La saga des vierges guerrières tueuses de dragons continue avec ce tome 2 intitulé "Akanah" et consacré au thème du choix.
Orin, chevalière vétérante et survivante de la bataille de Brisken (elle et son amie de petite taille armée d'une hache à double tranchant feront une apparition dans le tome 4 ^^), et ses deux apprenties pestes voire garces, Akanah et Eleanor, sont en mission diplomatique vers la ville de Monelles. Elles sont accompagnées dans leur voyage par le rêveur prêtre cartographe Jan d'Aeris…
Est-ce qu'ANGE avait déjà dans l'idée de consacrer une histoire à Akanah 5 ans avant la sortie du tome 2 ? ^^
Nous retrouvons l'orpheline sauvée par Jaïna et Ellys dans le tome 1 qui est devenue chevalière dragon après rejoint le temple d'Ishtar. Mais elle est hantée par la mort de son petit frère Bryn touché par le Veill qu'elle a du tué de ses propres mains en lui fracassant le crâne à coup de pierre… C'est un peu pour soulager sa conscience qu'elle noue une histoire d'amitié puis d'amour avec celui qu'elle défendra jusqu'au bout (et celui-ci lui rendra bien), avant de faire le projet de quitter l'ordre pour fonder une nouvelle famille…
Beaucoup de choix dans ce tome consacré au choix :
- choix d'Akanah de tuer Bryn, de ne pas tuer Jan et d'épouser ses causes et ses rêves
- choix de Jan de cartographier le Veill puis de mettre fin à la traite des banches
- choix du capitaine d'accompagner les chevalières malgré les risques encourus
- choix d'Orin de prendre la suite d'Elwen et d'affronter le dragon avec une équipe de bras cassés
Et puis les choix finaux d'Akanah et de Jan d'Aeris quant à leurs destinées respectives…
Et malgré le côté espiègle et léger d'Akanah et d'Eleanor, on retrouve la dark fantasy d'ANGE avec cette cité de Monelles où la garde essaye de piéger leur doge dirigeant devenu une monstruosité démente, ou les habitants par peur et ignorance cède aux pires superstitions, et où on préfère institutionnaliser la traite des pucelles plutôt que de se réfugier hors d'atteinte du Veill…
Une histoire plutôt sympathique qui m'a parlé voire m'a touché. Reste qu'elle est mise en images par les dessins de
Philippe Briones, un transfuge du monde des comics, dont les ambitions graphiques sont moins élevées que de celles du monde de la BD. On a donc droit à un charadesign assez peu réaliste sinon simpliste (facilement transposable à tous les protagonistes ou presque), beaucoup de gros plans, peu de décors ou de panoramiques, une action un peu fouillis et çà et là un manque de souffle dans la mise en scène… (genre le combat contre le dragon qui emprunte pas mal à l'illustration « Flying Ship of Halruaa » du dessinateur Jeff Butler).
Enfin bref, c'est le cahier des charges du monde des comics où tout est conçu pour dessiner plus vite et plus facilement les 20 pages à fournir à son commanditaire chaque mois. C'est bien dommage, d'autant plus que le petit côté kawaichoupi à la "Tellos" de
Mike Wieringo pour moi ne colle pas vraiment voire pas bien avec le ton de la série, sans parler dès le départ du marin qui ressemble à un commando navy seals ou de temps en temps des poses très lunettes de soleil et imperméables en cuir (comics post Matrix quoi ^^). La colorisation typique des productions Soleil, ici signée
Stéphane Paîtreau, ne peut donc guère apporter de plus value à l'ensemble…
Cette série est capable du bon comme du moins bon, du meilleur comme du pire, donc ce tome-ci ne reflète pas la valeur d'ensemble de "Geste des chevaliers dragons".
PS : cela m'a quand même turlupiné cette histoire de bateau volant qui emmène directement les protagonistes jusqu'à l'antre du dragon, alors que dans la plupart des tomes les chevalières doivent passer par un trek sauvage et violent avant d'arriver à destination… (mais les bateaux volants c'était pas à la mode dans les comics fantasy à l'époque ^^)