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Sabine Cornille (Traducteur)Philippe Ivernel (Traducteur)
EAN : 9782743605292
154 pages
Payot et Rivages (30/11/-1)
3.7/5   23 notes
Résumé :
Les deux lettres ouvertes de Günter Anders adressées au fils d’Adolf Eichmann constituent un petit traité, avec mode d’emploi, sur la condition humaine aujourd’hui, considérée sous l’angle d’une catastrophe à répétition, qui entraîne l’obsolescence toujours croissante de l’humain lui-même. L’homme apparaît ici, de nouveau, comme le détenteur d’une capacité de production infiniment supérieure à sa capacité de représentation, et tout aussi bien à sa capacité de sentir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En 1964, quelques années après le procès du criminel nazi Adolf Eichmann, Günther Anders écrivait une lettre au fils de celui-ci le conjurant de mesurer le choix auquel il se trouve confronter, comme nous le sommes tous, face à la répétition des catastrophes : celui de la continuité ou de la rupture.
(...)
Raisonnement puissant et rigoureux, emprunt autant d'humanité que de lucidité.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Ce livre rassemble les deux lettres que Günther Anders a adressées au fils d'Adolf Eichmann, dans lesquelles il est précisé que le silence et la passivité face à l'injustice sont une autre forme de culpabilité. Adolf Eichmann était principalement responsable du transport des Juifs vers les camps de la mort de masse. Dans cette lettre ouverte au fils d'Eichmann, Klaus, Günther Anders aborde, avec la passion qui le caractérise, cette terrible période de l'histoire, et s'appuie sur elle pour rappeler que ces ignominies ne sont pas l'héritage exclusif du passé, puisque nous sont tous des enfants du monde d'Eichmann : le monde de l'extermination systématique, dont les effets monstrueux dépassent notre capacité à comprendre. D'où le danger que nous en venions à fonctionner comme des rouages ​​dans ces mêmes machines, sans résistance et sans conscience ; que notre force morale cède à sa puissance et que chacun de nous devient un autre Eichmann. Et surtout dans ce monde dans lequel on veut nous faire croire que nous sommes éclairés, informés, alors que nous ne voyons pas que nous ne voyons rien du tout.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Tout d’abord, ce que nous pouvons faire désormais (et ce que nous faisons effectivement) est plus grand que ce dont nous pouvons nous faire une image ; qu’entre notre capacité de fabrication et notre capacité de représentation un fossé s’est ouvert, qui va s’élargissant de jour en jour ; que notre capacité de fabrication – aucune limite n’étant imposée à l’accroissement des performances techniques – est sans bornes, que notre capacité de représentation est limitée de par sa nature. En termes plus simples : que les objets que nous sommes habitués à produire à l’aide d’une technique impossible à endiguer, et les effets que nous sommes capables de déclencher sont désormais si gigantesques et si écrasants que nous ne pouvons plus les concevoir, sans parler de les identifier comme étant nôtres."
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"Eh bien, votre père, Monsieur E., n'a même pas commencé à sélectionner. Même pas cela. Car tous les humains dont il disposait là, en se jouant, étaient pour lui, en toute égalité, des morituri.
Donc, en toute égalité, des cadavres en perspective.
Mieux, comme il les faisait brûler, en toute égalité de la cendre en perspective.
Mieux, comme il faisait disperser cette cendre sur les champs d'Auschwitz, en toute égalité de l'engrais en perspective.
Mieux, comme ces engrais devaient disparaître intégralement dans le sol, en toute égalité des néants en perspective."
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L’important, c’est d’avoir compris ce qui est en jeu aujourd’hui : d’avoir compris qu’aujourd’hui une répétition de ce qui s’est passé il y a vingt ans pourrait transformer le monde entier en un camp d’extermination ; et que cette catastrophe, qui est tout à fait du domaine du possible, ne pourra être écartée, si elle peut l’être, que si tous ceux qui demain feraient partie des liquidateurs ou des liquidés s’opposent, passionnément, résolument, à cette évolution. Personne d’entre nous n’oublie Auschwitz ou Hiroshima.
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Naturellement, il y a là une tonalité provocatrice, car nous avons pris la douce habitude de considérer l’empire qui est derrière nous, le « troisième » Reich, comme quelque chose d’unique, d’erratique, d’atypique pour notre époque ou notre monde occidental. Mais, naturellement, cet usage n’a pas valeur d’argument, une telle opinion n’est qu’une manière de détourner les yeux. Étant donné que la technique est notre enfant, il serait aussi lâche que stupide de parler de la malédiction qui lui est innée comme d’une malédiction venue un jour fortuitement s’égarer dans notre maison par une porte dérobée. C’est notre malédiction.
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Et voici maintenant ma proposition, Klaus Eichmann. Et je crois même que cette proposition pourrait être une chance pour vous (faire passer ce mot par ma bouche, je ne l’avais pas encore osé une seule fois dans les nombreuses pages qui précèdent). Représentez-vous, Klaus Eichmann, ce que cela signifierait si vous vous ralliiez à ce mouvement contre l’extermination des hommes ; si vous qui avez appris dans votre propre chair ce que veut dire être le fils d’Eichmann, vous alliez vers les autres fils d’Eichmann pour les avertir.
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Videos de Günther Anders (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Günther Anders
C'est à la philosophe Corine Pelluchon que nous consacrons notre épisode 5 de la série Filature : sa relation avec le mot “amour”, son engagement pour la cause animale, son approche de la philosophie entre science et art. La meilleure façon de terminer un livre ? Il n'y en a pas, on le sent.
Spécialiste de philosophie politique et d'éthique, Corine Pelluchon est aujourd'hui professeure à l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée (rebaptisée université G. Eiffel à partir de janvier 2020). Elle a commencé par une thèse soutenue en 2003 sur Leo Strauss et sa critique des Lumières, puis, dès le milieu des années 2000, elle s'est intéressée aux défis anthropologiques et politiques que soulèvent les techniques médicales, les biotechnologies, et la prise en compte de la finitude de la planète et des intérêts des animaux. Parmi ses ouvrages les plus récents, on retrouve Pour comprendre Emmanuel Levinas. Un philosophe pour notre temps, janvier 2020 ; Réparons le monde. Humains animaux, nature, mars 2020, Rivages/Poche. C. Pelluchon a reçu en 2020 le prix de la pensée critique Günther Anders pour l'ensemble de ses travaux. Corine Pelluchon était l'invitée de la Fête du Livre de Bron 2023 pour “Grandeur nature” un dialogue avec l'écrivain et directeur de la rédaction de Philosophie Magazine Alexandre Lacroix.
Chaque semaine, retrouvez un invité dans un format court de 4 minutes et écoutez un peu de leur univers littéraire et personnel. À découvrir sur le Média et les réseaux sociaux de la FdLB.
© Collectif Risette/Paul Bourdrel/Fête du Livre de Bron 2023
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