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Hélène Papot (Traducteur)
EAN : 9782879295381
312 pages
Editions de l'Olivier (30/04/2008)
3.38/5   64 notes
Résumé :
Insolente, rebelle, Ronit a quitté l'Angleterre et la communauté juive orthodoxe à dix-huit ans, direction New York. Refusant de se plier au destin tout tracé de mère de famille et d'épouse, elle a désobéi à son père, le grand Rav Krushka. À la mort de ce dernier, quinze ans plus tard, Ronit est rappelée auprès de sa famille à Hendon. Elle retrouve Esti, qui fut sa petite amie, et son cousin Dovid. Eux n'ont pas désobéi. Dovid, choisi par Rav Krushka dès son adolesc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ronit Krushka, une trentenaire célibataire vivant à Manhattan, retourne à contrecoeur à Londres pour les obsèques de son père, un rabbin fort réputé. Alors qu'elle s'était juré de ne jamais retourner dans le quartier de son enfance, ce deuil va l'obliger à renouer pendant tout un mois avec les gens de la petite communauté juive orthodoxe qu'elle a quitté depuis plusieurs années.
Elle est accueillie par son cousin Dovid, qui est devenu rabbin et a épousé Esti, sa meilleure amie d'enfance avec qui elle a eu une brève relation amoureuse. le trio de leur adolescence se reforme le temps du deuil pour se confronter à la vérité. Chacun va devoir accepter d'affirmer ce qu'il est et non pas ce qu'on attend qu'il soit. Pour cela il va leur falloir briser la loi du silence.
A force de rage et de thérapie , Ronit s'est libérée du poids des règles strictes du judaïsme. Elle est devenue une femme indépendante qui travaille, s'habille comme elle l'entend et couche avec qui elle veut, mais si elle a renoncé à obéir à la Torah en ne faisant plus shabbat et en ne mangeant plus casher, elle n'en reste pas moins juive pour autant.
Esti, elle, s'est pliée aux conventions en devenant une épouse respectueuse des règles civiles et religieuses qui régentent la vie quotidienne de la communauté mais elle cache un secret inavouable. Une chose que la Torah considère comme une abomination.
Dovid s'est laissé entraîné dans une voie qui ne lui convient pas, il n'a pas l'étoffe d'un rabbin et ne tient pas à prendre la succession du père de Ronit. D'ailleurs même s'il le voulait, ses affreuses migraines qu'il a toujours tues l'en empêcheraient.
A travers l'histoire de Ronit, Esti et Dovid, Naomi Alderman fait, avec humour fin teinté d'une pointe de cynisme, le portrait d'une petite communauté conservatrice qu'elle connaît bien puisqu'elle y a grandi et qu'elle même est fille d'un rabbin très réputé.
Même si elle fait la critique de ce milieu où il importe plus de se taire, pour surtout ne pas avoir l'air de "faire lechon ha-ra" (calomnier), et de sauver les apparences plutôt que d'être heureux, elle ne désavoue pas pour autant pas sa religion. Elle démontre simplement qu'au vu de la rigueur des exigences de l'orthodoxie, il faut parfois savoir désobéir aux commandements de la Torah, pour pouvoir trouver un épanouissement personnel.
La désobéissance donne à réfléchir sur la rencontre entre la religion et la vie moderne, entre la sexualité et la spiritualité, entre les désirs et les exigences et de l'importance de pouvoir changer pour aller de l'avant.
La lecture de ce roman est passionnante, même pour un lecteur athée pour peu qu'il soit curieux de découvrir la pensée et la culture juive. Elle révèle un monde un peu mystérieux, fait de rituels et croyances complexes transmises de père en fils et de mère en fille depuis des siècles.
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Vais - je être à la hauteur de ce livre? Vais - je trouver les mots pour vous transmettre toute la subtilité de l'histoire et du propos de ce livre? Un livre qui, pour moi, est le parfait exemple que la littérature tout comme un essai peut nous enrichir, nous bousculer dans nos certitudes, nous faire grandir et tant d'autres choses...

Ce livre, c'est La désobéissance de Naomi Alderman. Tout est parti pour moi de la bande - annonce du film né à partir du livre avec Rachel Weisz et Amy McAdams. Les quelques images m'avaient harponné à une époque où pour je ne sais quelle raison, on les repassait alors que le film n'était plus en salle. Décidée à en savoir plus, j'ai fait des recherches et découvert l'existence du livre... Comme à mon habitude, je décidais de commencer par le lire avant de voir le film... Ma vie à l'époque a juste retardé mon passage à l'acte jusqu'à récemment...

Et je ne regrette rien! Tant l'histoire au bon moment à achever pour moi de me rappeler que le monde n'était ni blanc ni noir, ni divisé en deux camps entre ceux qui feraient le bien et les autres le mal, que malgré une certaine norme nous étions en réalité profondément nous avec des facettes inscrites dans la différence... Ce qui nous rend unique, ce qui fait que chacun fait comme il peut avec la réalité qui lui est donnée de vivre... Que même si nous partageons une même réalité, chacun par sa singularité la vivra et l'expérimentera de façon personnelle... Faire et construire avec un autre, se conjuguer à ce qui nous rassemble et aussi ce qui nous sépare, c'est apprendre à faire avec ce qui est... Et faire avec ce qui est, c'est s'ouvrir tout des possibles en matière de choix, bien plus révélateur en réalité sur qui nous sommes et où nous en sommes sur nos chemins respectifs, sur nos besoins, sur nos relations à nous, à l'autre et au monde qui nous entoure,... que la réalité et son impact qui nous anime...

A la période où j'ai commencé La désobéissance je vivais quelque chose au niveau professionnel où l'analyse facile et l'interprétation aurait pu se cantonner à c'est bien ou mal... Malgré mon évolution, tout un émotionnel réveillé agissait pour me masquer les nuances et les subtilités de la vie... Et m'empêchait dès lors de me poser de multiples questions qui vont de pourquoi tout d'un coup cela réveillait un émotionnel comme cela chez moi à en toute connaissance de cause, comment me situer et répondre à la situation qui lui donne sens en me permettant d'agir de façon la plus alignée et en conscience avec moi - même...

C'est tout cela que La désobéissance de Naomi Alderman est venue toucher par ses mots et son érudition. Au travers de Ronit et de Esti, deux femmes et amies issues de la même communauté juive orthodoxe de Hendon, quartier de Londres, c'est toute la subtilité des choix de vies qui est ici exposée et leurs confrontation à l'héritage de toute une culture, toute la subtilité des choix que pour donner sens et agir en conscience.

A 18 ans Ronit décide de quitter sa communauté pour partir vivre à New York... Pour être enfin elle! Pleinement elle! Un choix lourd de conséquences et une manifestation rebelle vis - à - vis de son père, la grand Rav Krushka. Il lui faudra pourtant bien revenir dans ce monde lorsqu'on lui annonce que ce dernier n'est plus... Revenir ne sera pas seulement se confronter au rejet manifeste de tout ceux qui ont entouré son père, c'est aussi prendre la pleine mesure de son choix, de se confronter à la vie qu'elle aurait dû avoir si elle n'était pas partie et c'est raviver des émotions chez Esti dont personne n'avait soupçonné la pleine mesure de la survivance de ceux - ci... Pourtant entre Ronit la rejetée et Esti, celle qui est rentrée dans les rangs, ce sont deux destins riches qui vont sortir d'une dichotomie et prendre leur envol... Qui vont nous livrer une belle leçon de vie!
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L'héroîne, Ronit, jeune femme trentenaire, revient sur les terres de sa famille, juive, orthodoxe, à la mort de son père, le rabbin. On comprend que Ronit a fui très jeune une communauté étouffante, étriquée, coincée dans des rites ancestraux (une casserole qui a cuit de la viande ne peut pas cuire des légumes).
Elle retrouve ainsi sa petite amie (une homosexualité pas très en vue dans ce milieu) qui elle s'est rangée aux injonctions et a épousé le cousin, lui aussi obéissant.
En conséquence, nous avons le trio, celle qui sème le trouble, libre et le couple enfermé dans des coutumes ou des moeurs, avec un tas d'interdits ou de préceptes d'un autre siècle, millénaire serait plus juste.
Troubles, émois, souvenirs, regrets, une palette de sentiments peut alors s'étaler.
J'ai plutôt apprécié le début du roman car la mise en place des personnages et surtout des pratiques cultuelles juives orthodoxes est intéressante (et quoiqu'en connaissant certaines, j'en ai découvert d'autres et cela ne m'a pas réconcilié avec les religions en général) et plutôt amusante (écrite avec humour et gentillesse). Ensuite, je me suis ennuyée car les trois protagonistes sont ennuyeux et peu à peu je me suis désintéressée de leurs atermoiements et de leur devenir.
J'ai n'ai pas vu le film et n'ai pas envie de le voir. Il me semble que l'homosexualité féminine a le vent en poupe au cinéma, je ne suis pas sûre que ce soit au service de la tolérance.
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La désobéissance a pour héroïne Ronit, une trentenaire qui a passé son enfance dans une communauté juive orthodoxe, avant de couper les ponts. Son cousin Dovid la contacte toutefois à la mort de son père, le Rav Krushka, et elle quitte les États-Unis pour l'Angleterre, où elle retrouve son ancienne petite amie Esti, désormais mariée.

Fan de Rachel Weisz et de Rachel McAdams, j'ai décidé de lire ce livre avant de voir l'adaptation cinématographique (que je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner). Il est rare que je dise cela, mais j'espère que le film sera meilleur, car le roman ne m'a absolument pas plu.

Déjà, pour se lancer dans la lecture, il est sans doute préférable d'être de religion juive ou d'avoir de solides connaissances en la matière, parce que le début m'a plus d'une fois perdue en chemin, entre les nombreux termes spécifiques et les traditions. Par exemple, la scène où Esti met du beurre dans la casserole et qui revêt presque une tournure dramatique : eh bien, il m'aura fallu attendre de lire le mot « casher » pour comprendre plus ou moins de quoi il en retournait.

En ce qui concerne l'histoire en elle-même, il ne faut pas s'attendre à une romance, car on en est très loin. Tout est axé autour de la foi, de la pratique religieuse… En tant qu'agnostique, je m'attendais à beaucoup de questionnements, mais finalement, non. Tout au plus a-t-on une critique de la rigidité de l'orthodoxie juive, à travers l'émancipation de Ronit, mais la croyance divine n'est jamais mise en doute, comme le prouve la toute dernière phrase du livre.

Et puisqu'il est question de Ronit… C'est sans doute le personnage que j'ai le moins apprécié, essentiellement parce que j'ai eu du mal à comprendre ses actions et ses motivations. le fait qu'elle se présente tout au long du roman comme homosexuelle, notamment, me gêne dans le sens où ses deux liaisons les plus évoquées sont, l'une certes avec une femme, mais l'autre avec un homme marié. Il aurait été par conséquent plus logique de la part de l'auteur de la décrire comme étant bisexuelle.

Idem pour la scène où elle repousse les avances d'Esti, tout cela pour lui offrir quelques jours plus tard des hortensias et finir dans son lit. Est-ce qu'elle l'aimait vraiment ? Est-ce qu'elle a simplement voulu assouvir une pulsion charnelle ? Rien de cela n'est développé. Quant aux sentiments d'Esti, s'ils sont plus clairs (que ce soit son attirance refoulée pour les femmes ou son amour indéfectible pour Ronit) me font me questionner sur son choix final. le seul personnage pour qui j'ai conservé ma sympathie du début à la fin est Dovid, un brave homme patient et attentionné, dépourvu de toute ambition.

Ce roman me laisse perplexe et je ne comprends pas son objectif. J'ai d'abord cru que Ronit avait dû quitter la communauté à cause de sa liaison avec Esti, or il s'avère que personne n'était au courant. Ce n'est que quand toutes ces femmes, pourtant des modèles de piété, cèdent au « lechon ha-ra » que la rumeur commence à se propager, et même lorsque la vérité éclate au grand jour, cela n'a finalement que peu de répercussion.

Pire, c'est à se demander à quoi cela a servi. À nous dire qu'Esti préfère renier ce qu'elle est au plus profond d'elle-même parce qu'elle estime être heureuse ainsi, en étouffant sa véritable nature ? Cette résignation trop conventionnelle n'est assurément pas pour me plaire. M'enfin, ce livre pourra sûrement séduire des lecteurs qui n'auront pas les mêmes attentes ou exigences que moi.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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Ronit est une jeune femme issue de la communauté juive orthodoxe de Hendon (banlieue Nord-Ouest de Londres). Elle refuse la voie traditionnelle qu'on lui réserve: mariage, enfants, rites religieux et s'installe à New York où elle mène une carrière d'analyste financier tout en menant une vie sentimentale très libre et peu conventionnelle. Cependant, le décès de son père la conduit à revenir auprès de sa communauté, où elle retrouve son cousin, devenu rabin et son ancienne amie. C'est un peu le retour de l'enfant prodigue pour ne pas dire l'enfant maudite. le petit monde bien organisé va se sentir déstabilisé par l'arrivée de la jeune New-Yorkaise. Tensions, rancoeurs, conflits de famille, luttes d'influence au sein de la communauté, tout y est pour rendre ce roman vivant et intense psychologiquement.
C'est le premier roman de Naomi Alderman, jeune auteur née en 1974 qui a elle-même grandi dans la communauté orthodoxe de Hendon, en Angleterre. Elle a écrit depuis le livre "Mauvais genre" qui évoque le monde feutré de la très sélect université d'Oxford.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis avancée pour l'embrasser sur la joue. Il a reculé d'un pas en secouant légèrement la tête. J'avais oublié. Ce n'est pas permis. De toucher une femme qui n'est pas la vôtre. Même les poignées de mains sont défendues. J'ai ravalé les excuses qui me venaient aux lèvres, car s'il y a bien une chose que je refuse, c'est de m'excuser de ne plus être comme eux.
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Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Et sur la terre, c'était le tohou vabohou. Que signifie tohou vabohou? La question n'en finit pas d'être débattue parmi les sages. Certains répondent: informe. D'autres disent: vide. D'autes encore: étonnamment vide, comme s'ils avaient été présents aux côtés du Tou-Puissant, au temps d'avant le temps, et s'étaient étonnés du vide, voire avaient émis des remarques à son sujet.
Et il y a ceux qui disent chaotique. Une interprétation qui semble accorder une voix aux mots, qui sont tout ce que nous avons au commencement. Tohou vabohou. Pêle-mêle. Sens dessus-dessous. Bric à brac.
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I have been thinking about two states of being- being gay, being Jewish. They have a lot in common. You don't choose it, that's the first thing. [...]
Every time you meet someone new, it's a decision. You always have a choice about whether you practise.
Practise, of course, means a lot of different things. Probably something different to everyone. You can practise every day, or just once in a while. But if you don't ever practise, you'll never know what it could have meant to you. You'll never know who you might have been. If you don't practise you'll probably ever fell awkward claiming that identity: if it has no function in your life, what's the pont of saying it? It's still there of course. It'll never go away. But if you don't practise, it can never change your life.
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Sa voix s'est perdue dans le vide de l'air. J'ai pensé : Là, maintenant, c'est le moment. Je suis venue à Londres pour vivre ça.
- Esti, tu es attirée par les femmes, non ?
Elle a hoché la tête.
- Et tu n'es pas attirée par les hommes, hein ?
Elle a secoué la tête.
- Mais tu es mariée à un homme?
Elle a hoché une nouvelle fois la tête.
Jai écarté les mains.
- Tu n'as pas l'impression qu'il y a un truc qui cloche dans toute ton histoire, Esti ?
Elle a soupiré. J'attendais. Je me suis aperçue que sa peau, plus blanche que d'habitude, plissait sous les yeux et au coin de sa bouche.
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J'ai pensé à Dieu, à quel point la croyance en Dieu, en ce Dieu, avait fait violence à ces gens. Les avait pervertis, soumis, au point de les empêcher de reconnaître qu'ils ont des désirs, et encore moins d'apprendre à les satisfaire.
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