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Lui, c'est Carlos, chômeur, recruté comme cambiste de dollars par un mafieux.
Elle, c'est Mabel, personnage type du cinéma noir nord américain, belle métisse, femme de chambre d'une vieille recéleuse.
Lui habite, elle travaille, dans le même immeuble au centre de Lima.
La femme fatale à la péruvienne, ambitieuse, qui ne rêve que de Californie et le pauvre blanc qui joue au gros dur, s'amourachent pour le meilleur et pour le pire !
Quand à Caramel Vert, vous ne devinerez jamais à quoi ça correspond :), ça m'a beaucoup amusée.....

La prose claire et concise et le ton d'autodérision résigné mais jamais désespéré de Carlos le narrateur font le sel de ce récit noir. Une histoire de dur qui vibre de sensibilité, quand coulent les larmes d'un fou qu'un petit garçon appelle à son secours en l'interpellant monsieur, ou que Carlos communie avec la nature, vautré à l'arrière d'un camion. le sex cru y est exprimé avec humour et subtilité, les putes y sont compatissantes, et les mafieux font partis du quotidien.
L'auteur lui-même définit son livre comme un roman historique plutôt que noir, car il recrée une époque que le Pérou a vécue, celle de l'époque du premier gouvernement d'Alan Garcia , et car “la réalité du Pérou est un roman noir “.
Mais nul besoin de connaître l'histoire péruvienne pour se délecter de ce livre.
Un excellent moment de lecture ! Vive la littérature sud-américaine ! Et merci Bison !
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Dans les ruelles de Lima, le soleil se lève à peine, température fraîche, une musique m'emmène. Des jeunes dans la rue crient, parlent, négocient. Cambistes de rue, ils changent des dollars verts en intis et inversement. le vert devient blanc, ne cherche pas à savoir si le blanchissement est légal, dans ce pays aux sentiers lumineux la lumière doit provenir de la drogue... Carlos est l'un deux.

Traversant ces ruelles, la robe volage quelques femmes passent, d'un hôtel au bar et inversement. Elles sont belles et caramélisées, la chevelure ténébreuse et libre. Un sourire solaire, Mabel, elle s'appelle et suis mon coeur dans cette lecture.

Ils se croisent. Un regard suffit à sceller leur destin. du moins littéraire. A la Roméo et Juliette. Ou plutôt à la Bonnie & Clyde. Avec cette envie de sortir de ces ruelles péruviennes, certes colorées mais qu'une poussière de désespoir recouvre. L'Eldorado, la frontière et le continent au-dessus. Un pistolet peut changer un destin. Celui d'un homme et d'une femme, chabada bada... Ah les histoires d'amour...

Le jeune Carlos Morales d'une leçon de vie et de rue frôlera la mort... Et sa belle, Mabel... Cambiste à Lima n'est pas aussi reposant qu'à Wall Street, un verre de rhum dans un fauteuil en cuir, sous la lune bleue le regard perdu. Caramelo Verde, un titre énigmatique, presque anecdotique dans cette histoire d'amour et de violence, mais une ambiance de roman noir, à lire sur le sable d'une plage péruvienne de la côte, le regard perdu sur les jambes caramélisées d'une femme en bikini vert...
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Caramel vert (1992) est un roman noir à la péruvienne.
Il se déroule à Lima durant la grave crise financière qui secoua le Pérou dans les années 80. le narrateur Carlos Morales vient d'être licencié . Il était employé dans une mutuelle. Il erre à un carrefour encore hagard et il est recruté rapidement par un certain Lopez, comme agent de change de rue dans le centre de Lima. Lopez lui procure un grand appartement dans un immeuble où une vieille dame fortunée collecte l'argent récolté. Cette respectable banquière entourée de gardes du corps armés jusqu'aux dents, emploie comme femme de chambre la belle et ambitieuse Mabel dont il tombe éperdument amoureux.
Carlos se rend compte que son activité est une façade pour cacher le blanchiment des dollars des narcotrafiquants...
Le roman est très bien mené avec un rythme qui s'accélère, des péripéties, du suspense. Les deux personnages principaux sont intéressants avec une psychologie complexe qu'on découvre au fil de l'action.
Ampuero joue avec les codes du roman noir à la Dashiell Hammet ( cité en exergue) ou du film noir américain pour saisir la brutale réalité sociale de ces années là : ambiance urbaine nocturne, femme fatale, anti-héros amoureux, richards sans scrupules, hommes de mains bêtes et brutaux , narration désenchantée et dérision douce amère…
La douce tentation du caramel vert contamine tous les niveaux de la société et la violence est omniprésente : règlements de comptes entre gangs, police corrompue qui protège le plus offrant. On pourrait se croire à Chicago au temps de la prohibition s'il n' y avait pas en plus des spécificités péruviennes qui gangrennent le pays entier : le mécanisme du blanchiment d'argent, les guerres entre narcotraficants, les terroristes du Sentier lumineux. Et puis, la société péruvienne est très racialisée : la jeune Mabel est une métisse intelligente mais non éduquée, qui n'a rien à voir avec Lauren Bacall. Pour sortir de sa condition subalterne, il lui faut s'exiler aux Etats-Unis. Et pour cela, elle a besoin d'argent. Lopez doit son autorité à sa couleur de peau, il es blanc » comme un yaourt ». Carlos est un blanc également mais il est orphelin. Pour se sortir de la pauvreté, il n'est pas très regardant sur ses relations. Il lui faut un certain temps pour s'apercevoir qu'il est pris au piège…

je lirai sans doute Taxi Driver sans Robert de Niro
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Après deux lectures floues autour de disparitions, ce récit-polar d'un orphelin péruvien, naïf et lucide, "changeur de billets", tombé amoureux d'une femme prête à tout pour une autre vie, quitte à braver le milieu du blanchiment d'argent dans lesquels tous deux évoluent comme ils peuvent, est une bouffée d'oxygène. L'écriture est vive, rythmée ; les descriptions font découvrir sans alourdir. le drame existe mais on sourit aussi.
Un beau voyage, ce roman court plein de charme.
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Ce roman très bien documenté met en scène , dans le style du roman noir, les années tragiques que vit le Pérou sous le régime d'Alan Garcia - crise économique et terrorisme du Sentier Lumineux - à travers l'histoire d'un loser à la mode péruvienne, renvoyé de son travail et se retrouvant changeur de billets verts, les dollars de la drogue, au coin d'une célèbre avenue de Lima. Si l'expérience de journaliste de l'auteur nourrit ce récit, son imaginaire très personnel s'allie à une écriture précise et efficace où le quotidien côtoie toujours l'ambiguïté et le mystère.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Un peu perdue au début .... ma méconnaissance de l'histoire du pays ...
L'inti a été la monnaie du Pérou entre 1985 et 1991. Elle tire son nom de la divinité solaire inca, ce qui permettait de conserver de manière symbolique un lien avec l'ancienne monnaie, le sol (sol, signifie soleil en espagnol).
Et puis bien vite, on décolle et nous nous retrouvons à errer dans Lima, plutôt en mauvaise compagnie, mais heureusement la prose de Fernando Ampuero nous permet d'accompagner Carlos et Mabel dans leur histoire d'amour et de désir ... dans leur fuite éperdue vers un autre horizon, plus ou moins choisi mais devenu indispensable à la survie.
Une fuite, le long d'une plage qui nous semble idyllique ... avec une nymphe au bikini rouge à pois noirs ... Avec de simples individus cherchant juste à fuir notre civilisation devenue folle .... à la poursuite du billet vert, de la coca ou du caramel vert ...
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L'histoire est plutôt maigrichonne et s'étend paresseusement sur les cent trente sept pages de l'ouvrage...
A Lima, Carlos rencontre Mabel alors que tous les deux bossent pour la même organisation mafieuse. Ils échangent des intis péruviens et des dollars et contribuent au blanchiment d'argent pour leurs patrons. Très rapidement, ils se retrouvent prisonniers dans la toile et s'unissent pour essayer d'en sortir. Je divulgue ou pas? Je divulgue! de toute manière, c'est tellement cousu de fil blanc que je ne gâcherai pas grand chose.
Et devinez quoi? Carlos et Mabel s'extirpent finalement aux griffes des mafieux au terme d'une (quand même) bonne ruse de Mabel... Carlos doutera de sa loyauté jusqu'au bout mais ils finissent par prendre le large tels Bonnie & Clyde, Thelma & Louise.. et ça se termine bien pour eux.
Il y a un peu d'humour, de la tentative stylistique, peu d'inspiration. le caramel vert, lui, est un code pour ouvrir l'accès d'une villa des mafieux, mais pas que. Je vous laisse deviner...
Ampuero touche un peu à tout, dans son histoire. Narcotraficants, blanchiment d'argent, asservissement de la population, police corrompue, révolutionnaires du Sentier Lumineux... Mais il n'approfondit rien, il survole et le lecteur reste beaucoup sur sa faim. J'ai eu l'impression que cette histoire a été écrite au moins cent fois, sans que celle-ci n'apporte quoi que ce soit de plus.
Ce livre est présenté comme un roman noir. Je dirais gris souris plutôt.
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