[Cinéma de Michael Bay] La vitesse n'a aucune valeur psychologique car elle n'est jamais justifiée par les caractéristiques des personnages et leur évolution : elle s'impose pour elle-même, quel que soit le personnage, la situation, le moment du film. L'effet recherché est la saturation : saturer l'image de mouvement, de telle sorte qu'elle ne signifie rien d'autre qu'elle-même, à savoir une image en mouvement. Le corrélat de la saturation est la vacuité : vacuité de la mise en scène, des personnages, absence d'enjeux dans les films eux-mêmes. (p.69)
La scène qui résiste, l'image inacceptable pour Hollywood, c'est celle qui ne peut se confondre avec une pure apparence, celle qui, par sa réalité propre, instaure un rapport au monde (celui du film, celui de la perception ordinaire), au lieu de ne renvoyer d'une part qu'à elle-même, et d'autre part à son exploitation commerciale. (p.23)
Présentation du livre "Histoire vagabonde du cinéma" par Vincent Amiel et José Moure.
Corps, décors, effets spéciaux, couleurs, montage, rires, larmes : à rebours d'une évolution continue et linéaire, cette approche très complète et pourtant très personnelle, signée de deux auteurs parmi les plus réputés, met en lumière les influences et tendances qui traversent les films, grands classiques ou méconnus, au gré des époques et des continents.