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EAN : 9782709636278
380 pages
J.-C. Lattès (09/05/2012)
3.82/5   41 notes
Résumé :
Lorsque Helena, Martin et leur fille de 14 ans, Emilie, quittent la vie survoltée de Stockholm pour repartir de zéro dans le nord de la Suède, les rêves d’Helena peuvent s’accomplir : ils restaurent une ferme dans laquelle elle a passé enfant ses vacances d’été, et la transforment en hotel de charme. Mais ce tableau idyllique va voler en éclats le jour où Martin, ne supportant plus les rêves d’Helena, retourne vivre à Stockholm avec une autre femme.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Ce titre peut paraître neuneu, et la photo en couverture n'arrange pas les choses (celle avec le visage de femme). Il signifie en fait "repartir sur de bonnes bases, avancer". Cesser de se complaire dans la nostalgie, de s'enliser dans les situations délétères, de se figer dans la tradition. Cela est possible précisément en tirant des leçons du passé (et non en l'oubliant), pour ne pas reproduire les erreurs de ceux qui nous ont précédés, mais aussi les siennes.
Ces personnages 'enterrés' dans le Norrland sont justement à une étape charnière de leur existence : l'une ne digère pas son récent divorce, l'un ne supporte plus sa vie d'homme d'affaires, d'autres sont en conflit avec leurs proches. Il leur appartient de rebondir.

Ayant lu et savouré les thrillers psychologiques de cette auteur, je m'attendais à ce type d'ouvrage ici. Après avoir apprécié le calme ambiant, sans sang, sans violence, j'ai fini par me rendre à l'évidence (à regret... cherchez la logique, y en a pas) : rien de noir dans ce roman. Mais des portraits psychologiques intéressants, et des réflexions pertinentes sur les préjugés, les carcans, le poids de la tradition, l'importance de se remettre en question et de rester le plus objectif possible. En lien avec ces idées : un exposé aussi passionnant que simple sur la physique quantique (pages 204 à 214).

Presque un coup de coeur, si l'auteur s'était dispensée de quelques invraisemblances et caricatures, et d'un rebondissement éculé sur la famille d'un des protagonistes...
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Une belle surprise que cette lecture , empruntée au hasard dans la bibliothèque près de chez moi , attirée par le nom de l'auteur aux consonances nordiques , un peu gênée par le titre et la couverture qui est d'une banalité affligeante , j'étais presque honteuse d'ajouter ce livre dans ma pile à emprunter .
Et puis ayant terminé le très beau roman polyphonique Automobile club d'Egypte , j'avais besoin de légèreté .
Oublier son passé est classé dans les polars mais il s'agit d'un roman psychologique et c'est bien mieux comme ça .
Le début commençait mal puisque j'étais persuadée qu'il s'agissait d'un polar , un mystérieux accident , une amnésie , oui j'avais eu la bonne impression en empruntant ce livre , avoir fait un mauvais choix et puis je continue ma lecture et me rend compte que non ce n'est pas un polar bas de gamme .
Il y a quelques défauts , ça se termine trop bien , ça ne colle pas à la réalité .
Mais certaines phrases m'ont touchée , ébranlée , le personnage de Linda , ses failles , sa façon de cacher à tout prix son mal être , le naufrage de sa vie , ça m'a vraiment émue .
J'ai eu envie d'en citer quelques unes mais ne le ferait pas , elles sont différentes hors contexte .
J'ai beaucoup aimé le lien entre les failles , les angoisses des personnages , leur incapacité à être heureux et leur enfance , oui nos blessures viennent souvent de l'enfance , et ce qui est déstabilisant ce que nous répétons les mêmes schémas familiaux ou alors nous faisons certaines choses pour nos enfants pour nous réparer nous mêmes , pourtant au fond de nous , nous savons que ça ne sert à rien , nos enfants ont leurs propres besoins , souvent en croyant bien faire , on est à côté de leurs aspirations .
C'est tout ça que raconte ce roman sans prétention , qui a fait écho en moi .
Mais que c'est difficile de changer , d'accepter de prendre une autre direction , de ne plus s'apitoyer sur nous mêmes , nous dit l'auteur .
La habitudes sont tellement rassurantes et pourtant grandes sources de mal être .Changer de direction demande du courage , reconnaître qu'on s'est trompé de voie , faire marche arrière , mais la paix intérieure est à ce prix .
Nous sommes les artisans de notre vie comme le dit l'auteur .
Fuyons l'amertume , la jalousie , vivons en essayant d'être en accord avec nos valeurs , même si ça un changement douloureux
Oublier le passé , non il fait partie de nous , il nous rattrapera de toute façon , mais avancer avec courage et dignité autant qu'on puisse le faire .
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Anders, riche homme d'affaires, se réveille dans une chambre d'hôpital après un accident de voiture. Son état psychique apparaît progressivement presque plus préoccupant que les seules conséquences visibles de l'accident.

Dans le Noorland, une famille vient d'éclater : Helena est restée dans l'hôtel qu'elle gérait avec son époux Martin quelques mois plus tôt. Martin est retourné vivre à Stockholm. Leur fille adolescente vit avec sa mère, et semble déchirée.

L'auteur dissèque les comportements et les interactions de tous ces personnages, et de quelques autres. Bien que distincts ou séparés par de multiples aspects (âge, lieu de vie, appartenance sociale, etc.), beaucoup d'entre eux semblent avoir des modes de pensée et de vie qui fonctionnent finalement selon un schéma similaire, caractérisé par une forte propension de l'humain à voir le monde à travers un prisme déformant, de la manière qu'il croit lui convenir ou convenir à ses proches. Tous en souffrent.

C'est la lecture d'un extrait de ce livre, suggérée par Canel, qui m'a donné envie de le découvrir intégralement (page 204 à 214, passage dans lequel Anders se remémore un souvenir d'étudiant, à savoir un cours de physique quantique animé par son père).

L'intrigue en elle-même est plutôt anodine, mais sert de support à une brillante analyse psychologique des personnages et de leurs interactions. La forme est en outre agréable, avec des dialogues qui donnent de la vivacité au récit. J'ai notamment apprécié les échanges entre le riche Anders et l'excentrique Verner. J'ai aussi beaucoup aimé, entre autres, le passage dans lequel l'auteur raconte deux fois le même événement avec le regard successif de chacun des deux personnages qui l'ont vécu. A travers ces protagonistes, notamment Anders, c'est parfois la question du sens de la vie qui est posée (mais qui reste bien sûr sans réponse).

En bref, ne vous arrêtez pas à la couverture et au titre trompeurs.
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« le dimanche, on lit au lit ».

Voilà un roman dans lequel les apparences sont très très trompeuses…

Helena a tout quitté pour venir avec son mari et sa fille à la campagne, là où elle passait les étés de son enfance, afin d'ouvrir un hôtel. Trois ans plus tard, c'est son époux qui la quitte. En apparences, elle est forte et déterminée. En apparences…

Emilie est la fille de ce couple qui s'est récemment déchiré. Elle a choisi de rester avec sa mère, malgré la distance qui les sépare petit à petit. En apparences, elle a bien digéré le divorce de ses parents. En apparences…

Verner est un vieil homme excentrique et solitaire, reclus dans une maison sans confort. En apparences, un ours mal léché. En apparences…

Anna-Karin vit seule et c'est très bien comme ça, car elle seule sait ce qui est bien pour elle, mais également pour autrui. En apparences, elle a trouvé son équilibre, malgré ses intolérances manifestes. En apparences…

Anders est un homme d'affaires ayant fait fortune puis ayant fait le choix de l'inactivité. le hasard le pousse devant la porte de l'hôtel d'Helena, qui ignore tout de sa vie réelle. En apparences, il est zen et a réussi. En apparences…

L'arrivée d'Anders va faire souffler un vent nouveau au sein de cette petite communauté. Un vent nouveau mais porteur de souvenirs et de souffrances issues du passé, qu'il est enfin temps de régler.

Cette rencontre improbable d'Helena et d'Anders va changer la donne.

Un roman tout en finesse et en douceur, couplé à une analyse psychologique intelligente des personnages, qui mêle souffrances issues du passé, confessions sur un présent douloureux et espoir en un avenir meilleur.

Une révélation pour moi que cette auteure d'un pays que je connaissais surtout pour ses meubles en kit. Mon second roman suédois, en quelques mois, et chaque fois une très jolie surprise.

Une petite phrase résume vachement bien le message de ce roman : Rares sont ceux qui comprennent que nous choisissons nous-mêmes de tourner au vinaigre ou de devenir un grand cru.

Lien : http://www.le-celibat-ne-pas..
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Parce que j'ai jadis beaucoup aimé les thrillers de Karin Alvtegen, petite-nièce de la maman de Fifi Brindacier, j'ai voulu terminer l'exploration de sa bibliographie avec Oublier son passé. J'aurais mieux fait de rester sur mes excellentes sensations préalables. Passons rapidement sur la couverture affligeante et le titre français niaiseux, qui ne font pas honneur au talent de l'auteure.


Sous prétexte qu'elle y a de bons souvenirs d'enfance, Helena entraîne son mari Martin et sa fille Emilie dans le Noorland. Ils quittent donc Stockholm, ouvrent un hôtel où les clients sont estampillés nature-pêche-chasse-et-tradition. Martin en a rapidement sa claque, retourne à sa vie citadine, non sans emmener une jeune cliente dans son bagage. Helena reste seule avec sa fille, rumine, touille inlassablement son passé. Jusqu'à ce que...


Anders est, selon mes critères, une synthèse de l'homme antipathique. Blindé d'oseille, il ne trouve plus aucune satisfaction dans sa réussite. Bien qu'il pèse des milliards de couronnes suédoises, il s'envoie, lui et son Aston Martin dans le décor, espérant bien en finir avec une vie éprouvante... Mais il en réchappe mais pas l'Aston Martin, pour échouer dans l'hôtel d'Helena, où en totale déprime, il se fait passer pour un pauvre, et accepte de porter un bleu de travail pour effectuer des travaux de peinture. On croirait du Legardinier complètement cramé !


Très rapidement, je n'ai plus remarqué dans cette lecture que ses aspects bien involontairement drôles, malgré la gravité de son propos. Je n'ai pas compris pourquoi, alors que le trajet Stockholm-Noorland s'est effectué très facilement, Helena n'est pas rentrée lorsqu'elle a constaté l'échec de sa transplantation rurale. Au lieu de prendre le renne par les cornes, elle reste à se morfondre, à accepter que sa fille dépérisse. Pourquoi faire compliqué lorsque l'on peut faire inextricable ? Ensuite, cette lecture a été douloureuse parce les phrases sont hachées, mal foutues, parfois incompréhensibles ou montées à l'envers, construites comme une traduction mot à mot, et j'ai rapidement acquis la conviction que cette traduction est loupée, bâclée. Quelques exemples parmi d'autres : «Une période laissée derrière elle telle une paire de gants oubliée par inadvertance » ; « légèrement tordues, les maisons semblaient se pencher l'une vers l'autre comme dans un mouvement de colère » ; « J'ai essayé de lancer une discussion mais c'est comme vouloir faire rebondir un ballon rempli d'eau. Ca fait splash ! ». Quelle idée de remplir un ballon d'eau, je vous le demande ; « Le monde n'est rien d'autre que la représentation que chacun en a, il devient ce qu'on en fait , ainsi parlait Verner ». Ouais, je me doutais bien que c'était pas Zarathoustra, si c'est pas de la philosophie ça !


Mais ce qui m'a le plus amusée, c'est l'utilisation du mot « chose », parfois plusieurs fois au cours d'une même page. Exemples : Helena porte des choses ; elle pense des choses ; un peintre ne peint pas des toiles mais produit des choses ; une chose en provoque une autre ; pendant le week-end, ils font des choses ; ce sont des choses qui ne te regardent pas ; ça c'est une chose que j'ai comprise ; il y a des choses que je ferais différemment. Sans revendiquer d'études de haut vol, ma très académiquement palmée prof de français-latin-grec de 6ème qui retirait un point à chaque utilisation du mot valise "chose" a, grâce à ce tarif punitif, inculqué à ses 42 élèves le goût du substitut.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
[échange mère-fils trentenaire, suite à coming-out]
- Ça fait combien de temps que tu fais des trucs comme ça ?
[...]
- Ça fait combien de temps que je 'fais le pédé', tu veux dire, pour reprendre ton expression ? J'avais onze ou douze ans quand j'ai réalisé que j'étais homo, ou malade mental, comme je croyais à l'époque. Parce que ça me faisait un bien fou, tu penses, d'écouter tes blagues de mauvais goût à longueur de journée. Tu te souviens par exemple du vieux qu'ils avaient retrouvé battu à mort, sur le parking du stade de foot, celui dont tout le monde savait qu'il était pédé ? Tout le monde savait aussi que des motards l'avaient tué, mais la police ne s'était même pas donné la peine de faire une enquête. On nous disait qu'il avait eu un accident de vélo parce qu'il roulait bourré. Et tu te souviens de ce que tu avais dit ? Hein, tu te rappelles ? Tu as dit que c'était bien fait pour lui, parce qu'il n'avait qu'à pas être pédé.
(p. 325-326)
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- Anders, vous m'entendez ?
Une voix inconnue, aimable et chaleureuse, provenant d'un lieu hors de sa portée. Il devrait lui répondre, mais à peine s'était-il fait cette réflexion qu'il retomba dans sa torpeur. Délesté de toute contrainte il planait dans un monde d'insouciance, exempt de jugements et de convictions. Tout était à l'état originel et empli de possibles.
- Anders, vous m'entendez, Anders ?
Laissez-moi tranquille ! Je veux rester ici.
Il ne comprenait pas pourquoi l'on insistait pour qu'il réponde. Il tentait de s'enfuir mais quelque chose l'en empêchait. Cette odeur. Son inconscient fouilla dans ses expériences passées et soudainement il comprit ce qu'elle signifiait. Danger ! Tu es en danger !
Il se sentit tiré vers le haut, traversant un monde d'images vacillantes, au milieu d'un rugissement de plus en plus fort. Un goût de métal dans la bouche, son crâne douloureux. Une personne se tenait à ses côtés. Une lumière forte l'éblouit et son regard erra. Des doigts frais entouraient son poignet.
Seule l'odeur se distinguait nettement dans ce flou général. Cette odeur reconnaissable entre mille qu'il avait une fois appris à détester - l'odeur d'hôpital.
- Anders, essayer de vous réveiller. Savez-vous où vous êtes ? Vous avez eu un accident de voiture. Vous vous trouvez à l'hôpital de Sundsvall.
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Anders avait compris tôt que la physique quantique était un univers impénétrable, et il lui était difficile de vanter les compétences de son père quand il ne les comprenait pas lui-même. Raison pour laquelle il lui demanda un jour de lui expliquer.
- Tu comprends Anders, la physique classique suit les lois de Newton qu'on peut aplliquer au monde normal qu'on observe autour de soi, mais quand on desccend au niveau du plus petit que l'atome, ces lois ne fonctionnent soudainement plus. La physique quantique ouvre la porte à un monde inconnu dans le sens où elle contredit pas mal de choses qu'on pensait savoir jusque là. L'espace et le temps, les unités les plus fondamentales ne s'appliquent bizarrement plus dans l'univers quantique.
La réponse n'avait pas davantage éclairé Anders, et il s'était abstenu de demander qui était Newton.
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Helena ferma les yeux, se préparant à entendre claquer la porte de la salle de bains. Et c'était reparti pour un tour. Elle faisait de son mieux pour atteindre sa fille [de 13 ans], mais Emilie, le regard plein de reproches, lui glissait sans cesse entre les doigts. Chaque jour était une course vaine pour essayer de maintenir un semblant d'équilibre.
(p. 19)
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Son reflet dans le miroir jurait avec l'image qu'elle avait d'elle-même, et chaque fois qu'elle se voyait cela lui faisait de la peine. Son esprit était resté le même, mais il habitait désormais le corps d'une femme aux apparences de vieille. Cet écran de rides et de cellulite derrière lequel elle se cachait la révulsait.
(p. 129)
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