, mais je me suis laissé prendre par le caractère « doux et délicat » de l'héroïne. Hélas, je pense que ce texte aurait mérité d'être un poil plus long. La résolution du meurtre est trop rapide pour être apprécié comme il se doit. Dommage… J'aimerai bien retrouver Tia dans une autre aventure… Mais sans histoire de fesses… Non, je sais, je suis chiante, mais rien que l'évocation des aventures passées de Tia m'a donné des boutons…
Comme aurait dit l'un de mes profs d'archéo avec un vrai faux accent italien :
Sylvie Miller,
Philippe Ward, ma je vous aime ! Dans la tête de Georg Trollevitch m'a fait poilé du début à la fin ! J'étais super triste en apprenant que cette nouvelle n'était pas une nouvelle mettant en scène Lasser, détective des Dieux (vivement le tome 4). Mais il n'a fallu que quelques lignes pour oublier ma déception.
Ceci dit, je ne sais pas si tout le monde pourra comprendre les références.
Si la première nouvelle de l'anthologie m'a beaucoup déçu, les autres textes – très différents les uns des autres – sont sympathiques et le livre se termine en apothéose avec la superbe nouvelle du duo Miller/Ward. Mais malgré cela, l'ensemble apparait comme moyen.