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Alain Peyraube (Traducteur)Hua-Fang Vizcarra (Traducteur)
EAN : 9782020199971
199 pages
Seuil (01/09/1960)
3.96/5   14 notes
Résumé :
Fait divers sanglant : une jeune femme poignarde son mari avant de débiter son corps en morceaux suivant la technique du dépeçage des porcs.
Lin Shi pouvait-elle faire autre chose ? Orpheline, vendue pour quelques livres de viande à Chen-le-tueur-de-porcs, elle prend les mauvais traitements que lui inflige son mari pour de l'amour. Jusqu'au jour où la soumission se transforme en révolte et la révolte en tragédie.
Placée sous le signe de la fatalité et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Inspiré d'un fait réel qui a défrayé la chronique à Taïwan, une femme de boucher à tué et dépecé son mari dans les années 80. En apparence inoffensive et craintive, la jeune femme était décriée dans le village au point qu'elle était mise à part et considérée comme une bête curieuse. Être boucher en ce temps-là c'est être destiné à la damnation car la mort est le lot commun de ces gens un peu marginaux.
Un couple infernal en somme qui cèle un pacte dans le malsain, dans un quotidien fait de violence, d'alcool et de misère.
C'est une histoire bien prenante car la petite population gravite autour de ces deux là, chacun jase sur ce qui se passe dans le foyer, chacun pense que c'est Lin Shi, l'épouse, qui attire les foudres de tous.
Quant au boucher, Chen-le-tueur-de-porcs, il accumule tous les vices : brutal, sanguinaire, sadique... Il fait de la vie de sa femme un enfer et provoque celle-ci pour que le démon s'empare d'elle. A son détriment, à lui !

Li Ang a obtenu avec La femme du boucher (repris sous le titre plus provocateur de Tuer son mari) le plus prestigieux prix littéraire là-bas, le Lianhe bao (L'union), à sa sortie. Pour un premier roman c'est une consécration qui place sur cette jeune auteur tous les espoirs. Effectivement le livre est d'une force assez extraordinaire dans le vocabulaire et la fluidité du style. Entre violence, sexe et tourments réguliers et séquencés on s'attendrait à un roman écrit par un homme dans la force de l'âge.
Mais c'est une jeune femme iconoclaste d'une trentaine d'années qui fige ce faits divers et le romance. La fiction est troublante et la valeur de cette oeuvre est indéniable.

Le roman commence avec l'article relatant les faits réels dans un journal national de l'époque. On part donc du fait tel qu'il a eu lieu pour revenir sur les mécanismes qui ont conduit à un tel drame au sein d'une famille qui paraissait, si ce n'est pas banale, du moins sans histoire. Et la découverte du schéma en place révèle son lot de surprises pour nous conduire au dénouement tant attendu rendu avec un sang froid qui nous laisse coi. Mais le plus étrange c'est qu'on ne parvient pas à s'apitoyer sur le sort de la femme et encore moins sur celui du mari. Malgré les privations qu'il lui astreignait, elle a acquis au fil du roman une légitimité et un pouvoir de manipulation qui la rend indépendante et libre d'agir. Résultat assez surprenant !

Un livre prenant qui incite à se procurer d'autres livres de Li Ang. le jardin des égarements risque d'être une de mes prochaines lectures.
Je vous avais présenté hier Essais de micro d'un autre auteur taïwanais et j'ai voulu continuer sur cette lignée d'auteurs un peu atypiques sur leur île isolée.
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Un livre inoubliable…
Lucheng, petite ville de la campagne taïwanaise, dans les années quatre-vingt. La guerre a renforcé la paupérisation de la population rurale et la famine menace la région.
Privée de sa mère condamnée par le clan familial pour avoir vendue son corps à un soldat contre de la nourriture, Lin Shi est accueillie par un oncle méprisant et vénal. Contre quelques quartiers de viande, il la donne en mariage au boucher, Chen-le-tueur-de-porcs, homme brutal, alcoolique et pervers. Et c'est l'enfer : rejetée, bafouée par des voisines envieuses, victime de traditions où le statut de la femme n'est guère plus enviable que celui des bêtes, maltraitée par un mari pervers et violent qui se défoule sur elle, Lin Shi se retrouvera vite isolée et démunie de tout.
Hantée par les fantômes auxquels les croyances rurales prêtent un rôle majeur dans la destinée des habitants de la campagne taïwanaise, poussée par eux au fatalisme, Lin Shi sombrera dans un autisme protecteur où elle survit. Jusqu'au jour où, acculée par la faim, la solitude et les humiliations, elle tuera son époux dans un délire étrangement poétique.
Fondé sur un fait divers, ce roman témoigne des conséquences d'une culture où traditions et croyances ancestrales dévastent la condition féminine et s'opposent radicalement à toute forme de solidarité humaine.
Qui pouvait mieux qu'une taïwanaise relater cette tragédie où, si la violence domestique, la cruauté et la misère féminine sont omniprésentes, l'écriture reste sobre, pudique, pleine de tact. L'auteur n'entreprend pas d'analyse psychologique et ne s'engage pas sur le fond : elle relate les faits et met en évidence les tenants et les aboutissants du drame. le contraste entre une campagne où la nature est même dépeinte avec une poésie certaine, et les fils sanglants du drame qui se nouent, est particulièrement étonnant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
A partir de ce moment, il commença effectivement à tout mettre sous clé, dans le buffet, y compris le riz et les patates. Chaque fois qu'il mangeait à la maison, il donnait à Lin Shi la quantité nécessaire pour qu'elle prépare son repas, et non seulement il ne la laissait pas goûter une seule bouchée, mais il exigeait d'elle qu'elle le serve et qu'elle le regarde se régaler.
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Video de Li Ang (1) Voir plusAjouter une vidéo

Li Ang : Tuer son mari
Toujours en Chine, dans la ville de Tongli, Province de Jlangsu , Olivier BARROT nous présente le livre de Li ANG , romancière de Taïwan , "Tuer son mari" . Il nous en raconte l'histoire et nous lit quelques lignes de ce roman .
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