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EAN : 9782369560401
240 pages
Editions Intervalles (15/09/2016)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Rêvé ou fantasmé, l’Orient interroge les mœurs européennes, et le harem centralise l’ensemble de ces divagations. Peuplés d’odalisques lascivement alanguies, les harems sont représentés par les artistes comme des lieux de permissions et de perdition, à l’instar de L’Odalisque à l’esclave de Jean-Auguste-Dominique Ingres.

Dans Le Peintre et la voyageuse, Ingres, tourmenté et en manque d’inspiration, fuit Paris et s’isole à la campagne. Il retrouve la c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman se situe à l'époque où Ingres n'a plus d'inspiration ni envie de peindre. Il va quitter Paris pour se ressourcer à la campagne. Avant son départ, il fera la rencontre improbable de Lady de Montagu (improbable, puisqu'elle a vécu plus d'un siècle avant) grande voyageuse et spécialiste de l'orient, pour laquelle il aura une grande attirance.
la première moitié de ce livre consiste à décrire leur état d'esprit, leur relation et leurs rencontres, avec de riches échanges sur l'art, l'amour, l'enfance, les femmes ou
encore le comportement des hommes. C'est riche, intelligent et très documenté, en particulier la visite du Louvre où Ingres présente à la voyageuse ses modèles : David, Raphaël, Giotto.
En revanche, moins passionnant, le récit d'une visite de Delacroix à Ingres et un dîner chez le peintre avec des invités prestigieux comme Beaudelaire, De Nerval, Gautier, Delacroix dont les dialogues sont un peu courts et insignifiants.
Mais, pour moi, tout l'intérêt de ce livre repose dans la confrontation imaginaire entre le peintre qui à peint l'Orient sans jamais y avoir été et Lady de Montagu, grande voyageuse,"spécialiste" de l'orient. Tout est dit dans cette phrase p 148 :
" vous n'êtes jamais allé en Orient et pourtant, vous vous êtes autorisé à le peindre. Pour parler de l'orient, il faut voyager et y avoir été".
Suivra le récit de son voyage en Orient, la description tout en finesse et délicatesse du Harem et du Hammam, symbole d'une culture raffinée et intelligente . Pour la voyageuse, Istambul avec Byzance, extension de la culture grecque et romaine, est le berceau de notre culture classique.
Finalement, ce récit sera pour le peintre en manque d'inspiration, le déclic du processus de création de l'oeuvre connue sous le nom du "bain turc"
Ce premier roman nous fait voyager de Venise à Paris en passant par la Turquie.
C'est aussi une réflexion sur la représentation de la femme dans la peinture, et la vision décalée de l'occident sur l'orient.
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Le peintre et la voyageuse raconte la rencontre imaginée entre le peintre Ingres que l'on ne présente plus et Lady Montagu voyageuse indépendante et libérée, célèbre dans toute l'Europe pour ses carnets d'Orient

Ce livre m'a beaucoup plu. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Lady Montagu, très intuitive voulant préserver la magie des instants fugaces, ou explorer celle des mots.

La rencontre de ces deux êtres exceptionnels nous permet de voyager dans la peinture et l'Orient. Qui ne rêverait pas de visiter le Louvre avec Ingres, de connaître sa vision des chefs d'oeuvre.

Lady de Montagu a guider le peintre (dans ce livre mais aussi dans la vraie vie par ses carnets qu'il a étudié) en tant que muse vers la redécouverte de l'Orient. Elle l'inspire.

Ce livre dégage une jolie magie qui opère tout de suite. Nous sommes plongés dans ce XIXème siècle fabuleux.
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Dans l'imagination de l'auteur, Lady Montagu, voyageuse et femme de lettres du XVIIIe siècle et Ingres, célèbre peintre du XIXe siècle se rencontrent. A l'ouverture du roman, Ingres est en mal d'inspiration. Il n'a plus le désir de peindre. Il décide donc de se retirer à la campagne. Mais il a fait la rencontre de la fascinante voyageuse lors de la représentation de l'opéra Orphée et une relation s'installe entre eux. Au fil de leurs entrevues, un véritable échange se fait autour de l'art, des femmes, de l'enfance, de l'amour,... Jusqu'à retrouver le goût de peindre.
J'ai passé un bon moment en compagnie des tableaux aimés ou peints par Ingres et des récits d'Orient proposés par la voyageuse. Les entretiens entre ces deux personnages sont enrichissants et posent la question fondamentale de la place de la femme dans l'imaginaire artistique, en particulier de la femme orientale. Lady Montagu défend une vision très moderne de la femme de harem et remet en question la perception occidentale, s'inscrivant ainsi dans la tradition des Lumières. L'hypotypose (description réaliste et animée d'une oeuvre d'art) finale est stupéfiante et constitue pour moi l'apogée du roman.
Si certains passages m'ont semblé un peu surfaits voire clichés, l'ensemble du roman fait voyager de Venise à Paris en passant par la Turquie et la campagne française mais il fait surtout voyager dans les univers picturaux et sensoriels des deux personnages.
Je crois que ce qui m'a empêchée de rentrer totalement dans le roman c'est une certaine superficialité des personnages. Non pas qu'on ne connaisse pas leurs pensées et émotions mais j'ai parfois trouvé que cela manquait de sel, de complexité. Ainsi, l'admiration que l'auteur porte à Lady Montagu la conduit à en faire un personnage parfait, qui est belle, admirée de tous, originale et qui comprend à la perfection la psychologie de ses interlocuteurs. Et c'est là que je ne m'y retrouve pas. de plus, le style m'a paru un peu brut, un peu sec, peut-être maladroit. Mais je le mets aussi sur le compte de la traduction. A noter, quelques erreurs de syntaxe malheureuses, quand l'auteur cite les lettres de Lady Montagu sans établir les changements nécessaires à la nouvelle situation d'énonciation.
Le bilan est donc mitigé mais c'est que je deviens un public difficile. le roman était ambitieux et j'en attendais encore plus. Il se lit néanmoins très bien et la qualité indéniable de l'objet-livre a participé au plaisir de la lecture.
Lien : http://betweenthebooks.jimdo..
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C'est un voyage tout d'abord dans la peinture d'Ingres et de la mode Orientaliste du XIXème siècle. Delacroix, Baudelaire, Nerval apparaissent lors des discussions sur l'art. La voyageuse qui est nommée ainsi tout le long du roman est Lady Montagu, elle inspire Ingres alors qu'il est dans une période tourmenté. La voyageuse qui a vécu un siècle avant Ingres le guide comme une muse.
L'auteur par les descriptions détaillées des tableaux et de la toilette de Lady Montagu plongent le lecteur dans l'Orient de l'époque du XVIIIème et XIXème siècle. Lady Montagu a publié "Les lettres turques" en 1763, le témoignage d'une femme ayant eu accès à l'intimité des harems d'Orient a certainement apporté aux artistes orientalistes du XIXème siècle de la matière à leur création.
C'est un beau voyage que nous offre Patricia Almarcegui.
Merci à Babelio pour le choix qu'il nous offre lors des campagnes Masse Critique et merci aux éditions Intervalles pour ce joli livre.
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Dans ce livre, Patricia Almarcegui réunit deux personnes qui ont existé mais qui n'ont pas pu se rencontrer puisque un siècle les sépare : le peintre français Jean-Dominique Ingres (1780-1867) et l'écrivain grand voyageur britannique Mary Wortley Montagu (1689-1762).

Une uchronie donc, brillante et savoureuse à souhait…

Et c'est bien là tout le charme du livre qui opère dès les premières lignes.
Avoir su marier à ce point deux parcours historiques (qui n'ont rien à voir sur le papier mais qui ne sont pris au hasard non plus) est captivant, qui plus est lorsque la plume (lumineusement contemplative) est à la hauteur du coup de pinceau !

La vision de l'Orient, la représentation de la femme dans la peinture et la place de l'Art dans la société…
A travers des conversations plus vraies que nature où le lecteur croisera également Baudelaire, Delacroix et Nerval, l'écrivain nous propose un voyage de toute beauté et extrêmement enrichissant.

Un premier roman remarquablement maîtrisé, des plus sublimes.
Je le recommande vivement.

Merci à l'opération Masse critique !
Lien : https://arthemiss.com/le-pei..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"cet effet accentue leur immense fragilité, leur vulnérabilité. A l'apogée de leur splendeur, au sommet de leur beauté, elles sont déjà au seuil de la mort et leur forme, parfaite, va disparaitre pour toujours. (...)

Eh bien, c'est comme la vie. Lors des moments les plus beaux, qui ont presque toujours un rapport avec l'amour, on ne peut pas s’empêcher de pressentir leur fin. Chaque moment comporte en soi son début et sa fin. C'est ce qui les rend beaux et tristes en même temps, le fait qu'ils soient toujours au bord de la disparition. Ce qui est douloureux peut aussi être beau."
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On joue et on manipule jusqu'à altérer même ses propres désirs. Pour sentir que l'on a le pouvoir sur l'autre. Mais ce que vous ignorez, c'est que vous travaillez toujours sur votre propre idéal, c'est-à-dire la construction que vous avez faite de votre histoire d'amour, et que cette dernière n'existe pas. Alors, à un moment précis, vous devez affronter votre idéal, avec l'erreur de précis, vous devez affronter votre idéal, avec l'erreur de sa conception. Et comment s'affronte-t-on soi-même ? En fuyant. Voilà, l'amour
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" Cela existe également, la peur des émotions, de se sentir vulnérable. De la dépendance, surtout. (...) "Si tu dépends de quelqu'un, tu finis par lui appartenir. Si tu prends une autre personne en charge, tu seras l'esclave de sa propre affection." Eh bien, j'essaie de vous dire par là qu'il existe de nombreuses raisons de repousser l'amour et de le redouter. En fait ; parfois, la peur qu'il provoque en nous est si forte qu'elle met un terme aux relations presque avant qu'elles n’aient commencé."
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Ses réflexions sur le peintre confirmèrent la conclusion à laquelle elle était parvenu ces dernières années: l'une des choses qui l'intéressait le plus chez les gens était leur vulnérabilité.
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