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La Divine Comédie tome 3 sur 4

Jacqueline Risset (Traducteur)
EAN : 9782080712189
404 pages
Flammarion (01/09/2004)
4.06/5   90 notes
Résumé :
Le coeur du grand projet, c'est Le Paradis.
Le long poème que nous nommons Divine Comédie a été conçu en fonction du Paradis, lui-même composé à la louange d'une femme, Béatrice, ici transfigurée dans une plus haute plénitude. Le Paradis de Dante, comme L'Enfer ou Le Purgatoire, surprend: aucun repos placide, mais le mouvement incessant, le vol des lumières. Le Paradis, danse de flammes, est éblouissant et dangereux. Le voyageur céleste, guidé enfin par Béatr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La dernière étape du Purgatoire, c'est le jardin du paradis terrestre, lieu intermédiaire, où Dante est spectateur d'un étrange représentation allégorique au sens discuté. A l'arrivée de Béatrice, que Dante espérait, Virgile disparaît : le seuil du Paradis céleste vient d'être franchi, et le poète latin ne peut y accéder.

Le Paradis se compose de 10 parties, 9 sphères mobiles et de l'Empyrée. Les sept premières sphères mobiles correspondent aux neuf planètes connues à l'époque de Dante : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars Jupiter, Saturne. Au-delà, il y a la sphère des étoiles fixes, puis le ciel cristallin (Premier Mobile). Ces sphères sont mues par des anges, chaque sphère par une catégorie d'anges spécifiques, il existe une hiérarchie angélique avec 9 niveaux. Je rappelle que la Terre étant au centre de l'univers dans la représentation médiévale, toutes ces sphères tournent autour de cette dernière. Enfin, au-delà de l'espace et du temps, il y a l'Empyrée, le Ciel transcendant où réside Dieu.

Même si le Ciel et la Terre sont deux réalités distinctes, il y a un lien, une relation forte. le Ciel agit constamment sur la Terre, les astres ont une influence sur les hommes. Les astres expriment la volonté divine, sont un instrument de cette volonté, leur mouvement provoqué par les anges en est la conséquence, les hommes subissent l'influence de ces mouvements, qui les poussent vers une direction, des actions. Mais l'homme garde toujours son libre arbitre, la décision finale de suivre ou non l'influence céleste lui appartient.

Dante va traverser les différentes parties du Paradis, dans les 7 premières sphères mobiles, correspondantes aux planètes, il va rencontrer les bienheureux. A chaque ciel correspond une disposition particulière vers le bien, par exemple au Ciel de Vénus, il y a les âmes de ceux qui sont soumis à l'amour, non plus terrestre, mais divin. Au Ciel de Saturne, on trouve les esprits qui ont pratiqué une vie contemplative. le huitième Ciel, celui des étoiles fixes, est réservé au triomphe du Christ, avec la Vierge. Les anges et les bienheureux résident en réalité dans le dixième Ciel, l'Empyrée, près de Dieu, ils sont disposés au sein de la rose sempiternelle, qui est la dernière étape du voyage de Dante.

Raconter le Ciel est bien plus difficile que raconter l'Enfer et le Purgatoire. Tout est à la limite de la compréhension humaine. La lumière éblouissante brouille la vision, les musique célestes saturent l'audition, il est difficile de voir, de saisir, et surtout de mettre en mots ce qui dépasse notre entendement. D'où l'invention par Dante d'un vocabulaire spécifique, dont le plus emblématique est le mot « transumanar » : c'est ce qui est au-delà de l'humain, et c'est le mot qui convient le mieux pour caractériser l'expérience du Paradis. le poète ne peut qu'essayer de donner une image approximative, imparfaite, de ce qu'il a vu et entendu.

Dante fait différentes rencontres dans sa montée céleste. Une des plus importantes, est celle d'un de ses ancêtres, un certain Caccaguida, qui serait parti en croisade, et aurait été fait chevalier par l'empereur. Dante le rencontre dans le Ciel de Mars, celui des combattants pour la foi. Il révèle à Dante son destin, son exil prochain :

« Tu laisseras tout ce que tu aimes
le plus chèrement ; et c'est la flèche
que l'arc de l'exil décoche pour commencer.
Tu sentiras comme a saveur de sel
le pain d'autrui, et comme il est dur
à descendre et monter l'escalier d'autrui. »

Mais il fixe aussi sa mission, qui est de révéler au plus grand nombre ce qu'il a vu, de communiquer la volonté divine par la parole, pour aider les hommes à accéder au Paradis, à devenir des bienheureux. Dante n'est plus seulement un poète, il devient un prophète, il doit rendre sensible aux autres hommes une vision divine pour leur permettre de prendre le bon chemin.

D'autres rencontres ont lieu, certaines très déconcertantes. Ainsi dans le Ciel du Soleil, celui des Esprits inspirés de sagesse, Thomas d'Aquin montre à Dante les onze sages de la première couronne, en quelque sorte le gratin de l'esprit. Et parmi ces 11 figure Sigier de Brabant :

« C'est la lumière éternelle de Sigier,
qui, en lisant dans la ruelle au fouarre
syllogisa des vérités enviées. »

Sigier avait pourtant été condamné par l'archevêque de Paris pour averroïsme, il a du fuir, a fini assassiné, et Thomas avait combattu certaines de ses idées. Ce passage a d'ailleurs donné lieu à de nombreux commentaires, Dante a été soupçonné d'averroïsme, le passage a servi a étayé l'hypothèse d'un séjour parisien du poète, qui aurait pu y rencontrer certains disciplines de Sigier. Mais en réalité Dante met en évidence une sorte de transcendance : ce qui paraît opposé aux hommes, ne l'est pas forcément pour la sagesse divine, deux grands penseurs comme Thomas et Sigier ont pu chacun exprimer un aspect de la vérité, en apparence inconciliables pour l'esprit humain, mais qui ne le sont pas pour l'intelligence divine. Et ils se reconnaissent comme égaux au Ciel, dépassant leur différents terrestres.

Dans le même état d'esprit, l'éloge de Saint-Dominique est prononcée par Saint-Bonaventure, franciscain et celui de Saint-François par Saint-Thomas, dominicain. Alors que les deux ordres s'opposent sur Terre sur le plan de la théologie, ils sont en mesure de reconnaître la vérité dans le propos d'imminents membres de l'autre ordre. Tous les antagonismes sont dépassés, la vision s'élargit, c'est l'un des sens du « transumanar ».

Nous arrivons ainsi progressivement à la fin du voyage, à la Rose céleste de l'Empyrée, l'amphithéâtre des âmes des bienheureux, dont presque tous les sièges sont pleins, ce qui annonce la proximité de la fin des temps. Et Dieu se révèle comme un cercle, qui englobe l‘ensemble de la création.

Au Paradis a lieu l'intégration finale de la philosophie dans la vérité de Dieu, l'élévation de l'amour en principe de tout bien et de tout mal, la résolution des problèmes politiques par la doctrine de la légitimité universelle et éternelle de l'Empire. Dante arrive petit à petit à ces conceptions, en traversant l'ensemble de ce qui humain, l'Enfer et ses damnés, le Purgatoire et ses pénitents, c'est au Ciel qu'il peut tout comprendre et tout embrasser et nous livrer sa vision éclairée par la lumière divine.

Ce n'est pas un voyage facile pour un lecteur, tant le poème de Dante est riche et complexe, tant il est truffé de références. Plus que de lire un livre, il s'agit de pénétrer un monde, un univers. Essayer d'en saisir quelques éléments, se pénétrer d'images, d'idées, se laisser prendre à la beauté des vers. En se disant qu'il faudra sans doute y revenir, relire, y trouver autre chose, puis autre chose encore. Car il est sans doute impossible d'épuiser tous ses sens, explorer tous ses possibles.
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Il n'y a pas de limite au nombre de relectures que l'on peut faire de la Divine Comédie, et peut-être davantage encore du Paradis, la troisième partie de ce grand poème. C'est un texte essentiellement didactique, puisque Béatrice explique à Dante la mécanique des sphères, et répond aux questions de toute sorte que lui pose son compagnon. Il est difficile de tout suivre, de tout comprendre, même avec l'aide de notes. Mais ce que le didactisme pourrait avoir de trop sec et d'abstrait est animé par deux qualités poétiques et humaines : la première, c'est l'insatiable désir de savoir qui anime le poète et le plaisir visible que prennent les habitants du Paradis à lui expliquer ce qu'il ne comprend pas ; la seconde qualité, c'est qu'à mesure qu'il monte plus haut, accède à des mystères encore plus sublimes, Dante se transforme, son regard se fait plus aigu et ses facultés augmentent pour le rendre capable de voir, et de supporter la vue, de ce qui lui est montré, même quand c'est indicible. La magnificence du vers, de la phrase, du tercet, est à la mesure du sujet.

On pourrait croire futilement qu'il n'y a pas de lieu plus ennuyeux que le Paradis, puisque tout ce qui manque à l'homme lui est offert et qu'il n'a plus qu'à s'endormir dans la satisfaction béate. Or le poème nous administre la preuve du contraire : ce lieu est un tourbillon de lumières, de chants, de visions sans cesse renouvelées, et surtout, ici, de désirs insatiables de connaître Dieu et d'aimer Béatrice. Or l'objet de ces désirs de connaissance et d'amour est infini : l'homme qui veut connaître Dieu doit, pour s'accorder à l'objet de son désir, tendre vers l'infini. Son aspiration, par nature, ne sera jamais satisfaite, mais il n'en éprouvera nulle douleur, nulle frustration, puisqu'il jouit de la proximité de Celui qui l'aime et qui se donne à lui à la mesure croissante de ses capacités. Dante ici, dans ce Paradis entièrement fait de désirs ardents et de voluptés affectives et intellectuelles (Baudelaire, "où tout ce que l'on aime est digne d'être aimé... Où dans la volupté pure le coeur se noie") , se place dans la tradition chrétienne la plus orthodoxe, parvenue jusqu'à lui depuis les écrits du Père grec cappadocien St Grégoire de Nysse, qui écrivait au IV°s dans sa "Vie de Moïse" : " Si le beau en soi est infini, nécessairement le désir de celui qui aspire à y avoir part sera coextensif à l'infini et ne connaîtra pas de repos. Et donc il est tout à fait impossible d'atteindre la perfection, puisque, comme on l'a établi, la perfection n'est pas comprise dans des limites et que la vertu n'a qu'une limite, l'illimité. Comment parviendrait-on à la limite cherchée, si elle n'existe pas ?" (I-7)

On pourrait se croire bien éloigné des réalités terrestres avec pareilles sublimités. Or il n'en est rien : Dante est bien le "poète du monde terrestre" et les saints et saintes qu'il rencontre, même enveloppés d'éblouissante lumière, sont fermement incarnés. D'ailleurs, il distingue, jusque dans sa contemplation finale de la sainte Trinité, le visage humain du Christ. Son Paradis est donc chrétien, incarné, et surtout - comme dans le Purgatoire et l'Enfer - très politique. L'âme de son ancêtre Cacciaguida l'entretient de la corruption de Florence et lui prédit son exil ; celle De Saint Pierre déplore l'état de la papauté ; celle de Saint Benoît se plaint de la décadence monastique. Ce Paradis ne serait pas chrétien s'il n'était rempli d'êtres humains qui, du milieu de leur béatitude, veillent, attristés et consternés, sur les affaires de la terre et espèrent, attendent, désirent la restauration d'un ordre théologico-politique juste ici-bas : à savoir, la concorde et le mariage harmonieux de l'Eglise et de l'Empire.

Donc le Paradis dantesque n'est en rien immobile et statique : les sphères tournent, emportées non par la gravité mais par l'amour, les humains continuent de chercher Dieu et la justice, et il convient enfin de ne pas rester sourd à la dimension sonore, musicale et symphonique de ce poème médiéval qui a tant à nous dire sur la relation du spirituel et du temporel.
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J'ai trouvé ce tome de la Divine Comédie vraiment ennuyant. S'il y avait de l'intérêt dans L'Enfer et le Purgatoire, je n'en ai pas trouvé dans le Paradis. Ma lecture était longue et très ennuyeuse. C'est vraiment là que j'ai vu que ce livre appartenait à une autre époque. Je dois avouer qu'à la fin, je lisais très vite pour me débarrasser. C'est une de mes pire lecture des dernières années.
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Dante se retrouve avec sa muse Béatrice comme guide et va escalader les différents ciels du Paradis. Dans ces ciels habitent des saints, des anges, et les âmes sans pêchés. Notre narrateur continue sa marche vers Dieu et c'est vrai qu'au bout de tout ce temps, j'ai trouvé cela lassant, le temps me semblait long.

Après l'écriture reste toujours la même, aussi magnifique, mais personnellement le Paradis m'a moins touché, sûrement dû aux croyances (davantage inscrites dans ce cantica) qui ne sont pas les miennes. Je pourrais dire que j'ai lu cette intégrale au moins une fois dans ma vie, et que ça m'a apporté beaucoup d'approfondissement.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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J'ai eu plus de facilité à lire ce tome que le précédent. Mais l'Enfer reste le meilleur des trois.

Il y a beaucoup de lenteur dans celui-ci.

Je pense que ce tome constitue la rédemption de Dante lui-même.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Paradis, XVII, 46 sq.
Tel Hippolyte partit d'Athènes
à cause d'une cruelle et perfide marâtre,
tel il te faudra partir de Florence.

C'est ce qu'on veut et qu'on cherche, déjà,
et ceux qui le pensent le feront bientôt
là où tous les jours on trafique le Christ [à la curie romaine].

La rumeur donnera la faute
à l'offensé, comme d'habitude ; mais la vengeance*
témoignera la vérité qui la dispense.

Tu laisseras tout ce que tu aimes
le plus chèrement ; et c'est la flèche
que l'arc de l'exil décoche pour commencer.

Tu sentiras comme a saveur de sel
le pain d'autrui, et comme il est dur
à descendre et monter l'escalier d'autrui.

Qual si partìo Ippolito d'Atene
per la spietata e perfida noverca
tal di Fiorenza partir ti conviene.

Questo si vuole, et questo già si cerca,
e tosto verrà fatto a chi ciò pensa
là dove Cristo tutto dì si merca.

La colpa seguirà la parte offensa
in grido, come suol ; ma la vendetta
fia testimonio al ver che la dispensa.

Tu lascerai ogni cosa diletta
più caramente ; e questo è quello strale
che l'arco dello essilio pria saetta.

Tu proverai sì come sa di sale
lo pane altrui, e come è duro calle
lo scendere e'l salir per l'altrui scale.

* Mort du pape Boniface VIII attaqué et "giflé" à Anagni (1303) : "Della sua morte molti ne furono contenti e allegri, perché crudelmente reggea, e accendea guerra, disfacendo molta gente, e raunando assai tesoro, e specialmente se ne rallegrarono i Bianchi e i Ghibellini, perché era loro cordiale nemico." (Compagni, Cronache). "De sa mort beaucoup furent satisfaits et réjouis, car il régnait avec cruauté, il allumait la guerre, faisant tuer beaucoup de monde, et accumulant un grand trésor, et particulièrement se réjouirent les Blancs et les Gibelins, car il était leur cordial ennemi." (Mattalia, Paradiso, p. 355)
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Paradis, chant XXVII, St Pierre déplore l'état de l'église (22-27, 46-57).

"Celui qui sur terre usurpe mon lieu,
mon lieu, mon lieu, qui est vacant
à la présence du Fils de Dieu,

a fait de mon cimetière un cloaque
de sang et de puanteur, et le pervers
qui tomba d'ici, s'apaise en bas." [Lucifer]"

...

Ce n'était pas notre intention qu'à la droite
de nos successeurs s'assît une partie
du peuple chrétien, et l'autre à sa gauche,

ni que les clefs qui me furent données
devinssent emblèmes sur un étendard
qui combattît contre les baptisés ;

ni que je fusse figure sur un sceau
pour des privilèges vendus et menteurs,
ce dont je rougis souvent, et m'enflamme.

En robes de bergers des loups rapaces
se voient d'en haut dans tous les pâturages :
ô défense de Dieu, pourquoi dors-tu ?"

*

"Quelli ch'usurpa in terra il luogo mio
il luogo mio, il luogo mio che vaca
nella presenza del Figliuol di Dio,

fatt'ha del cimiterio mio cloaca
del sangue e della puzza ; onde'l perverso
che cadde di qua su, là giù si placa." (...)

Non fu nostra intenzion ch'a destra mano
de'nostri successor parte sedesse,
parte dall'altra del popol cristiano ;

né che le chiavi, che mi fuor concesse,
divenisser signaculo in vessillo
che contra battezzati combattesse ;

né ch'io fossi figura di sigillo
a privilegi venduti e mendaci,
ond'io sovente arrosso e disfavillo.

In vesta di pastor lupi rapaci
si veggion di qua su per tutti i paschi :
o difesa di Dio, perché pur giaci ?"
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Chant IV, v. 124
Je vois bien que jamais notre intellect
ne s'assouvit, si ne l'éclaire le vrai
en dehors duquel aucun vrai n'a lieu.

Il se repose en lui, comme bête en son gîte,
dès qu'il l'a rejoint ; et il peut le rejoindre,
sinon tout désir serait en vain.

Par ce désir naît, comme une pousse,
le doute, au pied du vrai ; et c'est la nature
qui nous porte au sommet, de ciel en ciel.

Io veggio ben che già mai non si sazia
nostro intelletto, se'l ver non lo illustra
di fuor dal qual nessun vero si spazia.

Posasi in esso, come fera in lustra,
tosto que giunto l'ha ; et giugner pollo :
se non, ciascun disio sarebbe frustra.

Nasce per quello, a guisa di rampollo,
a piè del vero il dubbio ; ed è natura
ch'al sommo pinge noi di collo in collo.
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Paradis, XXII, 112, invocation à la constellation natale du poète.

O étoiles glorieuses, ô lumière pleine
de grande vertu, à qui je reconnais
devoir tout mon génie, quoi qu'il vaille,

avec vous naissait, avec vous se cachait
celui qui est père de toute vie mortelle,
quand je sentis d'abord l'air toscan ;

puis, quand la grâce me fut accordée
d'entrer dans la haute sphère qui vous fait tourner,
votre région me fut assignée.

Vers vous soupire à présent dévotement
mon âme, pour acquérir la force
de franchir le dur pas qui l'attire.

*
O gloriose stelle, o lume pregno
di gran virtù, dal quale io riconosco
tutto, qual che si sia, il mio ingegno,

con voi nasceva e s'ascondeva vosco
quelli ch'è padre d'ogni mortal vita,
quand'io senti' di prima l'aere tosco ;

e poi, quando mi fu grazia largita
d'entrar nell'alta rota che vi gira,
la vostra region mi fu sortita.

A voi divotamente ora sospira
l'anima mia, per acquistar virtute
al passo forte che a sé li tira.

Note de l'édition Mattalia : les Gémeaux sont la constellation des poètes, selon la doctrine astrologique.
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Et que cela te soit toujours comme plomb aux pieds,
pour aller à pas lents comme un homme las,
vers le oui et le non que tu ne vois pas ;
car il est le plus bas parmi les sots
celui qui affirme et nie sans distinction,
dans l'un comme dans l'autre cas ;
car il arrive que l'opinion hâtive
penche souvent du mauvais côté,
et puis la passion ligote l'intellect.
Il quitte le rivage plus qu'en vain,
car il ne revient pas tel qu'il est parti,
qui prêche pour le vrai sans en avoir l'art.
Claires preuves de ceci sont au monde
Parménide, Mélissos, Bryssos et bien d'autres,
lesquels allaient, sans savoir où ;
ainsi firent Sabellius et Arius, et ces fous
qui furent comme des glaives pour les Écritures,
rendant tordu ce qui était droit.
Que les hommes ne soient donc pas trop assurés,
quand ils jugent, comme celui qui croit
que les blés sont mûrs avant qu'ils le soient ;
car j'ai vu d'abord tout l'hiver
l'épine se montrer rigide et farouche,
et puis porter la rose sur sa cime ;
et j'ai vu déjà bateau droit et rapide
parcourir la mer pendant toute sa route,
et périr à la fin en entrant au port.
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