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EAN : 9782266186520
122 pages
Pocket (04/06/2009)
3.45/5   33 notes
Résumé :
Imaginez... Un pays où les ours en peluche mènent un combat de tous les jours contre les chats les plus sournois. Un pays où des Pères Noël immigrés enseignent l'égoïsme aux enfants des bourgeois. Un pays où les petits vieux menacent les braqueurs de pressing avec des pistolets en plastique. Un pays où les clowns en bois travaillent à redonner vie aux jouets du grenier. Un pays où les albums d'autocollants de foot sont le prétexte à d'immenses tragédies...
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce recueil de neuf nouvelles, il est beaucoup question du monde de l'enfance, de ses tourments (le mini-drame que constitue le vol d'un album d'images de foot Panini), de sa nostalgie (que ne ferait-on pas pour conserver le doudou de ses tendres années), de la perte prématurée de son innocence (qui désole un Père Noël de supermarché, un brin moralisateur), de ses jouets (animés, à l'insu de leur propriétaire, d'une vie propre et parfois de louables ou redoutables intentions).

On y parle aussi de l'âpreté du monde des adultes (les mésaventures tragiques d'un homonyme de Marc Dutroux), de son injustice (ou quand un passant lambda est bien mal récompensé de son altruisme), ou de ses contingences professionnelles (comment donc profiter au mieux de sa retraite?)

Que cela soit drôle, loufoque, déjanté, surréaliste, cruel, amer ou mélancolique, on est captivés comme des enfants qui écoutent un conte de fées au coin du feu (si ça existe encore). C'est plein de souvenirs, de trouvailles de langage et de candeur, et parfois ça serre le coeur.

Quoi qu'il arrive, après cette lecture, cette improbable question vous taraudera : puisqu'il nous arrive de nous souvenir avec émotion d'un lapin rose éborgné ou d'une poupée chiffon toute délavée, pourquoi les vieux nounours et autres congénères en peluche n'auraient-ils pas la nostalgie de leur propre enfance, et même de leur petit.e propriétaire ?
#Lisezvouslebelge
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Si vous avez la nostalgie d'une enfance tendre et douce, ne lisez pas ce recueil de nouvelles assez « trash » ! Vous y croiseriez un clown-jouet trafiquant des autres jouets à la façon du méchant garçon dans Toy Story ; vous y rencontreriez un ours en peluche redoutable se vengeant sur le chat de la maison, ou l'homonyme du pédophile le plus connu de Belgique, ou un pauvre gamin à qui on a volé son album d'images de foot Panini, ou encore un vieux toqué dégoûtant à la recherche d'un curé ...

Nicolas Ancion s'est amusé à jouer avec nos peurs d'enfants, avec un langage haut en couleurs, plein de nuances émaillées de jeux de mots. C'est amusant, c'est foudroyant par moments, c'est iconoclaste, c'est loufoque.

J'avais lu « Quatrième étage », un roman plein d'humour, de fantaisie et de poésie. Cet auteur belge ne m'a pas déçue dans ce recueil de nouvelles, même si je préfère lire des romans.

Si vous n'avez pas peur de voir s'entrechoquer les morceaux éclatés de vos rêves enfantins, suivez Nicolas Ancion au pays des peluches maléfiques et des humains délirants.
Vos croyances tomberont en miettes et se feront dévorer par le grand méchant loup.
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Après avoir lu les excellentes critiques de latina et Chaplus, je me suis aperçue que l'édition originale (?) parue aux éditions le Grand Miroir comportait huit nouvelles et non neuf, comme dans l'édition Pocket.

Comme quoi, avec Nicolas Ancion, les ours se suivent et ne se ressemblent pas ! *

Belgique, pays des ours ? Pour moi, c'est plutôt le pays des lions : celui de Waterloo, celui du drapeau flamand, ... Dans les ours n'ont pas de problème de parking, on parle d'ours en peluches, mais aussi de chiens, de cochons qui nous renvoient à notre enfance et que l'on garde à l'âge adulte : doudou, décoration, talisman, témoins du temps qui passe; mais qui peuvent avoir une vie autonome, en conflit avec des chats ou d'autres jouets, à la recherche d'une mère perdue en Chine ...




* Trop dommage de ne pas la placer, celle-là
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J'avais une fringale de nouvelles belges. J'ai commencé par dévorer les « Contes carnivores » de Bernard Quiriny; j'en ai fait la chronique récemment ici-même. En guise de dessert, j'ai choisi « Les ours n'ont pas de problème de parking » de Nicolas Ancion, espérant le trouver aussi délicieux que « Nous sommes tous des playmobiles », que j'avais commenté l'été passé. Et en effet: miam !

Il s'agit bien d'un dessert. Parce que manger un bon dessert en s'en mettant plein la bouche ou plein les doigts, ou plein partout, c'est encore mieux, cela ramène aux plaisirs insouciants de l'enfance. Les yeux brillent, on sourit, on est bien !

Le dessert, on le trouve tout d'abord dans la langue de Nicolas Ancion. Ce n'est plus belle langue soignée de Bernard Quiriny: c'est la langue des gens que l'on rencontre chaque jour dans la rue. On se relâche, on se met à l'aise. On ne se fait plus plaisir en contemplant une oeuvre d'art, on se fait plaisir en engloutissant une grosse glace sur une terrasse. Faut varier les plaisirs, sinon on s'ennuie !

La langue donne l'ambiance. Elle parvient à faire rire même quand on parle de Marc Dutroux, comme c'est le cas de la toute première nouvelle, qui raconte les mésaventures d'un homonyme de cette sinistre personne.

Et puis le dessert, je l'ai également trouvé dans le fait que la plupart des nouvelles m'ont mis dans le même état d'esprit que des histoires d'enfants, parce qu'il s'y passe des choses invraisemblables, mais que l'on accepte sans se poser de questions et sans s'étonner, avec la même attitude qu'un enfant face à des ours en peluche qui se mettent à parler.

Les parents de Nicolas Ancion étaient marionnettistes professionnels. Cela peut expliquer des choses…

Allez, goûtez-moi ça, c'est le printemps !
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Au travers de 9 nouvelles, Nicolas Ancion revisite l'enfance ou les traces qu'elle laisse chez l'adulte. Ainsi les ours en peluche mènent un combat contre les chats pour avoir la meilleure place au sein du foyer ; des jouets doivent se battre contre un ennemi qui les décime les uns après les autres ; un petit vieux est prêt à tout pour sauver l'ours en peluche de son enfance, même à suivre des braqueurs ; un album d'autocollants devient l'enjeu d'un drame entre enfants ; la vie d'un homonyme de Marc Dutroux se transforme en enfer …

Moi qui ne suis pas friande des nouvelles, je me suis vue dévorer ce recueil d'une traite et, à l'exception d'une ou deux, apprécier leur humour noir et leur causticité. Nicolas Ancion a un véritable don pour créer un univers, raconter une histoire et imaginer une chute inattendue en quelques pages. Et c'est vrai qu'il est rare pour moi de ne pas me sentir frustrée. C'est le cas ici. le romancier belge parvient à nous replonger dans le monde de l'enfance, tout en y intégrant la dimension cruelle de celle-ci. Car ces nouvelles sont cruelles, tout en étant parfois drôles, immorales ou surréalistes. Et c'est ce qui fait leur charme et leur force. Il se dégage également pas mal de mélancolie de ces textes, sentiment indissociable de tout souvenir lié à l'enfance.

Mais ce que j'aime le plus certainement dans les nouvelles de Nicolas Ancion, c'est la Belgique qui se cache au détour de chaque phrase : les belgicismes, les lieux, notre histoire et le côté surréaliste et déjanté. Son écriture brillante et inventive décuple aussi le plaisir de lecture.
Lien : http://www.chaplum.com/les-o..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[Parle un Père Noël de supermarché:]
Je ne sais pas ce qui se passe, peut-être que je vieillis - même si je n'ai pas encore tout à fait trente ans - j'ai l'impression que les gosses changent. Ils ont l'air trop sérieux avec leurs vêtements d'adultes pleins d'étiquettes, de tirettes et de bandes fluorescentes. On dirait qu'ils s'ennuient ou qu'ils en ont déjà marre. A leur âge, je passais des heures à jouer au foot et je souriais tout le temps. Je ne savais même pas comment on faisait pour être triste. Là, je me balade avec ma cloche, je leur offre des sapins de Noël et ça ne leur fait même pas plaisir. J'ai envie de leur parler, de leur faire comprendre qu'ils se trompent, que ça ne sert à rien de jouer aux adultes à leur âge, qu'ils auront toute la vie pour ça, mais c'est inutile. On ne change pas les gens, même les tout-petits, avec des mots. Ce qu'il leur faudrait, à tous ces petits fils de riches, ce sont des gamins sans éducation et sans argent, qui traînent dans la rue mais qui leur feraient comprendre qu'une demi-journée entre copains ça vaut plus que tous les jouets du monde, plus que tous les vêtements de l'Univers. Mais c'est impossible. Quand on a le privilège de ne manquer de rien, il faut bien qu'on s'invente d'autres raisons d'être heureux. Et surtout des prétextes pour ne pas l'être. Comme ça on peut tout acheter, et se faire croire que ça va tout arranger. Une nouvelle maison de poupées rose écoeurant, un nouveau jeu vidéo pour regarder l'écran même quand il n'y a rien à la télé, une pile de DVD pour ne pas avoir envie de courir dehors quand la nuit est tombée.
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Pourtant, il n'est pas encore vraiment vieux. Soixante ans, ce n'est pas la fin du monde, il reste encore de nombreuses heures à vivre. Et dans un millier de jours, ils l'ont dit hier à la télévision, ce seront les jeux Olympiques. On n’est jamais vieux quand on regarde la télévision, on est juste déjà mort. Le corps ne sert à rien et le cerveau non plus, le temps passe, on joue à se faire croire qu’on s’amuse alors qu’on n’a jamais ressenti un ennui si profond, si intime. La télécommande dans la main, Andrzej a déjà un pied dans la tombe. Il déteste cette sensation.
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Je ne sais pas ce qui se passe, peut-être que je vieillis - même si je n'ai pas encore tout à fait trente ans- j'ai l'impression que les gosses changent. Ils ont l'air trop sérieux avec leurs vêtements d'adultes pleins d'étiquettes, de tirettes et de bandes fluorescentes. On dirait qu'ils s'ennuient ou qu'ils en ont déjà marre.
A leur âge, je passais des heures à jouer au foot et je souriais tout le temps. Je ne savais même pas comment on faisait pour être triste. p.87
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On n’est jamais vieux quand on regarde la télévision, on est juste déjà mort. Le corps ne sert à rien et le cerveau non plus, le temps passe, on joue à se faire croire qu’on s’amuse alors qu’on n’a jamais ressenti un ennui si profond, si intime.
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Nous étions six enfants au départ, mais le malheur a frappé six fois et la vie a fait de moi l'unique survivant de la famille. Lorsque j'ai échappé à l'incendie de la maison, c'était pour assister impuissant à l'agonie de mes deux soeurs aînées et de mon père qui tentait de les tirer de la fournaise. Ma mère avait été emportée l'hiver précédent par la tuberculose roumaine, une maladie atroce que mon frère jumeau avait contractée sur le front russe en soignant les victimes du scorbut et du choléra. p.100
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Videos de Nicolas Ancion (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Ancion
ACTU-tv interview par Bob Boutique de l'auteur belge, Nicolas Ancion dans un café de Bruxelles pour l'émission "Nos amis et les amis de nos amis" d'avril 2010.
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