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Jean-Daniel Brèque (Directeur de publication)
EAN : 9782843440991
600 pages
Le Bélial' (24/06/2010)
3.99/5   37 notes
Résumé :
Une révolution conduite par un héros de chanson dans une Amérique totalitaire... Des naufragés cosmiques attendant le salut d'une Terre mère dont le souvenir est hypothétique... Jupiter, monde hostile, conquis par l'avatar d'un paralytique... Les héritiers d'un empire déchu se réapproprient le plus horrible des crimes... Explorateurs, guerriers, poètes, détectives et joueurs, les héros du Chant du barde redécouvrent les mythes fondateurs de l'humanité. Poul Anderson... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je me demande si je ne vais pas décider que Poul Anderson est mon auteur préféré, tous genres confondus.
Dans le Chant du Barde, Jean-Daniel Brèque a réuni la crème des nouvelles/novellas hors cycle – donc hors Patrouille du Temps, Hanse Galactique et autres Flandry – de l'auteur. Un petit paquet d'entre elles a obtenu le prix Hugo. Et c'est un pur concentré de bonheur.

On retrouve, tissés au sein de merveilleux récits profondément addictifs, la passion de l'auteur pour les mythes – fondements indispensables à toute civilisation humaine – autant que pour le rationalisme et la science, et son amour du libre-arbitre qu'il place largement devant l'ordre et la sécurité imposés par un gouvernement, que la volonté de ce dernier soit louable ou pas.

Poul Anderson mêle avec maestria l'histoire personnelle de personnages aussi charismatiques que Manse Everard, le conflit géopolitique et le mouvement lent de la nature qui sert de décor aux gesticulations de l'humanité. Parmi toutes ces perles, j'ai tout de même mes préférées :

• Long cours : un contexte typé Ténébreuse de M.Z. Bradley, avec ces descendants d'un crash spatial qui ont recréé des civilisations et ont tout oublié de leurs origines. Un récit à la Bougainville sentant la flibuste et les conquistadores. Un artefact du passé centre de toutes les attentions, le tout sous la lumière d'une magnifique géante gazeuse.

• Pas de trêve avec les rois : peut-être ma nouvelle préférée. Une guerre civile dans les États Pacifique 300 ans après la Bombe. La volonté de recréer l'unité mais imposée par un impérialisme sournois et « étranger » qui fait balancer ses tenants dans le mauvais camp (pour Poul).

• le partage de la chair : sur une planète, le meurtre abominable d'un explorateur scientifique par un autochtone cache un secret qui touche à l'écologie de ce monde. A rapprocher de la Voix des Morts d'Orson Scott Card. Mince, c'est peut-être celle-ci ma nouvelle préférée.

La reine de l'air et des ténèbres : Quand les mythes humains sont utilisés pour tenir ces derniers à distance des… autres. Une scientifique à la recherche de son enfant kidnappé. Un Sherlock qui fera les bonnes hypothèses pourtant improbables.

le chant du barde : une réécriture du mythe d'Orphée matinée de défense du libre-arbitre dans un univers contrôlé par un ordinateur qui fait penser à l'Architecte de Matrix.

Et je viens de lister plus de la moitié des récits de ce recueil.
Poul Anderson était un novelliste hors-pair. Ce recueil le prouve s'il en était besoin.
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Ceci est ma 700ème critique, elle est dédiée à Poul Anderson et ses fans :)

Au fil de mes lectures, j'ai déjà dû lire une petite trentaine de nouvelles de Poul Anderson. Je suis loin d'en avoir fait le tour, mais j'y travaille.

https://www.babelio.com/liste/8433/Poul-Anderson-la-traque-aux-nouvelles

Je connaissais déjà plusieurs nouvelles de ce recueil. Long cours et Le jeu de Saturne ont été précédemment publiés dans « Les abîmes angoissants de Poul Anderson» et j'ai déjà croisé la route de Sam Hall dans « Le Barde du futur ».

La Reine de l'Air et des Ténèbres a été publiée dans plusieurs recueils, mais j'ai la chance d'avoir mis la main sur la publication originale avec la sublime couverture de Kelly Freas (The Magazine of Fantasy and Science Fiction, April 1971).

https://farm9.staticflickr.com/8064/8218051379_020e7d99bf_z.jpg

J'ai vraiment préféré cette dernière dans celles que j'ai relu. Belle illustration du talent de conteur de Poul Anderson qui est aussi un grand poète.

Dans les nouvelles « inédites » j'ai vraiment préféré Le partage de la chair qui est une histoire de vengeance mais pas que. Elle aussi une belle histoire de tolérance.

Le chant du barde est excellente, j'ai lu que le titre original « Goat song » était la traduction littérale du grec tragôidia, racine du mot « tragédie ». C'est une réécriture du mythe d'Orphée, ceci explique donc cela.

Pas de trêve avec les rois ! Est la nouvelle dont est tirée la célèbre citation « J'aimerais mieux être mort que domestiqué », celle qui a valu à Poul Anderson de se faire cataloguer comme un méchant réactionnaire ^^ Elle me donne à penser que dans certains conflits il est difficile de savoir qui sont les « gentils » et qui sont les « méchants ».

Jupiter et les centaures aurait inspiré un certain James Cameron pour un de ses plus grands films...

Destins en chaîne est celle que j'ai le moins aimé. Pour la petite histoire, Marie Absil (philosophe) s'est basée sur cette nouvelle pour « s'interroger sur différents modèles de prise en charge de la maladie mentale ainsi que leurs conséquences sociales ». Intéressant quoi qu'il en soit.

En conclusion, encore un recueil excellent mais en ce qui me concerne, Poul Anderson est une valeur sûre.

Prochain recueil sur ma liste La reine de l'Air et des Ténèbres, aux éditions J'ai lu de 1982 avec 5 autres nouvelles à découvrir. Chouette !!


Challenge pavés 2019
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Ce recueil marque ma découverte de l'auteur. Belle surprise ! Les nouvelles mettent en scène des univers parfois très différents, elles explorent diverses thématiques, et la plupart sont de grande qualité !

Sam Hall (Sam Hall) : écrite au début des années 50, elle décrit déjà un avenir où tout le monde est fiché et noté ! Un des responsables du système de fichage modifie les données, au départ pour se protéger puis, par révolte contre le monde militarisé dans lequel il vit, il crée de toutes pièces la fiche d'un homme en marge de la société. Sans l'avoir prémédité, notre protagoniste déclenche une succession d'événements… Une nouvelle qui aborde des problématiques graves, et que j'ai beaucoup appréciée.

Jupiter et les Centaures (Call me Joe) : basé sur un des satellites de Jupiter, un homme est chargé de contrôler par l'esprit un être vivant adapté aux conditions de vie extrêmes de la planète géante, et créé à cet effet par des scientifiques. Une nouvelle intéressante sur le thème de la conscience et de l'esprit humain, mais qui n'est pas ma préférée du recueil.

Long cours (The Longest Voyage, Prix Hugo 1961) : sur une planète inconnue, des hommes vivent dans une civilisation prétechnologique. Un capitaine et son équipage prennent la mer, persuadés que leur terre n'est pas plate mais ronde, et partent à la recherche des mythiques Cités d'Or. Même si j'ai deviné la conclusion bien avant la fin, j'ai lu beaucoup de plaisir cette nouvelle sur le thème du devenir des groupes humains échoués sur des planètes isolées.

Pas de trêve avec les rois ! (No Truce With Kings, Prix Hugo 1964) : après une guerre dévastatrice, l'humanité est revenue technologiquement en arrière. Deux camps s'affrontent militairement au sein des Etats-Pacifique : des faucons va-t-en-guerre et adeptes de la centralisation, contre des modérés mais attachés à une société un brin féodale. le lecteur découvre rapidement que des extra-terrestres évolués agissent en sous-main pour influencer l'Histoire, et à terme intégrer une humanité pacifiée dans la galaxie. Une nouvelle intéressante sur la destinée humaine et le libre arbitre.

Le Partage de la chair (The Sharing of Flesh, Prix Hugo 1969) : des milliers d'années après l'effondrement de l'Empire, des chercheurs appartenant à un peuple ayant conservé un bon niveau de technologie sont sur une planète où les groupes humains ont beaucoup régressé, y compris physiquement. Soudain, un des chercheurs est assassiné par un indigène dans des conditions ignobles. Sur le thème de la différence des cultures quand existe un écart technologique important, une nouvelle qui se révèle agréable à lire, avec une fin humaniste.

Destins en chaîne (The Fatal Fulfillment) : une nouvelle un peu à part : sur un prologue écrit par un auteur, quatre écrivains imaginent une suite… Poul Anderson s’est plié à l’exercice, mais je n’ai pas accroché à son récit, ou je n’ai pas compris l’intention. C’est la seule de ce recueil qui ne m’a pas donné de plaisir de lecture.

La Reine de l'Air et des Ténèbres (The Queen of Air and Darkness, Prix Hugo 1971, Locus et Nebula) : sur une planète au climat hostile, un jeune enfant est enlevé par des indigènes. Sa mère, désespérée que la police ne croie pas à un enlèvement, fait appel à un détective privé, alors que dans les régions reculées de cette planète, on croit à la présence d'êtres quasi magiques qui enlèvent les petits enfants. Une très jolie variation sur le thème des changelings revu dans une optique science-fiction, mêlée à une allégorie de la conquête des Amériques et la quasi-disparition des Indiens. L'auteur a réussi à garder une tonalité poétique et douce-amère sur le conflit entre la rationalité scientifique et le besoin de croyances. Cette nouvelle a reçu des prix largement mérités !

Le Chant du barde (Goat Song, Prix Hugo 1973 et Nebula) : une étrange nouvelle dans un futur indéterminé. Des entités (robots ? dieux ?) ont l'omnipotence sur l'humanité qui s'est déchargée de toute responsabilité sur ces entités. le Harpiste a perdu sa bien-aimée, et réclame qu'on la lui rende… Narrée comme un songe, une histoire qui réinterprète certains mythes antiques et suggère la reprise en main de son destin.

Le Jeu de Saturne (The Saturn Game, Prix Hugo 1982 et Nebula) : des scientifiques sont partis pour un long voyage vers un des satellites de Saturne. Pour passer le temps, certains s'investissent dans un jeu de rôle. Arrivés à destination, quatre d'entre eux atterrissent sur le satellite, mais font-ils encore la différence entre la vie de leurs personnages et la vie réelle ? En cas d'incident grave, sauront-ils envisager rationnellement la situation, ou s'enfuir vers un monde imaginaire proposant des épopées héroïques périlleuses ? Une nouvelle douce-amère explorant le danger des jeux pour ceux qui ne sont plus intégrés dans une société réelle et complexe.

Challenge 2020 SFFF (Grimoires Alchimiques)
LC le Jeu de Saturne

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Ce livre est un très impressionnant recueil de nouvelles assez longues. La plupart, au fil de la carrière de Poul Anderson, ont reçu des prix prestigieux.

J'ai préféré certaines d'entre elles (c'est le postulat à accepter dans ce genre de lecture) mais toutes présentent un réel intérêt.

D'abord j'ai envie de souligner que c'est du concentré de roman, il faut donc être très attentif sous peine d'être perdu en route. Par exemple, une nouvelle comme « Pas de trêve avec les rois ! », chez d'autres écrivains de la même époque, aurait été développée au moins dans un roman et peut-être même dans un cycle car le matériau y est très riche.

Anderson revisite certains mythes, comme celui d'Orphée dans « le chant du barde ». Et il le fait très brillamment. Pour moi c'est ce que je placerais au sommet de ce recueil, avec « La Reine de l'Air et des Ténèbres » et « le partage de la chair » sur les deux autres podiums.

Indéniablement à connaître pour tout amateur de SF.
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Ce recueil paru au Belial en 2010 (puis réédité au Livre de Poche deux ans plus tard) rassemble neufs récits non inédits (mais souvent remaniés et retraduits) qui composent un véritable « best of » science-fictionnel de Poul Anderson, notamment inventeur de la célèbre Patrouille du temps. Des récits souvent primés, voire multiprimés et qui sont, pour la plupart, relativement longs pour des nouvelles jusqu'à atteindre ce que les Américains désignent comme des romans courts ou des novellas. Anderson fut d'ailleurs récompensé à sept reprises par un Hugo (six des titres récompensés sont inclus dans ce recueil) et trois fois par le Nebula, sans oublier un Locus. Lauréat de ce triplé parfait « La reine de l'air et des ténèbres » est évidement reprise ici et constitue peut-être le chef d'oeuvre de son auteur.
L'anthologie débute avec « Sam Hall » dans lequel un employé modèle du système informatique d'un univers futuriste totalitaire introduit, presque par jeu, un bug dans la machine en créant de toutes pièces un révolutionnaire mystérieux nommé Sam Hall. Un nom puisé dans une vieille chanson populaire anglaise. A force manipulations, Sam Hall acquiert une sorte de pseudo-existence : tous les crimes sont imputés à ce criminel insaisissable et les membres d'un réseau de résistance clandestin se l'approprient pour signer leurs méfaits. Quoique la technologie ait évolué, la nouvelle qui date de 1953 (et fait écho à la Guerre de Corée et au Maccarthysme) reste étonnamment moderne plus de soixante ans après sa rédaction et son sujet (manipulations gouvernementales, falsification de l'information, oubli numérique, etc.) demeure toujours d'actualité. Un classique de la dystopie.
Le court roman « Jupiter et les centaures », précédemment publié dans la collection « Etoile Double» aux côtés d'une novella de Sheckley décrit la manière d'explorer Jupiter en utilisant des avatars (la référence à un « classique » récent de la SF cinématographique n'est point innocente tant les intrigues sont similaires).
« Long cours » valu à son auteur un de ses nombreux prix Hugo: un récit d'exploration maritime dans un monde dans lequel on se souvient encore, mais à peine, de la Terre, planète-mère. le capitaine d'un navire découvre un astronef en partance menaçant, par sa seule existence, le futur de ce monde. Comment réagir ? de la SF intelligente et efficace.
Autre gros morceau, « Pas de trêve avec les rois », obtient lui aussi le Hugo : cette longue nouvelle (90 pages) précédemment publiée en français dans l'anthologie HISTOIRES DE GUERRES FUTURES raconte un affrontement entre deux camps, façon Guerre de Sécession, dont l'un bénéficie d'un appui extraterrestre.
Récit de vengeance très efficace tempéré par la découverte des rites étranges d'une planète étrangère (dont du cannibalisme rituel), l'excellent « le partage de la chair » n'a pas volé son prix Hugo et demeure un des meilleurs récits d'Anderson.
Mi sérieux, mi humoristique, en tout cas toujours sarcastique (pour ne pas dire grinçant), « Destins en chaîne » projette son héros, Bailey, dans une série de réalités alternatives dans lesquelles il se débat jusqu'à la mort. Dans l'un de ces univers parallèle, la simple expression artistique peut vous conduire en prison, dans un autre l'Etat a consacré les inadaptés de tous poils au point qu'ils peuvent revendiquer ce statut et vivre une existence oisive. Mais les simulateurs se multiplient, se prétendant eux aussi malades mentaux afin de bénéficier de l'Etat providence. Les homosexuels ayant déjà réussi à obtenir cette reconnaissance, les Noirs envisagent de s'associer aux Juifs souffrant de discrimination tandis que les prophètes de religion folklorique prêchent à tout va…et pas question d'y trouver à redire car ces religieux risqueraient, sinon, des dégâts psychiques irréparables. Une plongée pas toujours très politiquement correcte (et c'est tant mieux) dans une poignée de sociétés utopiques (ou dystopiques selon les sensibilités) qui se termine dans un monde post-apocalyptique d'apparence paradisiaque après l'anéantissement, par une épidémie, de 95% de l'Humanité. Un excellent texte peut-être encore davantage actuel aujourd'hui qu'à l'époque de sa rédaction.
Autre novella illustre, « La reine de l'air et des ténèbres » a récolté le plus prestigieux des triplets de la SF : Hugo, Nebula et Locus. Nous sommes sur Roland, une planète lointaine colonisée par l'Homme. Un seul détective y exerce, Eric Sherrinford, contacté par une mère afin de retrouver son enfant enlevé par ce qui pourrait être des représentants du Vieux Peuple. Mais Sherrinford refuse d'accorder foi à ces anciennes superstitions celtiques…Une oeuvre très efficace, sorte de transposition science-fictionnelle des légendes jadis contées par Arthur Machen.
Plus court, « le chant du barde » obtint également le Hugo et le Nebula, finissant à la troisième place du Locus. Inspiré par les nouveautés science-fictionnelles lancées par Harlan Ellison, Anderson décrit un monde sous la domination d'un ordinateur omniscient, SUM, lequel enregistre les vies de tous les Humains et leur promet la résurrection un jour prochain. Mais un harpiste se confronte à l'avatar humain de SUM, la Reine Noire et cesse de croire en ses promesses. Une nouvelle dans laquelle Anderson démontre son originalité tout en s'inspirant de nombreux mythes antérieurs et en truffant son texte de citations littéraires. Très réussi.
Le recueil se termine par le court roman « le jeu de Saturne », sorte de critique assez virulente des jeux de rôles et autres psychodrames auquel je n'ai personnellement pas accroché. Ce n'est pas grave, le reste était très bien.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mais, dans notre proche environnement, les étoiles sont en moyenne situées à neuf années-lumière les unes des autres, il y en a à peine une sur cent qui possède des planètes habitables par l'homme, et les vitesses de ces astronefs sont inférieures à celle de la lumière. La contraction relativiste du temps et l'animation suspendue ne sont pas d'un très grand secours. Elles abrègent les voyages mais, sur la planète de départ, l'histoire ne s'arrête pas.
Aussi les migrations de soleil à soleil seront-elles toujours rares. Les colons seront toujours des gens ayant des raisons extrêmement impérieuses pour partir.
("La Reine de l'air et des ténèbres")
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— Mais ne comprends-tu pas ? Supposons que ces choses horribles soient vraies. Ou bien pensons avec réalisme aux actes qui, je le sais, sont accomplis aujourd'hui par... par les malheureuses victimes désorientées d'une société inhumaine. Mais imagine que les personnes agressées — ou même que les gens que l'on entassait dans les chambres à gaz et les fours crématoires, si c'est vrai — suppose qu'ils se soient retournés et aient dit, une flamme d'amour dans les yeux: "Vous aussi vous êtes des victimes. Vous êtes nos frères. Venez ! Embrassons-nous !" Ne vois-tu pas ce qu'il en aurait résulté ? Ne pressens-tu pas le changement qui aurait eu lieu ?
("Destins en chaîne")
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— Que ce type-là soit maudit ! Qu'il soit jeté dans les fournaises de l'enfer ! Qu'il soit maudit jusqu'à la moitié de l'éternité ! C'est lui qui nous a ruiné. Je parie qu'il était chargé de mission par le gouvernement français. Tout ce que vous voudrez que ses livres et ses discours avaient un motif précis.
— De qui parlez-vous ?
— Vous savez bien.. du professeur. Ce Français. Je n'arrive pas à prononcer son nom. Le gars qui s'est mis en tête de préserver les dingues.
— Une minute... Faites-vous allusion à Michel Chanson-d'Oiseau ?
— Ouais... tout juste. "Shansong Dwahso". Avec un nom pareil, sûr que c'est un agent chinois.
("Destins en chaîne")
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Un souvenir sardonique lui revint à l'esprit: celui de quelque chose qu'il avait lu dans un livre interdit... Qu'ils fussent français, allemands, anglais ou italiens, les intellectuels protestaient vigoureusement contre l'américanisation de l'Europe, l'effondrement de la vieille culture face à la barbarie mécanisee des boissons gazeuses, de la publicité, des automobiles chromées, du chewing-gum, de la matière plastique... Aucun d'eux n'avait protesté contre l'européanisation de l'Amérique qui s'était produite simultanément: multiplication des agences gouvernementales, course aux armements, systèmes de surveillance, censure, police secrète, exarcerbation du chauvinisme...
(«Sam Hall»)
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Sherringford se laissa choir dans un fauteuil, croisa ses jambes interminables, sortit une blague et une pipe qu'il se mit en devoir de bourrer.
Barbro s'étonna de le voir employer une méthode aussi antique pour consommer son tabac... Enfin, certaines coutumes désuètes perduraient encore, d'une manière ou d'une autre. C'était plus ou moins la règle dans les colonies, se rappelait-elle avoir lu. Si les gens prenaient la route des étoiles, c'était dans l'espoir de préserver des choses aussi démodées que leur langue maternelle, le gouvernement constitutionnel ou la civilisation technorationnelle.
("La Reine de l'air et des ténèbres")
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Videos de Poul Anderson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Poul Anderson
http://www.librairiedialogues.fr/ Annaïs de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Science-Fiction : Tau zero de Poul Anderson (Pocket), Omale de Laurent Genefort (Folio SF) et Le vivant de Anna Starobinets (Mirobole). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Marion le Goascoz.
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