AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3.71/5   7 notes
Résumé :
Dans ce petit livre récompensé par le prix du livre d’économie 2008 les deux chercheurs du CEPREMAP tendent à démontrer une thèse simple : comment le climat de défiance qui existe en France entraîne un dysfonctionnement majeur de notre économie, qui se traduit par un coût social important, en termes d’emploi et de revenu.

Le premier constat est celui du niveau de suspicion des Français – mesurée par diverses enquêtes – vis-à-vis de nos institutions ... >Voir plus
Que lire après La société de défiance. Comment le modèle social français s'autodétruitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La société de défiance/Yann Algan et Pierre Cahuc
Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés montrent que les français, plus souvent que les habitants des autres pays se méfient de leurs concitoyens , des pouvoirs publics, et du marché. Cette défiance va de pair avec un incivisme plus fréquent dans les domaines essentiels au fonctionnement de l'économie et de l'Etat-providence.(Yann Algan, professeur d'économie).
Les auteurs montrent que la France est caractérisée par une défiance particulièrement marquée, qui entrave la croissance économique et la prospérité de tous. Cela se manifeste par une tendance plus grande à la fraude par exemple. Cette défiance est le fruit de l'étatisme et du corporatisme issus de la défaite de 1940 et de Vichy selon les auteurs. D'un point de vue libéral, on peut noter que cela est une vérification empirique de la fameuse citation de Frédéric Bastiat : « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Profitant du maquis d'aides, on essaie de tirer le plus possible de l'État; partant, pourquoi s'attendre à autre chose chez autrui et lui faire confiance?

Yann Algan a été récompensé du prix du meilleur jeune économiste de France en 2009.
Ce petit opuscule est vraiment instructif sinon édifiant. Et il est navrant pour ne pas dire affligeant et consternant de voir qu'il en est ainsi pour nous français.
Quelques extraits :
« 52% des français considèrent que de nos jours on ne peut arriver au sommet sans être corrompu. Aux USA, en Norvège et en Angleterre, c'est 20%. »
« 54% des français déclarent n'avoir aucune confiance ou peu confiance en leur justice. En Allemagne, c'est 7% et 2% au Danemark. »
Ce ne sont que deux exemples parmi beaucoup d'autres statistiques peu reluisantes pour nous français.
A lire quand même et sans chauvinisme !!
Commenter  J’apprécie          50
Un nouvel angle de vue bien traité sur ce problème de corporatisme et d'étatisme de notre société française
Commenter  J’apprécie          00
Un lumineux commentaire des ravages du corporatisme et de l'étatisme G. Moatti, Les Echos
Commenter  J’apprécie          00
Un petit livre qui en dit très long et qu'il faut lire d'urgence F.-O. Giesbert, Le Point
Commenter  J’apprécie          00
Après "Le ghetto français", encore un excellent petit ouvrage, publié cette fois par les Editions de la rue d'Ulm, "La société de défiance".
Les deux auteurs de cet opuscule partent d'un constat que chacun peut faire quotidiennement : défiance et incivisme sont deux traits très répandus dans la société française. Après avoir vérifié ce fait de la manière la plus rigoureuse possible, ils montrent que ces traits sont d'apparition récente
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le niveau élevé de la fraude, fiscale et sociale, dans notre pays, qui contraste avec la vertu des Scandinaves, pourtant bien taxés, eux aussi, s’explique de cette manière.
Or leurs Etats-providences sont universalistes et transparents, alors que le nôtre est corporatiste et étatisé .

Corporatiste, parce que les droits sociaux y dépendent du statut ou de la profession exercée. Ce qui tend à segmenter les relations sociales et à isoler les groupes socio-professionnels, en les montant les uns contre les autres. Etatiste, dans la mesure où l’arbitrage de l’Etat est réclamé en permanence par des acteurs sociaux incapables de s’entendre entre eux.

La volonté originelle de concevoir un système universaliste, dans lequel tout le monde bénéficie des droits sociaux, a achoppé sur les revendications corporatistes qui ont fait perdurer des régimes de sécurité sociale spécifiques : cadres, fonctionnaires, artisans et commerçants, professions libérales, sans parler des multiples régimes spéciaux des grandes entreprises publiques ou de professions particulières (parlementaires, mineurs, clercs de notaire, marins, militaires, etc.).

Cela a installé un système opaque et inéquitable. Bien que les dépenses sociales soient très élevées en France, elles sont mal réparties. Les inégalités attisent les jalousies et les dérogations multiples érodent la cohésion sociale. Pendant les "trente glorieuses", la croissance a masqué ces défauts, mais ils sont vite devenus criants.

Parce que notre syndicalisme s'est affaibli, avec des centrales arc-boutées sur leurs privilèges liés à la gestion paritaire, l'Etat est venu pallier le manque de dialogue social. Mais cet interventionnisme a encore affaibli les syndicats et la concertation. En créant de nombreuses barrières réglementaires à la concurrence pour protéger tel secteur ou telle profession, il a contribué à renforcer l'opacité du fonctionnement de l'économie. Bref, le corporatisme, doublé d'un Etat très dirigiste, constitue un cocktail particulièrement nocif, à l'origine d'un véritable cercle vicieux.

Ce système opaque, très complexe et inégalitaire, incite chacun à tirer la couverture à soi. Repliés sur eux-mêmes, les Français portent un regard particulièrement critique sur la société dans laquelle ils vivent : plus de la moitié pense que nul ne peut atteindre le sommet sans être corrompu, tandis que ce chiffre est de 13 % en Norvège et de 22 % aux Etats-Unis. Cette attitude a des conséquences néfastes : selon plusieurs études, la défiance et l'incivisme freinent significativement la croissance.

Rétablir cette confiance nécessite un changement de cap pour corriger la dérive corporatiste et dirigiste du modèle social français. Les réformes doivent donc favoriser la limitation des situations particulières et dérogatoires, promouvoir le dialogue social et instituer une véritable mutualisation des risques liés au fonctionnement d'une économie moderne.
Commenter  J’apprécie          20
La France est engagée dans un cercle vicieux dont les coûts économiques et sociaux sont considérables. Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés révèlent qu’ici plus qu’ailleurs, on se méfie de ses concitoyens, des pouvoirs publics et du marché. Cette défiance allant de pair avec un incivisme plus fréquent.

Or la défiance et l’incivisme, loin d’être des traits culturels immuables, sont alimentés par le corporatisme et l’étatisme du modèle social français. En retour, le manque de confiance des Français entrave leurs capacités de coopération, ce qui conduit l’État à tout règlementer et à vider de son contenu le dialogue social.

En comparant les relations entre les performances économiques et les attitudes sociales dans une trentaine de pays du début des années 1950 à nos jours, Yann Algan et Pierre Cahuc montrent comment ce déficit de confiance réduit significativement l’emploi, la croissance et, surtout, l’aptitude des Français au bonheur.

Le World Values Survey, une des plus vastes enquêtes internationales d'opinion, indique que seuls 21 % des Français déclarent faire confiance aux autres. Cette proportion atteint plus de 60 % dans les pays scandinaves. Sur les 26 pays les plus riches de la planète, la France se trouve en 24e position, devant le Portugal et la Turquie. Les Français se méfient, plus que les autres, de la justice, du Parlement, des syndicats, de la concurrence et du marché.

L'incivisme résulte de cette méfiance : seuls 39 % des Français déclarent qu'il n'est jamais justifié de demander indûment des aides publiques contre 87 % des Danois et plus de 70 % des Britanniques.

Explication : dans une société où chacun soupçonne son voisin de tirer avantage du système, chercher à en faire autant n’apparaît pas comme fautif.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Yann Algan (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Algan
"The Economist" a présenté la semaine dernière son évaluation annuelle de l'état de la démocratie dans le monde. Et l'hebdomadaire britannique relègue la France au rang de démocratie défaillante. La crise sanitaire a certes induit des mesures, mais celles-ci se sont révélées en France particulièrement coercitives. D'un point de vue subjectif, la situation ne serait guère plus réjouissante car, selon l'étude de l'Observatoire du bien-être en France en 2020, les Français seraient particulièrement peu satisfaits.
Comment la défiance, interpersonnelle mais aussi politique, a-t-elle impacté la gestion de la crise sanitaire ? La crise sanitaire est-elle une crise de défiance ? Comment reconstruire la confiance ?
Pour en parler, Claudia Senik, professeure à Sorbonne-Université et à l'Ecole d'économie de Paris, directrice scientifique de l'Observatoire du bien-être au Cepremap, directrice de l'ouvrage “Crises de confiance”, Éditions la découverte et Yann Algan, professeur d'économie à Sciences Po et doyen d'affaire public, co-auteur de “Les origines du populisme” (Seuil, 2019).
L'invité des Matins de France Culture. Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 8 Février 2021) Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
+ Lire la suite
>Sciences sociales : généralités>Interaction sociale>Relations Individu/Société (34)
autres livres classés : condition socialeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Histoire et généralités sur la Normandie

TOUS CONNAISSENT LA TAPISSERIE DE BAYEUX, QUI EN EST LE HÉROS ?

RICHARD COEUR DE LION
ROLLON
MATHILDE
GUILLAUME LE CONQUERANT
GUILLAUME LE ROUX

20 questions
70 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , célébrité , économieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..