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EAN : 9782350871912
379 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (05/04/2012)
3.41/5   29 notes
Résumé :
Imaginez un monde où les femmes ont toujours eu le pouvoir. Deux représentants du sexe faible, les hommes, se heurtent à la domination féminine. Enfermés dans leur position d'objet de désir, ils enchaînent déboires et désillusions. Cette planète où les rapports sont inversés révèle avec plus d'éclat encore l'absurdité de nos conventions... Comédie désopilante, Roman à l'eau de bleu épingle les travers d'une société où les hommes d'extérieur veulent rentrer à la mais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture « presque commune » avec mon fils de 16 ans.
Il s'agit d'une lecture pour le bac français.
J'ai trouvé bien qu'un roman contemporain (parution en 2003) soit proposé (personnellement j'ai du mal à comprendre pourquoi il y a tant De Balzac et autre Rousseau, Voltaire… comme lectures imposées - ou comment dégoûter les jeunes de la lecture…)
Le ressort principal de ce roman est le renversement des rôles hommes-femmes et c'est, je dois dire, assez drôle.

Les femmes sont donc le sexe fort et les hommes des « sous-citoyens ».

Les deux héros, Kim et Loup, ont 18 ans et démarrent un stage : Kim à l'assemblée nationale (90 % de femmes) et Loup dans l'entreprise de lingerie (masculine la lingerie) de l'entreprise dirigée par la mère de Kim.

Voici quelques éléments qui m'ont fait sourire : « Homministe » au lieu de « féministe », « sa marie » au lieu de « son mari », clitocrate au lieu de phallocrate ; la Marseillaise est revisitée en « enfants de la matrie » ; Dieu le père devient Dia la mère ; le champagne s'appele Dame Perignon au lieu de dom Perignon; le journal conservateur s'appelle la Figara ; à la radio on entend la crooneuse Julia Iglesios (julio Iglesias peut aller se rhabiller:-)….

Sur le ton de l'absurde et du rire, l'autrice évoque donc « à l'envers » toutes les inégalités homme-femmes.

Tout n'est pas léger bleu (rose) dans ce roman puisque les thèmes de viol ou de harcèlement sont largement évoqués dans ce roman.

La discrimination « à l'envers » permet donc bien de voir combien est injuste la «  discrimination » actuelle à l'encontre des femmes (en France entendons nous bien parce que dans bien des pays c'est encore pire…).

Sur un peu le même mode, je vous recommande, toujours en littérature pour adolescents la série de Malorie Blackman, Entre chiens et loups, où l'autrice inverse également les discriminations : les blancs sont la classe dominée et réduite en esclavage et les noirs sont la classe dominante.
Rien de tel qu'un « monde à l'envers » pour faire prendre conscience que notre monde n'est pas si « à l'endroit «  que cela….

Je souligne également le premier chapitre très ambigu. Il m'a scotché puisque que l'on ne connait qu'à la fin du chapitre le sexe de Kim (Oui j'étais fan de Kim Wilde et Kim Carnes quand j'étais jeune).
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Parodie d'un typique « roman à l'eau de rose », cet ouvrage opère l'inversion des rapports de domination de genre et de discrimination sexiste en relatant, au fil de quatre saisons, les détresses et déboires amoureux et professionnels de trois hommes – deux amis post-adolescents et le père de l'un d'eux – dans une société « clitocratique ».
Une démarche féministe (facile ?) aurait sans doute conçu une utopie un tantinet plus réjouissante que l'image renversée de notre monde, auquel chaque circonstance, action ou description, chaque idée, vocable voire élément de syntaxe du livre nous renvoie. On aurait pu espérer qu'un univers dominé par les femmes eût été moins conflictuel, moins brutal, moins prédateur et pornographique…
De même que, contrairement à la très imprécise présentation en 4e de couverture, je n'ai pas trouvé qu'il s'agissait d'une « fable sentimentale » et encore moins « irrésistiblement drôle », surtout à partir de la scène de viol (par un gang de femmes), certains éléments empêchent cependant aussi sa caractérisation comme une utopie. En effet, la centralité de l'enfantement et de la maternité dans cette société est affirmée mais totalement insaisissable – d'ailleurs elle semble foncièrement incompatible avec le mode de vie des personnages féminins du roman ; et le rôle social des hommes, à part le jardinage domestique (forme de ségrégation économique intériorisée et gage de mansuétude), n'apparaît que dans un atavisme nomade (roulottes), forestier et floral, plutôt fantaisiste ou arbitraire. (L'auteure n'a-t-elle vraiment rien pu trouver d'autre, pour caractériser les hommes… ?).
Ni manifeste donc, ni utopie, c'est toutefois un ouvrage plutôt accompli dans genre de la satire, qui eut de glorieux parrains tels Erasme et Swift, faut-il le rappeler… Sa valeur réside dans la dénonciation, à l'instar du « rapport hoministe » auquel se consacre Kim, car il ne contient nulle exagération, et la condition de la femme dans la société actuelle qui nous entoure, telle qu'elle en ressort, n'a rien de reluisant.
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Imaginez un monde où ce sont les femmes qui ont le pouvoir. Les hommes, relégués au statut de géniteurs, d'hommes d'extérieur (bons à s'occuper du bricolage et du jardin), voire d'objets sexuels, aimeraient bien un peu plus d'égalité mais que c'est difficile de faire entendre ce point de vue dans une société où même le vocabulaire subit la loi des femmes. Deux jeunes gens fraîchement diplômés vont le comprendre à leurs dépens...

Que d'imagination et d'inventivité dans ce roman ! S'il est assez compliqué au début de se faire à ces trouvailles de grammaire ou de vocabulaire qui favorisent le féminin, une fois plongée dans cette lecture, je n'ai pas réussi à en décrocher. Se mettre dans la peau des hommes dans une société férocement féministe est un exercice qui ne peut laisser indifférent. J'ai souvent souri en retrouvant, inversées, des situations auxquelles les femmes de notre société sont confrontées. Je me suis même dit parfois "Elle exagère" et puis non, pas tant que ça, finalement... C'est un exercice à la fois amusant, stimulant intellectuellement et effrayant parce qu'il permet de prendre conscience de certains aspects peu reluisants de notre condition de femme. J'ai adoré !
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Pas besoin de l'imaginer ce monde, Isabelle Alonso l'a fait pour nous et c'est plutôt réussi !
Elle pousse un peu le vice parfois, grossi le trait mais le tout avec assez d'humour qu'on n'y voit pas les crocs d'une chienne de garde.

Ce roman nous parle d'inégalité principalement au travers des normes qu'on trouve dans nos sociétés qui sans qu'on s'en rendent compte font ces inégalités, mais il nous parle aussi de la jeunesse et de ses aspirations, de rébellion, de la vie de couple et de la solidarité au sein d'un même sexe que ce soit fraternité ou sororité.

Alonso s'amuse donc, en inversant les rôles, à rendre perceptible ces petits riens qui ne choquent plus personne et qui sont la norme en commençant par le neutre masculin : je peux vous dire qu'en début de roman lire, je cite, "elle fait beau" c'est assez étrange. A dire vrai même une fois en fin de lecture je ne m'y étais pas habituée !

Pour autant Alonso ne fait pas l'éloge de la femme, elle est même loin d'être tendre et sa société gynocentrée fait souvent froid dans le dos.
Et c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman au final, il prône l'équilibre en démontrant que lorsque qu'un sexe quel qu'il soit prend le pas sur l'autre ça n'a pas de sens.
Au point même que bien souvent on plaint les hommes de ce monde inversé, Alonso prend plaisir à choquer ses lectrices sans aucun doute en abordant les violences sexuelles et autres maltraitances que subit le sexe dominé.

Alors on sourit souvent, devant la stupidité de certains clichés et inégalités, à imaginer aussi ces hommes considérés comme trop occupés à s'envoyer la baballe sur des terrains de foot pour s'intéresser à la politique !
Mais il faut reconnaître que si le concept, l'humour et le message sont présents la trame reste assez convenue. On ne lit pas ce livre pour sa romance que ce soit clair... Une fois le monde détaillé et passé cette découverte, le soufflé retombe un peu, l'intrigue peine un peu par moment. C'est bien écrit et c'est qui sauve Alonso.

Je suis amusée à lire ce roman, l'idée de ce monde de domination féminine sans être dans l'extrême féministe se révèle finalement assez saine pour ce qu'elle démontre et pousse à la réflexion.
La trame n'en fait pas un roman très original, on tourne un peu en rond à certains moments une fois le concept bien intégré et l'univers extrapolé mais la forme vaut clairement le détour. Pour ma part j'ai vraiment apprécié.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Sur une idée de départ qu'il fallait trouver, un roman violent qui vous rentre dedans.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« … Comme ces messieurs sont étranges ! Voilà qu’après avoir glapi, gémi, réclamé haut et fort qu’on les traite comme les égaux des femmes, après avoir dénoncé les discriminations dont ils seraient l’objet, voilà qu’ils exigent un traitement spécifique ! Logique masculine sans doute… Rappelons ce qu’ils semblent ignorer : dans notre langue, qui ignore le neutre, e féminin est le genre non marqué, c’est-à-dire qu’il englobe la totalité de ce qui relève de l’un ou l’autre genre. Le masculin, genre marqué, ne représente qu’une catégorie à l’intérieur de l’ensemble. Il est de fait inclus dans le féminin, comme le fœtus, mâle ou femelle, est inclus dans le corps de sa mère ! La preuve : la forme masculine est parfaitement lisible dans le féminin ! Ainsi, le mot députée renferme le mot député, le contient, lui donne un cadre et une existence ! A-t-on conscience de ce qu’un députée, si on appliquait la masculinisation, deviendrait… un député ? […] Ne vous en déplaise, on continuera à dire Monsieur la Députée, Monsieur la Docteure, Monsieur la Présidente, Monsieur la Directrice, Monsieur la Rectrice… […] Dira-t-on assez la laideur de mots comme directeur, docteur président ? Et le grotesque de pompier, écrivain, entraîneur ? On pardonne tout à un homme, sauf qu’il renonce au premier de ses charmes, la beauté. Ces mots sont laids, et notre langue refuse la laideur, surtout quand elle est masculine. Demeurez donc féminins dans vos fonctions et masculins dans nos cœurs. Vous aurez droit à notre respect en tant que ministres et à nos hommages en tant qu’hommes. »
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– Kim, c’est la première fois que tu te fais larguer, mais ce n’est pas la dernière. La vie est comme ça, les femmes sont comme ça, elle vaut mieux que tu t’y fasses.
– Que je m’habitue à me faire jeter ? C’est ma mère qui me dit ça ?
– C’est le seul moyen pour t’empêcher de souffrir. Ce ne sont pas les femmes qui changeront. T’es-tu jamais demandé pourquoi le mot amour, est singulier au masculin et pluriel au féminin ?
–…
– Parce que les femmes sont naturellement polyandres , et les hommes spontanément, monogames. Pour elles, les amours sont multiples. Il est unique pour l’homme.
–…
– C’est physiologique, même sexuellement. Une femme peut, sans problème avoir du plaisir avec plusieurs partenaires, alors qu’un homme a besoin de se reconstituer à chaque fois. La femme prend, l’homme donne. On ne se lasse pas de prendre, mais on ne donne pas que ce qu’on peut.
–…
–… C’est complètement logique. On dit souvent que la femme est chatte et que l’homme est chien. As-tu déjà pensé au sens profond de cette image très juste ?
–…
– C’est simple. La chatte est indépendante. Affectueuse, mais seulement si elle veut quand elle veut. Libre. Le chien, lui n’a pas d’autonomie. Il a besoin d’une maîtresse, il a besoin d’obéir, il est fidèle et joueur. Il a besoin de suivre.
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« … Comme ces messieurs sont étranges ! Voilà qu’après avoir glapi, gémi, réclamé haut et fort qu’on les traite comme les égaux des femmes, après avoir dénoncé les discriminations dont ils seraient l’objet, voilà qu’ils exigent un traitement spécifique ! Logique masculine sans doute… Rappelons ce qu’ils semblent ignorer : dans notre langue, qui ignore le neutre, e féminin est le genre non marqué, c’est-à-dire qu’il englobe la totalité de ce qui relève de l’un ou l’autre genre. Le masculin, genre marqué, ne représente qu’une catégorie à l’intérieur de l’ensemble. Il est de fait inclus dans le féminin, comme le fœtus, mâle ou femelle, est inclus dans le corps de sa mère ! La preuve : la forme masculine est parfaitement lisible dans le féminin ! Ainsi, le mot députée renferme le mot député, le contient, lui donne un cadre et une existence ! A-t-on conscience de ce qu’un députée, si on appliquait la masculinisation, deviendrait… un député ? […] Ne vous en déplaise, on continuera à dire Monsieur la Députée, Monsieur la Docteure, Monsieur la Présidente, Monsieur la Directrice, Monsieur la Rectrice… […] Dira-t-on assez la laideur de mots comme directeur, docteur président ? Et le grotesque de pompier, écrivain, entraîneur ? On pardonne tout à un homme, sauf qu’il renonce au premier de ses charmes, la beauté. Ces mots sont laids, et notre langue refuse la laideur, surtout quand elle est masculine. Demeurez donc féminins dans vos fonctions et masculins dans nos cœurs. Vous aurez droit à notre respect en tant que ministres et à nos hommages en tant qu’hommes. »
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Les femmes lui apparaissaient comme la forme humaine la plus achevée. Toute la gloire, le triomphe de cette espèce démunie plus que toute autre, sans poils, sans crocs, sans griffes et sans ailes, tenait à sa capacité à faire tenir l'immensité de l'esprit dans la carcasse la moins équipée pour la survie. Adélaïde était l'humanité même. Son épure. Comme un parfum. Plus le flacon était réduit, plus la substance était précieuse. Essentielle. Un concentré de féminité. Jamais lui, lourd, poilu, musclé, animal, ne lui arriverait à la cheville. C'était comme ça. Le bonheur des hommes était de pouvoir s'élever en aimant les femmes. Les femmes, en
aimant les hommes, montraient leur seule vraie faiblesse: une espèce de bestialité latente, un brin perverse. Une chance. Pour lui. Qu'elle le regarde seulement, et il se sentait comblé. Qu'elle le regarde seulement. Longtemps. Mais elle ne le regarderait pas. Pas elle. Pas lui.
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Reddition sans condition. Victoire écrasante du couple diabolique sofa-télé. Il s'enfonçait dans l'un et s'immergeait dans l'autre. Corps et âme. Les heures filaient à la queue leu leu, prévisibles, identiques et engourdies.
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Vidéo de Isabelle Alonso
La peau de l'ours, on la vend sans l'avoir, comme le capitalisme déchaîné pille les ressources d'une planète qui ne lui appartient pas. Qui n'appartient à personne. le néolibéralisme, à bout de souffle, génère des milliardaires, riches jusqu'à l'absurde, et des pauvres, de plus en plus démunis. Il détruit les équilibres naturels, génère de la violence sociale, cultive la cupidité. Triste bilan. Quel est le point commun entre un ours blanc sur son reste de banquise et une fille de rouge dans une gauche morcelée ? La déconfiture. Dans un monde en décomposition qui a désespérément besoin de valeurs humanistes, Isabelle Alonso se désole des incapacités d'une gauche qui oublie son devoir, son histoire, son héritage. Dans un plaidoyer pour l'union, elle tente de trouver des raisons d'espérer. Et reste de gauche, contre vents et marées.
Romancière, essayiste, chroniqueuse, féministe et femme de gauche, Isabelle Alonso publie ici son septième essai. Ses romans sont le plus souvent inspirés par sa propre histoire. Ses essais par son engagement citoyen, féministe et humaniste.
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