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EAN : 9782367190365
357 pages
Tristram Editions (15/01/2015)
4.17/5   35 notes
Résumé :
Michael Gomez a treize ans, il est un prodige du jeu d'échecs. Lorsqu'il connaît pour la première fois l'épreuve traumatisante de la défaite, il se réfugie dans la fascination qu'exerce sur lui Ruby Castle, une beauté célèbre pour ses rôles dans des films d'épouvante... et pour le meurtre de son mari lors d'un accès de jalousie. Mais le jeune joueur d'échecs n'est pas seul à nourrir des pensées secrètes à propos de Ruby Castle. C'est aussi le cas d'un marchand de li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Nina Allan invite le lecteur dans sa machine à explorer la fiction.

«Pour moi, Stardust est plus un roman fracturé qu'un recueil – songez à une coupe en terre cuite qui s'est fracassée sur le sol et qu'on reconstitue, tesson par tesson. Il faut examiner tous les morceaux pour voir lequel va avec l'autre, et il y a toujours un minuscule fragment qui manque, un espace qui ne peut être comblé que par l'imagination.» (La genèse de Stardust par Nina Allan, en postface)

Les six nouvelles et le poème qui composent «Stardust, Légendes de Ruby Castle» (2013), traduit de l'anglais par Bernard Sigaud pour Tristram (2015) peuvent effectivement se lire de façon indépendante et liée, comme dans «Complications», et Nina Allan, impressionnante, couvre ici des registres et territoires beaucoup plus vastes que dans son précédent recueil.

Trait d'union annoncé, Ruby Castle, actrice de cinéma mystérieuse ayant joué dans des films d'épouvante, est un fil ténu, apparaissant dans les éclats de ce roman fracturé : actrice de films d'épouvante qui fascine Michael, un adolescent passionné d'échecs le jour de sa première défaite majeure dans un tournoi (Face B), artiste dans une caravane de forains, le jour où ils ramassent une femme sortie de nulle part, sauvage et menaçante, au bord de l'autoroute (Le Ver du Lammas), sujet du poème «Reine rouge» qui conclut ce recueil… mais ces apparitions de biais éclairent d'une seconde lumière les possibilités et la puissance de la fiction de Nina Allan, en nous invitant à changer de perspective.

Les nouvelles les plus longues, «La porte de l'avenir», «Poussière d'étoiles» et «Le naufrage du Julia» sont d'authentiques chefs d'oeuvre. «La porte de l'avenir » est le récit complexe et poignant des retrouvailles d'Andrew avec son vieil ami allemand Thomas Emmerich, perdu de vue depuis la guerre après le drame de la disparition de Claudia qu'il accompagnait dans une fête foraine. Cette histoire s'entremêle avec celle des frères Gelb, inventeurs de labyrinthes fascinants au XIXème siècle. «Poussière d'étoiles» revient sur deux événements concomitants en Juillet 2029, le décollage de la première fusée russe propulsée par un moteur à fusion thermonucléaire et un drame familial qui fait écho au film avec Ruby Castle diffusé ce jour-là. À la croisée de l'histoire d'amour, du drame psychologique et du film d'horreur, «Le naufrage de Julia» est un sommet de l'art de Nina Allan pour entremêler et transcender les genres.

Les signes pullulent, avec d'innombrables résonances entre les nouvelles, autour du cirque et de la fête foraine, des ombres toujours menaçantes du nazisme et de la guerre froide, des disparitions et retrouvailles fugaces, et du passage paradoxal du temps. Nina Allan réussit ainsi à créer un labyrinthe, dans ces récits d'une beauté subtile et inquiétante où le monde semble se déchirer par endroits pour laisser la place à une obscurité impénétrable.
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Recueil de nouvelles que son auteur présente plutôt comme un « roman fracturé », à la croisée de Freaks, des films de David Lynch et de la Quatrième dimension, empreint d'une atmosphère mêlant films d'épouvante de série B et ineffable nostalgie, Stardust est un très grand moment de lecture, une expérience assez unique. Une fois fini on n'a qu'une envie : le relire crayon à la main, pour en dessiner une sorte de carte, essayer de comprendre les liens, de percevoir les reflets, d'épuiser les échos qui le traversent. Chaque histoire est parfaite, et exerce sur le lecteur une force d'attraction incroyable. Les récits bifurquent de manière surprenante et c'est un enchantement. Rempli de fêtes foraines, d'artistes de cirque, de monstres, de cinéma, de trottoirs mouillés par la pluie, de jeux d'échecs, de disparitions et de réapparitions mystérieuses, le livre en son entier est aussi subtil que profond, d'une grande résonnance (inachevable en vérité, tant le livre semble inépuisable), infini comme les reflets dans le labyrinthe des glaces.
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Dans la postface de ce livre, Nina Allan prévient que les six nouvelles composant ce livre sont des fragments d'une histoire complète que le lecteur pourrait essayer de reconstituer. Même si on perçoit bien les résonances entre ces récits et leurs éléments communs, j'avoue que je n'ai pas eu le courage ni l'envie de lire et de relire ces textes pour en trouver la clé. J'en suis donc resté à une lecture autonome de chaque nouvelle. Celles-ci sont assez inégales. Les deux premières sont tout à fait quelconques. Les quatre suivantes sont meilleures. On retrouve souvent le goût de l'auteur pour les histoires dans l'histoire, pour les situations ambigües où la frontière entre réalité et imaginaire n'est pas bien nette, où les identités sont incertaines, où la fragilité de l'enfance est mise en lumière. Après avoir lu et entendu beaucoup de critiques favorables du dernier livre de Nina Allan, j'ai voulu découvrir sa production passée, mais ce livre, trop crypté à mon goût, fut pour moi une déception.
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Des événements personnels qui se rattachent à l'imaginaire et à L Histoire, des nouvelles séparées qui funambulent sur le fil conducteur du monde circassien, une mise en mots de pensées qui incruste en nous des apparences banales.
Dans une atmosphère de films en noir et blanc nous pénétrons dans des intimités énigmatiques.
Une voie peu lactée mais de laquelle on peut faire son miel.
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critiques presse (2)
Bibliobs
01 avril 2015
Si vous aimez David Lynch, ne passez pas à côté du "Stardust" de la reine de la SF britannique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
16 février 2015
Stardust ramène à l’enfance, au rêve que l’on termine dans sa tête, aux plongées de l’inconscience dont on ramène au réveil des lambeaux si prégnants. Un lieu qui inquiète mais dont on voudrait ne jamais sortir.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Personne ne vit arriver le garçon. C’était un beau soir, chaud et rempli des odeurs de fumée de bois et d’herbe sèche. Morrey et Vaska disputaient une partie de palets et je me rappelle avoir entendu l’accordéon des jumeaux Treacher. Le cri de Léonie fut entendu comme un coup de tonnerre dans le ciel serein. Un son affreux, aigu et perçant. Je crus au début qu’il s’agissait d’un des chevaux.
Il était maigre comme un faucheux, son menton étroit et pointu était luisant d’acné, le fond de son jean avait de grosses taches de ce qui ressemblait à de l’huile de machine. Sur sa joue droite, horriblement balafrée, le tissu cicatriciel durci émergeait de sa face comme une sorte d’excroissance cancéreuse. J’avais déjà vu une fois dans ma vie une blessure similaire, chez un dompteur qui avait été mordu par un de ses lions.
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Je me réjouis de la fin de la guerre, comme tout le monde. Toutefois, en assurant son emprise, la paix ressembla de plus en plus à un passage à vide. Il est troublant de constater à quel point la guerre donne un but à la vie. Il y a toujours de nouveaux gros titres des les journaux, toujours de nouvelles catastrophes à commenter. Même si votre implication dans la guerre consiste à la désapprouver, il y a toujours un élan accru, une vigueur nouvelle, une netteté et une intensité de l'expérience qui sont bien souvent diluées dans l'existence que vous menez en temps de paix.
(La porte de l'avenir)
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"Cette petite n'est pas comme les autres, Mark, le dit-il. Elle a du talent. Attends un peu et tu verras."
Je ne tenais pas compte de ses paroles, pensant qu'il s'agissait d'un aspect parmi d'autres de son infatuation, mais il s'avéra qu'il avait vu juste. Leonie Pickering était un cas à part. Elle possédait le genre de talent qu'on ne voit qu'une fois dans sa vie. A sa manière, elle rappelait à chacun de nous qui nous étions.
Elle me rappelait mon père, mon grand-père et l'époque où le cirque signifiait vraiment quelque chose. Avant la guerre, quand mon grand-père faisait encore son numéro, les gens économisaient pendant des semaines pour s'acheter un billet afin de le voir, et ils parlaient encore de ce qu'ils avaient vu bien des années plus tard. Leonie m'ouvrit une fenêtre sur ce monde-là. Parfois je rêve encore de ce que j'ai vu.
(Le verre du Lammas)
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C'est bizarre, vous savez. Thomas a passé le plus clair de sa vie à écrire sur la folie, mais il ne croit pas vraiment à son existence. Pour lui, ce n'est qu'une idée. Il y a des moments où je me sens très seule avec lui.
(La porte de l'avenir)
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La première fois que je vis Leonie Pickering, elle était plantée au bord de l'A419 juste avant la sortie de Cirencester-Est. Quelqu'un l'avait étiquetée comme un colis en griffonnant son nom en majuscules noires au dos d'un vieil emballage de corn-flakes attaché autour de son cou avec un bout de ficelle.
(Le verre du Lammas)
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Videos de Nina Allan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Allan
9 mai 2023 #booktube #bookrecommendations #sf This week sees the publication of Nina Allan's most accessible, commercial and readable novel yet, 'Conquest', which in its use of detective fiction and SF conceits expertly expands the possibilities of the 21st century novel. Steve reviews the book in interview with Nina, their conversation veering into conspiracy theory, other books and writers and David Bowie...
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