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EAN : 9782012535343
198 pages
Hachette Livre BNF (01/05/2012)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Deux textes très courts de Leon-Battista Alberti traduits par Claudius Popelin, peintre, émailleur et poète français du XIXeme siècle qui a fait précédé son travail d'un long prologue, d'une biographie de l'auteur. Ces deux longs chapitres épaississent considérablement ce petit livret. On doit aussi au traducteur les illustrations (pas toujours en phase avec les paragraphes correspondants ) mais qui éclairent bien le propos.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Deux textes très courts de Leon-Battista Alberti traduits par Claudius Popelin, peintre, émailleur et poète français du XIXeme siècle qui a fait précédé son travail d'un long prologue, d'une biographie de l'auteur. Ces deux longs chapitres épaississent considérablement ce petit livret. On doit aussi au traducteur les illustrations (pas toujours en phase avec les paragraphes correspondants ) mais qui éclairent bien le propos.

Les textes par eux-mêmes sont loin d'être des révélations avec un bémol sur le premier, de la statue, certainement moins connu, qui, outre un rapide plaidoyer pour la rigueur, pour la méthode comme pour l'usage des proportions, pour la copie des anciens et de la nature, se limite, au final, à une présentation technique d'un outil permettant de faciliter le repérage dans l'espace des orientations des différentes parties d'un modèle. Mais on peut se demander si Alberti a réellement construit et utilisé lui-même un tel engin vu qu'il manque clairement un élément permettant de repérer le plan horizontal qui semble indispensable à la justesse des résultats. Ces résultats sont d'ailleurs présentés longuement (plusieurs pages qui sentent le remplissage) dans un tableau sous la forme de coordonnées cartésiennes (position en abscisse, ordonnée et profondeur), alors que techniquement, et logiquement, en suivant le raisonnement de l'auteur, des coordonnées polaires (deux angles et une distance) auraient été bien plus efficaces.

Le second texte se divise en trois parties : les rudiments, la peinture et le peintre. La première est principalement orientée sur la présentation des éléments de base de la géométrie euclidienne et de quelques propriétés des triangles permettant de reconstruire un modèle en se fiant à la projection de certains de ses points sur un plan intersectant le cône visuel (moi, ça me parle mais j'ai appris à le faire en cm2 il y a très très longtemps) . Ces propriétés sont connues depuis la plus haute antiquité. Aujourd'hui on devrait les apprendre au collège, en quatrième (révision en arts plastiques, normalement, mais on dirait que maintenant c'est interdit par les programmes ou quasiment : la représentation d e l'espace doit rester une problématique "ouverte" sans tomber dans l'utilisation exclusive des notions dites du cube perspectif de la renaissance - qui n'est, soit dit en passant, qu'une variation très localisée de la méthode, limitée au travail d'un Paolo de la Francesca si je me souviens bien ), et elles sont massivement câblées (par millions) en dur dans les puces 3D qui garnissent les micro-processeurs à l'intérieur de nos tablettes, portables et autres matériel micro-informatique. Rien de difficile à comprendre, ni d'extraordinaire puisque d'un point de vue arithmétique, on compte une division, une multiplication et un coefficient par coordonnée spatiale. Cependant le concept qui permet d'y parvenir demande des explications et une bonne part d'imagination. Quand à la notion de pyramide visuelle, ici, elle laisse un peu à désirer puisqu'elle n'est clairement pas comprise : le sommet étant positionné non pas dans l'oeil du peintre, comme on le retrouve à l'envie dans les carnets de Léonard quelques décennies plus tard, ou même seulement de l'observateur mais, curieusement, à l'arrière de la tête. Bien dommage pour ce livre qui est sensé être une des références de base en histoire des arts et surtout dans celle de la représentation de l'espace dans les arts visuels de cette époque. La partie sur la peinture donne quelques conseils de division des surfaces peintes pour obtenir l'harmonie ainsi que la beauté tout en encourageant à suivre les recommandations des ainés pour ce qui est de progresser dans l'art lui même. Les prémisses d'une forme d'académisme en quelque sorte (mais ici le terme n'est pas encore la plus méprisante des insultes comme ça l'est devenu au siècle dernier).

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant il s’agit de traiter des rayons du milieu. On nomme ainsi cette multitude de rayons entourés par les rayons extrêmes et qui remplissent la pyramide. Il en est d’eux comme de ce qu’on raconte du caméléon et de quelques animaux sauvages, qui, sous l’empire de la crainte et pour ne pas être tués par les chasseurs, prennent les couleurs des objets qui les environnent. Ainsi de ces rayons. En effet, dans tout leur trajet, depuis leur contact avec la superficie jusqu’au sommet de la pyramide, ils sont tellement pénétrés par la variété des couleurs et des lumières, qu’en quelque lieu qu’on vienne à les rompre, ils répandent la même couleur et la même lumière que celles dont ils sont imprégnés. Quant à ces rayons, on doit savoir que, par une plus grande distance, ils viennent à pâlir et que leur extrémité est moins vive. On en a trouvé la raison. Effectivement, ces rayons et les autres rayons venant, tout chargés de lumière et de couleurs, à traverser l’air, qui possède une certaine densité, il advient que, par la pesanteur de cet air, ces mêmes rayons semblent n’arriver qu’épuisés au but de leur parcours. Aussi dit-on avec justesse que la superficie paraît d’autant plus confuse et obscure que la distance est plus grande.
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S’il est vrai que l’homme, en naissant, n’a pas la vision rectifiée, et méconnaît les effets de la perspective aérienne, — qui n’a vu un petit enfant vouloir saisir une étoile ? — il faut donc qu’une série d’opérations établisse dans son intellect une notion que ses sens tout d’abord lui refusent. L’artiste est à l’homme qui ne fait pas de sa vue un instrument perpétuel d’étude, ce que cet homme est au petit enfant. Car celui-là, dans les questions d’art, veut aussi saisir des étoiles. Comme il serait, surpris si on lui affirmait qu’il ne voit pas juste, et quelquefois même pas du tout !

Cicéron dit quelque part : Multa vident pictores in umbris et in eminentia, quæ nos non vîdemus. Les peintres voient dans les ombres et dans le relief bien des choses que nous n’apercevons pas. Les ombres et le relief, c’est-à-dire la forme et l’effet.
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Les Grecs entendaient par Αἴσθησις la faculté de sentir. Les modernes en ont fait l’esthétique ou science des sensations. Le jour où Baumgarten, professeur de philosophie à Francfort sur l’Oder, émit, le premier, ce grand mot, il ne se doutait guère de l’énorme consommation qu’en ferait un jour la critique. Incompris des foules, il retentit avec l’autorité d’une trompette qui commande le silence. Les théories transcendantales s’en taillent des robes doctorales. Il y a bien des élucubrations boiteuses auxquelles il sert de béquille, et les pédants s’en font litière. Je ne lui veux aucun mal, mais je trouve que, jusqu’ici, il a fait plus couler d’encre qu’il n’a versé de lumière.
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Rapportons donc à la pyramide tout ce que nous avons dit sur les triangles, et persuadons-nous que, de la superficie qu’on aperçoit, nulle quantité parallèle à la section ne saurait, en peinture, subir dans la forme aucune altération. En effet, il s’agit là de quantités également distantes, proportionnelles à toutes sections également distantes aussi de celles qui leur correspondent. Il résulte de cela que les quantités qui remplissent une surface et qui déterminent le contour n’étant pas altérées, les contours ne subiront aucune altération.
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Peut-être, tout d’abord, l’érudition semble-t-elle étouffer l’inspiration ; mais, du passage de la Renaissance à travers cette érudition devait naître la critique, et l’on trouve déjà, dans certaines notes du Vinci, des idées dignes de François Bacon, et des démonstrations qui procèdent de la plus rigoureuse méthode.
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