Fabio et Giovanni sont frères.
Le premier, avide d'ailleurs, s'est émancipé très vite alors que le second s'estimait en devoir de prendre en main les rênes de la famille.
La fuite de l'un associée à son absence prolongée ont semble-t-il distendu les liens fraternels d'antan. Aussi, lorsque Giovanni réapparaît sans crier gare pour annoncer le décès de leur père et sa volonté de rapatrier ses cendres en Italie, Fabio, touché par un énième coup du sort, consent à ce périple dans l'unique optique de rafler sa part d'héritage. C'est beau l'amour filial...
Bourvil fredonnait merveilleusement sa Ballade Irlandaise. Ce road-movie fleurant bon la dolce vita, et ce malgré un thème délicat, n'a absolument rien à lui envier.
Deux frères que tout oppose politiquement et philosophiquement devant se supporter dans cette valeureuse petite fiat 500 qui avale les km au rythme des souvenirs égrenés, à priori pas de quoi smurfer la macaréna sur fond de vuvuzela et pourtant...
Quoi de plus important que les liens du sang, quoi de plus difficile que de vouloir renouer lorsque que tout semble enterré.
Ce périple aux couleurs pleines et chaudes est un pur régal des yeux et de l'esprit.
Le trait d'Alfred ( auteur également de l'excellentissime Pourquoi j'ai tué Pierre ) est en totale adéquation avec le
propos. Ni trop travaillé, ni minimaliste, il offre le parfait support à cette histoire de famille au caractère bien trempé.
La justesse des dialogues en parfait contrepoint de silences totalement légitimes en font une partition quasi parfaite.
Un pas de deux sur l'air de " je t'aime moi non plus " touchant et pudique. Véritable hommage aux maîtres Italiens des années 60 que furent
Fellini, Visconti, Rosi et autre de Risi, ce tendre récit protéiforme est une réussite totale qui pourrait bien vous donner des idées prochaines de vacances...