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Guillaume Guéraud (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782756013138
111 pages
Delcourt (07/01/2009)
4.14/5   196 notes
Résumé :
Il s'appelle Martial, il vient d'abattre cinq personnes et en blesser gravement deux autres, lors du mariage de son frère. Il n'a pas pu se suicider, il ne lui restait plus de cartouches. Construit en flash-back, le roman déroule l'engrenage fatal qui a mené cet adolescent au carnage.
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 196 notes
Des gendarmes courant à droite à gauche autour de la maison. Une balle tâchée de rouge, des traces de sang ici et là. À l'étage, un sol jonché de douilles. Et, en contrebas, un homme couché sur le ventre, hurlant, le tibia brisé. Autour de lui, les gendarmes s'affairent. Pas moins de cinq victimes, deux dans un état grave et un blessé léger. le blessé léger, c'est Martial qui a oublié de garder une dernière munition pour lui...
Pourtant, ce devait être un beau jour de mariage aujourd'hui, à Mortagne, même si l'on n'a jamais vraiment su comment faire la fête sans que ça se termine en incident ou en bagarre rangée. L'on célébrait l'union d'Arnaud, le frère de Martial, et Sonia. Ce dernier a échappé de peu à la prison grâce à Frédo, le contremaître de la scierie Listrac. Aussi, lorsque ce dernier lui propose d'aller rendre une visite à Terence, le pleu-pleu du patelin, avec qui Martial a noué des liens, il ne se fait pas prier...


Tiré d'un fait divers et du roman éponyme de Guillaume Guéraud, ce récit empoigne, saisit de par sa violence et sa brutalité. Qu'est-ce qui a bien pu mener Martial à commettre ces actes horribles et sanglants ? C'est ce que déroule petit à petit l'auteur, partant de la tragédie en ce jour de fête et remontant à la source. L'on fait ainsi connaissance avec Martial, un jeune homme qui, jusque-là, évitait de se mêler de la vie du village autant que faire se peut. Un petit village divisé en deux : ceux qui bossent pour le château Clément et ceux qui bossent pour la scierie Listrac. Toute fête au village est l'occasion d'alimenter la haine entre ces deux clans. Martial, lui, a depuis quelques mois voulu quitter tout ça, Terence restant son seul ami. Tel le gibier, le lecteur est pris au piège dans cette histoire, hypnotisé par une voix-off monocorde, posée et distante, par cette tension de plus en plus palpable, par cette ambiance oppressante, par des scènes tantôt suggérées tantôt montrées et par ce trait au stylo hachuré, anguleux et brutal. Un album d'une force saisissante, bouleversant et déchirant ...
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L'album s'ouvre sur un fait divers atroce : un jeune forcené a tiré sur huit personnes, cinq sont mortes, dont un enfant... Il a juste oublié de garder une balle pour se supprimer.
Massacre gratuit né d'un pétage de plombs 'ordinaire' ?
Retour sur les événements des mois passés.
Le jeune homme vit à Mercourt, petit village de 1 200 habitants, divisé en deux clans - ceux de la scierie et ceux de la vigne de Château Clément. Toutes les occasions sont bonnes pour s'enivrer, les bagarres sont légion, les hommes sont tous chasseurs. Pour eux, une seule devise : "Je suis né chasseur, je mourrai pas gibier". C'est la loi du plus fort, la violence revancharde ou gratuite pour s'amuser.
Notre personnage central se distingue, par son choix de métier, par sa sensibilité - ce qui lui vaut les sarcasmes de son père, de son frère et des autres hommes. La rage s'installe, puis bouillonne et explose suite à un drame.

Un graphisme fin, des visages peu harmonieux assortis au contexte, de jolies couleurs, et soudain une page qui tranche, sobre, pure, mais très explicite.
Une BD dure, violente et émouvante, qui laisse le lecteur écoeuré, révolté.
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Je vais faire simple, blam, la grosse claque !

Visuellement, le trait ne caresse pas vraiment la rétine. Ça donne déjà envie, n'est-il pas ?
Un trait brouillon, agressif, donc, mais qui colle parfaitement à l'ambiance générale de ce drame social.

Martial a pas eu d'bol.
Il déteste la chasse dans ce petit village ou la fine fleur de l'intelligentsia locale, soit 46 de QI pour les plus nantis, pratique.
Il compte bien esquiver la scierie, fier pourvoyeur local de boulot depuis trois générations.
Il déteste sa famille qui le lui rend bien.
Il s'est fait un pote, contre toute attente, Terence, l'idiot du village.
Un benêt qui, à l'insu de son plein gré, allait générer un bordel sans nom.

Touchant, choquant, terriblement frustrant, injuste, ce récit, inspiré d'un fait divers réel, de par sa construction habilement séquencée, prend le pari du malaise assumé et tape dans le mille de la première à la dernière planche.
Un déroulé implacable au final prévisible, une montée en puissance parfaitement maîtrisée, le ton est juste, la prose violente, le constat amer.

Je mourrai pas gibier fait partie de ces rares moments de lecture qui vous habitent encore et encore, c'est que le début, d'acc..
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Lu dans le cadre du prochain club-lecture auquel je dois assister et qui a pour thème d'élire la meilleure bande-dessinée ainsi que le meilleur roman parmi tous ceux qui ont reçus le prix littéraires des lycéens et apprentis de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur au cours de ces dix dernières années, je dois avouer que je suis très partagé sur cet ouvrage. Adapté d'un roman de Guillaume Guéraud, le lecteur découvre dans cet ouvrage la vie de Martial, un jeune garçon habitant le petit village de Mortagne.
Dans sa famille, on travaille à la scierie du village de père en fils mais cependant, Martial a décidé de faire des études dans un lycée voisin à quarante-cinq kilomètres de là. Aussi, l'internat, cela lui convient parfaitement et de rentrer uniquement le week-end à Mortagne encore plus. Disons qu'au moins il voit sa famille (ses parents, son frère aîné Arnaud et sa soeur), au mieux il s'en porte. Surtout son frère en réalité qui a une fâcheuse tendance à la violence et qui n'en rate jamais une pour faire les quatre-cents coups avec son pote Frédo, le contremaître de la scierie. Mais voilà, il y a aussi un autre personnage qu'il faut que je vous présente et qui est, à mon goût, le plus attachant de tous. Il s'agit de Terence, un jeune homme qui vit en retrait, toujours seul car il est un peu simplet et est souvent le souffre-douleurs des jeunes du village.

Pourquoi le simple fait d'être différent devrait-il obligatoirement faire souffrir celui qui n'est pas "dans le moule" ? C'est l'une des questions essentielles de cet ouvrage car notre narrateur, tout comme moi d'ailleurs, se la pose tout le temps. Il est révolté par une telle chose qu'il ne parvient pas à comprendre et cela va le pousser à accomplir des actes qui lui-même ne comprendra pas par la suite...Mais je m'arrête là car je ne voudrais pas trop en dire non plus !
Sachez que cette bande-dessinée est poignante, douloureuse et que même si je n'ai vraiment pas aimé le graphisme que j'ai trouvé trop cru par moments, je dois dire que cette lecture porte à réfléchir ! Une de celle dont le lecteur ne sort pas indemne !
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Un histoire de fait divers, d'après le roman de Guillaume Guéraud.
Martial vie dans un petit village partagé entre la scierie et la vigne. C'est une histoire de désoeuvrement social, les protagonistes sont des brutes, la méchanceté est leur quotidien, il y a juste Terence, le simplet du village, qui a l'air à peu près sain, et Martial qui ne semble pas adapté à ce monde stupide et cruel. Dès le début on sait que cette histoire a dérapé...
Le dessin et brut et sec, les lignes agressives, j'ai toujours de l'admiration pour le dessin d'Alfred et en particulier pour sa capacité par son trait et ses choix graphiques à créer un atmosphère qui colle parfaitement à l'histoire.
Je rajouterai quand même un petit bémol sur le côté noir et sordide de l'histoire qui ne laisse pas la moindre parcelle d'optimisme et d'espoir. Noir c'est noir... trop noir...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le week-end entre mes deux semaines de stage, Frédo s'était invité à l'apéro chez mes parents et, devant moi, leur avait posé cette question :
- Votre petit dernier serait pas pédé ?
- Pourquoi ? s'était indigné mon père.
Frédo avait répondu en haussant les épaules :
- J'ai toujours entendu dire que luthier était un métier de pédé...
J'ai tout laissé tomber. Le stage. Les violons. Mais pas uniquement. J'ai aussi laissé tomber le lycée Pagnol. Et le bois.
Je me suis inscrit en mécanique au lycée Camus.
Histoire de faire chier tout le monde sans faire dans la dentelle.
Le lycée Camus était à quarante-sept kilomètres. Assez loin. Mais pas encore suffisamment. Je passais la semaine à l'internat mais je devais rentrer tous les week-ends.
(p. 25-26)
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A Mortagne, on n'a pas vraiment les moyens de réfléchir, en fait. On a bien un cerveau, mais rien d'autre à mettre dedans que du raisin, des planches, de la sueur et du plomb. C'est comme ça. Pour le reste, on n’a pas les armes qu’il faut pour changer les choses.
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Des raisons, on peut toujours en trouver. Des bonnes ou des mauvaises en pagaille. Mais c'est pas mon boulot. Il y a des spécialistes pour ça.
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« A Mortagne, on n'a pas vraiment les moyens de réfléchir, en fait. On a bien un cerveau, mais rien d'autre à mettre dedans que du raisin, des planches, de la sueur et du plomb. C'est comme ça »
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À la base, ça devait être une fête vu que c'était le mariage de mon frère. Mais une fête, à Mortagne, on ne sait jamais bien ce que ça veut dire.
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