Quatorze études qui forment une belle introduction générale à l'étude de la civilisation indienne (ses arts, son ethos, ...)
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"J'entends, au cours du voyage de l'esprit à travers l'immensité stellaire, jusqu'au fond de l'abîme sidéral, parmi les Univers-Iles, les nébuleuses spirales, les innombrables Voies Lactées, les millions d'univers qui roulent le long de l'Espace-Temps (...), j'entends résonner encore la symphonie cosmique des mondes qui se succédent, s'éteignent et se rallument, avec leurs âmes vivantes, leurs humanités et leurs dieux, selon la loi de l'Eternel Devenir (...), j'entends Shiva qui danse, dans le coeur du monde..."
Romain Rolland (Avant-Propos)
Il en est de même pour les œuvres d’art. Des artistes différents sont inspirés par des objets différents ; ce qui attire ou stimule l’un, déprime ou repousse l’autre, et le choix varie de racé à race et d’époque à époque. De même aussi pour l’appréciation, caries hommes n’admirent généralement que les œuvres auxquelles ils ont été prédisposés par leur éducation ou leur tempérament. Entrer dans l’esprit d’un art qui ne vous est pas familier exige un effort que, pour la plupart, nous ne sommes pas disposés à faire ; l’humaniste commence ses études, convaincu que l’art de la Grèce n’a jamais été surpassé ni égalé et qu’il ne le sera jamais ; beaucoup pensent, comme Michel-Ange, parce que la peinture italienne est bonne, que toute bonne peinture est italienne. Beaucoup n’ont jamais senti la beauté de la sculpture égyptienne, de la peinture et de la musique indienne ou chinoise ; mais qu’ils aient aussi la hardiesse de nier cette beauté, cela ne prouve rien.
Une œuvre d’art ne devrait être traitée de bonne ou de mauvaise que par rapport à sa qualité esthétique ; le sujet et les matériaux seuls sont pris dans les mailles de la relativité. En d’autres termes, dire qu’une œuvre est plus ou moins belle ou rasavant, c’est définir jusqu’à quel point elle est œuvre d’art et non simple illustration. Quelle que soit l’importance en elle de l’élément séduction ou de ses applications pratiques, en cela ne consiste point sa beauté.
On estime habituellement que les objets naturels, hommes, animaux, paysages, et les objets artificiels, usines, tissus, œuvres faites dans une intention d’art, peuvent être classés en deux catégories : ils sont beaux ou laids. Et pourtant, nul principe général de classification n’a jamais été découvert, et ce qui semble beau à l’un est jugé laid par un autre. Comme le dit Platon, « chacun choisit ce qu’il aime parmi les objets de beauté, selon son goût propre ».
On estime habituellement que les objets naturels, hommes, animaux, paysages, et les objets artificiels, usines, tissus, œuvres faites dans une intention d’art, peuvent être classés en deux catégories : ils sont beaux ou laids. Et pourtant, nul principe général de classification n’a jamais été découvert, et ce qui semble beau à l’un est jugé laid par un autre. Comme le dit Platon, « chacun choisit ce qu’il aime parmi les objets de beauté, selon son goût propre